Pendant un moment donc, le pistolero ne fit que se tenir dans l'embrasure de la porte, surpris d'abord, puis franchement ironique. Il était là dans un monde qui, presque à chaque pas, le frappait d'étonnement, dans un monde où les diligences empruntaient la voie des airs, où le papier ne semblait pas avoir plus de valeur que le sable. Et la toute dernière merveille qu'il découvrait était que dans ce monde les gens avaient tout simplement cessé d'être sensibles au merveilleux : au sein de tels miracles, il ne voyait que mornes visages et corps pesants.
Mon Dieu, ne me laissez pas mourir à poil et en manque d'héro.
Quel être d'exception tu fais, pistolero! Comme tu es indomptable, ricana la voix de l'homme en noir dans sa tête. Romantique dans ta stupide obsession!
Dieu te pisse chaque jour sur la nuque mais ne te noie qu'une fois.
Nous mourrons tous à notre heure, dit le Pistolero. Il n'y a que le monde qui soit soumis au changement.
« Je me suis damné pour mon devoir. » (p. 126)
« Il s’agit peut-être d’une sorte de cheville. Un pivot central maintenant ensemble tous les plans de l’existence. Tous les temps, toutes les dimensions. » (p. 190)
Ici, ka veut dire devoir ou destin, ou encore, dans l'usage courant, un endroit où tu dois te rendre.
Plus tard, sous le lent menuet des galaxies insolites, ils s'abandonnèrent l'un à l'autre, partageant le sentiment de n'avoir jamais vécu l'acte d'amour avec une telle douceur, une telle plénitude.
Elle sourit, et c'était effectivement pour elle que bougeait le monde, il le sentit, à cause d'elle, et il pensa : Pitié, mon Dieu. Ça n'a jamais été à ce point. Alors, pitié, ne me la reprenez pas.