AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782343237572
270 pages
Editions L'Harmattan (14/09/2021)
4.56/5   9 notes
Résumé :
Été 1961. François, sept ans, embarque pour l'île de Bréhat afin de rejoindre son père, ancien officier de la Légion étrangère à la dérive qui a décidé d'y refaire sa vie. À bord de la vedette, un passager menotté, encadré par des gendarmes : il s'agit de Valentin Gonzáles, El Campesino, ex-général de l'Armée républicaine espagnole, placé en résidence surveillée. L'enfant est fasciné par le vieil homme sur lequel des rumeurs sombres se propagent. Le guerrier proscri... >Voir plus
Que lire après AbueloVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
El Campesino fut son grand-père d'adoption, son abuelo.

Valentin Gonzales, ex-officier de l'armée républicaine espagnole fut sous résidence surveillée sur l'île de Bréhat : un arrangement politique entre Franco et De Gaulle qui fut documenté dans les années 60.
François est un enfant d'adoption du pays, dans les valises de sa vie de famille chaotique.

Il est aisé d'imaginer la fascination d'un garçon pour ce genre de personnage aux aventures rocambolesques. Une solide amitié se noue entre lui et l'exilé, une relation paternelle teintée de tendresse et d'apprentissage où le culte du héros se dessine dans les rêves enfantins.

Mes gènes de bretonne de l' «ar-mor » ont été très sensibles aux images de l'île de Bréhat, les odeurs maritimes, les couleurs changeantes, les bruits des mouettes et des bateaux, la fureur des tempêtes.
Ces descriptions ressuscitent une région plus authentique, moins touristique qu'actuellement. Contemporaine de l'auteur, j'ai aussi retrouvé une part d'enfance dans l'art de vivre de l'époque, en communion avec ce petit garçon.

Le roman est fort agréable à lire, porté par une belle écriture fluide, surtout inspirée à l'évocation de ces paysages îliens.
Commenter  J’apprécie          171
Abuelo, édité par L Harmattan , collection Romans Historiques
A peine finie la lecture de cet ouvrage sensible, nostalgique à plus d'un égard, portée par une écriture fluide, je m'étonne de découvrir que cet écrit soit répertorié dans les romans "historiques".Non que L Histoire , celle singulièrement du révolutionnaire espagnol El Campesino, ne soit pas présente mais il me semble qu'elle n'apparait qu'au service d'une très touchante évocation d'une enfance cabossée, celle de Francois, jeune orphelin de mère , débarqué dans l'ile de Bréhat au hasard de la vie tumultueuses de son père.Le portrait d' El Campesino est documenté de nombreux ouvrages dûment référencés mais cette évocation est aussi très largement enrichie par le souvenir fantasmé de l'enfance du narrateur.
L'Histoire, présente ici à travers El Campesino, n'est donc qu'une des nombreuses entrées de ce roman.
La petite société de l'ile de Bréhat où l'enfant et sa famille ont vécu quelques années est largement évoquée à travers les faits qui ont marqué l'imaginaire de l'enfant ( l'évacuation de l'école inondée, l'échouage de la baleine..)mais ce sont surtout les portraits de femmes qui apportent une bonne dose d'humanité à ce roman.Des figures de femmes modestes , chaleureuses et bienveillantes qui entourent l'enfant avec affection et stabilisent son cadre familial déstructuré ( la logeuse tante Anna, les soeurs de la Congrégation du Saint Esprit). la douceur de leur peau, leur parfum d'eau deCologne..Quel contraste avec le haut lieu de la socialisation des hommes du village: le bar Chez Paul Ruelle que l'enfant est également appelé à fréquenter.
Toute une France , celle des petits villages des années 60, est ici ramassée dans cette communauté .
Francois, hypersensible et curieux , absorbe toutes ces influences, recherche et trouve de l'affection auprès du révolutionnaire, Abuelo, grand père de substitution, lui aussi balloté par L Histoire et coupé de ses racines familiales, lui aussi un intrus parachuté dans le microcosme ilien.
Le roman Abuelo n'est pas à proprement parlé un roman de formation mais sa lecture soulève cependant les questions inhérentes à ce genre littéraire. Quels sont les détours de la vie, les rencontres qui permettent à tout un chacun de devenir un adulte singulier façonné tant par son propre milieu que par sa perméabilité aux aléas de la vie?
Lien : https://catherine.michailof@..
Commenter  J’apprécie          20
Abuelo c'est d'abord un style, aussi fluide qu'un drapé de marbre travaillé au scalpello, dont la puissance évocatrice frappe. le lecteur est plongé dans l'expérience multisensorielle de la Bretagne intime et authentique des années 60. Les amoureux de la région s'y abandonnent avec délice ; les savoisiens (!) sont touchés par l'envie irrésistible de quitter temporairement leurs montagnes pour éprouver sur place les sensations ressenties au fil des pages. Tous assurément ont l'esprit suffisamment apaisé par ce partage contemplatif, pour vivre profondément la relation qui se noue entre un vieux combattant républicain espagnol et un petit garçon de la ville que les vents de la vie ont tous deux emportés sur l'île de Bréhat.

Chacun d'eux a eu sa part d'épreuves. La guerre et les affres des vaincus pour l'un, le deuil et la propension qu'ont les grandes personnes à chasser le bonheur d'où il se trouve pour l'autre. le lien entre eux s'esquisse au centre d'un tableau de personnages pittoresques et profondément humains. Et l'on assiste à la naissance d'une affection, ou fascination et tendresse se mêlent aux ombres de la grande Histoire pour façonner une conscience.

Le livre n'occulte pas les rudesses du pays, ni les faiblesses humaines. Mais dans la façon de les traiter, il est une leçon de politesse avec la vie, selon la notion chère à Kersauson. C'est une ode à la tendresse en même temps qu'à Bréhat, à l'enfance autant qu'à la liberté. Abuelo nous emmène comme la marée montante dans un voyage que l'on se prend à rêver d'avoir vécu.
Commenter  J’apprécie          00
Ce beau roman nous transporte vers l'île de Bréhat, magnifique île " aux fleurs" avec ses beautés, ses mystères, ses rudesses..l'histoire d'une rencontre, fondatrice pour ce petit garçon, François, avec El Campesino, réfugié espagnol assigné à résidence et raconté, à travers lui, à petits traits, la sombre histoire du franquisme.
L'histoire tendre entre deux êtres, privé pour l'un de l'amour et d'une figure parentale forte et lui d'une famille arrachée par l'horreur franquiste , révèle avec beaucoup de sensibilité un auteur dont on pressent la grande proximité avec le jeune héros.
Une écriture sensible, fluide pour un premier roman qu'on ne lâche pas avant la dernière page. Un auteur à suivre...
Commenter  J’apprécie          10
Un joli roman ou plutôt presque un conte. La rencontre et l'amitié improbables d'un jeune enfant , d'un vieux général expatrié et d'une ile Bréhat, qui est tient la vedette de l'histoire.
C'est plaisant, facile à lire. je n'ai pas lâché le livre.
L'éditeur nous dit que l'auteur est un ingénieur. Un ingénieur poète alors.
Commenter  J’apprécie          20


autres livres classés : guerre civile espagnoleVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (12) Voir plus



Quiz Voir plus

C'est la guerre !

Complétez le titre de cette pièce de Jean Giraudoux : La Guerre ... n'aura pas lieu

de Corée
de Troie
des sexes
des mondes

8 questions
1125 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , batailles , armeeCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..