AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782749168487
256 pages
Le Cherche midi (12/05/2021)
3.62/5   25 notes
Résumé :
Récit intime, féroce et drôle d’une fille de vingt ans, L’Homme battu est l’histoire d’une famille ordinaire.
Une mère autoritaire et manipulatrice, un père faible et effacé…
Justine plonge dans ses souvenirs et tente de trouver sa place dans un monde de faux-semblants, abruti par le prêt-à-penser.
Surprenante, insaisissable, attachante, la jeune femme incarne, sans le revendiquer et peut-être sans le savoir, la figure d’un féminisme éclairé.
Que lire après L'homme battuVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
3,62

sur 25 notes
5
4 avis
4
11 avis
3
2 avis
2
1 avis
1
0 avis
****

Justine est une jeune fille qui ne sait si elle doit chérir ou regretter le souvenir de son père. Alors qu'il est mort depuis quelques mois, elle revient sur leur vie, leur relation ou plutôt l'absence de toute émotion. Faute à sa mère, autoritaire, tyrannique, destructrice et castratrice. Difficile de prendre du recul et de mettre en lumière ce père resté dans l'ombre depuis toujours...

J'ai découvert Olivia Koudrine avec son roman de cinq à Sept et j'avais totalement adhéré à sa sensibilité. Avec L'homme battu, elle confirme l'attachement à des personnages malmenés par la vie, blessés et perdus.

Cette histoire est celle d'un homme, Jérôme, professeur de musique, qui a abandonné son amour pour épouser Delphine, professeur de maths. Enceinte, elle ne lui a pas laissé le choix...
Delphine est une femme jalouse et acariâtre, qui n'a aucune honte à rabaisser son époux, à lui donner des ordres et à effacer toute trace d'autonomie.
Justine, leur fille, vit dans cet environnement pesant, étouffant. Sans véritablement donner raison à sa mère, elle n'éprouve aucune empathie pour son père, faible, sans personnalité ni courage.

C'est à la mort de Jérôme que Justine renoue avec son passé, son histoire. Elle découvre alors la correspondance qui n'a jamais cessé entre son père et Suzelle, son amour de toujours. Elle comprend alors la perfidie de sa mère et tente de se raccrocher aux souvenirs qu'elle garde de cet homme effacé.

J'ai été touchée, émue, mais aussi étonnée et triste pour cette famille. A l'image de Justine, dès les premières pages, on déteste Delphine, cette femme qui baigne dans la méchanceté, on s'agace de Jérôme qui se laisse malmener. Mais doucement, nos sentiments évoluent. Justine nous touche. le couple disfonctionnel que forme ses parents la déstabilise et ne lui permet pas de grandir sereinement. Comme tout enfant, elle avait besoin d'un père aimant, aux gestes tendres, ce qu'ils lui ont refusé, chacun à sa manière...

Merci à NetGalley et aux Editions le Cherche midi pour leur confiance...
Lien : https://lire-et-vous.fr/2021..
Commenter  J’apprécie          272
À l'heure où on parle de la violence faite aux femmes, Olivia Koudrine a pris tout son monde à contre-pied. Puisqu'elle a fait le choix difficile de traiter de la maltraitance, surtout psychologique faite aux hommes.
*

Bien sûr le pourcentage est infime, mais il existe et est bien réel. J'ai rencontré cette « violence » même, qu'a subi un de mes proches.
Alors vous pensez bien que ce livre, très bien écrit, a eu une grande résonance en moi.
*

Je fus bouleversé par ce roman moderne, surprenant et unique où l'auteure s'est inspirée de faits réels pour écrire son livre.
Son écriture est sèche, nerveuse et addictive. de sa plume très grinçante, cynique et crue, Oliva Koudrine a bien su décrire, avec des mots d'adolescente parfois, les justes ressentiments de Justine, le personnage central du roman.
Une jeune fille qui va se retrouver très jeune, face à des situations inédites et très déstabilisantes pour elle.
Une jeune fille qui devra vivre avec cette image désastreuse, dégradante d'une mère toujours grimaçante et jamais satisfaite de son mari et d'un père tristounet et effacé, qui s'était réfugié dans un immense mutisme.
*

Justine qui durant son adolescente et même après à l'âge adulte, sera prise en tenaille par plusieurs sentiments différents et contraires, qui auront de graves conséquences sur son équilibre psychique.
Elle en perdra par périodes, ses repères.

