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Je collectionne un peu les bouquins qui ne m'enthousiasme pas en ce moment
Je suis aussi passée à côté de celui ci.

Pourtant ça avait bien commencé...Le roman se découpe en 4 parties. J'ai apprécié moyennement la première qui met en place l'histoire et les personnages.
Passé a la seconde partie, on m'a complètement perdue.
L'histoire m'a ennuyée a mourir. Il faut dire que le côté amoureux éploré me gonfle au plus haut point. Et le côté fantastique des elfes nem'a pas fait rêver non plus.

L'écriture de l'auteur est agréable en soi, mais l'histoire, en ce qui me concerne, est vraiment pénible.
J'avoue que du coup j'ai fini ma lecture en diagonale. Peut être suis je passée a côté de ce qui a fait le succès de ce roman de ce fait ?
Mais pas de regret d'avoir écourté ma lecture.
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Un ménestrel au Pays des Elfes

Ce roman a été couronné de plusieurs prix en 1991, le World Fantasy Award et le Mythopoeic Fantasy Award.
Le personnage éponyme est un ménestrel qui enchante ses auditeurs et qui se rend régulièrement chez un couple de paysans, Gavin et Meg, qui l'ont accueilli alors qu'il était en difficulté et dont il est devenu l'ami. C'est chez eux qu'il fait la connaissance d'une jeune fille nommée Elspeth.
Les années passant, les relations entre Thomas et Elspeth deviennent plus intimes au point qu'ils envisagent de se fiancer.
Mais, un jour, Thomas rencontre la Reine des Elfes non loin de la demeure de Gavin et Meg. Envoûté par elle, il la suit dans son royaume, il devient son amant et il chante à sa cour, mais il doit se plier à de sévères contraintes, notamment ne parler à personne d'autre qu'à la reine.
Après avoir passé sept années dans le Pays des Elfes, Thomas revient dans notre monde, doté par la reine d'un don de clairvoyance, et il se rend chez Gavin et Meg…
En dépit des prix qu'il a remportés, ce roman m'a déçu dans mes attentes, car l'auteure aurait pu développer bien davantage ce qui relève du merveilleux dans le séjour de Thomas au Pays des Elfes : d'une part, Thomas ne visite pas le pays en question mais il reste confiné dans le palais de la reine (qu'il n'explore pas, d'ailleurs...) et, d'autre part, ses échanges avec les Elfes sont particulièrement limités par le fait qu'il ne peut pas leur parler ! Et pourtant, que de belles histoires ils auraient pu sans doute raconter à Thomas (et au lecteur !)…
Ce sont finalement les parties du récit qui ont trait aux relations de Thomas et d'Elspeth qui font l'intérêt de ce livre, notamment celles qui se déroulent après le retour de Thomas dans notre monde.


Challenge multi-auteures SFFF 2020
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Énorme coup de coeur
Pour Thomas le Rimeur !

Dans ce magnifique roman choral, la romancière américaine Ellen Kushner, passionnée d'histoire médiévale, donne vie à l'antique ballade écossaise du barde Thomas, capturé par la reine des fées. L'histoire est découpée chronologiquement en quatre parties, chacune racontée un de ses protagonistes : Gavin, Thomas, Meg et Elspeth.

Gavin et Meg sont un couple de modestes fermiers qui habitent une petite maison sur la montagne avec « beaucoup de moutons et quelques voisins » . Par une froide et lugubre nuit de tempête, ils recueillent et soignent Thomas, qui n'a pour seul bagage qu'une harpe. Au fil du temps, ils deviendront son port d'attache, tissant une relation filiale, tandis que la notoriété du joyeux ménestrel va grandissant. Thomas est apprécié par le voisinage, et notamment par la très jeune Elspeth, qui n'ose lui avouer son amour. Mais soudain, Thomas disparaît. Meg, Gavin et Elspeth se désolent tandis que Thomas, lui, évolue dans le monde étrange et merveilleux de la Reine des Elfes, dont il ne s'échappera que sept ans plus tard, porteur d'un terrible don de prophétie...

