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Coffin Hill tome 3 sur 3

Inaki Miranda (Illustrateur)
EAN : 9781401254360
160 pages
Vertigo (20/10/2015)
4.25/5   2 notes
Résumé :
Eve Coffin is released from jail to go home again...and there's something in Coffin Hill awaiting her with open arms. Ghosts are abroad in the town, and one in particular has her sights set on Eve - and on a bloody chain of events the Coffin family set in motion almost three hundred years ago. When the bones of a young girl are found after decades buried in the Coffin Hill woods, Eve and Officer Wilcox attempt to solve the cold case, discovering that the ghosts, the... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome est le dernier de la série et il apporte une conclusion à l'intrigue. Il faut donc avoir lu les 2 premiers avant. Il comprend les épisodes 15 à 20, initialement parus en 2015, écrits par Caitlin Kittredge, dessinés et encrés par Inaki Miranda (aidé à l'encrage par Ande Parks pour 3 pages de l'épisode 19, et 3 de l'épisode 20), avec une mise en couleurs réalisée par Eva de la Cruz. Les couvertures ont été réalisées par Dave Johnson. le tome se termine avec une postface de 3 pages rédigée par Kittredge.

Il y a quelques de siècles de cela, la populace a pendu la sorcière Emma Coffin dans les bois proches de Coffin Hill, après qu'elle eut été dénoncée par sa propre fille Evelyne. L'esprit d'Emma est encore bien présent, et Eve Coffin a établi un contact avec elle ce qui lui a permis d'apprendre contre qui elle doit lutter. Eve Coffin reprend conscience assise sur une chaise, au chevet du lit d'hôpital de Nate Finn. Dans les bois de Coffin Hill, la police a découvert les ossements d'un cadavre. Leland Starr fait office de shérif par intérim et il accueille la policière Anabelle Wilcox sur les lieux de l'enquête. le médecin légiste leur indique que la jeune femme a dû être enterrée à la fin des années 1950, ou au début des années 1960. Il leur remet un médaillon double, avec d'un côté une photographie de la victime et de l'autre celle d'une autre femme. Les 2 policiers se rendent au manoir des Coffin où Eve leur ouvre la porte. Leland Starr indique qu'il souhaite parler à sa mère Eleanor Coffin, et il se dirige droit vers elle qui est assise dans son fauteuil roulant.

Eleanor Coffin se montre particulièrement odieuse, et déclare ne pas se souvenir de la jeune femme dans le médaillon, l'autre photographie étant la sienne. Anabelle Wilcox interrompt la conversation dont le ton monte, en indiquant que Nate Finn vient de reprendre connaissance à l'hôpital. À l'automne 1970, à Coffin Hill, dans une maison de repos pour malades mentaux, Eleanor Coffin (la mère d'Eve) est en train de pratiquer un petit sort de sorcellerie (un peu de lévitation d'objets) sur son lit, quand arrive sa nouvelle compagne de chambre. Elle s'appelle Lorelei Smith, et Eleanor lui offre Sammy, sa poupée de chiffon, ce qui lui permet de lui toucher les doigts. À ce contact, les 2 jeunes femmes perçoivent des images de pendaison et de mutilation. Lorelei fait une crise d'épilepsie et doit être calmée par injection de produit. Au temps présent, Eve Coffin se rend au chevet de Nate Finn et lui demande ce dont il se souvient. Elle perçoit plusieurs esprits d'individus décédés de mort violente autour d'elle.

Dans la postface, Caitlin Kittredge confirme qu'elle a dû réduire la voilure et terminer son histoire en moins d'épisodes que prévu, faute de ventes suffisantes. Elle précise également qu'elle a été avertie suffisamment longtemps à l'avance pour pouvoir clore son récit d'une manière qui la satisfasse. Elle ajoute même qu'elle a conscience d'avoir eu la chance de pouvoir faire publier une histoire qui lui tenait tellement à coeur, pour partie autobiographique en ce qui concerne les épreuves personnelles (mais pas surnaturelles) traversées par Eve Coffin, d'autres auteurs n'ayant pas eu cette possibilité. du point de vue de l'intrigue, le lecteur a droit à une fin en bonne et due forme, il reçoit la confirmation de qui tire les ficelles à Coffin Hill, de ce que sont devenus les individus ayant disparu dans les bois, de qui est derrière les possessions d'humains. Dans le même ordre d'idée, la scénariste mène à bien la relation entre Eve Coffin et sa mère Eleanor, et entre ses différentes relations, à commencer par Dina Wilcox. le lecteur peut ressentir la part de d'implication émotionnelle de l'auteure, dans la place donnée à Eve, dans le fait qu'elle soit à l'origine de la résolution des manifestations surnaturelles létales engendrées par son ancêtre Emma Coffin.

