Je n'imaginais pas que l'Afrique avait pu subir, et subit encore, je parle de l'Afrique équatoriale, le règne de pouvoirs aussi épouvantables, absurdes et ridicules. Ce qui ressort de mes lectures des livres de cet auteur magnifique, c'est que les pays occidentaux ne pourront jamais, la France en particulier, être pardonnés pour les horreurs qu'ils ont participer à construire.
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Le livre de Kourouma qui m'a le plus émerveillé. Tout est truculent : personnages, situations, langue... Un Africain, ancien haut fonctionnaire Ivoirien, il me semble, qui donne des clefs pour comprendre l'Afrique, sans jugements ni leçons, sans réserves ni pudeurs non plus. C'est de la fiction, de la caricature peut être. On touche sans pesanteur, d'étonnement en sidération, ce qu'on pu être certains des régimes dictatoriaux africains.
Une aventure rocambolesque, raconté avec une malice et pertinence précieuse. le sujet de fond est plutôt dense, grave, mais le tout s'expose avec justesse sur le ton d'un conte fantaisiste.
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A part ses qualités littéraires indéniables, il m'avait donné l'impression (ou l'illusion, qui sait ?) de comprendre quelque chose à la politique en Afrique...
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Un roman qui a un style particulier, oscillant entre le conte oral et la biographie romancée. Un bilan d'une carrière certes imaginaire mais tellement vraie qu'elle reflète celle des dictateurs d'Afrique de l'Ouest. Cette critique acerbe n'est pas uniquement celle de ces régimes mais également des pays colonisateurs, des traditions et des mythes, d'une société et de ses valeurs.
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Ecrit sous formes de contes - avec tous les rituels de la tradition oral, ce roman raconte un dictateur. L'écriture est belle, chantante, dansante même, pleine d'esprit. Pourtant j'abandonne. Non pas pour la qualité, mais pour le sujet. Je ne pensais déjà pas au départ avoir envie de lire l'histoire d'un dictateur - encore une car j'ai déjà donné - et après quelques scènes très violentes je n'ai simplement plus eu envie. Pas la qualité de l'écriture donc, mais le sujet.
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Une vision poétique et exaltée d'une dictature africaine. Une condamnation défaitiste mais vive.
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Voilà un livre écrit sous une forme originale: un homme raconte à un Chef d'état africain le récit de sa vie (je veux dire: le récit de la vie de ce chef d'état). Et ce récit s'élargit à l'histoire de plusieurs pays d'Afrique (le Maroc, la Côte d'Ivoire, ....), et de leurs leaders, sur la période couvrant principalement la fin du XX° siècle. Autant le dire clairement: personne ne trouve grâce aux yeux de l'auteur, tous ces dirigeants ont été des dictateurs, le plus souvent sanguinaires, comme, particulièrement "Kogaya", - en fait le Président du Togo de 1967 à 2005: G.Eyadema -. Les 6 pays, et leurs chefs, ont ici des noms d'emprunt. Par exemple, S.Mobutu est désigné sous le nom de "l'homme au totem léopard", et son pays, le Zaïre, comme "la République du grand fleuve". [Pour retrouver de façon certaine l'équivalence entre ces appellations et les pays réels d'une part, et les chefs d'états d'autre part, on se fiera à Wikipedia, et tout sera plus clair].
Quant à l'Afrique, telle qu'elle est décrite ici, elle nous délivre ce message: tellement différente de nos contrées, de nos vies, de notre vision du monde, qu'elle était bien entendu impossible à comprendre pour nos esprits chrétiens et/ou cartésiens. Que de quiproquos par conséquent! Le mélange de croyances séculaires aux principes des religions monothéistes, les traditions ancestrales telles que le sacrifice des animaux présumé comme salutaire, tout cela ne pouvait pas véritablement être soluble avec la culture européenne. Quant à la corruption, la destruction par tous moyens de ses ennemis politiques, les massacres, les attentats, qui, selon l'auteur, n'ont pas cessé en Afrique durant tout le XX° siècle, ils représentent effectivement une vision d'épouvante, et n'ont pu mener qu'à l'impasse. Et enfin, pour A.Kourouma, l'interventionnisme occidental ne pouvait être que mal intentionné, maladroit, contre-productif. Y aurait-il sur la terre un éclair d'optimisme, ou un homme de bonne volonté? On finirait par croire que non. Le pessimisme de l'auteur n'empêche pas ce livre d'être un bon livre, très original par la forme, usant de formules et d'un vocabulaire colorés (on aura intérêt à se fabriquer son lexique). Je ne suis pas l'auteur dans certaines de ces thèses, mais je conseillerais tout de même la lecture de ce livre: chacun se fera son idée. A noter, parmi les belles découvertes à faire ici: les 3 proverbes africains cités à la fin de chaque chapitre, certains étant de véritables pépites.
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