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Joseph Kochmann (13/03/2021)
4.32/5   17 notes
Résumé :
Alerte sur Inspiterre !

LeRoy Dutemps, célèbre directeur du Manoir Dutemps, plus grande usine de Nhäture des contrées d’Animaville, vient d’être assassiné !

Le coupable ? Son propre fils, Prince Dutemps, beau jeune braque charmeur et pervers narcissique. Avide de pouvoir, le chien criminel essaye de dérober l’illustre Sceptre Dutemps, source d’énergie toute-puissante, mais se retrouve, malgré lui, prisonnier à l’intérieur. Séparé en qua... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Je remercie Joseph pour sa confiance renouvelée avec son dernier livre.

Quand vous avez un livre de cet auteur, il faut absolument ne pas chercher toujours un but bien précis, il arrivera en temps voulu, pas de panique. Autre chose, avant de débuter sur ce titre, il s'agit d'un tome qui peut être lu indépendamment des autres de la série, quelques détails peuvent surprendre si vous n'avez rien lu avant, mais rien de bien méchant. Place maintenant au récit !

Avis à la population, LeRoy est mort, vive le Prince ! Enfin si ce dernier n'est pas déclaré coupable de haute trahison en ayant tué son propre papa. Enfermé dans un cachot, surveillé par des Dobermans, ou des chiens du même type : patibulaire entre autre, Prince veut le pouvoir du spectre et rien ne l'en empêchera. Enfin, il faudrait qu'il arrive à sortir, alors que les barreaux sont impressionnants et puis si une main gigantesque d'un gorille blanc venait à sa rescousse ? Numéro 4 semble s'approprier une bonne place dans ce récit sans qu'on ne sache ce qu'il vient faire là, enfin si, on ne peut qu'imaginer qu'il va mettre un bazar sans nom. Comment a-t-il fait pour survivre à sa dernière aventure ? Il vient de la sortie, mais il a réussi à en trouver une autre de sorite, avec son masque à quoi d'ailleurs ? Oxygène ? Gaz ? C'est un petit malin, mais ici, il faut bien avouer que l'on s'en fiche. Prince arrive à s'enfuir, à tuer ? hypothétiquement son père et a se cacher dans un endroit tellement bien foutu qu'il est à l'article de la mort. Drôle, très drôle. L'équipe de chique et de choc, dénommée Chloé miss Barkouaf mal aux dents et sa fidèle inspectrice PoPoPo Polygon Sobarf sont appelées à dépatouiller cette affaire.

Et elle n'est pas simple, car elles vont devoir laisser leur corps sur le trône, mettre un casque qui défrise et envoyer leurs esprits dans un spectre qui tient tous les pouvoirs de la famille Dutemps. Rien de plus simple que de chasser Prince qui est découpé en plusieurs esprits dans ce spectre afin qu'il se reforme correctement, revive comme il faut, mais surtout pouvoir dénouer cette affaire qui devient du grand n'importe nawak ! Chloé mal à la mâchoire et Polygon bègue vont devoir affronter leur pire ennemi : elles-mêmes, car une fois entrées en communion avec un bâton os que n'importe quel chien adorerait grignoter, elles vont revoir 4 éléments clés de leur passé. Printemps, été, automne, hiver, 4 saisons, c'est dans le titre alors ne faites pas les étonnés, c'était déjà sous vos yeux ! 4 moments important dans la vie de ces pauvres petites chiennes qui vont enfin comprendre pourquoi elles sont devenues ce qu'elles sont devenues.

Inspiterre, c'est le nom de la ville dans laquelle tout ce petit monde vit est en danger ! Et pas l'un des moindres, le plus gros fabricant de Nhäture en tout genre, à la tête de la plus grosse production de trucs et astuces pas bon et pas utiles est mort. le fils l'aurait tué, apparemment, mais cela on attend que nos deux enquêtrices de crocs et de baves dénouent tout cela. Dénouer, chercher, enquêter, traquer, Chloé Barkouaf est prête à tout pour dénicher la solution, quitte à passer du côté sombre. Polygon, sa fidèle amie depuis moins d'un an pourrait être sa conscience, cette petite voix qui lui indique le bien à faire, le mal à éviter. Nos deux héroïnes vont être secondés, tertionnés, dédédoublées par Nicholas, la véritable conscience de Chloé. Telles les papattes de l'araignée aux gros yeux qui s'amuse avec sa proie en la chatouillant, la massant pour qu'elle soit plus tendre à grignoter petit à petit tout en la cajolant et vérifiant que la mouche est encore en vie : il ne faudrait pas qu'elle s'arrête de gigoter sinon ce n'est pas drôle. Sinon, je voulais dire quoi ? Ah oui, mais non, je n'écrirais pas ce que je veux dire, ce que je suis en train de penser, cela donnerait déjà les clés pour comprendre les détails du récit.