La jeune fille sera oppressée constamment par de la tristesse et surtout par de la colère, de constater cette injustice, en voyant cette mère si agressive, si castratrice, si méprisante. Une mère, un monstre, une Gorgone, une mégère, qui ne cesse de déverser sur son mari, sa méchanceté, son fiel, ses amertumes, sa jalousie, ses rancoeurs.
*

Malgré ce désir de protéger parfois ce père si faible, c'est une fois de plus de la colère et de la honte qui s'empareront de Justine. Et elle n'aura pas assez de mots durs pour décrire son géniteur.
Un père qu'elle voit comme une mauviette, comme un poltron, comme un pauvre mec qui ne sait pas et ne veut pas se défendre face aux invectives de sa femme.
Un homme malmené, maltraité, qui a préféré abdiquer depuis longtemps en faisant le dos rond, qui a choisi le silence pour bouclier contre la rage et l'humiliation journalières de son épouse.
Un homme qui mourra d'un cancer, comme une délivrance.
*

C'est un roman qui questionne aussi sur les rapports malsains, très ambiguës parfois et pervers qui existent dans un couple. Un roman qui interroge sur les êtres, sur leur pouvoir et sur leur emprise, et sur la victimisation.
Commenter  J’apprécie          112
Les apparences sont souvent trompeuses et ce n'est pas Justine qui vous dira le contraire ! Car "L'homme battu", c'est une histoire de famille, et dans chaque famille les secrets sont immenses. La famille de Justine à première vue semble ordinaire mais dans l'ombre se cache une mère autoritaire, omniprésente, manipulatrice et un père muet, effacé, faible, qui subit la violence verbale et physique de sa femme.

Justine, à la mort de son père décide de sortir de son silence, elle nous plonge dans ses souvenirs, durant des années où elle a été témoin de cette femme diabolique et d'un père en souffrance. Mais, quand on est enfant, comme avoir des yeux d'adultes et ne pas se laisser porter par un univers de faux-semblant ?

Un roman fort, puissant, une auteure, Olivia Koudrine qui ose, qui casse les odes en parlant de violences conjugales subies par les hommes. Et oui, les hommes aussi !

Olivia Koudrine nous plonge dans les souvenirs d'un père qu'elle pensait connaitre à travers une plume percutante, tonitruante, où le langage choisi est cru, mais qui donne toute sa valeur et son sens à l'histoire !

C'est un roman addictif, surprenant, complet, où l'auteure décrit le mécanisme de cette mère, de ce monstre, pour arriver à ses fins et les répercussions psychologiques chez l'enfant qui assiste au drame d'une vie.

Bref, un roman unique, au sujet percutant et tabou, à une auteure à suivre. Un roman coup de poing, lumineux malgré le thème abordé !
Commenter  J’apprécie          120
Évidemment le titre interpelle. J'ai lu ce roman aux allures de récit intime presque d'une traite !
Il faut savoir qu'en matière de violences conjugales, on a toujours tendance à présupposer que la femme est la victime. Pourtant les chiffres sont là, 28% des cas enregistrés concernent les hommes.

L'originalité de ce roman écrit dans une langue directe, parfois brutale et crue, est de se placer du point de vue de l'enfant dont le père est l'homme battu. Il lui faudra attendre d'être à la veille de la disparition de son père pour réaliser les choses et prendre la mesure de la manipulation dont à n'en pas douter, elle est une seconde victime. Car de mauvaise foi en mensonges, de méchancetés en dénigrements systématiques, la mère avait toujours su rallier sa fille à sa cause.
"Mon cerveau d'enfant s'était trop longtemps retranché dans le déni. Il avait fallu l'odeur âcre de la mort pour l'en délivrer "
On suit Justine, jeune adulte, qui plonge dans ses souvenirs et tente de démêler le faux du vrai, entre culpabilité et colère. Cela faisait longtemps que son corps avait parlé et que la situation familiale avait généré de la boulimie/anorexie, puis plus tard, l'addiction à l'alcool, au sexe... tout un ensemble de signaux d'alarme qui traduisaient son désarroi. Comment se construire avec un tel vécu au quotidien ? Quel rapport aux hommes peut-on avoir?
Justine va tenter de restaurer l'image qu'elle a de ce père qu'elle connaissait si peu si mal, à travers des souvenirs transmis par les rares amis de son père. Car sa mère avait fait le vide autour de lui.