Il y a quelques années, c'est la jolie couverture verte des éditions Hoëbeke qui m'avait incitée à emprunter ce roman à la bibliothèque. Et bien m'en a pris car sa lecture fut un enchantement. L'écriture d'Ellen Kushner est fine, vivante et rythmée d'extraits de chansons d'un autre temps, pour mieux immerger le lecteur dans son univers magique. Chaque narrateur a un style reflétant sa personnalité : rustique et drôle pour Gavin, poétique pour Thomas, etc. Surtout, chacun révèle une facette différente de cette intrigue plus profonde qu'il n'y paraît. J'ai été touchée par la générosité bourrue de Gavin, la clairvoyance de Meg, le charisme de Thomas, la puissance mystérieuse de la Reine des Elfes, et par l'amour indéfectible d'Elspeth qui conclut admirablement le récit.

Depuis, Thomas le Rimeur a été discrètement réédité dans la collection Folio Science Fiction. J'imagine qu'il a été classé dans cette rubrique car il s'agit d'une histoire féerique qui se déroule à une époque d'apparence médiévale mais indéterminée. Je pense pourtant qu'il mériterait d'être transféré dans la collection générale pour augmenter sa visibilité, car il a la force et l'intemporalité d'une légende. Il a d'ailleurs remporté de prestigieux prix littéraires (World Fantasy Award et Mythopoetic Award).

Si vous voulez partir sur les chemins du rêve, suivez les pas de Thomas. II vous emmènera dans un pays que vous n'aurez de cesse de vouloir retrouver.
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Ellen Kushner met en scène Thomas le Rimeur, célèbre barde dans la mythologie de Faëry.
Si vous êtes adeptes de ce type de récit, il ne vous aura pas échappé qu'il arrive de croiser, au détour de textes sur le Petit Peuple, un barde nommé Thomas dont la légende dit que son talent était tel que la reine des Faes elle-même a succombé à son charme et l'a emporté dans son royaume où il servit durant 7 ans.
Voici donc le récit de cette légende, adroitement mise en scène par une auteure dont la simplicité du style le dispute à une imagination fertile.

Un couple de fermiers voit un jour apparaître sur le pas de leur porte, un jeune vagabond qui se prétend barde et officiant pour les plus belles cours du royaume. Amusés puis charmés, ils lui offrent leur hospitalité. Au fur et à mesure des saisons, une véritable relation se noue entre le couple et le jeune freluquet.
Thomas n'est pas un modèle de piété. Il court les routes, séduit les dames à la cour et les servantes dans les greniers. Pourtant, une jeune fille issue du village de ses hôtes attire de plus en plus son attention exclusive. C'est sans compter sur sa merveilleuse voix et sa musique. Enivré par son succès au sein des cours, il se comporte en vrai coquin.
Lorsqu'il rencontre un jour une très belle dame portée par un cheval blanc à la crinière ornée de clochettes, il ne prête pas attention aux histoires pourtant maintes fois entendues et mises en chansons par ses soins. Son caractère arrogant attire l'attention de la cavalière et en échange d'un baiser de la belle, Thomas se voit contraint de la suivre en Faëry où il devra y servir la reine pendant 7 ans.
J'ai beaucoup apprécié l'imagination de l'auteure sur les péripéties de ce barde en haute cours de Faëry. Interdit de parler à quiconque autre que la reine, Thomas, dont le trait d'esprit était jusque là sa meilleure arme, doit trouver d'autres ressorts pour échapper aux pièges que les Faes, esprits joueurs et retors, ne manquent pas de dresser sur chacun de ses pas. C'est donc aux endroits où il doit servir qu'il se montrera le plus intelligent : dans la grande salle lors de ses interventions musicales et dans le lit de la reine.
Après avoir déjoué la plupart des tours du petit peuple et regagné sa liberté, Thomas se verra affublé d'un étrange don, cadeau de la reine des faes elle-même.