Le récit... Loufoque à souhait et pourtant derrière tous ces mots et toute cette folie, nous avons des thèmes forts, car même si je me suis amusée depuis le début de cette chronique il ne faut pas oublier que nous sommes dans un thriller, avec du sang, du gore, des liquides qui devraient rester dans les corps, de la prise de stupéfiant, car il faut bien admettre que tomber sur un esprit qui est sous forme de licorne menaçante qui se gonfle et se dégonfle tel un ballon de baudruche, ouais je reste sur cette idée de stupéfiants pour les personnages, le lecteur qui va en avoir besoin et l'auteur a dû tomber dedans quand il était petit. Pas d'Obélix ni de potions magiques ici, juste des chiens chaud aux couleurs violettes sans viande (Vous le voyez mon gros oeil sur le côté, pas vrai ?) Mais sans viande, c'est certaintain, c'est juste que des trucs violets qui rentrent dans la bouche et tout le monde aime ? Pareil, tout le monde aime, mais il y a des effets secondaires pour quelques uns et j'avoue que là, pour le coup, lorsque nous voyons, car les descriptions sont tellement bonnes que nous voyons les scènes défiler sous nos yeux. Cela peut paraître mesquin "oui, mais 99% de la population n'a rien, le 1% qui a des séquelles, on s'en fiche". Eh bien non ! On ne s'en fiche pas !

Descriptions qui pourraient donner l'envie de fermer le livre et de ne plus y toucher pour que nous puissions digérer. Animaux ou non, cela peut être un frein pour certains lecteurs (c'est bien écrit tout en haut, à la fin du résumé qu'il y a des scènes qui peuvent heurter la sensibilité de certains) Par chance, les scènes sont très courtes et je n'en ai relevé que deux qui sont fortes en émotions négatives envers certains personnages. Passées ces deux scènes, dont l'une avec la préparation, j'ai été embarqué dans l'histoire en oubliant complètement qu'il s'agissait de chiens, de chats et autres animaux. Il est vrai que les races sont souvent indiquées, mais franchement, j'étais comme Chloé, dans une rage folle de revoir ce passé douloureux aussi bien physiquement (car il lui reste des séquelles) que mentalement. Revivre ses souvenirs avec les actions et une paire d'années en plus, plus adulte, moins soupe au chiot, moins caractériel. Qui ne nous dis pas que si nous retournions dans notre passé nous n'aurions pas envie de nous mettre des claquepattes dans le museau ? Pour les comportements que nous aurions pu avoir, pour le fait que nous n'étions que des petits cons tout simplement ?

La douleur qu'elle soit physique ou mentale est puissante dans le texte. Chaque personnage a un vécu difficile, qu'il soit riche ou non, qu'il soit un chat dans la vie des chiens ou l'inverse. La différence est encore un point crucial dans chacun des récits de Joseph et dans celui-là c'est encore plus poussé. C'est à cause de ces changements, de ces étapes, de ces différences que la violence physique est bien en marche. Les "méchants", je en sais même pas comment les qualifier ceux-là, mais ils sont nombreux et n'hésite pas à mettre à feu et à sang le monde qu'ils connaissent. Combats au spectre ou à larme blanche ou encore au pistolet-os, les personnages pensent être dans leur raisons et non leurs torts et décident de défendre ce qu'ils croient. Ne parlons pas de justice, mais vraiment de ce qu'ils pensent être leur réalité, leur vérité, le reste n'ayant pas d'importance. Comment le passé peut être revenu si violemment ? Ce fichu passé qui a "aidé" dans l'évolution de nos personnages. Chloé est toujours souffrante, sa mâchoire, son nez qui ne laisse pas respirer son corps, sa vision des éléments est étriquée. Polygon a vécu un traumatisme violent qui l'a rendu non pas plus faible, mais plus compréhensive. Ces années derrière elles ont un impact sur leur vie de maintenant et encore plus une fois qu'elles ont compris la signification propre de leurs souvenirs.