C'est féroce, l'écriture est percutante, l'héroïne attachante, et c'est avec un certain soulagement qu'on la voit émerger de la noirceur de cette enfance volée par une mère indigne et se réconcilier avec l'image de son père, se reconstruire elle aussi, figure forte d'un féminisme équilibré, consciente que "dans le pire comme dans le meilleur, femmes et hommes sont égaux."

Un roman fort.
Commenter  J’apprécie          90
" Ces feuilles sont la petite flamme de ce père inconnu."

Le livre s'ouvre sur un enterrement, celui du père, Jérôme, qui vient d'être déposé dans son ultime prison, c'est ainsi que voit les choses Justine.

Au fil des pages de ce roman, Justine nous confie la vie de celui qu'a été ce père, à ses yeux du moins, car elle ne sait pas ce qui l'attend, une découverte surprenante.

C'est l'histoire d'un homme, d'un couple, dans lequel l'un des deux se sent supérieur à l'autre jusqu'à l'anéantir et faire de lui un martyre.

" Histoire de famille banale à en pleurer " ....
#LHommebattu #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          130

Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Ils ne se disputaient pas ! Elle se disputait seule, avec elle même. Lui n'était qu'un prétexte, utile à son déversement d'amertume et de désillusions.
Commenter  J’apprécie          83
Tous mes défauts, je les tenais de Jérôme ou de sa famille. Mes qualités, de Delphine. De Delphine exclusivement. Et j’en avais quelques-unes quand j’étais petite. De jolis yeux comme maman. De beaux cheveux comme maman. Sympathique comme maman. Généreuse comme maman.

Les yeux et les cheveux, je les ai gardés. La sympathie et la générosité, j’ai oublié. Je suis devenue « austère et perso ». Voire « colérique et égocentrique » (sic). Elle n’avait pas l’outrecuidance de dire « comme ton père » car lui, je l’ai rarement vu s’énerver, mais elle biaisait : « comme ta grand-mère ». La grand-mère paternelle bien sûr.
Commenter  J’apprécie          00
Je voudrais tant revenir en arrière. C’est con comme idée. On sait déjà que ce n’est pas possible mais on s’oblige à l’imaginer. Pour se leurrer ou se punir. Et la douleur provoque des nœuds qui défoncent les boyaux. Qu’est-ce qui pourrait la calmer ? D’autres questions à la con ? Pourquoi ma mère n’est-elle pas morte à sa place ? C’eût été plus juste. Mais la vie n’est pas juste. Il faut s’y résigner. Ou s’en accabler. Le monde est injuste parce que moi-même je suis injuste. Maillon d’une chaîne qui se morfond sur son sort pour ne point se confondre.
Commenter  J’apprécie          00
C’était un misogyne, un catho hypocrite, un fourbe sans cœur.

L’ai-je cru ? C’est étrange comme je ne me posais pas la question en ces termes. Elle le disait, ça suffisait. Comme si la parole de celle qui m’avait donné la vie n’admettait aucune contradiction de la part de celui qui avait voulu me l’ôter. La perception que j’avais de mes parents se limitait à ce postulat. L’égoïsme dont je faisais montre me ramenait invariablement à ma petite personne. Je me délectais de mon mal-être légitime. Certains en profitaient, c’est de bonne guerre.
Commenter  J’apprécie          00
Comme le hasard fait parfois mal les choses, leur rencontre eut lieu. Au premier cours du stage d’apprentissage du créole, avant qu’ils ne se croisent à nouveau dans la salle des professeurs. Des rapports cordiaux. Jusqu’à cette fameuse soirée entre collègues, avant les vacances de la Toussaint, durant laquelle Jérôme avait ingurgité moult verres de ti-punch. L’homme avait l’alcool triste et Delphine, prompte à consoler l’orphelin sans la veuve, jeta son dévolu sur le pleurnichard.
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : amour paternelVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (61) Voir plus



Quiz Voir plus

Les emmerdeuses de la littérature

Les femmes écrivains ont souvent rencontré l'hostilité de leurs confrères. Mais il y a une exception parmi eux, un homme qui les a défendues, lequel?

Houellebecq
Flaubert
Edmond de Goncourt
Maupassant
Eric Zemmour

10 questions
562 lecteurs ont répondu
Thèmes : écriture , féminisme , luttes politiquesCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..