AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,19

sur 4017 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'Algérie française, l'Algérie des colons est un paradis sur terre, un vrai pays de cocagne. Mais tout paradis a son enfer. Cet enfer c'est l'envers du décor où vivent la vaste majorité des algériens, dans une pauvreté crasse.
Iounes / Jean a eu la chance de passer d'un bidonville d'Alger où règne une pauvreté indigne et d'entrer dans la vie rêvée du paradis. Il va y trouver l'amitié et l'amour.

Mais ce paradis va finalement être rattrapé par les flammes de l'enfer lors de la révolution des algériens, la guerre d'Algérie qui va tout balayer.
Un récit très fort sublimé par une superbe écriture.
Commenter  J’apprécie          60
Après une entrée en matière longue et d'un intérêt parfois relatif, « Ce que le jour doit à la nuit » révèle ensuite sa véritable nature, celle d'une grande fresque romanesque sur fond de ni plus ni mois que l'histoire de l'Algérie de ces 80 dernières années.
Dans sa langue si belle et riche, Yasmina Khadra y décrit une adolescence miraculée hors d‘une vie de misère, proche des colons français avec le sentiment parfois troublant de ne pas être tout à fait à sa place dans une communauté qui ne peut l'accepter totalement.
L'amitié tient une place fondamentale dans le roman, mais encore moins que l'amour, forcément romantique car impossible pour une jeune française.
Pris dans ce piège infernal, mêlant communautarisme et malaise psychologique à propos d'un curieux traumatisme quasi oedipien, le héros ne peut que se débattre et subir des évènements tragiques faisant parti de l'histoire la plus délicate et sombre de la France.
Plus que l'intrigue sentimentale certes plaisante, c'est donc par le courage d'aborder le sujet sensible de la guerre d'Algérie en ne prenant aucun parti décisif entre colons et colonisés que se distingue « Ce que le jour doit à la nuit ».
Considéré comme le roman le plus abouti et ambitieux de Khadra, « Ce que le jour doit à la nuit » demeure malgré quelques longueurs, tout à fait digne de respect par sa grande puissance narrative, en attendant de voir peut être un jour le film d'Alexandre Arcady.
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
Commenter  J’apprécie          110
Cinquième livre de Khadra pour moi, un des plus connus. L'adaptation télé qu'en a fait Arcady y est vraisemblablement pour quelque chose.

Quand on commence à connaître Kadra, son style et sa manière de raconter les histoires, on se retrouve en terrain connu, confortablement installé dans le récit. On s'attend aux jolies phrases avec des mots choisis et des tournures recherchées mais on sait aussi que l'auteur saura aussi ne pas en surcharger son roman, qu'il en fera avant tout une histoire cohérente plutôt qu'un exercice de style. On sait qu'il nous exposera les positions de chaque protagoniste en essayant d'être le plus sincère à chaque fois pour ne pas orienter trop les sympathies de son lecteur. le contexte est ici éminemment propice à ce choix de narration : l'Algerie de 1930 à l'indépendance avec un clin d'oeil à notre époque pour finir. Quel plus beau terrain que cette Algérie française qui redécouvre petit à petit qu'elle pourrait être juste algérienne pour voir s'affronter des positions aussi tranchées que seul un général de grande stature pouvait affirmer avoir toutes comprises...

Et comme souvent chez Khadra, l'angle du narrateur choisi est essentiel. Ici un Arabe à qui les drames familiaux finiront par offrir une vie parmi les colons, jamais totalement rejeté, jamais totalement accepté. Une histoire personnelle au premier plan dans laquelle la Grande Histoire n'est le plus souvent qu'un décor de fond. Mais une histoire symbolique qui permet de rejouer L Histoire à un niveau plus intimiste, nous la rendant ainsi plus concrète.

J'ai parfois été lassé, presque énervé des atermoiements et des silences de ce Jonas Younes, que plusieurs de ses relations finissent par accuser de lâcheté. Mais c'est bien cette indécision qui aura caractérisé ce coin du monde pendant toute cette période, un bout de terre personnifié qui ne sait plus à qui ou à quoi elle doit être fidèle. L'échange entre le héros et le colon Pepe Rucillo au coeur de l'ouvrage est sans doute le moment le plus poignant et le plus représentatif du ton du livre.

