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Citations sur Tous n'étaient pas des anges (18)

Quand je pense, aujourd'hui aux cosaques sauvage du train blindé, à Moussa le tueur noir, à Hyppolyte le bataillonaire, à Stopia le massacreur et que je me revois tel que j'étais alors, je me rends compte que je leur ressemblais dans une part de moi-même. Leurs instincts débridés, déchaînés, leur frénésie à ne connaître pour leurs désirs, leurs plaisirs, leur défi au destin, ni convention, ni loi, ni mesure, ni limite, je les portais bien dans mon sang. Mais la peur du gendarme et l'étau des principes acquis dès l'enfance m'empêchaient de plonger jusqu'au fond. Eux, mes compagnons des grands chemins, des ports, des guerres, des sables perdus et des bouges, ils avaient le courage, entier, terrible, de leurs exigences effrénées. Par leur truchement, je vivais celles que je n'osais, moi-même, affronter. C'est pourquoi, je suis allé à eux avec tant d'ardeur et de persévérance. C'est pourquoi, ils sont venus à moi en amis, en complice et , pour ainsi dire, à nu. Du moins, il me semble...
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En 1939, ils furent mobilisés sur place. (...)
- Pour cette mobilisation, dit l'un de mes compagnons (je ne me rappelle plus lequel), il n'y a pas eu de problème. Nous allions de village en village avec nos tirailleurs. On repérait des noirs robustes - et il y en avait: les Saras sont des types magnifiques, presque des géants. On embarquait les plus beaux. Et pour être sûrs de les ramener sans qu'il en manque, on les attachait en file par le cou avec des noeuds coulants.Alors, si l'un d'eux ne marchait pas droit, il étranglait les autres.
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Mais cette gêne matérielle comptait peu auprès du spectacle qu'offraient à chaque instant, les 500 pêcheurs somalis logés sur le pont inférieur en pèlerinage vers la Mecque. Leurs ablutions, leurs prières, leurs chants, le soin qu'ils apportaient à leurs voiles blancs, la préparation intérieure à laquelle ils se livraient avant d'aborder un rivage sacré, l'enfantine crédulité et la joie candide de leurs regards, la crainte qu'ils avaient du regard des infidèles, c'est à dire de celui des trois anglais qui menaient le bateau et du mien, tout transformait à mes yeux le vieux bateau poussif qui depuis quarante ans faisait le cheval de manège dans la mer Rouge, en arche primitive pleine d'âmes fraîches et de visages naïfs.
Quand on vit un conte, est-il important de mal manger et de dormir à la dure?
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Quand l’Irlande, malgré toute la puissance anglaise, arracha à la Couronne les premiers éléments de sa liberté, deux partis, comme toujours, se trouvèrent en présence : modérés et acharnés. Les uns se contentaient, pour l’instant, des avantages obtenus. Les autres les jugeaient insuffisants, inacceptables.
Une guerre fratricide s’engagea alors entre ceux qui avaient mené ensemble, jusque-là, le même combat sacré. Erskine Childers fut du côté de Valera l’intransigeant, Fitzgerald épousa la cause de Griffith, le politique.
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A mesure qu'il avance en âge, l'homme éprouve une difficulté croissante à nouer une amitié véritable, même s'il a de ce commerce un goût, un désir, un besoin essentiels. Les obligations et les charges que les années accumulent rongent les disponibilités du temps et du cœur. Le sens critique se fait plus exigeant. Et s'aigrissent les intolérances. La fatigue s'installe. La curiosité généreuse, la faculté d'accueil s'émoussent.

(Le zombie)
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-- Je t'aurais fait tuer comme un chien. Tu ne mérites pas plus. Mais j'ai regardé ton dossier. Tu as un père qui est honnête. A cause de lui, tu n'auras que ça!
"Avant que j'ai eu le temps de comprendre, j'ai senti une joue me brûler comme le feu, puis l'autre. Il m'avait ouvert la gueule avec sa cravache.
"Alors...
"Écoute bien, je n'ai jamais permis qu'on me touche à la figure ni ailleurs, mais à la figure surtout. Mais, ce jour de Noël, j'ai fait le salut militaire, j'ai ravalé le sang qui me coulait dans la bouche et j'ai répondu :
-- Merci, mon lieutenant."

Le "Bouc"
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"J'aime les hommes et les lieux pour les rêves qu'ils me donnent", écrit-il. La guerre, le journalisme, la destinée lui ont permis de réaliser ce désir aux quatre coins du monde. Il en a ramené une collection d'images hallucinées peintes avec la cruauté d'un Goya et les couleurs d'un Van Gogh.
La gare de Vladivostock et un ramassis de vieux wagons peuplés de fantômes pourris par la maladie ; ce sont là les derniers lambeaux de l'empire Tsariste pas encore embrasés par l'incendie léniniste, et que se disputent des chefs de guerre restés à l'état sauvage....
(extrait de la préface "J'aime les hommes et les lieux pour les rêves qu'ils me donnent")
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— J’en ai assez, assez, assez ! cria soudain le Russe inconnu qui se trouvait à notre table.
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A mesure qu'il avance en âge, l'homme éprouve une difficulté croissante à nouer une amitié véritable, même s'il a de ce commerce un goût, un désir, un besoin essentiels. Les obligations et les charges que les années accumulent rongent les disponibilités du temps et du coeur. Le sens critique se fait plus exigeant. Et s'aiguisent les intolérances. La fatigue s'installe. La curiosité généreuse, la faculté d'accueil s'émoussent.
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La pratique du voyage cuirasse contre les surprises. Le monde est vraiment réduit pour un certain clan voué au vagabondage et à l'aventure. On finit par se familiariser avec Les rencontres les plus imprévues.
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