De nouvelles révélations de mon Krishna. Mais qui mieux que Jiddu pour parler de Jiddu ? Et pour cela il faut le lire.
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il y a un « moi » et un « vous ». Le « moi » attaché à vous, qui vous possède et vous domine, ou vous, attaché à moi, qui me possédez et me dominez. Vous satisfaites mes exigences physiques, sexuelles, et je vous satisfais sur le plan économique, et ainsi de suite. Tout ceci est ce que nous appelons amour, c'est une partie de notre conscience. Et est-ce que c'est de l'amour? L'amour romantique, l'amour physique, l'amour de son pays, pour lequel vous êtes prêt à en tuer d'autres, à les mutiler, ou à vous détruire vous-même, est-ce cela l'amour? Manifestement, l'amour n'est pas le culte de l'émotionnel, la sentimentalité, l'acceptation superficielle du « Je t'aime et tu m'aimes », vous savez. Et en parlant de la beauté de l'amour, comme les gens sont merveilleux. Tout cela, est-ce de l'amour?
L'amour est-il le produit de la pensée? Et c'est, comme nous le savons parce que vous m'avez donné du plaisir, physiquement, sexuellement, psychologiquement, et je vous aime parce que je ne peux pas vivre sans vous, je dois vous posséder légalement, moralement, éthiquement, vous devez être à moi. Et si vous vous détournez, je suis perdu, je deviens anxieux, jaloux, coléreux, amer, haineux. C'est ce que nous appelons amour. Et qu'est-ce que nous allons faire à ce sujet? Simplement rester assis et écouter. Et vous avez fait cela pendant des siècles, rester assis et écouter, ou bien lire sur le sujet, ou bien quelque prêtre vous en a parlé, vous fournissant mille explications. Alors, est-ce cela l'amour?
Régulièrement, Krishnamurti insiste sur le fait que « le mot n'est pas la chose ». Les mots ne sont pas ce qu'ils désignent. Cela semble assez simple quand il s'agit d'objets extérieurs: le mot « table » n'est pas la table elle même. Et dans l'usage quotidien, nous pouvons tenir pour certain que « ce qu'est la table » n'est pas un problème. Mais pour ce qui est des états et processus psychologiques, la situation est plus complexe. Par exemple, même si nous pouvons donner la définition du dictionnaire pour le mot « ennui » et utiliser couramment ce mot dans une discussion, il convient de bien distinguer ceci d'une compréhension de « ce qu'est l'ennui », qui ne peut se déduire que d'une expérience réelle de l'état et d'une exploration à fond de ses implications psychologiques.
L'ÉVEIL SANS CHOIX implique d'être éveillé objectivement à l'extérieur comme à l'intérieur, sans aucun choix. Simplement être éveillé aux couleurs, celles de cette tente, des arbres, celles des montagnes, de la nature – simplement être éveillé. Ne pas choisir en disant « j'aime ceci », « je n'aime pas ceci, je veux cela », « je ne veux pas cela ». Observer sans l'observateur. L'observateur est le passé, qui est conditionné, de ce fait il regarde toujours depuis ce point de vue conditionné, donc il y a le goût et
l'aversion, ma race, votre race, mon Dieu, votre Dieu et tout le reste. Nous disons qu'être éveillé implique d'observer l'environnement tout entier autour de vous, les montagnes, les arbres, les sales guerres, les villes, être éveillé, regarder. Et dans cette observation il n'y a pas de décision, de volonté, de choix.
Ce qui est proposé ici transcende les limites entre les cultures et les nations, et c'est quelque chose d'aussi universel, dans ses applications, que la science, mais qui opère dans un domaine très différent – la manière dont nous abordons la vie quotidienne. Il ne faudrait pas dire que cela nécessite d'invoquer le soutien de la science bien que cela puisse être considéré comme « para-scientifique » car, quelles que soient la culture et la société, les êtres humains, indépendamment de leurs croyances prédominantes en matière politique ou religieuse, sont tous confrontés à la nécessité de formuler et de tester des hypothèses au sujet de la réalité. C'est cette capacité naturelle que Krishnamurti considère comme cruciale, nous engageant à l'utiliser et à l'approfondir, nous demandant d'examiner laquelle parmi nos affirmations est la plus importante, à explorer et à mettre à l'épreuve.
L'esprit qui est libre est réellement un esprit vide. Nous ne connaissons le vide que comme de l'espace avec un objet dedans. Nous connaissons ce vide ici dans la tente, parce qu'il y a la structure extérieure de la tente, et cela nous l'appelons vide. Nous ne connaissons pas l'espace – pas celui qui sépare la Terre de Mars, ce n'est pas de cela que nous parlons – sans objet dedans, et donc nous ne savons pas ce qu'est le vide. On peut comprendre intellectuellement que tout désir, toute relation, toute action se passe dans l'espace créé par l'objet, par le centre ou par l'image. Dans cet espace il n'y a jamais la liberté. C'est comme une chèvre attachée à un pieu, elle ne peut se déplacer que de la longueur de son lien.
Extrait du livre audio « Un esprit calme et silencieux » de Jiddu Krishnamurti, traduit par Colette Joyeux, lu par Jean-Philippe Renaud. Parution numérique le 30 août 2023.
https://www.audiolib.fr/livre/un-esprit-calme-et-silencieux-9791035413361/