Andrus Kivirahk nous fait remonter le temps jusqu'à un Moyen-Age lointain à la découverte des légendes et du folklore estonien. A cette époque, les estoniens vivaient dans la forêt en parfaite harmonie avec la nature, ils savaient la langue des serpents et étaient capables de se faire comprendre et obéir de tous les animaux de la forêt. Jusqu'à ce que les hommes de fer débarquent sur les côtes avec leur bateau, leur blé et leur Jésus.
Élevé dans la pure tradition par sa mère et son oncle Vootele, Leemet n'est pas de ceux qui troque leur grotte dans la forêt contre une maison au village, la chasse contre la culture du blé, la viande d'élan contre du pain, la langue des serpents contre une faucille et un crucifix... Tout au long de son parcours initiatique, Leemet va devoir résister aux tentations de la modernité, faire face aux tragédies, affronter le terrible Tempet, pour rester gardien des traditions de son peuple, le dernier homme de la forêt.
Ce roman hors du commun mêle habilement les genres, d'une utopie écologique où l'homme vit en symbiose avec la nature en ne prenant que le strict nécessaire à sa survie à une épopée fantastique dans laquelle rien n'est impossible, les femmes épousent des ours, les culs-de-jatte volent dans les airs, une Salamandre géante décime des armées... en passant par un roman historique qui nous invite à découvrir la culture estonienne, ses légendes et ses mythes. Entre une bonne dose d'humour, un univers un brin loufoque, des morts violentes et des batailles sanglantes, pas le temps de s'ennuyer, même si par moment c'est un peu long. Heureusement la lecture d'
Emmanuel Dekoninck réussi à donner vie à cet univers et à rendre unique chacun de ses personnages, nous faisant passer du rire aux larmes en quelques seconde et inversement, cette triste histoire ne finit pas bien pour tout le monde, mais elle réserve de bons moments !