L'Oxalis et l'or, tome 5

J'avais laissé Amelia et Connor à leur aventure pour se rendre dans le Far West et y trouver la richesse. Je les retrouve en cours de chemin avec de nouveaux compagnons, se frottant à la réalité de l'Amérique profonde, celle loin des grandes villes. Oeuvre classique permettant au lecteur de parcourir ces grandes étendues, L'oxalis et l'or offre aussi un portrait historique intéressant de l'Amérique du XIXe siècle.

Dans ce tome qui se découpe en deux parties distinctes et se termine un peu rapidement pour laisser place à une histoire courte pas inintéressante mais frustrante, j'ai pris plaisir à retrouver notre duo. Eiichi Kitano revient longuement dans un premier temps sur le drame de l'esclavage. En se plaçant dans une plantation différente des autres où le maître traite ses esclaves avec humanité afin d'obtenir un havre paix, le mangaka détonne. Il ouvre de nouvelles perspectives aux lecteurs et insiste d'autant plus sur les horreurs que ces hommes et femmes subissent ailleurs mais également sur l'importance de la simple notion de liberté même quand on est traité humainement. En effet, il ne suffit que pendant une génération un homme les traite bien pour que ça résolve tout. L'esclavage a à être aboli et j'ai beaucoup voir cela dans l'oeuvre à travers le personnage de Ross, cet esclave en fuite, pour qui la liberté est si importante.

D'ailleurs à travers ce biais, l'auteur se permet de revenir également sur la relation qui noue Amelia et Connor, une relation de dépendance où peut-être chacun doit gagner sa liberté pour mieux s'épanouir. En cela, ça m'a plu que la seconde partie offre de voir Amelia sans lui, avec Isaiah, cet homme terriblement excentrique qui la bouscule. Avec lui, la voilà repartie sur les routes, plus précisément à Cincinnati d'où ils comptent bien poursuivre leur chemin vers l'ouest. C'est un duo détonnant aux côtés duquel nous poursuivons nos découvertes sur ce que ça signifiait d'être des pionniers et d'entreprendre un tel voyage. le ton est léger, humoristique, mais le fond est sérieux, lui, que ce soit dans la recherche d'un nouveau camarade, des conditions pour rejoindre une caravane, dans la constitution du trousseau pour faire le voyage, ou quant à la façon de gagner rapidement des sous. L'auteur se sert vraiment habillement de détails historiques précis, rendant son décor vraiment réaliste par moment, comme lors de la confection des beaten biscuits. J'aime apprendre ainsi.

L'aventure est donc toujours au rendez-vous dans cet univers âpre et rude et l'auteur enrichit sans cesse sans univers, en nous faisant aller d'un lieu à l'autre, lieu reculé ou ville, en nous faisant faire de nouvelles rencontres, ingénieur, aventurier ou professeur. C'est vraiment riche et plaisant à lire malgré l'ambiance parfois pesante du contexte où cela se déroule. C'est un bon mélange.

Sortant de plus en plus discrètement au milieu des autres titres, L'oxalis et l'or a pourtant de bien belles qualités qui s'affirment au fil des tomes après des débuts un peu maladroits et criards. Son traitement fin et nuancé de l'esclavagisme dans ce tome m'a vraiment plu, tout comme la poursuite du voyage des héros et le flashback sur la vie de Connor, Amelia et leur ami Kyle, en Irlande. Une série qui gagne à être connue.
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J'aime de plus en plus cette série, même si elle ne dégage pas forcément le truc en plus, elle a quand même de belles qualités, nous fait passer un bon moment mais également réfléchir.
De plus, non ce ne sera jamais assez dit, il est rare d'aborder la ruée vers l'or en manga.
Dans le début du tome, Amelia est en mauvaise posture mais elle reste elle-même et parle même très librement. Ross ne sait plus quoi en penser. Mais surtout cette première partie fait bien réfléchir sur l'esclavage et ce que Monsieur Morales tente de faire, y compris toute la difficulté. Il y a un moment très fort, qui quelque part est plutôt percutant et réaliste. Ah la sacro sainte liberté, et pourtant à cette époque même un esclave libre n'était pas sûr de mieux s'en sortir.
Cela fait plaisir de voir des gens comme Amelia, Morales, s'indigner face aux coups reçus et vouloir faire les choses différemment. Mais toutes les mentalités ne sont pas les mêmes, et cette visite aura un peu ébranlé le havre de paix de Morales mais ses fondations tremblaient déjà.
Dans la deuxième partie, Amelia est séparé de Connor. Mais ça y est, la ruée vers l'or va continuer, et pour cela il faut se préparer, s'outiller. Amelia ne manque pas de faire rire certaines personnes qui ont connaissance de son projet, mais elle tient bon. Elle a déjà formé un groupe, et elle va rencontrer un nouveau personnage, qui permet également de réfléchir sur l'éducation et de voir la façon particulière dont Amelia a acquis ses connaissances.
Le chapitre bonus est également très fort en émotions et nous interroge sur la famille, ce lien si spécial, des gens qui ne nous laisseront pas tomber quoi qu'il arrive.
Vivement la suite de leurs aventures.

Nous retrouvons Amelia toujours prisonnière mais c'est sans compter sa détermination pour essayer de débloquer la situation.
Dans le même temps sur le domaine de Morales, une esclave a un nouveau coup de folie quand elle apprend qu'elle pourrait devenir libre. Avec l'arrivée d'Isaiah les choses vont petit à petit rentrer dans l'ordre mais son esprit dépensier risque fort de freiner leur ruée vers l'ouest.

Notre duo de départ, Amelia et Conor, va être chambouler par l'enlèvement d'Amélie. Conor va se remettre n cause dans son rôle protecteur.
L'évocation de la situation des esclaves et de ce qu'ils subissent sont mis en parallèle avec ce qui pouvait se passer en Irlande à la même époque avec l'épisode bonus, ce qui fait réfléchir.
Une histoire prenante, parfois loufoque, sérieuse, pleine d'action entre autre qui se lit avec beaucoup de plaisir.