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EAN : 9782213626826
264 pages
Fayard (16/02/2006)
3.49/5   110 notes
Résumé :
A Bamako, le célèbre commissaire Habib, vieux flic dont la sagesse et le flair sont quasi légendaires, est expédié au cœur du pays dogon pour élucider une série de morts bizarres, vraisemblablement des meurtres. Affaire d'autant plus délicate que les Dogons sont très attachés à leurs traditions et vivent pratiquement en marge des autorités officielles du Mali. En outre, ils sont connus et redoutés pour la puissance de leur magie. Au cours de leur enquête, Habib et s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Chaque pays d'Europe a maintenant son inspecteur attitré. Ce n'était qu'une question de temps avant que le reste du monde n'emboite le pas. Eh bien, le Mali peut dorénavant compter sur le commissaire Habib Keita. Dans « L'empreinte du renard », deux morts suspectes qui inquiètent les hauts dirigeants du parti au pouvoir. Habib et son assistant, l'inspecteur Sossa, doivent entrer en territoire dogon pour résoudre cette énigme. Là, on attribue ces morts à l'intervention divine. Les corps ont été XX selon les coutumes de l'endroit, sans qu'une autopsie ait été pratiquée. Mais d'autres morts surviennent, que Habib ne peut qu'attribuer à l'intervention humaine. Mais les dogons forment un peuple fier, avec ses propres traditions et surtout ses coutumes. Il n'est pas aisé de leur soutirer des informations. Il peut en aller de leur vie.

Ces dernières années, les romans policiers envahissent les librairies mais pas tous mettent en vedette un enquêteur mémorable. Souvent, en interchangeant le pays, on y voit que du feu. Habib n'a rien qui le caractérise, qui le rend unique, sinon un profond respect des traditions (et des superstitions) des peuples chez qui il doit investiguer. Il ne se distingue en rien des centaines d'autres enquêteurs qui pulullent dans le monde littéraire. La seule chose qui sauve cette série de romans, c'est le Mali. L'auteur Moussa Konaté sait dépeindre son pays. La police qui se démène avec peu de moyens (elle n'a plus d'argent pour acheter de l'essence), la corruption, les magouilles politiques, les différentes ethnies et leurs coutumes, etc. Il sait sourtout insérer d'habiles mais courtes descriptions des paysages et des gens. La terre rouge et sèche d'Afrique, je l'ai sentie et ressentie.

Alors que je reproche à beaucoup d'auteurs de polars et romans policiers de n'écrire que des briques toujours plus volumineuses, Konaté nous livre une oeuvre de 265 pages. J'en aurais souhaité un peu plus. J'ai écrit plus haut que c'était la description du Mali qui m'avait interpelé dans « L'empreinte du renaurd ». Eh bien, j'en veux plus. J'aurais souhaité davantage de portraits des dogons. Comment ces gens étaient-ils vêtus, que faisaient-ils de leurs journées ? À quoi ressemblaient leurs maisons, l'intérieur ? Mais la plupart des enquêtes du commissaire Habib sont brèves alors je crains que devrai me rabattre sur des documentaires ou un sur un voyage touristique pour satisfaire ma curiosité débordante…
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L'actualité malienne récente m'a remis en mémoire ce policier lu voici quelques mois. Ecrit par l'auteur malien Moussa Konaté, c'est la 3e enquête du commissaire Habib. Il y est mandaté par les autorités de Bamako pour élucider un double meurtre mystérieux commis en pays dogon. Pourquoi un ministre s'intéresse t'il soudain à cet événement survenu aux confins du pays au point d'y envoyer son plus fin limier? Une fois sur place, notre commissaire, formé aux méthodes occidentales, et son adjoint Sosso vont devoir s'immerger dans ce peuple aux traditions millénaires. Dans un climat hostile et un univers qui leur est inconnu, parviendront-ils à imposer leurs techniques rationnelles contre coutumes, croyances et fétichisme ou devront-ils s'adapter ? le danger est partout, non identifiable…
Une écriture classique qui ne manque pas d'humour, une intrique bien menée loin d'un exotisme facile, mais, selon moi, l'intérêt majeur du roman réside d'abord dans la porte qu'il nous entrouvre sur le peuple dogon et sur les écarts, pointés par l'auteur, entre la capitale, Bamako, modernisée et occidentalisée, et les régions éloignées arrêtées dans le temps.
le modèle occidental (centralisation, découpage du territoire en communes… où la pratique du pouvoir reste approximative) est-il adapté ? Question que je me suis posé compte tenu des rébellions en cours dans le pays, mais je ne suis pas spécialiste du sujet.
Dans ce roman policier et...ethnologique, Moussa Konaté nous fait découvrir les différents visages du Mali. C'est une lecture facile, dépaysante et instructive.
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Un village Dogon au coeur du Mali est endeuillé par des morts "accidentelles" puis plus accidentelles du tout. Le commissaire Habib est dépêché de Bamako et mène l'enquête (enfin, essaye) à l'aide de l'inspecteur Sosso et de la gendarmerie locale. Difficile de démêler le vrai du faux, le rationnel de la sorcellerie dans un contexte où s'affrontent les Dogons liés à leurs traditions, les jeunes tiraillés entre le poids de ces traditions et l'appel de la modernité, de la vie facile et les policiers influencés par l'occident.