Thèmes forts oui, mais lesquels ? La fausse amitié, les médias qui usent de filons jusqu'à ce que la corde s'affine, s'effrite et se casse. L'environnement a bon dos aussi par moment. La nature et son respect, est-il vrai pour tous ? La politique et leurs cachotteries. Les liens entre les membres d'une même famille et puis il y a ces liens que nous créons avec d'autres qui deviendront notre famille sans que le sang ne s'en mêle. L'amour... Un simple mot qui, en théorie, apporte un réconfort, mais lorsque ce même mot provient de souffrance et apporte déception, est-ce que l'on doit dire que c'est de l'amour ? de l'obsession, de la folie, peut-être même plus que cela. Jusqu'où pouvons aller pour quelqu'un ? Tuer ou mourir ? Écraser les autres ou au contraire les élever sur un piédestal ? Et cette enquête qui nous met sur des chiens chaud ardents, à moins de grimper sur une plante capable de grandir plus vite que d'ouvrir le paquet de fertiferti, bref, vous m'avez compris, pas vrai ?

Ceci est un abus de pouvoir ! Je l'affirme haut et fort, n'importe qui peut se retrouver dans cette position de "oui, moi je suis un fervent défenseur de la nature, je suis le plus plus mieux, le", "Mais TG ! Sérieux, qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre ou voir. Heureusement tout le monde n'est pas un fervent faux défenseur de l'écologie, par chance certains sont vraiment pour la diversité et la paix. Les aventures de Chloé et Popo sont intenses et ne manquent pas de piquant. Les caractères surtout de Chloé, sont assez virulents. Notre mal à la mâchoire d'enquêtrice montre un nouveau visage : celui de la haine et du mépris, celui qui était plus jeune et qui ne se rend pas compte qu'un mot peut être mal interprété. Elle a du mordant et une facilité à user de lames coupantes. Popo est vraiment plus influençable, jusqu'à un certain point. L'amitié entre les deux est vraiment mise à mal, tout comme leur métier. Et ces quatre saisons nous emportent vraiment dans des époques où les personnages ont vraiment vécu des drames, des événements traumatisants.

le final donne déjà des indices sur une suite qui risque de décapiter encore quelques têtes couronnées, à défaut de ne pas montrer des oreilles devant les pupilles dilatées par la douleur physique. Oups, je m'égare, j'ai les effluves de mon thé vert à la menthe qui me remonte dans les narines. Moi, au moins, je sens ! Allez je suis prête pour un autre tour de chien chaud, d'ailleurs, ce soir je vais en manger, mais il ne seront pas violet, ni même vert ! Sauver Inspiterre est un devoir que Chloé va accomplir bon gré, mal gré. Nous sommes dans la quatrième dimension et tout peut arriver, pas vrai ? Ah non, la prochaine dimension arrive, dans le prochain épisode !

En conconclusion ? C'est plus loin, bien plus loin que n'importe qui, des thèmes forts, des personnages caractériels et haut en couleur (suffit de voir cette couverture qui est très attrayante), un récit à la fois fabuleux par l'imagination et cruel par les actes perpétrés par des personnages qui sont tout sauf égoïstes. Si vous n'avez jamais lu un livre de Jospeh, c'est vraiment dommage, parce qu'ils ont tous quelque chose d'important à démontrer, à sa façon !

http://chroniqueslivresques.eklablog.com/inspiterre-et-un-peu-d-encre-chien-chaud-quatre-saisons-joseph-kochman-a207436110
Lien : http://chroniqueslivresques...
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Je suis trop contente de retrouver la plume de l'auteur avec ce nouveau tome qui nous propose une suite à « En fait, c'était le rêve du chien » et « La Sortie ». Ces deux opus étaient déjà très originaux et nous ont permis de rencontrer des personnages surprenants et aux aventures inattendues, et cet autre tome ne déroge pas à la règle en nous proposant une histoire qui saura suivre des chemins innovants, afin de nous dérouter du début à la fin.

L'auteur a vraiment un don pour nous plonger dans des univers uniques dont nous avons envie de connaître la moindre parcelle. Ces univers cachent toujours de nombreux secrets et il est impossible d'imaginer ce qui va se passer, tellement il sait distiller les informations au compte-goutte, de quoi nous faire dévorer ses romans et nous étonner à chaque rebondissement. Ici, impossible de faire des hypothèses qui tiennent la route, car rien ne se déroule jamais comme nous l'avions prévu ! Et c'est ce qui fait que j'adore ses romans !

