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Citations sur Mermoz (42)

Quel remords et quelle saveur de cendre, et quel dégoût de soi lorsque, par instants, il découvrait qu'il était insensible à cette souffrance et même qu'elle l'irritait ! Pas plus l'existence, l'homme n'était limpide.
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J'ai connu, écrivait-il alors, l'angoisse de la soif après l'incendie en vol dans le désert d'Arabie. J'ai connu la captivité chez les Maures, j'ai connu l'étreinte de la Cordillère des Andes pendant trois jours, la panne en forêt vierge au coeur du Brésil, la descente en parachute après rupture en vol d'appareil à Toulouse, la panne dans l'Atlantique Sud, l'amerrissage par tempête en Méditerranée. Que pourrais-je donc connaître d'autre maintenant ? Je ne perds pas mon temps à me le demander, je pense que simplement la vie est belle et bonne à vivre...
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De plus, l'air tropical était beaucoup moins porteur. Chaud et mou, l'hélice s'y accrochait mal et demandait au moteur un effort supplémentaire
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Ils volaient depuis trois heures lorsque Collenot parut nerveux. D'instinct, Mermoz n'observa plus le paysage en voyageur désintéressé. Il vit sur sa gauche, dans le pelage uni de la forêt, une tache moins dense. Il se dirigea vers elle, et reconnut des allées naturelles de palmiers impériaux. Ses yeux aigus, habitués à deviner en une seconde le terrain propice au salut, distinguèrent une clairière. Il était temps. D'un seul coup le moteur s'arrêta.
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Le désert, à lui seul, donne le sens du divin. Mais lorsque ce désert fut jadis le siège d'un puissant empire, lorsque des miettes de monuments indiquent l'échelle de son faste et de son prestige évanouis, lorsque l'on sait qu'une reine ardente et belle y gouverna des peuples disparus, la poésie des siècles, de la poussière humaine et d'une ombre magnétique rend plus dense et plus vivante l'action des sables et des pierres qui semblent soudain peuplés de sortilèges.
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Portraits d’hommes et d’amitié p166

Mais la communauté de vie, de métier, de réflexes et de langage n’altérait pas leurs traits individuels, Chacun gardait sa frappe, son relief.
Rozès, le plus âgé de tous et qui avait fait la guerre, promenait à travers les cafés de Casablanca, les cantines des escales, les terrasses de Dakar et les pannes dans les dunes, sa figure de soudard méridional, son accent de Toulouse, sa hargne comique, sa malice de terroir. Il inventait des histoires, grognait sans cesse, tandis que sur sa peau tannée, brisée de petites rides, passaient et repassaient les reflets de son imagination, de ses colères et de son astuce.
Marcel Reine riait tout le temps de ses yeux d’enfant, de ses joues roses, de ses dents blanches, et semblait promis à une adolescence sans fin. Râblé, charmant, infatigable, ignorant tout ce qui n’était pas son métier et le plaisir, il distribuait sa santé, son argent, sa gaieté comme un trésor inépuisable. Ses reparties étaient célèbres du Maroc au Sénégal. La verve des faubourgs de Paris, servie par un sens d’expression dru et juste, ornait ses moindres propos. Il adorait la vie, et la vie l’adorait. Il était l’idole de tous ceux et de toutes celles qui, à Casablanca, étaient sensibles à la bonne humeur, au courage, à l’innocence animale et à la générosité.
Il y avait sur la ligne un autre fils de Paris, qui, pour le pittoresque du vocabulaire, pour la vivacité du trait et le bonheur du mot, ne le cédait en rien à Marcel Reine. Mais Émile Lécrivain, né à Belleville d’une modeste famille d’artisans, avait le cœur mystique. Mystique en aviation et mystique en amour. Reine pilotait comme il dansait, comme il fumait une cigarette, comme il riait. Reine avait à Casablanca une douzaine de maîtresses et qui se renouvelaient perpétuellement. Lécrivain en vol changeait d’expression. Sa curieuse figure longue d’Indien s’imprégnait d’une extase sévère. Le désert, le moteur, le soleil, le vent de l’hélice lui parlaient un langage hermétique à tout autre. Il aimait une femme, une seule, et qui habitait à Dakar, et qu’il voyait peu. Mais à Casablanca, il ne faisait la cour à personne. Il jouait du violon en autodidacte inspiré. Sa chambre était peuplée de disques, et il s’enfermait pour les écouter. Sa gaieté même avait un accent profond, exalté, et, jusque dans le déchaînement, il semblait poursuivre une chimère.
A ces deux garçons toujours eu mouvement, en trépidation, en transe visible ou invisible, Henri Guillaumet opposait un calme inaltérable. Il était pourtant très jeune et hardi, mais sa grande force physique, son parfait équilibre nerveux lui permettaient de remplacer les éclats de voix, la volubilité de ses compagnons, leurs incessantes querelles amicales, par un sourire naïf, par une phrase prononcée, d’un ton ferme et doux, par un haussement d’épaules. Il avait le torse large, le visage clair et tranquille, une simple gentillesse. La fête ne le fatiguait pas, ni le travail, ni le coup dur. On eût pu le croire, au premier abord, presque indifférent. Mais il se dégageait de lui une force saine qui détrompait très vite. Pour un camarade, il eût remué le désert. Comme les autres, ils l’ont tous prouvé.
Que les pilotes des débuts de la ligne - les vivants et les morts - dont je ne retrace pas ici le visage, me pardonnent. On parle bien des hommes que l’on a bien connus.
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Il faut prendre la vie comme elle vient, pense Mermoz, les mauvais jours s'envolent et sont remplacés par les bons.
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La seule pensée de ce livre me fut longtemps insupportable. Une douleur stérile arrêtait chez moi toute démarche dans ce sens. Le jour pourtant est venu où j'ai senti que je ne pouvais plus me dérober.
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"Je volerai, je volerai, je serai pilote, je serai pilote", se répétait-il chaque matin.
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Sans pain, sans abri, il continua de marcher vers son astre.
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