Lou Valérie Vernet
EAN : 9782382111574
M+ éditions (25/05/2023)
/5
24 notesM+ éditions (25/05/2023)
Résumé :
Pour la première fois, il tourne le dos à la caravane, au bois, à tout ce qu'il connait. Il tourne le dos au père et il répète : Je pars. Qu'est-ce qu'il pourrait dire d'autre ? Je pars pour dire le poids du corps, la brûlure du silence, la solitude, l'inévitable et le devoir. Je pars pour dire en un mot ce que mille ne sauraient révéler. Pour ne pas user le peu de force qu'il lui reste et d'un geste de la main montrer au loin ce qu'il laisse en haussant les épaules... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23)
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Hello les amis, amies.
Voici mon ressenti sur le roman de Lou Valérie Vernet .
Grand comme le monde.
À lire impérativement.
Belle après-midi
❤️😍😘
Grand comme le monde.
Lou Valérie Vernet
156 pages
Sorti le 22/06/23
Ma Lou, je te remercie infiniment et bien bas, je viens juste de finir ton fabuleux roman. Et oh, mon dieu, tu as écrit une merveilleuse, magnifique histoire. Tu as encore laissé ton coeur écrire, ton coeur et ton âme est plus grand que le monde, tu comprends, explique, apprends, tu nous donnes l'amour de la vie, de la liberté, tu nous fais exploser dans notre corps toutes les émotions du monde. Tu as réussi un tour de force, car la plupart d'entre nous ont gardé au plus profond de nous tous nos sentiments pour ne plus avoir à souffrir dû à tous les problèmes que le monde rencontre. Et toi avec ce récit, tu fais tout exploser, tous nos sentiments reviennent, on revit.
Franchement, j'ai lu et vu devant mes yeux le parcours de Pepo qui a 7 ans quand son père décède, le laissant seul dans cette caravane au milieu d'un bois. Il ne garde que son blouson et sa moto. Ce blouson trop grand pour lui, qui lui pèse sur les épaules comme la disparition de son père. J'ai vu Pepo grandir, s'épanouir, il est féru de liberté et un grand amoureux des livres qu'il dévore comme la vie, il a y en soif d'apprendre. On vit au rythme des saisons avec lui, on a envie de l'aider, mais on sait que cela ne sert à rien, il se débrouille tout seul ou pas et apprend la vie avec ses propres approches.
Lou, je vais te faire un aveu, c'est ton plus beau, plus grand roman. C'est de l'amour des mots à l'état pur, chacun d'eux résonne dans nos têtes et se répercute dans nos coeurs. J'ai ressenti une douce chaleur m'envahit tout au long de ma lecture, oui, j'ai pleuré, mais des larmes chaudes, de joie, d'amour.
L'auteure a une écriture fluide, prenante, poétique, immersive. Des personnages criants de vérité, vivants à côté de nous.
Tout est parfait dans ce roman.
Vous devez absolument lire ce roman qui est une ode, un cru, un hurlement à la vie, l'amour, la nature.
À lire obligatoirement.
Voici mon ressenti sur le roman de Lou Valérie Vernet .
Grand comme le monde.
À lire impérativement.
Belle après-midi
❤️😍😘
Grand comme le monde.
Lou Valérie Vernet
156 pages
Sorti le 22/06/23
Ma Lou, je te remercie infiniment et bien bas, je viens juste de finir ton fabuleux roman. Et oh, mon dieu, tu as écrit une merveilleuse, magnifique histoire. Tu as encore laissé ton coeur écrire, ton coeur et ton âme est plus grand que le monde, tu comprends, explique, apprends, tu nous donnes l'amour de la vie, de la liberté, tu nous fais exploser dans notre corps toutes les émotions du monde. Tu as réussi un tour de force, car la plupart d'entre nous ont gardé au plus profond de nous tous nos sentiments pour ne plus avoir à souffrir dû à tous les problèmes que le monde rencontre. Et toi avec ce récit, tu fais tout exploser, tous nos sentiments reviennent, on revit.
Franchement, j'ai lu et vu devant mes yeux le parcours de Pepo qui a 7 ans quand son père décède, le laissant seul dans cette caravane au milieu d'un bois. Il ne garde que son blouson et sa moto. Ce blouson trop grand pour lui, qui lui pèse sur les épaules comme la disparition de son père. J'ai vu Pepo grandir, s'épanouir, il est féru de liberté et un grand amoureux des livres qu'il dévore comme la vie, il a y en soif d'apprendre. On vit au rythme des saisons avec lui, on a envie de l'aider, mais on sait que cela ne sert à rien, il se débrouille tout seul ou pas et apprend la vie avec ses propres approches.