L'empreinte du renard est tombé entre mes mains par hasard. J'ai trouvé que ce roman policier à l'intrigue assez légère valait surtout pour son immersion en pays Dogon. Je m'attendais cependant à plus de dépaysement, plus de descriptions. J'aurais aimé m'extasier devant des paysages grandioses et une nature sauvage d'un continent qui m'est inconnu (et que malheureusement je ne visiterai certainement jamais...). Parfois, lorsqu'un peuple et ses traditions peu connus sont mis en avant dans un roman, j'ai toujours peur que ça vire au cours d'ethnologie socio-culturelle qui fait somnoler les étudiants d'un amphi surchauffé...mais là, c'est carrément l'inverse! À part un peu de socio qui explique les traditions et surtout la notion d'amitié et de loyauté...rien de rien. Avec une écriture qui m'a parue gentille et simple, l'auteur insiste sur le fossé entre les Dogons et les autres et en gros, voilà, c'est comme ça et puis c'est tout. La fin m'a laissée une impression étrange : la justice aurait-elle deux poids deux mesures ?

Une lecture ultra rapide et facile qui m'a un peu déçue par le manque de rythme et qui ne m'a pas assez entraînée chez les Dogons (mais cela est peut être voulu, l'imperméabilité de cette culture vaut pour Habib et pour moi!)
Je retenterai une incursion en terre africaine mais plus tard, certainement avec Ben Okri dont la lecture d'Infinite Riches m'avait transportée.

Lu dans le cadre du Challenge Multi-défis Babelio 2016
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« L'empreinte du renard » se révèle être tellement plus qu'un polar. D'ailleurs, l'enquête à proprement parler ne débute réellement qu'au tiers du livre, tout le début posant les bases de l'intrigue, et la suite le voyage des deux policiers jusqu'en pays Dogon, loin, très loin de la capitale, presque dans un autre monde. Un univers à part régi par ses lois propres et ses coutumes ancestrales...

C'est là le véritable coeur de « L'empreinte du renard », ce choc des cultures où le commissaire Habib et l'inspecteur Sosso se retrouvent à devoir bousculer leur vision d'étrangers afin de pouvoir, un peu, comprendre le mode de vie des Dogons, si différent du leur. A le considérer sans porter de jugement, tout en conservant malgré tout l'esprit critique à même de les aider à résoudre cette affaire de meurtres en série...

Autant dire que oui, on voyage. Moussa Konaté nous expédie en pays Dogon en même temps que ses protagonistes, laissant loin derrière nous l'agitation de la ville, ses bouchons et les contraintes budgétaires de la police. Nous voilà bientôt en pleine brousse, au pied de falaises majestueuses, en compagnie de ces gens vivant hors du temps et pourtant plus conscients que quiconque de la menace qui pèse sur leurs traditions. En témoigne le taux de participation aux élections imposées par l'état... Au gré des pérégrinations des deux enquêteurs, l'auteur nous immerge avec eux au milieu de la danse des masques, du petit rituel de bienvenue lorsque l'on arrive chez quelqu'un ou même de l'art de converser par métaphores. Parce que bien évidemment, des fouineurs en uniforme venus d'ailleurs et qui bousculent les convenances, on n'a pas trop envie de répondre à leurs questions, quand bien même la discussion reste courtoise...

Côté enquête en revanche, les amateurs de polars complexes aux multiples ficelles n'y trouveront clairement pas leur bonheur. Ici, le déroulement des investigations est assez lent, simple, sans tension, entretien du mystère ni fausses pistes dignes de ce nom. On se contente de suivre le raisonnement d'Habib d'un point A à un point B au gré des maigres indices ou fragments d'informations récoltés. Est-ce qu'on s'y ennuie pour autant ? Non ! Car Moussa Konaté a su parfaitement rythmer son récit. La progression des évènements se fait naturellement, et la suivre demeure un plaisir.

