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Jon Beinart (Directeur de publication)
EAN : 9780980323139
140 pages
beinArt Publishing (01/05/2011)
4.5/5   3 notes
Résumé :
Kris Kuksi's sculptures, rendered in immaculate detail, evoke a grandeur reminiscent of the Baroque era. Kuksi successfully merges this sumptuous echo of the past with a satirical and critical commentary of our modern industrial world. These finely crafted sculptures employ images of Gods and Goddesses from past and present mythologies and examine religious belief and iconography. Despite the frequent portrayal of corruption, violence, chaos and degeneration, the wo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Avant toute chose, je propose à tous ceux qui vont lire cette critique et qui ne connaissent pas encore Kris Kuksi, un artiste contemporain américain, d'aller sur le web regarder des photos de ses assemblages, et de revenir ici ensuite - à supposer qu'ils aient envie de lâcher Kris Kuksi une fois qu'ils auront fait sa connaissance.


Je vous avais déjà parlé un peu de lui lors de ma critique sur le premier numéro de la revue Hey ! Et ça faisait longtemps que j'avais acheté ce livre, qui, si je ne me trompe, est le tout premier consacré à cet artiste, mais comme le texte est en anglais, j'avais passé mon tour et je m'étais contentée de regarder les photos. Cela dit, maintenant que je me suis décidée à lire l'essai à tendance biographique (je suis pas trop sûre que ça se dit, disons que c'est un de mes néologismes bien pratiques) de quelques pages de Corinne Faith Leita, je peux vous assurer d'abord qu'il n'est pas besoin d'avoir un niveau exceptionnel en anglais pour le comprendre, et qu'ensuite, si vraiment l'anglais vous débecte, ça n'est pas très grave si vous ne le lisez pas (mais c'est mieux si vous pouvez le lire, pour certains détails intéressants). Ce qui y est expliqué se comprend tout de même globalement en regardant les photos des oeuvres.


Il y a un côté un peu mythifié de la biographie de Kris Kuksi (enfant "anormal", tellement différent des autres...) qui peut être agaçant, parce que , il faut bien le dire, c'est assez convenu de parler en ces termes d'artistes qu'on considère un peu hors normes, voire d'artistes tout court. Je pense par exemple à Tim Burton pour l'enfance solitaire, mais on pourrait trouver dix mille autres exemples. On apprend que Kris Kuksi a étudié les arts plastiques, pratiquant essentiellement le dessin et la peinture puisqu'il a voyagé dans différents pays pour se confronter aux pratiques artistiques de ses prédécesseurs : là non plus, rien de très nouveau, si ce n'est qu'il s'est rendu compte (et ce qui l'a apparemment pas mal désappointé sur le coup), à force de découvrir des oeuvres d'art, qu'il n'était pas fait pour le dessin mais pour construire, bâtir, fabriquer en trois dimensions. Comme le texte de Corinne Faith Leita est émaillé de citations de Kris Kuksi, on nous en propose une où il dit que son héros suprême, c'est Bernini. J'imagine bien évidemment que tous les artistes admirent Bernini, mais dans le cas de Kris Kuksi, il est vrai que l'influence du baroque se fait éminemment ressentir.


Ce que je reprocherai au texte introductif, en plus de l'aspect mythifiant (c'est moche, ce mot !), c'est aussi de ne pas expliciter davantage l'aspect technique. Car Kris Kuksi n'est pas à proprement parler un sculpteur, et sa pratique le rapproche pas mal du lowbrow (d'où sa présence à l'expo Hey ! de la Halle Saint-Pierre à Paris en 2011-2012) : il utilise des figurines, des moulages, et divers objets qu'il retravaille pour les assembler et les peindre, leur donnant une patine qui rappelle les sculptures monochromes. J'avoue que le jour où j'ai vu des photos de son atelier sur Facebook et que j'ai repéré un moulage de Carpeaux dans l'amas d'objets qui lui servent à composer ses assemblages, j'ai un peu tiqué... Bref. Toujours est-il que j'aurais aimé que tout ça soit plus approfondi. Il est vrai qu'on a droit à une double page qui montre l'évolution d'une oeuvre, mais les photos sont petites et on ne voit pas l'artiste au travail. Mais il est probable que les explications données dans le livre suffisent à beaucoup de lecteurs, donc c'est vraiment là une remarque subjective de ma part.


Cela dit, je trouve que cet essai de six pages dit l'essentiel de ce qu'il faut savoir sur Kris Kuksi, et que c'est loin d'être un mauvais choix que d'avoir privilégié les photos des oeuvres en réduisant la part du texte, en faisant régulièrement alterner les vues d'ensemble et les plans rapprochés. Car chez Kuksi, il est très important de confronter le premier regard global avec un second regard, ou plutôt de multiples seconds regards, tellement ça fourmille de détails - on pourrait y passer des heures, et malheureusement, dans les expositions, c'est très difficile de passer suffisamment de temps pour appréhender ce genre d'oeuvres pour de multiples raisons (fatigue, autres visiteurs qui attendent à côté de vous, temps limité, etc.) Et il faut bien avouer que par moments, on en sait plus trop où poser les yeux. Et puis voir Kris Kuksi en expo, c'est franchement pas évident en Europe - les Canadiens ont un peu plus de chance, mais il expose presque uniquement aux États-Unis.


En tout cas, les photos de ce livre sont très parlantes et on y détecte très bien les principaux thèmes travaillés par Kris Kuksi : la guerre, la mort, la religion (il avait une mère catholique très pratiquante, et il est devenu très critique vis-à-vis de toutes les religions), et, en gros, la violence sous toutes ses formes. Ce qui est moins visible, c'est son attachement à dénoncer la violence de l'être humain envers son environnement naturel - quoique, tout de même, lorsqu'on voit des photos d'assemblages avec pour figure centrale un animal qui sert d'architecture et de socle à toutes sortes de folies humaines, c'est assez significatif. Pour ce qui est des influences, c'est tout aussi marquant : on retrouve la Renaissance, l'art baroque évidemment, et différentes mythologies.


Pour compléter le tout, vous trouverez en fin d'ouvrage des reproductions de dessins et de peintures de Kris Kuksi (dont un tableau qui ressemble étonnamment à certains nus d'Andrew Wyeth). Enfin quand je dis "vous trouverez"... le souci, c'est justement de trouver ce livre, dont on ne se lasse pas, mais qui m'a tout l'air épuisé. On le trouve à environ 190€ sur certains sites web, ce qui est parfaitement ridicule (je me souviens l'avoir acheté pour une somme relativement modique en 2012) et, malheureusement, habituel. En revanche, un second livre, que je n'ai pas eu pour l'instant sous la main, a été consacré à Kuksi en 2017.
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Kris Kuksi est un maitre dans le stitching d'éléments solides, il assemble, agglomère des séries et des séries d'objets disparates, qui tous réunis, forme des tableaux, digne de la folie d'un Jérome Bosch, dans un aspect ultra baroque et condensé. Atypique, angélique, un artiste à découvrir !
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