On ressort comme souvent d'un roman de Khadra avec moins de certitudes dans nos opinions qu'au départ mais riche de bien plus de connaissances de l'époque qu'il décrit, enrichi des points de vue de tous ses personnages qu'il se refuse à juger, comme un père qui ne peut renier aucun de ses enfants et cherche avant tout à les comprendre.
Commenter  J’apprécie          193
Je suis curieuse des romans sur l'Algérie ... J'avoue ne pas avoir compris grand chose à tous ces mouvements/ événements qui ont égrené cette période : OAS, putch des généraux, FLN ...
Dans ce roman, on vit l'histoire de cette période, à travers le héros, Younes/ Jonas, musulman, qui côtoie majoritairement les 'roumis', français vivant en Algérie.
On assiste à sa prise de conscience progressive des conditions de vie des algériens et au déchirement de ces français qui se sentent chez eux en Algérie ... Et à la difficulté de nouer ou maintenir des relations entre les communautés.

Une vision complémentaire à celle, féminine, du très bon roman 'Les hommes qui marchent' de Malika Mokeddem.
Commenter  J’apprécie          90
Les envolées lyriques de Yasmina Khadra m'ont laissé pantois tant il manie magnifiquement bien la langue française. Son style, fait d'hyperboles et de personnification, aide à faire parler ce qui entoure le personnage, comme tant d'êtres uniques qui changent et se transforment au grès des émotions et du temps. Je trouve que sa plus grande force à travers ce roman, et de mettre des mots sur les émotions et d'en associer la valeur du temps qui passe (passé, présent, futur) et l'environnement qui entoure les personnages.

C'est mon premier roman de Yasmina Khadra. le titre m'avait interpellé par sa beauté et mon envie de le lire m'amena à l'acquérir.

En le terminant, je ferme la porte d'une histoire lointaine, mais pas tant que ça, à travers une Algérie où les idéaux et les ravages de son indépendance l'ont permise d'être libre et en paix, pour un temps.

Je m'attendais à une histoire d'amour, et je fus surpris de trouver aussi une histoire de forte et belle d'amitié entre les personnages, de besoin d'indépendance d'un pays et des conséquences tragiques et meurtrières pour les individus au milieu de cette guerre entre pros indépendants (Front de Libération Nationale) et Français voulant garder la main mise sur ce territoire.

La forme du roman s'articule en plusieurs chapitres correspondant aux vies du personnage, si différentes, et fait progresser l'histoire. On y découvre les grandes villes et leur bidonville (Oran), et d'autres plus petite et intimiste comme Rio Salado (désormais nommé El Malah), me rappelant les décors du sud de la France.

Cependant, je regrette quelque peu le manque, parfois, d'articulation entre les chapitres, nous laissant penser à des périodes de vies totalement différentes, mais finalement c'est peut-être le cas....

Aussi à force d'utiliser l'hyperbole et les phrases très bien construites - et justement trop bien construite - cela met de côté l'histoire en elle-même et recentre tout sur le personnage principal, à travers ses nombreuses tergiversations, pensées et retour sur soi qui le fragilisent et fragilisent aussi notre attachement à ce dernier.

Yasmina Khadra s'est utilisé la langue française et l'utilise à bon escient. J'ai retenu quelques phrases qui m'ont marqué pendant leur lecture :

"Le sommeil m'isole et je n'ai pas envie d'être seul dans le noir".

"Le temps observe une pause."

"Elle cadençait la foulée du temps."

"Je n'étais pas resté longtemps avec ma mère. Ou peut-être une éternité. Je ne me rappelle pas. le temps ne comptait pas ; il y avait quelque chose d'autre, plus dense et essentiel. Comme au parfois des prisons, ce qui importe, c'est ce que l'on retient de l'instant partagé avec l'être qui nous manque."

L'Algérie indépendante et son passé colonial sont étroitement liés et permettent de dresser un tableau de la difficulté pour le personnage principal de se positionner, pris en étau entre ses origines arables, et son mode de vie occidental. Ainsi, le regard que l'auteur pose sur chacun des protagonistes nous rappelle qu'un conflit n'est jamais noir et blanc, mais que cela est beaucoup plus complexe ; que des amitiés et des familles se déchirent à travers ces conflits et perdent, souvent, toute leur histoire en quittant leur racine.

Enfin, je n'ai pas beaucoup parlé d'amour, mais elle est bien présente dans ce roman et s'effleure de bout en bout du début à la fin, qu'elle soit l'amour d'une mère et d'un père, l'amour d'une famille, l'amour en amitié et l'amour d'un pays. L'amour comme sentiment amoureux entre deux êtres va être jonché ‘d'instants ratés', et la description qu'en fait l'auteur nous projette avec eux en nous faisant craindre le pire, mais ça, je vous laisse le découvrir.