Certes, on pourra arguer que le dénouement est un peu facile, un peu basé sur du vent. Mais l'on appréciera son absence totale de manichéisme. Certain.e.s se sentiront peut-être un peu frustrés, pourtant, il ne pouvait y avoir de meilleure conclusion pour cette histoire, (gros spoiler) (fin spoiler). Un récit définitivement beaucoup plus profond que la simple enquête cousue de fil blanc qui lui sert de support, sur la remise en question, l'intérêt collectif, le respect des autres et, comme dans « L'affaire des coupeurs de tête », l'opposition entre modernité et traditions.
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Roman dépaysant, et non dénoué d'humour.
Le vieux commissaire Habib et son adjoint l'inspecteur Sosso doivent dénouer une affaire dont la scène se situe dans un petit village dogon à 800 Kilomètres de Bamako.
Yadjè et Nèmègo, deux amis, se brouillent alors que ce dernier couche avec la petite amie du premier cité. Dans ce cas, pas d'autres solutions ! L'affront doit être lavé par un duel au sommet de la falaise et se terminer par la chute mortelle de l'un des deux combattants. Cependant, lors de cet affrontement, d'autres protagonistes décèdent mystérieusement.
L'enquête ne sera pas facile à mener à terme, dans cette région où règne l'irrationnel, où l'on croit aux prédictions des devins et à Amma l'âme de l'Ancêtre….
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
– La vie est une marche. Qu’on aille en avion, à vélo, en pirogue ou à moto, la vie ne sera jamais qu’une marche. Il arrive fatalement le jour où l’on fait un faux pas. Alors, ce jour-là, la marche prend fin, la vie s’arrête. C’est le lot de tout ce qui respire, hommes et animaux. Ne pas marcher, c’est mourir; marcher, c’est mourir un jour. Nous disons bien que le soleil est tombé, n’est-ce pas ? Eh bien, s’il tombe, c’est qu’il a marché. Vous me direz oui, mais il renaît chaque jour. Erreur, le soleil ne renaît pas. C’est une illusion : c’est un nouveau soleil qui naît. Sinon, si c’était le même soleil qui renaissait sans cesse, ne nous apporterait-il pas les mêmes choses tout le temps ? Lundi n’est pas mardi, mardi n’est pas mercredi, et mercredi n’est pas jeudi. Le lundi de cette semaine n’est pas pareil que le lundi de la semaine prochaine. Ils portent le même nom, c’est tout. Est-ce que vous m’avez compris ?

– Oui, c’est la pure vérité, confirma le commissaire, car l’homme qui se relève n’est pas le même que celui qui est tombé. C’est pourquoi chacun de nous vit un matin et un soir. Celui qui ne comprend pas cette vérité ne comprend rien à la vie.

L’hôte regarda de nouveau le commissaire en hochant la tête : il n’y avait pas de doute, le dialogue avec lui était possible.
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- Ce qui est sûr, dit Habib, c'est que j'ai reçu la plus belle leçon d'humilité de ma vie. J'ai rencontré des personnes qui mettent l'homme au centre du monde. S'ils commettent un crime, ce n'est jamais pour défendre des intérêts personnels, mais pour sauver leur honneur et maintenir les fondements de leur société. Pour eux, les mots ont un sens. Ils vivent peut-être en dehors du temps, ils s'accrochent peut-être à un monde condamné à disparaître, mais ce monde a un sens. Je ne justifie pas les crimes, je constate seulement.
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Dans ce pays rocailleux et tourmenté, entre plaines, falaises et plateaux, Pigui est un village dogon parmi d’autres. Ses cases et ses greniers de terre s’accrochent miraculeusement au flanc de l’immense falaise qui caractérise la région dogon. Ibi, Banani, Neni, Ireli, Yaye, Tireli, une multitude de hameaux qui semblent là depuis l’éternité, qui sommeillent, hors du temps. Il y a aussi Komokani, Dyeli, Ynebere, Guimini, Kassongo, imprudemment assis au flanc de la falaise ou blottis entre deux ou trois énormes rochers, dans la plaine ou sur le plateau. Ces terres arides, rocailleuses, ravinées, où tout porte l’empreinte d’une érosion sans fin, sont à l’image de la vie rude de leurs habitants. Ici, il n’y a que la sueur de l’homme pour faire verdir les rochers. Si, quelquefois, un marigot offre son eau, c’est juste pour assurer la survie. La nature n’écrase pas l’homme, elle le minimise. À première vue, comme Pigui, les villages dogons paraissent inhabités, semblables à des sites préhistoriques récemment mis au jour. Tout est couleur de terre : les rochers, les habitations et les hommes. Et, comme il y a peu d’âmes, les humains se confondent avec les rochers et les demeures.
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- [Issa] est un promotionnaire de lycée. De sciences exactes. Médiocre et paresseux.
- Il est pourtant devenu conseiller du ministre de la Sécurité intérieure!
- Eh oui, Sosso, c'est aussi ça la vie. Il payait pour pouvoir copier sur ses voisins. Ses parents avaient de l'argent. C'étaient des commerçants. Commerçants, un peu trafiquants aussi. En tous cas, il a tout acheté, jusqu'à son diplôme. Et comme son père est le gros bailleur de fonds du parti au pouvoir, il a en quelque sorte acheté aussi sa fonction de conseiller. L'argent, ce n'est pas rien, mon petit, par les temps qui courent. Si ce n'est pas malheureux...
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- Mais il n'a pas besoin d'être présent pour tuer! s'indigna presque le maire. Le vieux Kansaye est capable de tuer à distance.
- Avec quoi?
- Par la magie, voyons!
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Des cadavres sans tête envahissent la belle ville de Kita au Mali. Une enquête haletante entre religion, football et ironie sur le pouvoir en place.
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