Venons-en à cet opus-ci. Nous rencontrons Chloé et Polygon, deux inspectrices qui vont devoir plonger dans une affaire bien différente de celles auxquelles elles sont habituées. Elles vont devoir remettre de l'ordre après que Prince ait voulu prendre possession du Sceptre Dutemps et que son esprit s'y soit retrouvé enfermé après avoir été scindé en 4. Elles vont alors commencer une aventure déroutante au coeur du sceptre pour en libérer l'âme de ce fou. Mais ce voyage ne se fera pas sans obstacle et nos héroïnes vont plonger dans différentes saisons, saisons qui vont leur faire revivre des pans de leur passé pas toujours joyeux…

Nous allons en apprendre beaucoup sur elles et sur les événements qu'elles ont vécus dans leur passé. Cela nous fera passer par toutes les émotions, car elles n'ont pas vécu que des moments heureux et ne joueront pas toujours le beau rôle dans certaines situations. Rien ne nous est caché, tout est montré, surtout les pires moments. Cela nous permettra de mieux comprendre comment elles ont évolué et leur comportement actuel, et surtout l'impact qu'elles ont pu avoir sur les événements qui sont en train de se dérouler.

Mais elles vont aussi faire face à des événements qui concernent Prince et en apprendre plus sur lui, et surtout, découvrir certaines vérités qu'elles n'avaient pas imaginées. L'histoire va donc devenir de plus en plus sombre et de plus en plus complexe, de quoi nous faire sombrer dans la noirceur de certaines âmes. Comment vont-elles se sortir de tout cela ? Comment cela va-t-il finir ? A vous de le découvrir !

Mais accrochez-vous bien, car l'auteur n'y va pas par 4 chemins et ne nous épargne rien, ni au niveau des émotions ni au niveau des scènes, pour nous conduire vers un final palpitant et qui ne nous donne qu'une envie : lire la suite rapidement ! Il y aborde aussi de nombreux thèmes comme l'écologie ou la soif de pouvoir, de façon originale et très intéressante, sans oublier la place toute particulière du chiffre 4…

En bref, je suis toujours aussi fan de la plume de l'auteur et des univers qu'il nous propose. J'ai été ravie de retrouver un personnage qui m'intrigue de plus en plus et j'ai hâte de découvrir quel sera son rôle par la suite, une suite qui s'annonce aussi mouvementée que les autres tomes !
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Je voulais tout d'abord remercier Joseph Kochmann pour m'avoir une nouvelle fois proposé un de ses livres en SP via le site SimPlement.

Avant de commencer ma chronique à proprement parler, il faut savoir que ce tome est le troisième des Chroniques d'Inspiterre. Mais pas d'inquiétude, il peut être lu indépendamment des autres sans nous perdre pour autant, et je sais de quoi je parle vu que je n'ai pas lu les deux tomes précédents... ^^'

Concernant la couverture, je la trouve vraiment sympa et très représentative (avec les chiens principaux, le gorille blanc, ainsi que le principe des quatre saisons) de ce que l'on va trouver dans le livre.

Concernant la plume, je suis contente d'avoir pu me confronter à nouveau à celle de l'auteur, qui m'avait déjà beaucoup plu dans mes trois lectures précédentes (Mute, Blind et Deaf). J'ai retrouvé avec plaisir son genre un peu décalé, assez dans l'humour, (j'ai adoré les mélanges d'espèces, ainsi que les jeux de mots glissés ici et là), parfois noir, mais sans licornes à paillettes (il y en a bien une mais elle est... Je vais laisser le découvrir par vous-même !). Non, avec Joseph Kochmann, c'est aussi de la violence, des combats, des scènes parfois dures (mention spéciale à celle avec les vachetons...) et des sujets concrets auxquels réfléchir.

C'est toujours un aussi gros défi que de réaliser des chroniques des livres de Joseph Kochmann, parce que ceux-ci sont emprunts de différents genres, de différents thèmes et d'une apparente complexité. Il faut arriver à en dire assez pour bien rendre son avis et vous donner envie, tout en préservant une part de mystère qui vous donne aussi envie d'aller découvrir ce qui se cache entre ses pages. Je vais tenter de mener à bien cette nouvelle mission !

Pour situer le contexte, l'histoire se passe à Animaville, sur Inspiterre, un endroit peuplé d'animaux humanoïdes, principalement des canidés et quelques félidés.
Petit aparté, je me targue de connaître pas mal de races de chiens et de chats, mais avec ce livre, j'en ai découvert certaines (majoritairement canines). Merci Mr Kochmann ! ^^

Donc, sur ce, revenons à notre chronique...