Eve Coffin se retrouve dans une situation où elle n'a plus d'emploi, mais elle n'est pas dans le besoin pour autant. Elle peut donc toute entière se consacrer à se battre contre la malfaisance de son aïeule. Pour autant, le lecteur ne plonge pas dans un récit égocentrique, enfermé dans un personnage entièrement focalisé sur lui-même. Caitlin Kittredge continue de développer d'autres personnages dans des scènes où son héroïne n'apparaît pas. Outre le fil narratif secondaire construit sur le tandem de Leland Starr & Anabelle Wilcox, il a le plaisir de retrouver Bianca Morelli, le temps d'une séquence. Au début de ce tome, il regrette qu'Eleanor Coffin soit confinée à son fauteuil roulant, et cantonnée au rôle de vieille femme acariâtre, au point d'en être caricaturale. Il apprécie d'autant plus qu'elle dispose d'un fil narratif centré sur sa relation avec Lorelei Smith, se déroulant dans les années 1970, et venant étoffer son personnage par son histoire personnelle. Eleanor Coffin dépasse alors complètement le stade de dispositif narratif vaguement irritant, pour s'étoffer et devenir une personne à part entière. Cela a également pour effet de donner un autre point de vue sur le récit, de faire exister un autre personnage, avec ses propres failles et ses propres motivations. le récit sort complètement d'une impression nombriliste pour devenir l'histoire de plusieurs personnes, attestant qu'Eve Coffin n'est pas refermée sur sa petite personne, mais qu'elle est capable d'empathie et de s'ouvrir aux autres. En outre, le dessinateur a su concevoir des apparences spécifiques pour chacun des personnages, avec une morphologie normale, et une forte personnalité graphique.

En consultant la page de garde, le lecteur a le plaisir de voir qu'Inaki Miranda a pu assurer la mise en image de l'intégralité de cette troisième partie. Il retrouve donc les caractéristiques marquées de ses dessins, à commencer par une utilisation généreuse des aplats de noir, avec des formes souvent arrondies, mais qui peuvent aussi se faire plus effilées et plus tranchantes. Les pages prennent alors du poids sous cette surface de noir, se chargeant d'une noirceur en phase avec les crimes du récit, ainsi que le surnaturel tapi dans les ombres. Cette utilisation large du noir permet également à l'artiste de faire surgir le surnaturel comme une émanation d'un élément graphique déjà présent dans les pages. Ainsi les tentacules qui surgissent du manoir des Coffin ne relèvent pas d'un cliché visuel, mais plus d'une expression naturelle d'une noirceur déjà contenue dans les murs et la façade.

Inaki Miranda continue d'évoluer en tant qu'artiste et le lecteur se rend compte que ses rendus de décors sont devenus plus organiques. Il a conservé l'utilisation d'un logiciel de modélisation 3D pour quelques bâtiments. Il utilise un encrage beaucoup plus gras et allongé pour les arbres de la forêt. Il joue sur la variation d'épaisseur des traits de contour pour donner un peu plus de relief aux autres éléments de décors. de ce fait, le lecteur projette son regard dans des environnements plus organiques. Miranda a également conserver son habitude de construire une page ou deux en dans un sens qui nécessite de tourner le comics d'un quart de tour pour pouvoir le lire. Il tire alors parti de la largeur plus grande de la page, et d'un déroulé sur 2 pages qui se retrouvent l'une en dessous de l'autre, et plus l'une en vis-à-vis de l'autre. Régulièrement, le lecteur arrête un instant sa lecture pour apprécier un visuel marquant : le regard toujours aussi déstabilisant d'Eve Coffin avec un oeil mort, un corbeau en train de picorer l'oeil d'une autre Coffin, l'apparition de spectres ensanglantés, un enfant aux habits tâchés de sang bondissant d'un placard un tranchoir à la main, Emma Coffin avançant dans une mer de sang, les murs du manoir des Coffin prenant une texture de chair ensanglantée, les tentacules surgissant du manoir, une bibliothécaire mortelle, etc. Grâce à Inaki Miranda, le récit comporte une dimension morbide réellement spectaculaire.

Le lecteur découvre donc l'intrigue en bénéficiant de dessins immersifs établissant une atmosphère inquiétante à souhait. Alors même que Caitlin Kittredge indique dans sa postface qu'elle a intentionnellement construit un scénario labyrinthique, le lecteur ne s'y perd pas et prend plaisir à découvrir progressivement et dans le désordre les différents morceaux du puzzle, car l'auteure a pris soin de construire des morceaux comportant leur propre récompense de lecture. Elle ne s'attarde pas trop sur la nature des pouvoirs de sorcière, aux contours assez flous, et pourtant le lecteur ressent que lesdits pouvoirs incarnent les sentiments négatifs des individus, leurs ressentiments, leurs traumatismes, ce qui donne de la substance au récit. Celui-ci peut être lu au premier degré comme un thriller horrifique bien ficelé. Il peut également être ressenti comme une forme de thérapie vis-à-vis de sentiments négatifs, d'épreuves difficiles à surmonter dans une vie.

Ce troisième tome ne déçoit pas et apporte une conclusion à une saison riche en frissons, en horreur et en visuels marquants. Inaki Miranda a évolué tout au long de la série, avec une capacité impressionnante à donner de la consistance aux personnages, aux différents environnements, et aux manifestations surnaturelles, sans tomber dans les clichés visuels éculés. Cailin Kittredge a pris le pari risqué de ne pas tout expliquer dans l'ordre au lecteur en tissant un motif complexe de fils narratifs entremêlés, sans pour autant générer de la frustration. La postface vient expliciter la part biographique du récit qui lui donne une consistance ressentie à la lecture.
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