Comment ne pas être conquis par un titre si éblouissant? "
L'insoutenable légèreté de l'être", on y entrevoit la promesse d'un ouvrage philosophique, qui va attiser notre matière grise, nous mener à une analyse poussée des thèmes abordés, voir à éventuellement déboucher à une introspection au coeur de notre âme.
Pour lire ce roman, il est indéniable qu'il faut être seul et au calme,
Kundera analyse dans le moindre détail les pensées et actes de ses protagonistes, à l'instar des grands penseurs de la fin du 19e siècle et du 20e siècle. La réflexion est intégrée à la narration de l'histoire romanesque. Il vaut donc mieux ne pas être interrompu au milieu d'une phrase! A nous de lire, percevoir, et surtout comprendre et assimiler. Ce qui n'est pas une mince affaire ! N'étant plus habituée depuis la fin de ma période universitaire à ce type d'écriture, il m'a fallut une cinquantaine de pages pour m'acclimater à cette forme d'élocution. Une fois habitué, cela se lit assez aisément.
On découvre donc 4 personnages principaux dont les relations se lient et se délient.
Kundera met immédiatement en garde que les personnages décrits ne sont pas réels mais sont des représentations des concepts abstraits "de légèreté et de pesanteur" qu'il va nous expliquer et leurs interactions serviront aussi de socle à une analyse de differentes notions tels que le hasard, le déterminisme, l'éternel retour, la compassion, le corps, l'être, l'amour, la fidélité, le rêve, le temps, ....et bien d'autres. Outre ces thèmes introspectif, philosophique et existentiel,
Kundera ponctue son récit du contexte historico-politique de la Tchécoslovaquie, des événements liés au Printemps de Prague ainsi que de l'invasion du pays par l'Urss.
Mon avis ?
Difficile d'être critique au vu des louanges attribuées à cet ouvrage, et pourtant, la curiosité et l'émulation du début de lecture s'est vite transformée et bien des aspects m'ont dérangés voir désintéressés en cours de lecture.
Il y a certes, cet aspect philosophique qui nous pousse à réfléchir à tous ces concepts qui font parties de la vie de tout un chacun, mais j'ai regretté parfois cet excès dans l'exploration des thèmes découlant de l'existence des protagonistes, ne laissant aucune place au propre esprit critique du lecteur et aussi l'abondance des thèmes.
Les parties politico-historique ne m'ont absolument pas intéressées, un manque crucial d'intérêt qui je pense n'a pas été animé par un discours attrayant, un référentiel trop flou pour une personne néophyte à cet épisode historique.
Des parties un peu absurdes voire insensées qui ont totalement échappés à ma compréhension. Des allégories sans aucun doute mais qui arrivent comme un cheveux sur la soupe, inattendu et déroutant. Comme par exemple:
"Pourquoi diable Tomas envoie t-il Tereza en haut d'une colline pour se faire abattre par des hommes au fusil dont la mission est d'assister ces suicidaires uniquement consentants, juste car elle lui dit qu'elle est jalouse et qu'il doit l'aider, n'avait-il pas d'autre solution? Et elle qui se dit qu'il sera déçu qu'elle ait manqué de courage... non vraiment ... Si quelqu'un peu m'expliquer je suis preneuse!
La chronologie des événements est confuse, on revient en arrière, on repart tout à la fin, un pti tour au milieu, quelques réflexions philosophiques hors de propos entre deux,... il faut suivre!
Je m'arrêterai là sinon je risque d'assommer les lecteurs de ma critique, je dirai en somme que ce livre est loin de m'avoir transcendée et je suis assez déçue par cette conclusion, déçue d'être restée à la porte de '
l'insoutenable légèreté de l'être" dont j'attendais tellement mieux! J'ai lu un bon nombre de critiques dithyrambiques et j'ai l'impression de n'avoir pas lu le même livre qu'eux, le mien était grandiloquent, ennuyeux, brouillon, voir même par moment indigeste, et
réservé à une élite adepte de la masturbation intellectuelle donc sans grand intérêt.
Ce roman philosophique m'a vraiment fait mal à la tête au sens propre comme au figuré.