Les Dutemps, des braques gris, sont la famille la plus importante de la ville, la plus riche, et celle à même de produire le plus de Nhäture, à base de la Nature, que l'on pourrait comparer à de l'électricité toxique (enfin si mal utilisée, enfin... pas tout à fait... Hmm... Bref...)... Mais voilà que LeRoy Dutemps est assassiné par son fils, Prince, qui convoite le Sceptre Dutemps, source du pouvoir de leur famille. Cependant, son esprit est aspiré à l'intérieur et est scindé en quatre.

C'est là que rentrent en scène Chloé Barkouaf, une inspectrice teckel rongée par la douleur et la haine et sa partenaire Polygon Sobarf, une chihuahua tremblante et bégayante, mais gentille et pleine d'optimisme. Leur mission, non pas si elle veulent bien l'accepter, mais qu'elles sont obligées d'accepter, est de rentrer à leur tour dans le sceptre afin d'y retrouver et d'y déloger les quatre fragments de l'esprit de Prince Dutemps avant qu'il ne cause plus de dégâts.

Si cette mission semble simple de prime abord, elle va en réalité se révéler bien plus compliquée que prévue et va plonger nos protagonistes dans certains des moments les plus sombres de leur passé, comme dans ceux du braque gris. Chaque fragment d'esprit sera associé à une saison, chaque saison à un moment précis du passé, et chaque souvenir mènera à un combat à but délogeant.
J'ai aimé ce principe de linéarité au sein de ces quatre parties qui nous permettent d'en apprendre plus sur le passé de nos personnages, sur ce qui a fait qu'ils sont devenus ainsi et sur l'histoire d'Inspiterre et des Dutemps.

De nombreux thèmes sont abordés dans ce livre, comme l'écologie, le racisme, la manipulation des informations, l'effet de masse des foules (mêêêêê !), l'égoïsme, la surconsommation, la cupidité, la fausseté, le pouvoir, les magouilles politiques... Tout cela est bel et bien présent. Cela fait beaucoup d'informations à traiter, mais l'auteur sait manier sa plume avec brio pour nous éviter un trop-plein indigeste qui mènerait à un étouffement pur et simple.

Mais je dirais que ce qui ressort tout de même le plus, c'est la douleur, tant physique que psychologique. Elle est, quelque part, personnifiée dans le personnage de Chloé qui, suite à une chute lorsqu'elle était enfant, souffre d'horribles douleurs à la mâchoire ainsi que de migraines qui ne lui laissent que très peu de répit. Non contente de ça, elle souffre aussi de rage (pas de la rage hein !) et de rancoeur à l'encontre d'un certain personnage qui la rongent à petit feu, la rendant acerbe et agressive. Et je peux vous dire que cette aventure ne va pas du tout l'épargner, bien au contraire. Elle va même la pousser loin, très loin, très très loin... Chloé franchira-t-elle la limite, tenue, entre raison et folie ? Entre justice et vengeance ?

Une autre personnification pourrait être celle des émotions, qui, comme la douleur, sont omniprésentes dans ce livre, presque palpables et visibles. Et, s'il y a de l'amitié, de l'amour et des liens familiaux (même si oui, ce dernier n'est pas un sentiment), l'auteur les travaille de façon à, souvent, les faire passer du mauvais côté de la barrière, maculant ces beaux sentiments de noirceur et les amenant à côtoyer la colère, la rancoeur, la haine, la rage, l'égoïsme... Ces derniers vont parfois (souvent même) jusqu'à contrôler les personnages et oblitérer leur raison, les laissant ainsi seuls maître à bord.

Mais ce livre, c'est aussi la douleur et les sentiments du peuple que les puissants manipulent en leur faisant croire qu'ils oeuvrent pour eux, pour le bien commun alors que leur unique intérêt est de rester en place et de s'enrichir. En ça, Joseph Kochmann nous a construit un univers qui pourrait être qualifié de dystopique dans son fonctionnement.

Le personnage de Polygon apporte un peu de douceur et de légèreté au livre par sa gentillesse, sa douceur et son optimisme. Son bégaiement, lui, apporte une petite dose d'humour bienvenu. La petite chihuahua peut sembler naïve et faible, mais elle a plus de force et de courage qu'elle ne le laisse penser de prime abord. Et il ne faut pas oublier non plus une fidélité à toute épreuve !