Un texte assez riche qui repose, à la base, sur des sources assez minces.
Le talent de conteuse de Ellen Kushner n'a rien à envier à son héros principal, ce barde coquin et obtus qui reçut en cadeau du petit peuple, le don de la parole vraie.
Pour le meilleur comme pour le pire.
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Angleterre. XIIIe siècle. Un homme frappe à la porte d'une petite chaumière isolée afin de s'y abriter quelques heures de la pluie. Meg et Gavin, les occupants du lieu, l'accueillent bien volontiers, même si les manières de l'étranger semblent davantage convenir à la cour d'un roi qu'à leur pauvre masure. Et c'est vrai que ce dernier a l'habitude de côtoyer les puissants, lui dont le talent de barde n'est plus à prouver et dont les chansons égaillent les veillées des seigneurs des environs. Ce barde, c'est Thomas le Rimeur, un nom qui vous dira peut-être quelque chose puisqu'il s'agit du héros d'une célèbre ballade écossaise, elle-même inspirée par un véritable musicien et poète qui aurait vécu au XIIIe siècle. L'histoire est bien connue, et voici, en substance, ce qu'elle raconte : alors qu'il profite d'un repos bien mérité au pied de l'arbre d'Eildon,le barde Thomas reçoit la visite de la reine des Elfes qui, après lui avoir donné un baiser, l'entraîne avec elle dans le pays des Fées. Il y demeurera sept années, sans vieillir, mais aussi sans avoir le droit d'adresser la parole à d'autres créatures qu'à la reine elle-même. Celui que l'on surnomme alors le « rimeur » rejoindra ensuite son monde avec, en cadeau, le don de prophétie et du « parler vrai ». Déjà célébré en tant que musicien, le voilà désormais réputé pour ses talents de divination qui le rendent aussi célèbre que le mythique Merlin l'Enchanteur. C'est ce récit qui sert de trame au roman d'Ellen Kushner, une oeuvre d'une grande sensibilité et justement récompensée en 1990 par le World Fantasy Award.

Le roman est découpé en quatre parties dans lesquelles s'expriment chaque fois un narrateur différent : Gavin (le paysan qui offre au barde le gîte et le couvert au début du roman) ouvre la danse, suivi par Thomas lui-même, puis Megan (l'épouse du premier) et enfin Elspeth (une jeune fille qui vit à proximité). Chacun des narrateurs possède une manière de parler bien particulière : Meg et Gavin, issus de la campagne, s'expriment ainsi avec un style qui se rapproche parfois du patois, tandis que Thomas adopte un langage plus sophistiqué tout en nous faisant profiter de quelques extraits des chansons dont il est l'auteur. Ce travail effectué par Ellen Kushner sur la langue est une véritable réussite et ajoute à la musicalité du récit (chapeau d'ailleurs à la traductrice qui fait ici un superbe travail !) L'intrigue en elle-même est assez classique et reste fidèle à la ballade d'origine. On est d'abord frustré de voir Thomas quitter le monde des hommes, tant on est impatient de voir comment va évoluer sa relation avec Elspeth, mais on se laisse rapidement prendre au charme du Pays des Fées et de la Reine des Elfes qu'on quitte à son tour à regret. La plus grande réussite du roman reste ses personnages pour lesquels on ressent immédiatement une forte empathie, qu'il s'agisse de l'attachant couple de paysan dont le pragmatisme se heurte souvent à la fâcheuse tendance du Rimeur à s'apitoyer sur son sort, ou encore de Thomas lui-même qui peut agacer parfois mais dont on ne peut pourtant s'empêcher d'apprécier l'humour et l'habilité.

Ellen Kushner signe avec « Thomas le Rimeur » un très beau roman basé sur une histoire certes classique mais portée par une superbe plume, pleine de poésie. Une parenthèse enchantée qui fait un bien fou et que je vous recommande chaleureusement.
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Thomas est né d'une très ancienne ballade écossaise, elle-même inspirée de la vie de Thomas Learmounth, un barde ayant vécu à l'époque de Robert the Bruce et Wiliam Wallace et capable de prédire l'avenir (il avait prédit entre autres la mort d'Alexandre III). Mais on ne sait que très peu de choses sur la vie de Thomas. Les meilleures sources se trouvent en littérature. Walter Scott a publié quelques unes des prophéties, Rudyard Kipling a écrit un poème et beaucoup plus près de nous, Elle Kushner en a fait le héros de son roman.

Or donc, le séduisant Thomas, coureur de jupons et joueur de harpe, s'en vient trouver refuge, un jour, chez un vieux couple de fermiers écossais, Gavin et Meg. Lesquels tentent avec plus ou moins de bonheur de percer les mystères de cet attachant jeune homme, habitué à divertir, pour ne pas dire enchanter, bien des nobles.