Lou, je vais te faire un aveu, c'est ton plus beau, plus grand roman. C'est de l'amour des mots à l'état pur, chacun d'eux résonne dans nos têtes et se répercute dans nos coeurs. J'ai ressenti une douce chaleur m'envahit tout au long de ma lecture, oui, j'ai pleuré, mais des larmes chaudes, de joie, d'amour.
L'auteure a une écriture fluide, prenante, poétique, immersive. Des personnages criants de vérité, vivants à côté de nous.
Tout est parfait dans ce roman.
Vous devez absolument lire ce roman qui est une ode, un cru, un hurlement à la vie, l'amour, la nature.
À lire obligatoirement.
Que dire de ce livre qui m'a emballé ?
Avec Matricule 2022, j'avais déjà apprécié l'écriture de Lou Valérie, mais là, c'est pour moi le fleuron de l'année...
Connaissez-vous là où chantent les écrevisses ?
Ici, ce n'est pas la fille des marais, mais un garçon, Pepo.
Pepo a 7 ans et il vit seul avec son père dans une caravane avec la forêt d'un coté et la route qui mène à la ville de l'autre.
C'est son environnement : la forêt. La route, il ne la prend jamais. Son père s'occupe de lui, lui apprend ce qu'il doit savoir, lui raconte des histoires et puis aussi étudie le dictionnaire.
Mais voilà, son père meurt et Pepo se retrouve seul. Alors il part par la route vers la Ville…
Sur la route, il croise une fille qui va le diriger, non pas vers la ville mais vers le Clan.
Le clan, c'est 4 caravanes éloignées de la ville ou ce petit monde vit isolé de la Ville également. Mais ce n'est pas tout à fait pareil.
Isabella, la maman de la fille va s'occuper de Pepo comme elle le peut.
La caravane va être ramenée près du Clan, le père enterré… et Pepo va découvrir la boite à images, puis la ville, puis, un instituteur qui vient donner cours au Clan à l'automne et au printemps. Et puis les livres. Et puis les cahiers du père dans lesquels sont consignés des tranches de vie ou du moins de philosophie.
Et Pepo se rattache toujours aux paroles de son père. Et En allant sur sa tombe, il partage avec lui ses émotions, ses interrogations.
Et la mère dans tout ça ? Elle vit encore mais…
Pepo apprendra très tard comme nous que sa mère et bien est fait de la télé et… je neux pas vous dévoiler la suite...
Avec Matricule 2022, j'avais déjà apprécié l'écriture de Lou Valérie, mais là, c'est pour moi le fleuron de l'année...
Connaissez-vous là où chantent les écrevisses ?
Ici, ce n'est pas la fille des marais, mais un garçon, Pepo.
Pepo a 7 ans et il vit seul avec son père dans une caravane avec la forêt d'un coté et la route qui mène à la ville de l'autre.
C'est son environnement : la forêt. La route, il ne la prend jamais. Son père s'occupe de lui, lui apprend ce qu'il doit savoir, lui raconte des histoires et puis aussi étudie le dictionnaire.
Mais voilà, son père meurt et Pepo se retrouve seul. Alors il part par la route vers la Ville…
Sur la route, il croise une fille qui va le diriger, non pas vers la ville mais vers le Clan.
Le clan, c'est 4 caravanes éloignées de la ville ou ce petit monde vit isolé de la Ville également. Mais ce n'est pas tout à fait pareil.
Isabella, la maman de la fille va s'occuper de Pepo comme elle le peut.
La caravane va être ramenée près du Clan, le père enterré… et Pepo va découvrir la boite à images, puis la ville, puis, un instituteur qui vient donner cours au Clan à l'automne et au printemps. Et puis les livres. Et puis les cahiers du père dans lesquels sont consignés des tranches de vie ou du moins de philosophie.
Et Pepo se rattache toujours aux paroles de son père. Et En allant sur sa tombe, il partage avec lui ses émotions, ses interrogations.
Et la mère dans tout ça ? Elle vit encore mais…
Pepo apprendra très tard comme nous que sa mère et bien est fait de la télé et… je neux pas vous dévoiler la suite...
Lorsque j'ai rencontré Lou au FLIP de Toulouse je ne la connaissais pas et je venais de faire une demande de SP pour ce roman. J'ai acheté Matricule 2022 ( lu aimé et chroniqué sur cette page) Lou m'a dit "ah mais grand comme le monde c'est de la blanche si tu lis que du thriller tu vas ptet moins te retrouver dans ce roman!"