Commenter  J’apprécie          149
J'ai beaucoup apprécié lire ce roman à l'écriture simple et fluide. C'est un beau roman très bien écrit. Il s'agit d'une véritable ode à l'amour, que ce soit l'amour avec un grand A ou l'amour d'une ville, d'un pays ; mais aussi une ode à l'amitié et à une manière de vivre où la simplicité règne en maître. Et ce roman poétique vous captivera et vous fera vivre ou plutôt passer par nombre d'émotions.
Bonne lecture !
Commenter  J’apprécie          40
J'adore cet auteur, ses histoires sont réalistes et nous permettent de découvrir les civilisations et leurs habitudes de vie. Il ose dénoncer les "interdits" de certains pays. J'adore tous ses livres.
Commenter  J’apprécie          10
Quel beau livre ! L'histoire en elle-même n'est pas le plus important... Yasmina Khadra, c'est d'abord de beaux mots dans de belles phrases ! Que dire de plus ? Rien... il faut lire !
Commenter  J’apprécie          10
Que dire de cette oeuvre? Rien, à part que ce livre est tout simplement magnifique. Khadra décrit une Algérie belle, éblouissante, qui en fait rêver plus d'un. Il décrit ce pays avec une certaine mélancolie, une certaine nostalgie, qui nous fait entrer directement dans la peau d'un Algérien, entre les années 1930 et 1962. Il nous fait aimer ce pays, le découvrir, dans toutes ses formes, sous tous ses angles, il nous le fait redécouvrir...L'histoire de Jonas (Younes) est une suite de mauvaises circonstances, le menant là où il en est, à la fin de la guerre..Suivant peu à peu son évolution, on partage avec lui la colère, la tristesse, la misère, mais également l'amour, la joie, l'épanouissement. Khadra nous fait ressentir ce que pourrait ressentir Jonas d'une manière très directe, on s'attache au personnage, on le comprend, on rit avec, on pleure avec. Ce livre est tout simplement magnifique, remplit de hauts et de bas, de rire et de pleurs, mais surtout de beaucoup d'émotions.
Je le recommande vivement.
Commenter  J’apprécie          90
Je découvre la plume de Yasmina Khadra (de son vrai nom Mohammed Moulessehoul, le pseudonyme étant en réalité les prénoms de son épouse) avec ce roman, et je suis charmée.
J'avoue d'ailleurs avoir été plus charmée par la plume que par l'histoire d'amour impossible entre Younes/Jonas et Émilie.
Entendons nous bien, je n'ai rien contre les histoires d'amour impossible, au contraire, j'ai adoré des livres comme « Call me by your name » par exemple. Mais là, allez savoir pourquoi, ça ne l'a pas fait.
Pourtant tout y est, la plume est envoûtante, le cadre historique bouleversant, c'est plein de messages sur l'amitié, l'honneur, l'amour de son pays... j'avais envie d'adorer ce livre, mais je l'ai juste bien aimé, sans plus.

En y réfléchissant, je pense que mon problème c'est Younes/Jonas. Je n'ai pas eu beaucoup d'affection pour ce personnage passif. Je n'ai pas compris cette décision de laisser filer cet amour qui s'offre à lui.

Je suis consciente que dire à la femme qu'on aime qu'on a eu une aventure avec sa mère n'est pas un moment agréable. Mais c'est quand même mieux que de finir sa vie tout seul comme un con à ruminer son chagrin, hein.
Sous prétexte de ne pas vouloir la faire souffrir soi-disant, il la fait souffrir toute sa vie sans qu'elle en comprenne la vraie raison, j'ai du mal à comprendre le projet.

Finalement, Émilie m'a beaucoup plus touchée. Étrangement, j'ai aussi eu beaucoup de tendresse pour son mari, qui l'épouse en sachant pertinemment qu'elle ne l'aime pas, mais qui jure de tout faire pour la rendre heureuse malgré tout.

J'en garderai un bon souvenir, notamment pour la beauté du texte, mais ce n'est pas un livre que je relirai
Commenter  J’apprécie          00





Lecteurs (10375) Voir plus



Quiz Voir plus

Livres de Yasmina Khadra

Comment s'appelle le personnage principal de "Ce que le jour doit à la nuit" ?

Malik
Yousef
Younes
Mehdi

5 questions
230 lecteurs ont répondu
Thème : Yasmina KhadraCréer un quiz sur ce livre

{* *}