La vie s'écoule doucement pour ces personnages jusqu'à ce que Thomas disparaisse un beau matin. C'est que malgré la présence fort attirante de la jolie Elspeth, notre barde succombe au charme ensorceleur de la Reine des Elfes. Et après un baiser fatal, Thomas s'engage à vivre auprès de la Reine, dans son royaume, durant sept années.

C'est un récit à quatre voix qui nous conte l'avant et après-disparition de Thomas. Durant ses 7 années passées au sein du petit peuple, Thomas prend du bon temps, on ne peut le nier, mais il apprend aussi l'humilité et la patience et c'est un homme changé qui revient vers ses amis et la femme qu'il aime. Rongé à jamais par la nostalgie et devant maîtriser son don de prophétie, notre joueur de harpe reprend le fil de sa vie brièvement interrompu. Au lecteur de découvrir sa fin...

Je n'avais pas aimé le précédent roman d'Ellen Kushner, ce pseudo cape et d'épée, plat et ennuyeux. Ici tout est très différent. Soit que l'auteur ait été véritablement guidée et inspirée par les Elfes et l'Ecosse magique, soit que la traductrice Béatrice Vierne (c'est elle qui traduit habituellement Elizabeth Gaskell) ait insufflé son talent au texte.

Peu importe, j'ai réellement savouré ce beau récit, une parenthèse enchantée dans mes lectures actuelles, d'autant plus que ce conte est quasiment introuvable sous une autre forme (mais je me trompe peut-être !). Je recommande, cela va sans dire.
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Un roman dont j'ai beaucoup apprécié la traduction. On est ici dans un style très oral, avec 4 points de vue différents. 4 façons de parler différents, dont un personnage avec une sorte de patois des campagnes et une autre qui n'a pas sa langue dans sa poche. le tout est très bien rendu, et parvient à rester intelligible et agréable à lire. le roman se lit alors comme une sorte de ballade chantée, un choeur accompagné de harpe. C'est fluide, ça coule tout seul, et c'est mignon. Comme une chansonnette du Rimeur.

Le roman est assez court, et pourtant il s'étale sur une durée assez longue, puisqu'il suit toute la vie de Thomas. Pour cela, il utilise de manière habile les temps différenciés entre Faërie et monde des humains, propose des ellipses temporelles bien amenées mais aussi des longueurs pour souligner le temps qui s'étire. J'ai trouvé le maniement de la temporalité assez génial, tant dans le contenu que dans la forme.

J'ai trouvé que le roman s'apparentait au conte, dans sa manière de raconter, le ton et la morale qui se dégagent du récit. Une sorte de far far away a long time ago, entre réalité et faërie, réel et rêve; c'est le récit d'un personnage marqué par ses (mauvais) choix qui se lit, et les conséquences qui en découlent. A chaque moment, Thomas semble inaccessible, n'appartenant pleinement à aucun monde. C'est plutôt lent, contemplatif, mais là encore, cela va tellement bien au style de la ballade musicale.

Une promenade qui m'a beaucoup plu ! Et je garderai longtemps en mémoire le final déchirant, véritable point d'orgue de ce morceau musical.
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Merci aux éditions Actu SF pour cet envoi ! Comme vous pouvez vous en douter, Thomas le Rimeur a attiré mon attention car c'est une réécriture de mythes celtes anciens. Et j'aime les mythes celtes. de plus, j'avais déjà bien apprécié la plume de l'autrice dans à la pointe de l'épée. Alors, qu'en ai-je pensé ?

Ellen Kushner offre une réécriture d'un barde écossais qui passa 7 ans parmi les fées, enlevé par la Reine des Elfes. L'histoire retrace donc l'évolution de Thomas le Rimeur. Et comme pour faire écho au métier de son personnage, l'autrice use d'une plume très poétique, notamment dans la partie où il est le narrateur. le récit est ainsi traversé de périodes de chansons et de poèmes qui permettent de mieux connaître les anciennes légendes médiévales. Certains trouveront peut-être ces éléments longs, mais Ellen Kushner semble se concentrer sur une fantasy plutôt contemplative, centrée sur l'humain, comme le ferait une Jo Walton avec un sens du merveilleux différent ceci dit. En tout cas, la plume de l'autrice traduit parfaitement la finesse d'esprit de son protagoniste.

