Cette pièce, publiée en 1645, a été jouée pour la première fois en 1644. C'est la première pièce nouvelle créée par la troupe tout juste constituée de
Molière, l'Illustre Théâtre. Il faut dire que Tristant l'Hermite, qui est déjà un auteur connu à l'époque, avait épousé une tante de Madeleine
Béjart.
Inspirée de Tacite,
Suétone et
Plutarque, la pièce évoque la conspiration de Pison, qui projetait l'assassinat de Néron, en 65.
Néron vient de faire tuer sa femme et épouser Sabine (Popée). Cette dernière pousse Néron à faire périr
Sénèque. Celui-ci est informé d'une conspiration contre Néron, qui le réjouit, mais à laquelle il ne veut pas participer. Les conjurés, amenés par Pison, essaient de mettre au point un plan d'action. Procule, amoureux repoussé d'Epicaris, dénonce la conspiration. Sévinius, l'un des conspirateurs, finit pas avouer la vérité et donner les noms de conspirateurs. Qui sont arrêtés et doivent mourir.
Sénèque, bien que pas sur la liste, reçoit l'ordre de sa mort, qu'il partage avec sa femme.
Le Néron de Tristan L'Hermite est très cruel et fourbe, mais pas forcément fou. Il est au contraire très intelligent, jugeant les choses qui arrivent avec une vraie lucidité. Il ment, dissimule, prend plaisir à tendre des pièges, mais reste au final maître de lui-même tout le long de la pièce. C'est seulement dans la toute fin, qu'il semble perdre le contrôle de lui-même, alors que le complot est déjoué, et que le danger est passé. Est-ce le remord ? En entendant les dernières paroles de
Sénèque ? Est-ce le mal qui habite l'empereur qui prend possession de lui et provoque le dérèglement qui ne peut plus se contenir ? La mort de son maître semble en tous les cas annoncer la fin de l'élève, pitoyable et méprisable, même si encore à venir. de même la mort de Sabine est en devenir. Des morts qui dans leur violence s'opposent à la mort calme et presque heureuse de
Sénèque.