Je voulais faire une petite mention spéciale à Billy le chat journaliste qui est un personnage à la recherche de la vérité, intègre et courageux qui m'a beaucoup plu. Une autre mention également à Ekspo, le berger allemand qui explique tout pour que nous "comprenions bien". Il m'a bien fait sourire. ^^

Quant à Nicholas... Ah, Nicholas... Et bien non, je ne vais rien vous dire à son sujet parce que... Comment ça parce que je suis sadique ! ? Même pas vrai d'abord ! Mais avouez que ça vous intrigue, hein ! ? lol

Ce que je peux vous dire, en revanche, c'est que si ce livre contient son lot de violence, d'amitié, de liens familiaux et autres sujets sérieux, vous allez aussi vous prendre des claques monstrueuses plusieurs fois, car l'auteur a plus d'un tour dans sa manche pour tenter de nous surprendre. Et je dois dire que... ben ça marche du tonnerre !

En résumé, j'ai vraiment passé un très bon moment entre les pages de ce livre, tant pour la plume fluide, noire et incisive de l'auteur, que pour les divers personnages aux personnalités affirmées et décapantes (parfois touchants, parfois énervants voire carrément répulsifs), que pour l'histoire bien ficelée et pleine de surprises ou que pour les thèmes forts qui y sont abordés.
Vous ne ressortez jamais totalement indemne de la lecture d'un livre de Joseph Kochmann... Prêt à tenter l'aventure au sein de ce roman pour le moins dédédédécapant ! ?
Lien : http://booksfeedmemore.eklab..
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Et oui, il s'agit bien là d'un roman et non d'un roman graphique (comme je l'ai cru au début ). Un roman, et quel roman, avec des animaux 'humanisés' (qui parlent, s'habillent, ont des expressions humaines...). Vous trouvez peut être l'idée bizarre pourtant il y a longtemps qu'on utilise des animaux pour faire passer des messages, chez La Fontaine par exemple.
Passez cette entrée en matière on entre très rapidement dans le récit : 3ème tome des Chroniques d'Inspiterre, monde dans lequel se déroule l'action, "Chien chaud, quatre saisons" suit la dernière mission de l'inspectrice Chloé Barkouaf (en attendant la prochaine). le détenteur du sceptre permettant d'alimenter la ville d'Animaville en énergie, la Nhäture, vient d'être tué par son propre fils, Prince Dutemps, qui, en touchant le sceptre, a vu son esprit se scinder en quatre à l'intérieur de celui-ci. Pour éviter qu'il n'explose Chloé et son assistante, Polygon, vont devoir pénétrer dans le sceptre et retrouver les quatre morceaux d'esprit de Prince. La mission est urgente, le risque est grand pour Animaville.
A l'intérieur du sceptre les esprits de Chloé et Polygon vont être rejoints par Nicholas, souvenir du passé de Chloé, tout droit sorti du subconscient de celle-ci, pauvre chien laid et mal aimé que Chloé a toujours repoussé. Ce périple sera l'occasion pour les trois personnages de revenir sur leur passé et pour nous de découvrir l'histoire d'Animaville, de la dynastie Dutemps et de leur prise de pouvoir sur la ville et sur la Nhäture dont ses habitants sont complètement dépendants. Au fur et à mesure du récit on va se rendre compte que les personnages et l'intrigue sont beaucoup plus complexes qu'il n'y paraît au premier abord. Ce voyage dans le passé va nous montrer comment et pourquoi ils sont devenus ces adultes à l'esprit souvent torturé.
Il donnera aussi lieu à des scènes de combats titanesques car nous sommes dans un monde imaginaire où tout est après tout possible.
L'enquête policière, quant à elle, est pleine de suspense et de rebondissements, et menée tambour battant.
À la manière de notre Jean de la Fontaine, Joseph Kochmann utilise les animaux pour nous faire passer de nombreux messages et nous faire réfléchir. En effet, par le biais des personnages et de leur passé l'auteur pointe du doigt les travers de notre société actuelle : le racisme, l'intolérance, les problèmes écologiques, le réchauffement climatique, la surconsommation, la manipulation des masses, les politiciens, policiers et médias vendus au plus offrant. Un monde où l'argent règne en maître.
Heureusement il y a aussi beaucoup d'humour dans ce roman notamment avec les noms des personnages et des lieux qui sont des jeux de mots (par exemple les chats viennent de Traisuspé, le majordome s'appelle Ekspli Kassion et ainsi de suite...)
Loin d'être simpliste le récit nous réserve des scènes très dures et d'une cruauté inouïe (scène de l'abattoir ). Heureusement que l'humour et l'intrigue policière contrebalancent ces scènes et surtout l'auteur a eu l'intelligence d'utiliser des animaux pour faire passer certains messages ou scènes qui seraient vite trop moralisateurs et surtout à la limite de l'insoutenable. La pilule passe mieux et le message aussi à moins d'être complètement buté.
Roman qu'on pourrait qualifier d'ovni par l'utilisation d'animaux 'humains' comme personnages principaux "Chien chaud, quatre saisons" est pourtant un roman qui s'ancre dans une triste réalité : l'argent-roi, le pouvoir à tout prix et l'égoïsme des êtres pensants, nous, être humains, en fait.
L'auteur maîtrise parfaitement son récit : si dans un premier temps l'histoire semble 'toute mignonne' avec ses 'gentils' animaux puis prend un peu de sérieux avec l'enquête policière qui semble résolue d'avance, nous sommes en fait face à une cruelle réalité et en même temps dans un roman fantastique avec le Sceptre tout-puissant. L'intrusion auprès d'un esprit fractionné dans un monde sensé être imaginaire, un objet étrange et tout-puissant, un personnage qui restera mystérieux jusqu'au bout, la très bonne enquête policière et toutes les pièces du puzzle (et elles sont nombreuses) qui finiront par s'emboîter correctement font de ce tome 3 un roman exceptionnel dont je regrette de ne pas avoir lu les premiers tomes avant !
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Bon, je ne vais pas tourner autour du pot bien longtemps puisque je vais affirmer la chose suivante : très content d'avoir terminé ce roman. Jusqu'à certain niveau de celui-ci, j'étais parti pour lui attribuer une note très très moyenne. Soudain, au plein coeur d'un chapitre, enfin, cela se bouscule, le rythme s'accélère et là, j'obtiens tous les ingrédients qui font que je reste concentré sur ma lecture. de ce fait, la note que j'allais lui attribuer remonte d'un sacré bond. Néanmoins, après l'hiver, la lecture se fait de nouveau rude et là encore, ma note est revue à la baisse. Toutefois, j'ai passé un bon moment en sa compagnie mais je compte tout de même les nombreuses minutes de souffrance. D'ailleurs, jusqu'au milieu de ce bouquin, je pensais que je n'étais pas du public visé. Autant dire qu'il est temps pour moi de rédiger mes fameuses listes pour savoir ce que j'ai aimé et, son contraire, détesté.