Mais ce n'est pas tout, car elle adapte également le style au personnage qui narre l'aventure. Thomas le Rimeur n'est pas le seul. Gavin, le fermier, a ton plus rustre mais assez drôle. Meg, la femme de ce dernier, est directe, généreuse et piquante. Enfin, Elspeth est mise en avant par son abnégation. La narration est assez maîtrisée et permet d'aborder l'histoire sous différents angles et époques. Par exemple, commencer par un point de vue externe à Thomas offre la possibilité de faire de lui un personnage mystérieux, sympathique mais presque inaccessible. La période du monde de fée montre à la première personne comment s'adapter à un monde différent. Repasser à un point de vue humain lors du retour de Thomas marque le fait qu'il ne puisse être considéré totalement comme humain, pointant son appartenance aux deux mondes, comme l'aura remarqué la reine des Elfes en personne. Mais n'est-ce pas un peu le cas de tous les artistes ?

Ellen Kushner semble avoir une connaissance pointue du monde du Moyen-Âge anglais. Cela se voit à travers son vocabulaire passé, mais aussi des détails comme les roms qui, en effet, ont exercé pendant des siècles la profession de rétameur. C'est donc un récit plutôt immersif dans ses aspects de la vie quotidienne. D'autant plus que Thomas semble avoir un véritable don de conteur (c'est son taf, vous allez me dire). Mais c'est aussi visible dans les aspects du merveilleux, qui nous ouvre les portes d'une fantasy étrange et ancienne qui trouve racine dans de nombreux mythes de l'époque.

Les Elfes sont certes d'une beauté enchanteresse, mais ce sont également des êtres inconstants et imprévisibles. le propos n'est pas manichéen, et les êtres magiques ont des défauts comme des qualités. Mais ont aussi une logique très spécifique qui échappe totalement à nous autres, pauvres créatures mortelles. Pourquoi diable Thomas ne peut-il parler à personne d'autre qu'à la reine des elfes ? Pourquoi la colombe a-t-elle besoin de sang pour parler ? (oui, c'est mystérieux dit comme ça). Nous sommes vraiment dans un merveilleux fondé sur la métamorphose, les êtres magiques liés à la nature.

J'ai de nouveau bien aimé la plume de l'autrice, qui nous offre un récit qui sent bon la magie et les mythes celtes ! Si le début est un peu long à se mettre en place, l'ambiance mystique du monde du Bon Peuple est bien retranscrit, nous entraînant dans un univers déstabilisant, à la logique propre comme seuls les mythes anciens peuvent nous présenter. La plume de l'autrice, les personnages sympathiques et sa connaissance du monde médiéval permettent de nous immerger dans le récit.
Lien : https://lageekosophe.com/202..
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En ce mois de mai, la très belle et délicate plume d'Ellen Kushner fait son grand retour au catalogue des éditions ActuSF avec la réédition de Thomas le Rimeur. Mais, point d'escrime entre ces lignes car Ellen Kushner a laissé son cher Richard Saint-Vière à ses combats (A la pointe de l'épée) pour laisser la place à une magie ensorcelante, portée par un irrésistible joueur de harpe.

Ménestrel talentueux qui lui vaut le surnom de Rimeur, Thomas est également un très beau jeune homme qui plaît aux femmes et sait en profiter sans vergogne. Un soir d'hiver, il trouve refuge chez un couple d'éleveurs de moutons qu'il prend immédiatement en affection. Ils sont un peu comme les parents qu'il n'a jamais eus car Thomas est orphelin. Dès lors, dès que ses obligations le lui permettent, il n'hésite pas à leur rendre régulièrement visite. Or, un jour qu'il séjournait chez eux, il eut envie d'aller flâner seul dans la campagne. C'est ainsi qu'il rencontra la reine des Elfes qui le mit au défi de l'embrasser et cet indécrottable charmeur fut bien incapable de lui résister sans savoir que cela allait l'engager à la suivre au pays des Elfes pour la servir pendant sept années. Telle est l'incroyable histoire de Thomas le Rimeur, emporté au pays des fées pour vivre une grande aventure mais qui ne sera pas sans conséquences. N'en doutez pas !

Récompensé par le World Fantasy Award et le prix Mythopeic en 1991, la poésie et l'esthétique de ce texte ne sont, sans doute, pas étrangers à ces distinctions.

