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EAN : 9782251324425
216 pages
Les Belles Lettres (16/11/2007)
4/5   3 notes
Résumé :
Il y a environ cinquante ans, écrit Peler Kingsley, plusieurs inscriptions grecques ont été découvertes dans le sud de l'Italie, sur le site de la ville de Vélia, la patrie de Parménide. Leur étude révèle les traditions de philosophes antiques qui furent nos ancêtres, mystiques cloués d'un merveilleux sens pratique. [...] Parmi eux se détache le personnage de Parménide dont le monde moderne a presque oublié la véritable figure. Ce livre s'attache à la faire revivre.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Parménide était arrivé à l'union mystique avec la lumière éternelle, et possédait la sagesse de l'amour. Tel est le coeur de la démonstration magistrale à laquelle arrive Peter Kingsley.

Nécessité de l'obscurité, aussi.

Ce livre brillant, d'une grande érudition jamais pesante, est à lire pour qui s'intéresse aux présocratiques.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation

1
Les cavales qui m'emportent me conduisaient aussi loin que puisse parvenir mon désir, lorsqu'elles vinrent et m'amenèrent sur la voie riche en paroles, de la divinité, voie qui mène ... l'homme qui sait.
C'est par là que j'étais porté; car c'est par là que les cavales en leur sagesse m'emportaient, tirant le char, alors que des jeunes filles montraient la voie.
L'essieu en s'embrasant dans les moyeux, faisait jaillir de l'écrou un son flûté, car il était pressé par les deux roues tourbillonnant de chaque côté. Les jeunes filles, enfants du Soleil, se hâtaient alors en leur escorte, ayant délaissé les demeures de la nuit pour se rendre vers la lumière, - ayant, des mains, écarté les voiles qui couvraient leurs têtes.

Là se dressent les portes ouvrant sur les chemins de la nuit et du jour; un linteau et un seuil de pierre les enserrent en haut et en bas; et les portes elles-mêmes, tout éthérées, sont remplies par d'énormes battants. De ces deux battants, la Justice, prodigue en maintes peines, détient les clés qui les ouvrent.
La suppliant par de douces paroles, les jeunes filles la persuadèrent avec habileté de retirer des portes, prestement, devant elles, la barre munie de sa cheville.
Révélant l'abîme béant des battants ouverts, les portes s'envolèrent, faisant tourner l'une après l'autre dans leurs écrous les tiges garnies d'airain, munies de clous et d'agrafes.
C'est par là, à travers les portes, que les jeunes filles guidaient, tout droit sur la grand'route, le char et les cavales.

Et la déesse m'accueillit avec bienveillance, saisit en sa main ma main droite, prit la parole et s'adressa ainsi à moi :
Jeune homme, compagnon de conductrices immortelles, toi qui parviens à notre demeure grâce aux cavales qui t'emportent, soir le bienvenu : ce ne fût point en effet un destin funeste qui t'envoya cheminer en cette voie - car assurément cette voie est à l'écart des hommes, loin du chemin qu'ils fréquentent, - mais c'est le droit et la justice.
Il faut que tu sois instruit de toutes choses, à la fois du coeur de la vérité persuasive, coeur sans frémissement, et des opinions des mortels, où ne se trouve pas de conviction vraie.
Mais toutefois tu apprendras encore ceci : comment il faudrait que les apparences fussent réellement, traversant toutes choses dans leur totalité.
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2
Les cavales qui m'emportent, aussi loin que mon coeur le désire
M'ont conduit, puisqu'elles m'ont mis et me mènent sur la fameuse route,
La route de la déesse qui, par les profondeurs de l'inconnu, emporte l'homme qui sait.
Sur cette route j'étais emporté, car elles savaient où elles allaient, les cavales
Qui traînaient le char : et des jeunes filles guidaient ma route.
L'essieu dans les moyeux jetait un cri sifflant comme celui d'un pipeau,
Il lançait des étincelles : le couple des roues tournait à toute vitesse
De chaque côté; elles se précipitaient pour me conduire,
Les filles du Soleil délaissant les demeures de Nuit pour me mener
Vers Lumière en rejetant avec leurs mains les voiles de leur tête.

Là se trouvent les portes où le chemin de Nuit et le chemin de Jour se séparent,
Toutes deux solidement établies entre un linteau et un seuil de pierre;
Elles s'élevaient jusqu'au ciel, fermées par d'énormes battants.
Et Justice, qui demande vengeance, en garde les verrous qui ouvrent et qui ferment.
C'est elle que les jeunes filles séduisirent en flatteuses paroles;
Fort habilement la persuadèrent d'ôter rapidement des portes
La barre verrouillée. Elles ouvrirent tout grands les battants :
Ce fut un gouffre béant lorsqu'elles eurent fait tourner
Dans les tuyaux l'un après l'autre les pivots de bronze
Bien ajustés par des pièces et des chevilles. Par là donc, franchissant les portes,
Tout droit sur la grand-route, les jeunes filles menaient les chevaux et le char.

Voici que la déesse m’accueillit avec empressement; dans sa main droite
Elle prit ma main droite et, s'adressant à moi, prononça ces paroles :
"O jeune homme, escorté d'immortels cochers qui te guident,
Les cavales qui t'emportent t'ont fait gagner ma demeure,
Salut ! Car ce n'est pas une méchante Destinée qui t'a inspirée de prendre
Cette route si éloignée des chemins où les hommes piétinent,
Mais c'est Loi et Justice. Il te faut donc apprendre toutes choses,
Aussi bien le coeur inébranlable de la Vérité incontestable
Que les opinions des mortels, en lesquelles il n'est pas de vraie certitude,
Même, il te faudra apprendre encore comment les croyances fondées sur l'apparence
Devraient être crédibles quand elles passent à travers tout ce qui existe.
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Aujourd’hui nous distinguons l’Orient et l’Occident. Mais autrefois il n’y avait pas une réelle ligne de partage. L’unité expérimentée par le iatromantis [devin-guérisseur] à un autre degré de perception a laissé une marque dans le monde physique. Se contenter de parler d’influence est défigurer ce qui n’était qu’un vaste réseau de nomades, de voyageurs, d’individus qui vivaient dans le temps et l’espace, mais étaient aussi en contact avec autre chose.

Le fait que les histoires et les pratiques associées en Grèce au iatromantis ont leurs parallèles exacts chez les shamans et la façon dont elles persistent dans les traditions du yoga indien, est plus qu’une coïncidence. Ce qui allait être rationalisé en Grèce, a été conservé et développé en Inde. Ce qui, en Occident, n’avait été conservé et développé en Inde. Ce qui, en Occident, n’a été qu’un aspect du mystère et de l’initiation, fut classifié et formalisé en Orient. Là-bas, l’état entrevu ou expérimenté par les Grecs – état que l’on pourrait appeler un rêve, non pas un rêve ordinaire, mais quelque chose comme être éveillé sans l’être, endormi sans l’être – a son nom propre. Quelquefois on en parlait comme le ‘quatrième’, turîya, mais il est mieux connu sous le nom de samâdhi.

Il est trop facile de croire que ces traditions n’ont jamais pris racine en Occident ou de croire que, si elles y ont pris racine, elles n’ont exercé aucune influence sur la culture occidentale. C’est faux. Parménide dont le poème a été perpétuellement cité dans le siècle passé, sans que l’on en comprenne le pourquoi et le comment, est précisément un exemple de poésie shamanique. Malgré le lien qu’ils entretenaient avec Perséphone, le dieu de ces shamans grecs était toujours Apollon. (pp. 110-111)
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