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sur 1273 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Livre génial, si la forme ne met pas sur le cul, l'histoire est complétement déjantée. L'histoire de Leemet, le dernier estonien à vivre dans la forêt et à parler aux animaux au XIVème siècle est la fable intemporelle de la disparition d'un mode de vie au profit d'un autre, ici le passage d'un mode de vie primitif et païen en forêt vers le féodalisme des villages chrétiens. Difficile de ne pas se sentir concerné même en ce début de XXIème. La fable de Leemet est à la croisée des mondes, balançant entre le réalisme grégaire de la civilisation chrétienne et le fantastique d'êtres presque humains en symbiose avec le monde des forêt aux histoires épaisses multispécifiques et légendaires. Leemet rejette autant les croyances de ses ancêtres que celle des chrétiens prémodernes, il se retrouve juste seul avec sa façon d'interagir avec un monde en voie de disparition. Etranger à tous car refusant de disparaître dans les foules humaines autocentrées. Il finira seul avec le dragon endormi qui protégeait jadis son peuple maintenant disparu. Bref, je recommande chaudement c'est drôle, malin, triste et renversant.
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C'est un livre d'un auteur Estonien, apparemment très connu dans son pays. En tout cas le livre a fait un carton et a le mérite d'avoir été traduit en de nombreuses langues (mais pas celle des serpents malheureusement... et vous saurez pourquoi en lisant le livre ;) ). On se retrouve donc en Estonie, au moyen-âge, quand les germaniques découvrent le pays et y implantent leur nouvelle religion : le Christianisme. L'histoire est centrée sur Leemet, un garçon qui vit dans la foret comme ses ancêtres et qui va être confronté à cette nouvelle culture.
De manière générale, j'ai bien aimé cette lecture même si ce n'est pas un coup de coeur. Grosso modo, le livre tourne autour de l'opposition des anciennes coutumes vis à vis de l'arrivée de nouvelles, le tout abordé sous forme d'épopée abracadabrante. Je trouve que c'est un livre très intelligent car il y a plusieurs niveaux de lecture.
C'est fluide et on tourne les pages sans s'en rendre compte bien qu'il n'y ait pas des "péripéties" de dingue ou une quête bien définie. On a plutôt un enchainement de tableaux du quotidien de la communauté de la foret. La manière dont c'est raconté donne à croire que ce passé est réel : parler aux serpents et aux animaux de la foret semble normal. Certaines scènes sont totalement WTF mais présentées avec tellement de détachement que ca semble presque se fondre dans le réalité. Avec des scènes "banales", l'auteur se moque de manière déguisée et maligne notre société (intégrisme, peur de l'inconnu, endoctrinement, effet de groupe, la relation de couple, etc.), notre histoire et ses vices en "poussant" certains aspects, à tel point qu'on tombe par moment dans la satire et l'autodérision, presque sans s'en rendre compte. le livre n'est pas tellement drôle en soi mais c'est la transposition sous-entendue qui fait sourire en coin. C'est parfois un peu too much et absurde mais c'est ce qui fait le piquant du livre. Sinon la critique serait moins drôle.
En résumé, sous des airs d'épopée fantastique et mythologique dans une Estonie du Moyen-Age, l'auteur fait la critique acérée des vices de notre société. Si les scènes peuvent paraitre totalement loufoques, elles alimentent la métaphore malicieusement. On ressort de cette lecture avec un brin de nostalgie: faisons-nous toujours les mêmes erreurs en boucle ? Faut-il se battre pour des traditions anciennes, pour notre mode de vie et nos habitudes, ou nous intégrer à un monde "nouveau", une nouvelle culture qui s'impose à nous ?
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Voilà longtemps que je n'avais pas lu de conte pour adulte. C'est réellement l'impression que m'a laissé ce livre : lire un conte. J'y ai retrouvé la stimulation de l'imaginaire grâce à une écriture simple, fluide et efficace. L'auteur use de ce ton propre aux contes de notre enfance où les événements les plus violents sont décrits avec une parfaite innocence.
Mêlant des parfums de légende à des touches pamphlétaires, cette fresque sylvestre nous invite à repenser notre lien avec la nature et notre rapport au progrès.
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Vous voulez partir en Estonie dans un mythe fondateur entre tradition et modernité ? Embarqué au côté de Leemet, le dernier homme du pays à parler la langue des serpents, le dernier à vivre selon la tradition, avant l'arrivée des Hommes de fer, les chevaliers allemands.
C'est une grande saga à la façon des sagas nordiques, qui cristallise l'acceptation ou le refus d'une vie moderne (au village, à cultiver le blé et manger du pain), contre la vie dans la nature où l'Homme, la forêt et les animaux vivent en symbiose. La jeunesse est la génération de transition. Quelque que soit le choix qui a été fait, le destin pèse sur les épaules des personnages.
Et une fois qu'on s'est fait une idée du roman en le lisant, il est intéressant de lire la postface du traducteur, Jean Pierre Minaudier, intitulée ‘'Le pamphlet sous la table'' qui explique le contexte de rédaction rattaché à l'histoire du pays. C'est une réflexion que je trouve intéressante, mais que je ne vais pas analyser, ne connaissant pas l'histoire de l'Estonie.
Une lecture agréable, un peu déconcertante au début, il faut juste accepter de se laisser porter par ce monde de légende, en laissant de côté notre esprit rationnel.
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Belle découverte grâce au bulletin électronique de Babélio. J'ai découvert ce livre en version audio avec une explication du traducteur en fin de texte. Cette explication m'a permis de mieux comprendre les réels liens de ce roman imaginaire avec l'histoire de l'Estonie.
J'ai vraiment voyagé en compagnie de la langue des serpents. Je salue le propos du roman qui est loin d'être manichéen. Il s'agit là d'un conte pour adulte !
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Un livre vraiment pas banal, et franchement difficile à commenter tant il change de ce qu'on a l'habitude de voir.