Dans ce récit, Ellen Kushner nous conte la fabuleuse destinée d'un ménestrel. Bien que sa profession le conduise à fréquenter les plus belles cours royales et à rencontrer les esprits les plus éclairés, ce n'est pourtant pas cela qui est le plus remarquable dans la vie de ce joueur de harpe. Pour sûr, son nom fleurit sur de nombreuses lèvres, surtout féminines car il est vrai que son charme est ravageur tout comme ses talents de musicien. D'ailleurs, ses allers et venues sont toujours très attendues. Sa notoriété est si rayonnante qu'elle a même attiré l'attention de la reine des Elfes qui l'invite en son royaume. Ainsi, le destin exceptionnel de Thomas le Rimeur est marqué par son séjour en féerie qui le fait entrer dans la légende. A sa suite, on pénètre le jardin secret du monde invisible du petit peuple des fées. On s'émerveille devant cette nature chatoyante, on goûte aux banquets sans fin des créatures féeriques et on participe aux improbables chasses d'insaisissables chimères. A l'image des compagnons d'Arthur Pendragon, Thomas succombe à son tour aux douces promesses d'une enchanteresse. Ainsi, Ellen Kushner a nourri son récit du mythe arthurien en y empruntant les mêmes codes de narration. En lisant Thomas le Rimeur, j'y ai retrouvé autant de la geste arthurienne que de certains classiques fondateurs du genre comme La Fille du Roi des Elfes de Lord Dunsany. En effet, ce roman d'Ellen Kushner y partage cette même ambiance teintée d'un merveilleux originel propre à ces récits pionniers.

Entre ces lignes, la magie prend et nous ensorcelle pour nous immerger dans une histoire fascinante, auréolée de séduction et de fascination. Amour courtois et passion charnelle s'entrecroisent entre ces pages pour nous livrer un récit passionnel et passionnant.

En outre, en alternant les points de vue de ses quatre personnages principaux, l'autrice signe une oeuvre chorale bien rythmée. Les niveaux de langage utilisés selon qui narre l'histoire nous immerge pleinement dans ce Moyen-Âge revisité. Tantôt subjugué par les jeux de mots, tantôt envoûté par les vers, Thomas le Rimeur est un conte très plaisant à lire. Alors comment ne pas tomber également sous le charme de ce ménestrel ?

Personnage solaire qui capte l'attention dès les premières lignes du livre, on le découvre d'abord à travers les yeux attendris de Meg et Gavin qui le voient comme un fils. Courageux, débrouillard et talentueux, il a l'art et la manière de se faire apprécier de son entourage. Et ce n'est pas la volcanique Elspeth qui viendra démentir ces propos car elle-même va finir par tomber dans ses filets. Mais, elle n'est point comme ses autres amantes écervelées, Elspeth l'a percé à jour depuis longtemps. En cela, elle est bien son âme soeur car c'est elle qui le comprend le mieux. L'autre personnage féminin de ce roman est la flamboyante reine des Elfes que l'on découvre à travers le regard subjugué de Thomas. Une femme puissante entourée de mystères qui joue beaucoup de ses charmes pour abuser et dominer le Rimeur. Thomas est donc bien la figure centrale de ce roman. D'un jeune godelureau, il devient donc un sage car tel est le prix à payer lorsque l'on passe par le pays des fées. Ainsi, Thomas le Rimeur est aussi un récit d'apprentissage.

Avec ce livre, Ellen Kushner m'a fait voyager dans cette fantasy chère à mon coeur qui renoue complètement avec le merveilleux celtique. C'est un pur enchantement !

Fantasy à la Carte
Lien : https://fantasyalacarte.blog..
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Thomas le Rimeur est la réécriture d'une légende écossaise qui raconte comment le barde Thomas a succombé aux charmes de la Reine des Elfes et a ensuite passé sept ans dans son pays. Divisé en quatre parties, le roman montre différents points de vue, dont celui de Thomas ce qui gache malheureusement l'aura du personnage. Si la langue et la musicalité du texte sont d'une exceptionnelle qualité, je n'ai pas réussi à l'apprécier sur un plan personnel car ce n'est simplement plus ce qui me parle et j'en suis la première attristée. Quoi qu'il en soit, ce texte se destine aux lecteur·ices·x qui aiment les légendes celtiques et qui cherchent une plume enchanteresse.
Lien : https://ombrebones.wordpress..
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