Points négatifs :

- Les chapitres sont énormes. Tellement que parfois, j'y ai senti de sacrées longueurs.
- Chloé, l'un des deux personnages principaux. du début jusqu'à quelques pages de la fin, je n'ai su l'apprécier. Il faut dire que son enfance et son adolescente faisaient d'elle une gamine particulièrement horrible et une fois adulte, ben c'est pas mieux. A la fin, nous obtenu la réponse de son comportement. Toutefois, si je dois songer à toute la place qu'elle prend dans ce roman, ouais, j'ai bien souffert à cause de ses réactions.
- Deux combats s'éternisent et provoquent, par la même occasion, les fameuses longueurs. le tout premier se déroule au printemps. Plus je voulais que ce combat s'achève et plus il continuait. Lorsque cet échange brutal a prit fin, je me suis senti libéré. Néanmoins, ce sentiment s'est répété lors du combat final. Là aussi, cela prend de la place, on n'en voit pas la fin et sincèrement… c'est ce qui provoque ma nouvelle baisse de note.
- Les nombreux sauts dans le passé de Chloé. Les échanges étaient très puériles et je ne voyais pas du tout leur utilité. Certes, nous avons le dernier morceau du puzzle presque à la fin du roman mais c'est dans ces moments où j'ai le plus souffert concernant la lecture.

Points positifs :