Et bien Lou Grand comme le monde c'est ptet de la blanche mais ce roman a une intensité une force digne des plus grands thrillers!
Dans ce récit on suit le parcours de Pepo qui un soir dans le silence de sa caravane se retrouve brusquement orphelin, son papa s'effondre et avec lui le monde que Pepo a toujours connu. Pepo a 7 ans et déjà la vie d'adulte lui tend les bras.
Va s'en suivre un chemin initiatique, une quête pour s'émanciper, grandir devenir un grand tout en respectant les règles du clan...
L'écriture de Lou est puissante, crue, froide parfois mais incroyablement poétique,
J'ai aimé Pepo, passionnément, intensément, j'avais envie de le protéger de ce monde cruel dans lequel son seul pilier s'est effondré une nuit de décembre. Pepo doit grandir, vite et bien, parce que c'est ce que le père aurait voulu, qu'il devienne un homme bon et cultivé. J'avais tellement envie d'aider Pepo, de le libérer du poids de ce blouson trop grand, de prendre un peu de sa peine, de soulager son deuil, mais Pepo n'a pas eu besoin de moi et j'ai aimé le voir grandir au rythme des saisons jusqu'à un épilogue qui a trempé mes yeux.
Bravo Lou pour ce si joli roman tout en douceur et profondément bienveillant.
Et bien Lou Grand comme le monde c'est ptet de la blanche mais ce roman a une intensité une force digne des plus grands thrillers!
Dans ce récit on suit le parcours de Pepo qui un soir dans le silence de sa caravane se retrouve brusquement orphelin, son papa s'effondre et avec lui le monde que Pepo a toujours connu. Pepo a 7 ans et déjà la vie d'adulte lui tend les bras.
Va s'en suivre un chemin initiatique, une quête pour s'émanciper, grandir devenir un grand tout en respectant les règles du clan...
L'écriture de Lou est puissante, crue, froide parfois mais incroyablement poétique,
J'ai aimé Pepo, passionnément, intensément, j'avais envie de le protéger de ce monde cruel dans lequel son seul pilier s'est effondré une nuit de décembre. Pepo doit grandir, vite et bien, parce que c'est ce que le père aurait voulu, qu'il devienne un homme bon et cultivé. J'avais tellement envie d'aider Pepo, de le libérer du poids de ce blouson trop grand, de prendre un peu de sa peine, de soulager son deuil, mais Pepo n'a pas eu besoin de moi et j'ai aimé le voir grandir au rythme des saisons jusqu'à un épilogue qui a trempé mes yeux.
Bravo Lou pour ce si joli roman tout en douceur et profondément bienveillant.
7 ans est l'âge de raison, quelle raison ? Celle qui fait sortir de l'enfance pour aller vers l'âge adulte ? C'est ce qui arrive à Pepo 7ans qui trouve à son réveil son père mort. C'était sa seule famille, tous deux vivant en complète autarcie. Il est petit pour être fort et affronter la mort, il a peur de la Vie au dehors. Quand il croise les yeux vert d'Elya, il la suit au sein du clan. Là il apprendra la vie, le poids du blouson de son père sur ses épaules en se servant de ses souvenirs pour avancer et de ce que son père lui a enseigné durant sa courte enfance. Tout en ayant dans un coin de sa tête que quelque part sa mère existe…
Je me suis faite happée par cette histoire intense servie par l'écriture et l'art de Lou à saisir les émotions profondes qui déclenchent des émotions, des questions et des réflexions sur la paternité ou la maternité, l'amour exclusif, sur l'enfance, sur un mode de vie différent, sur l'intime, les fragilités humaines, sur la vie et la mort.
L'écriture de Lou est toujours un enchantement, comme un peintre peint sa toile, elle étale ses mots avec sa palette émotionnelle ; il y a de la force, de la puissance, du noir et blanc, de la couleur, des arabesques et des lignes, des images comme l'arbre à feuille, les saisons, l'amour, l'amitié.
Elle a la sensibilité de ces mots qui résonnent et rendent cette lecture encore plus profonde, ses personnages sont importants, hors codes.
Pepo est un enfant qui trimballe sa tristesse et ses douleurs intérieures, il est d'ici mais il pourrait aussi être d'ailleurs.
Un petit bijou à garder sous le coude pour y piocher une de ces phrases comme oracle du jour.