A fond dans le folklore estonien, sous une forme qui se rapproche du conte philosophique (ou satirique), il pose question. de nombreuses réflexions sont abordées, sur l'homme, l'existence, la civilisation, la nature et bien plus encore.

A travers une histoire qui peut sembler pourtant absurde, très très loin de notre réalité ordinaire. Des personnages attachants, et hauts en couleur, une légère touche d'humour, un style d'écriture fluide et addictif et une histoire un peu farfelue malgré tout. Alors ça se laisse lire vraiment bien, malgré quelques petites longueurs.
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J'ai beaucoup aimé cette fable.
Nous voilà plongé en plein merveilleux, en un temps où les Estoniens vivaient en communion avec la nature: les hommes des bois communiquaient avec les animaux, les filles épousaient des ours etc. jusqu'à l'arrivée des chevaliers Teutoniques. Désormais, c'est Jésus l'idole des jeunes, qui veulent tous entrer au couvent ou devenir castrats.
Kivirähk nous raconte la fin d'un monde, du point de vue du "dernier des Mohicans" ou des "vrais" Estoniens. Ce livre donne beaucoup à réfléchir car il est transposable à beaucoup de situations: les hommes oublient leur passé, leur culture car celle qui vient de l'étranger est extrêmement séduisante. Outre le merveilleux que j'ai vraiment beaucoup aimé car je ne connais pas grand-chose aux mythes estoniens, j'ai bien aimé assister à ce changement de civilisation et aux vaines résistances qu'il engendre. C'est un thème universel auquel sont particulièrement confrontés les pays baltes: la présence russe y est encore extrêmement présente alors que ces pays se tournent volontairement vers l'Union Européenne sans oublier le soft power américain.
L'ensemble est très agréable à lire, aucun moment d'ennui : je le recommande.

Challenge ABC 2020/2021
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« L'homme qui savait la langue des serpents » écrit par Andrus Kivirahk est une recommandation de Jessica de @le_maître-mot. Elle a en tellement bien parlé sur sa chaîne IGTV, que j'ai d'emblée, eu envie de le lire à mon tour. Je m'estime chanceuse d'avoir partagé cette lecture avec Sab' ou @le_mot sur le_gateau. Merci à vous deux les filles, pour ces heures de jubilation.

J'ai d'abord cru feuilleter un récit allégorique inspiré par la mythologie nordique mais la diversité des niveaux de lecture m'a fait voir mon erreur. L'auteur nous raconte l'évolution du monde sous les traits d'une garçon qui vit en osmose avec la forêt. Andrus Kivirahk développe sa réflexion sans jamais faire usage d'un ton moralisateur.

Le troisième niveau de lecture fait le rapprochement avec le pays natal de l'écrivain, à savoir l'Estonie, le tout avec une certaine impudence. C'est un univers médiéval à part entière, qui se déploie sous nos yeux et l'écoute au casque de sons de la Nature, n'a fait qu'emplifier les effets de ce texte fantastique sur ma personne.
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Ce roman estonien, baroque et loufoque est vraiment très original. Dans un passé moyenâgeux, les habitants de l'ancien monde vivent dans la forêt, mais leur société est sur le déclin, tout le monde file s'installer au village où règne la"civilisation" apportée par les chevaliers allemands et l'Eglise, ce qui donne lieu à des pages drôles et mémorables dans la lignée des Lettres persanes. Un conte à interpréter qui montre entre autres qu'aucune civilisation n'a, en soi, l'exclusivité du fanatisme.
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Andrus Kivirahk nous fait remonter le temps jusqu'à un Moyen-Age lointain à la découverte des légendes et du folklore estonien. A cette époque, les estoniens vivaient dans la forêt en parfaite harmonie avec la nature, ils savaient la langue des serpents et étaient capables de se faire comprendre et obéir de tous les animaux de la forêt. Jusqu'à ce que les hommes de fer débarquent sur les côtes avec leur bateau, leur blé et leur Jésus.

Élevé dans la pure tradition par sa mère et son oncle Vootele, Leemet n'est pas de ceux qui troque leur grotte dans la forêt contre une maison au village, la chasse contre la culture du blé, la viande d'élan contre du pain, la langue des serpents contre une faucille et un crucifix... Tout au long de son parcours initiatique, Leemet va devoir résister aux tentations de la modernité, faire face aux tragédies, affronter le terrible Tempet, pour rester gardien des traditions de son peuple, le dernier homme de la forêt.

Ce roman hors du commun mêle habilement les genres, d'une utopie écologique où l'homme vit en symbiose avec la nature en ne prenant que le strict nécessaire à sa survie à une épopée fantastique dans laquelle rien n'est impossible, les femmes épousent des ours, les culs-de-jatte volent dans les airs, une Salamandre géante décime des armées... en passant par un roman historique qui nous invite à découvrir la culture estonienne, ses légendes et ses mythes. Entre une bonne dose d'humour, un univers un brin loufoque, des morts violentes et des batailles sanglantes, pas le temps de s'ennuyer, même si par moment c'est un peu long. Heureusement la lecture d'Emmanuel Dekoninck réussi à donner vie à cet univers et à rendre unique chacun de ses personnages, nous faisant passer du rire aux larmes en quelques seconde et inversement, cette triste histoire ne finit pas bien pour tout le monde, mais elle réserve de bons moments !
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