- Les manipulations politiques et commerciales. Ce sont grâce à ces dernières que j'ai trouvé le courage de me rendre jusqu'au fameux chapitre de l'automne. Si ces ingrédients étaient absents, je pense que j'aurais abandonné la lecture car sincèrement… Il est d'autant plus troublant que ces manigances dans les deux sphères résonnent étrangement avec ce qui se passe dans notre monde actuel. Il suffit de mettre des humains à la place de certains animaux et là, ouais, cela frise drôlement la réalité.
- L'horreur. Au tout début, j'avais juste droit à une phrase ou deux, sans que ces dernières s'éternisent. Je pensais que si c'était là l'horreur qu'on m'offrait dans ce roman, j'allais en sortir déçu. Normal puisque je suis friand de cette charmante nourriture. Et là, j'arrive tranquillement au chapitre consacré à l'automne et là… mais là… bonheur ultime. L'horreur se manifeste brutalement, prend de la place et s'offre même le luxe d'évoluer dans le gore. Certes, les scènes étaient écoeurantes mais j'avais enfin ce que je voulais… et là, chapeau. J'avais des étoiles dans les yeux, de la bave aux lèvres… ouais, j'étais grave fan là.
- Les nombreuses races de chien et de chat. La liste est assez incroyable et je respecte la recherche qui a été fait dans ce domaine. Heureusement que Joseph ne se soit pas amusé à faire la même chose mais avec les espèces ornithologiques.
- La plume de Joseph. Elle est fluide, riche et la lecture se veut facile.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Comme pour lui répondre, le Sceptre réagit de nouveau, mais, cette fois, il cracha une vapeur sombre qui, en se propageant sur le plafond de la pièce, forma un écran de fumée sur lequel apparut, en ombre, un chien au cerveau brisé.
— Son esprit s’est séparé en quatre, déclara Ekspli. Ainsi scindé, il s’est arraché de son corps, aspiré par l'objet qui, en contrepartie, l’a assailli de Nhäture. Il a ainsi donc connu… un dédédoublement de personnalité, annonça-t-il avec gravité.
L’image du chien éclata et un bruit de tonnerre retentit. Le majordome afficha un mince sourire lourd de sens.
— Un « dédoublement », vous voulez dire ? le corrigea Chloé, perplexe.
D’abord surpris, le beagle secoua la tête.
— Non. Un double dédoublement. Un dédédoublement.
— Donc un quadruplement, insista la chienne.
— C’est ça. Un dédédoublement.
— C-C’est un peu stustustustupide, rétorqua Polygon en haussant les épaules.
— Ah oui ? Eh bien, votre nom est stupide ! s’emporta le beagle.
— Et si vous vous la ferferferfermiez ? lâcha Chloé en massant sa mâchoire endolorie.
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- Vous pouvez vous pousser ? s'impatiente l'animal.
- On voulait juste savoir ce que vous faisiez.
- Ce sont les fêtes de fin d'année, andouille. À votre avis, je fais quoi ?
Il avance son chariot et écrase la patte de Billy qui se retient de crier. Arrivé dans le rayon confiserie, il lâche son caddie et se jette sur un Springer anglais portant quatre paquets de bonbons entre ses pattes.
- Et les autres, bouffon ? s'écrie-t-il en lui prenant sauvagement deux paquets.
L'autre chien lui mord la patte. Le setter, alors, lui donne des coups de poing. Comprenant qu'il ne fait pas le poids face à son adversaire, le Springer anglais décide d'abandonner l'un de ses paquets et de s'enfuir. Fier, le setter Gordon prend le produit et le jette dans son caddie.
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Elle sent alors de nouveau une souffrance aiguë, dans sa gueule, entre ses dents, dans ses gencives. Elle se dit que ce n'est rien, que ça va partir. Elle est déjà tombée par le passé, de nombreuses fois même quand elle était encore toute petite. Les blessures viennent et partent aussi vite qu'elles arrivent. Mais celle-ci, étrangement, s'accentue. Ses membres sont lourds. Ils saignent. Pourtant, c'est sa mâchoire qui lui fait mal. Un bruit étrange lui perce les oreilles, comme un sifflement. Sa narine gauche se bloque. Elle n'arrive pas à respirer.
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Chloé se massa le menton, pensive. C'était beaucoup d'informations - ce qui n'améliorait pas sa migraine déjà accablante. Les deux chiennes devaient donc voyager dans le passé pour retrouver quatre anomalies sorties de l'esprit tortueux d'un chien psychopathe, prétentieux et idiot afin d'empêcher la propagation d'un nouveau nuage toxique sur Inspiterre ?
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Billy caressa sa patte endolorie, révolté par ce qu'il entendait. Leur mensonge était si éhonté qu'eux-mêmes ne semblaient pas convaincus par ce qu'ils venaient d'affirmer. Pensaient-ils vraiment réussir à convaincre leurs concitoyens ?
[...]
Les Animaliens s'étaient réunis, formant un groupe de canidés et de félidés furieux. Ils avaient tous cru, et ce sans émettre le moindre doute, les déclarations douteuses du maire et de ses alliés. Il n'y avait plus de place pour la raison : seulement les émotions. Billy en fut atterré.
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