Je me suis faite happée par cette histoire intense servie par l'écriture et l'art de Lou à saisir les émotions profondes qui déclenchent des émotions, des questions et des réflexions sur la paternité ou la maternité, l'amour exclusif, sur l'enfance, sur un mode de vie différent, sur l'intime, les fragilités humaines, sur la vie et la mort.
L'écriture de Lou est toujours un enchantement, comme un peintre peint sa toile, elle étale ses mots avec sa palette émotionnelle ; il y a de la force, de la puissance, du noir et blanc, de la couleur, des arabesques et des lignes, des images comme l'arbre à feuille, les saisons, l'amour, l'amitié.
Elle a la sensibilité de ces mots qui résonnent et rendent cette lecture encore plus profonde, ses personnages sont importants, hors codes.
Pepo est un enfant qui trimballe sa tristesse et ses douleurs intérieures, il est d'ici mais il pourrait aussi être d'ailleurs.
Un petit bijou à garder sous le coude pour y piocher une de ces phrases comme oracle du jour.
Bonjour voici le retour de ma dernière lecture
✏️✏️✏️ Retour de lecture numéro 62 pour 2023✏️✏️✏️
Grand comme le monde
Lou Valerie vernet
Categorie : littérature française
156 p
Note ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️
Résumé 📖📖📖
Pépo quitte la caravane en laissant le père. Ce n'est encore qu'un enfant mais il a compris. Il doit à présent se construire seul. le père n'existe plus. Il lui a laissé quelques papiers dans une enveloppe " au cas où ". Et ce jour est arrivé. le père restera mort au sol et Pépo prend la route à travers la forêt vers un monde inconnu.
La mère elle n'a jamais existé.
Pépo devra apprendre à comprendre.
Avis ❤❤❤️❤️❤️
156 p de pensées
Ne cherchez pas l'action ni le profond suspens.
On voyage ici au coeur des tourments de Pépo qui cherche sa place dans le monde.
Mais quelle place prendre sans trahir le père ?
Un roman initiatique pur.
La bataille de Pépo contre le monde et surtout lui même.
Ce petit homme sauvage qui n'a connu que le père et la caravane pourrait paraître fragile mais quand il rencontrera le clan il montrera toute sa force pour rester lui- même et fidèle aux préceptes du père.
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Elles allaient pouvoir l’accueillir, l’étreindre, le respirer et savoir
qui, de l’homme ou des femmes, gagnait toujours. Sur la quatrième
de couverture, elles relisaient ce qu’elles savaient déjà. Elles en
humaient la promesse. Cette histoire dont on ne savait si elle
était réelle ou fictive mais qui parlait de cette seule sorte d’amour
pour laquelle, un jour, elles aussi, elles avaient enfanté. Même à
en connaître la trame, les grandes lignes, le mauvais rôle qu’on
pouvait leur attribuer, elles savaient le cadeau final, le geste noble.
Qui en premier avait spoilé l’intrigue importait peu. Ce soir, cette
nuit, ou dans les heures à venir, ça serait entre elles et lui. Au
diable les médias ou la rumeur, elles allaient, une bonne fois pour
toutes, se faire leur propre opinion. Au-delà de tout jugement
et sans qu’elles n’aient rien à justifier, elles seules sauraient, ce
qu’elles gardent depuis la nuit des temps en leur sein, qui échappe
au raisonnement et encore plus à la littérature.
qui, de l’homme ou des femmes, gagnait toujours. Sur la quatrième
de couverture, elles relisaient ce qu’elles savaient déjà. Elles en
humaient la promesse. Cette histoire dont on ne savait si elle
était réelle ou fictive mais qui parlait de cette seule sorte d’amour
pour laquelle, un jour, elles aussi, elles avaient enfanté. Même à
en connaître la trame, les grandes lignes, le mauvais rôle qu’on
pouvait leur attribuer, elles savaient le cadeau final, le geste noble.
Qui en premier avait spoilé l’intrigue importait peu. Ce soir, cette
nuit, ou dans les heures à venir, ça serait entre elles et lui. Au
diable les médias ou la rumeur, elles allaient, une bonne fois pour
toutes, se faire leur propre opinion. Au-delà de tout jugement
et sans qu’elles n’aient rien à justifier, elles seules sauraient, ce
qu’elles gardent depuis la nuit des temps en leur sein, qui échappe
au raisonnement et encore plus à la littérature.
C’est un nouveau silence. Qui ne ressemble à aucun autre.
Un silence inconnu, violent, soudain, brutal. Un silence imposé,
sur lequel il a buté. Comme un accident survenu. Inévitable.
