Direction le Mali pour faire connaissance avec le Commissaire Habib et son adjoint Sosso, direction les faubourgs de Bamako.
Trois morts dans des latrines, des faux-billets qui circulent…
Il n'en faut pas davantage pour que toutes les polices soient sur les dents. Et à Bamako, il y a une multitude de polices et la guerre des polices bat son plein : entre la Brigade criminelle et Répression du Grand Banditisme, la Gendarmerie ou Police Routière, la Police Politique, le Renseignement, le Groupement d'Interventions Rapides. Il y a les policiers qui restent humains, il y a ceux qui sont davantage militaires et politiques et qui font passer la « raison d'Etat » avant tout.
On y fait la connaissance du Commissaire Habib et de son jeune adjoint Sosso qui vit là sa première enquête. Ces deux là ont de la sympathie pour le peuple et doivent affronter les méchants de la Police Politique pour essayer de résoudre les meurtres et l'affaire de fausse-monnaie. Action garantie.
Un roman policier qui se déroule dans les faubourgs populaires de Bamako, plus précisément à Banconi. Ce qui est fabuleusement bien rendu, c'est l'ambiance, la manière de vivre, les rapports entre les individus… La vie quotidienne, les familles avec un homme et plusieurs épouses, l'influence de la religion, du grand marabout. Il y a aussi les magouilles pour survivre et s'enrichir, la corruption, et aussi le respect des anciens. On y ressent l'Afrique, et la vie des habitants. Il y a aussi beaucoup d'humour et j'ai souvent souri ou ri en imaginant les scènes décrites.
Un roman policier court, vivant, dépaysant qui me donne envie d'en savoir plus sur les deux enquêteurs Habib et Sosso et la vie au Mali.
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roman policier, avec pour nous français, en prime, le dépaysement, le portrait d'une partie de la société malienne, une petite pointe d'humour, une certaine colère sous-jacente, une sympathie pour les personnages sauf les méchants, bien entendu, qui ne sont pas malmenés, juste montrés avec une certaine ironie.
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Après l’étendue sablonneuse, ils abordèrent un terrain marécageux que le soleil avait desséché et transformé en un conglomérat de grandes plaques argileuses aussi dures que du roc, entre lesquelles poussaient des touffes d’herbe jaunâtre ; puis ils escaladèrent un monticule au-delà duquel se dressaient des cabanes. De loin, on apercevait des filets de pêche étalés sur les toits de chaume ou fixés au sol par des pieux, des épaves de pirogues dans lesquelles s’amusaient des enfants nus et criards. L’herbe devenait plus verte, mais demeurait tout aussi drue, de même que la végétation se résumait à quelques arbustes rugueux et rabougris.
Le taxi était plutôt une pièce de musée : avec ses portières gondolées maintenues par des ficelles de nylon ou de fibre végétale, des sièges déchirés bourrés de chiffons, un tableau de bord presque illisible, des roues qui allaient de travers, des clignotants capricieux qui s’allumaient brusquement d’eux-mêmes et que le chauffeur éteignait récipitamment en jurant, et un grincement rappelant le bruit de la scie dans une planche de bois. Après un arrêt, il fallait, pour démarrer, que le chauffeur de l’enfer déployât toute sa science pour débrouiller les fils du contact. Il insultait grossièrement les automobilistes qui manifestaient leur impatience en klaxonnant.
Les projecteurs s’étaient éteints et la salle avait été de nouveau plongée dans la pénombre. « Mais non, protesta l’autre chef, je vois mal ce que vous pourriez en tirer. S’il vit encore, c’est qu’on n’a pas pu prouver qu’il était impliqué dans des problèmes politiques. Sinon, votre prédécesseur ne l’aurait pas libéré. Il a purgé ses peines comme un détenu de droit commun. Non, vraiment, non, commandant, pas celui-là. »
Le jour de la fin du monde, vous verrez le ciel s’entrouvrir ; il pleuvra une pluie de soufre et de braises ardentes ; vous verrez des anges dans le ciel, vous en verrez d’autres fendre la terre ; le soleil s’éteindra et la voix de notre créateur retentira, faisant trembler la terre sur ses fondations. Ne voyez-vous pas que nous sommes loin de ce jour ?
Il y avait sous la tartine de beurre un grand nombre de capsules jaunâtres. Le policier n’eut pas à réfléchir longtemps pour comprendre que le morceau de pain renfermait suffisamment de cyanure pour foudroyer un éléphant.
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