Incontournable. Un silence que personne n’a encore nommé.
Obstiné et complet. Un silence d’oiseau mort qui ne sifflera plus.
Qui met en alerte, en appelle à tous les sens. De l’épaisseur d’un
mur de pierre, avec une sale odeur de vase. Couleur de la nuit. Mais
un silence poreux. Un silence comme un piège. Qui se referme sur
lui. L’engloutit. L’avale. Le broie. Un silence avec de grandes dents.
Un silence plein de flotte. Un silence sans bruit mais qui hurle en
dedans. Qui éructe. Qui foisonne. Qui divague. Foutrement muet,
brouillon, plein de vide et de rien. Rempli d’absence, de larmes, de
bile, de dégoûts et d’arrogance.
Un silence à hauteur d’homme, tapi dans le cœur d’un enfant.
Un silence inconnu, violent, soudain, brutal. Un silence imposé,
sur lequel il a buté. Comme un accident survenu. Inévitable.
Incontournable. Un silence que personne n’a encore nommé.
Obstiné et complet. Un silence d’oiseau mort qui ne sifflera plus.
Qui met en alerte, en appelle à tous les sens. De l’épaisseur d’un
mur de pierre, avec une sale odeur de vase. Couleur de la nuit. Mais
un silence poreux. Un silence comme un piège. Qui se referme sur
lui. L’engloutit. L’avale. Le broie. Un silence avec de grandes dents.
Un silence plein de flotte. Un silence sans bruit mais qui hurle en
dedans. Qui éructe. Qui foisonne. Qui divague. Foutrement muet,
brouillon, plein de vide et de rien. Rempli d’absence, de larmes, de
bile, de dégoûts et d’arrogance.
Un silence à hauteur d’homme, tapi dans le cœur d’un enfant.
Parce qu'au fond, le Pepo qui dort en chacun de nous, c'est une liberté d'être sans autre loi que la sienne, poussée dans ces retranchements, condamnée à une solitude définitive et même pour ainsi dire, crevant d'aberration, incapable de nouer du solide, du durable ou de rester dans un endroit, au risque de se faire absorber puis d'avoir à partir et désirant dans le même temps qu'une main plus légère et plus forte, une main comme celle d'Isabella, de toutes ces femmes plus grandes que des dieux le sauve, l'élève, lui fasse courir le risque du renoncement, de l'acceptation, des deuils accomplis, des peurs enfin rejetées, repoussées, terrassées. C'est une histoire qui ressemble à la sienne dans toutes les histoires du monde, en train de sécher sur le grand Arbre à Feuilles, qui n'épargne à personne le devoir d'éprouver au moins une fois le silence, la douleur, l'absence, l'impuissance alors même que la force du chaos nous propulse dans l'existence sans autre apparat que notre propre humanité.
Fragile et dérisoire.
Fragile et dérisoire.
Il a lu autant qu’il y a eu de jours transformés en semaines, en mois et en années. Dévorant tout ce qui pouvait assouvir sa soif de connaissances et d’émotions, cherchant à satisfaire son besoin d’évasion, de repli intérieur, de barrière mentale. Chaque livre étant comme une nouvelle porte vers la guérison, une marche de plus vers une forme de sérénité et d’acceptation. Tout ce qu’il ne savait pas il l’apprenait, le découvrait, le rêvait dans les yeux de quelqu’un d’autre. Même si certains romans contenaient des litres d’eau salé qui pouvaient à tout moment vous tomber dessus, c’était toujours moins douloureux que vivre un seul jour sans le père. Sauf quand il tombait sur des livres d’histoires. Des vrais. De ceux qui témoignaient à cœur ouvert, blessé, meurtri et à corps déchiré, lapidé, éventré, incinéré, violé, battu, dépossédé. Ceux-là étaient les pires. Le plus souvent, il les évitait. C’était trop d’horreur à imaginer.
Trois événements majeurs ont tout de même inscrit leur mémoire au-delà du quotidien. Comme des balises sur le chemin, des sortes de signes diront plus tard Carmen et Isabella. Car tout de même, qui peut grandir ainsi, sans jamais tenir la main de personne, juste là, posé au milieu d'eux. Pepo plus sauvage que ne l'était le père. Plus solitaire et taiseux aussi. Présent, serviable, presque docile mais en retrait, à fleur de peau, constamment en alerte, sur le qui-vive. Jamais complètement serein, confiant, joyeux. Sans attachement autre que Rigolo. Sa seule source de chaleur, de souffle, de peau, de caresse, de mains et pattes tendues.
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