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Je ne suis que randonneur, Jacques Lacarrière, lui, est randonneur et écrivain...Aussi, j'ai hésité à le citer, mais autant reporter ici son auto- critique : "Ce livre n'est nullement un guide, il n'est pas non plus une enquête sur les campagnes françaises. J'ignore si le fait de relater simplement ce voyage tel que je l'ai vécu - avec ses anecdotes banales ou signifiantes, ses rencontres éphémères ou essentielles, ses extases et ses lassitudes - suffit à donner de la France une image substantielle. C'est qu'une fois encore, il faut dire et redire qu'en marchant ainsi, on ne peut faire ni du tourisme organisé ou systématique ni un travail d'enquêteur ou de sociologue. Car pendant des kilomètres on est contraint de suivre le fil d'un seul chemin....C'est pourquoi on peut qualifier mon chemin d'impressionniste puisqu'il est fait avant tout d'impressions de voyage (véritables empreintes en mon âme et en ma mémoire)"

Merci Jacques, pour ce parcours... à nous de tracer le notre !
samedi 27/08/2016 je partirai sur les chemins, rallier Arles à Toulouse, pas sûr que je pourrai trouver autant de verves pour enrichir ton Lexique si bien commencé...

Edition 1977, Réédité 1997 avec supplément réactions des lecteurs et impressions de l'auteur
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Après le livre d'Axel Kahn, j'ai continué ma route avec la lecture de celui-ci qui appelle la comparaison.

Lacarrière est parti des Vosges en août, improvisant les étapes de son voyage alors que le généticien, parti des Ardennes en mai, avait réservé ses chambres d'hôtes, parfois ses repas et empruntait les G.R. Ce périple était contraint dans le temps, l'obligeant ainsi à subir la galère d'un mois de mai pluvieux. Par opposition, l'aventure de Lacarrière est plus nomade avec ses conséquences : les chiens agressifs rencontrés, les sandwichs à l'aspect S.N.C.F mangés dans le Nord., les étapes improvisées et parfois inhospitalières...

Lacarrière intègre harmonieusement les commentaires nés de son voyage. Ses remarques sont parfois très critiques envers certains Français rencontrés alors que les réflexions de Kahn sont plus indulgentes à l'égard de l'esprit égocentré des Français du Nord et paraissent plus "plaquées".

Ce livre est celui d'un errant pédestre amoureux des mots qui fait l'apologie des ambulants, des divagants, des itinérants qui affrontent «l'imprévu quotidien des rencontres» à contrario des sédentaires, aujourd'hui dominant.
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L'idée de traverser la campagne française à pied, tel un pèlerin de jadis poussé par de pieux motifs, nous est devenue depuis une vingtaine d'années presque familière. Nous connaissons tous de ces marcheurs qui avalent les kilomètres sur des sentiers qui les mènent au loin, vers un mystérieux "Nulpart-sur-ciel". Un de ces voyageurs qui déclarent "j'ai voulu me retrouver seul, face à moi-même". On se dit que c'est la crise de la quarantaine, que ça peut pas leur faire de mal, que de nos jours, les routes sont sûres et qu'avec un smartphone, on ne peut pas se perdre.
Il existe même des guides de randos, et des magasins où on trouve tous les gadgets pour s'abriter, faire du feu, s'orienter, soigner ses ampoules. le marcheur est devenu un phénomène de société, une aubaine pour le commerce, un écrivain en puissance. le marcheur se réduit souvent à un consommateur parmi d'autres, se livrant comme le campeur ou le randonneur sportif, à une activité qui ne surprend plus personne.
Sauf que....il y a des marcheurs qui gardent le goût de l'imprévu, du hasard comme guide et de la rencontre comme but. Qui préfèrent une grange au bord du chemin à un hôtel anonyme. Qui se sentent vagabonds, ivres d'espace et de l'odeur des champs mouillés, qui se nourrissent de la sève qui coule dans les vieilles forêts, qui se régalent des chants d'oiseaux, d'une voix de berger appelant ses bêtes, qui sont éblouis par la lumière sur la plaine, par du linge qui sèche au vent, qui s'émerveillent de leurs cinq sens.
Ceux-là marchent avec légèreté, oublieux de la marche du monde, mais présents à l'instant et au lieu qu'ils foulent de leurs semelles.
Ceux-là ne seront jamais arrivés à destination, car au bout du chemin, il y un autre horizon.
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La pratique de la marche et l'exercice de la pensée ont toujours fait bon ménage, en témoigne la création par Aristote de l'Ecole péripatéticienne.
Par ailleurs ne dit-on pas de quelqu'un qui a avancé dans sa construction interne, qu'il a cheminé?
Ce livre magnifique est un voyage dans la campagne française à la fin des années soixante dix, loin des autoroutes et des grands axes. C'est un espace à l'échelle humaine, où le temps est mesuré par les pas du marcheur.
Les rencontres scandent le récit, le "chemineau" comme on disait autrefois, dépendant étroitement de l'asile qu'on lui accorde pour le gîte et parfois le couvert.
Etranger et même étrange par le mode de voyage qu'il a choisi, Lacarrière note judicieusement que l'ennemi le plus féroce du marcheur est le chien, l'homme étant maintenant associé au véhicule motorisé, il effraie quand il se déplace sur ses jambes.
J'ai reconnu des paysages aimés, traversés en voiture ou parcourus en randonnée.
J'aime l'écrivain et l'amoureux de la Grèce de jadis et d'aujourd'hui qu'était Jacques Lacarrière. Il nous laisse des ouvrages à la fois simples et érudits, comme lui. Il nous laisse un éternel Eté grec.
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Récit de traversée, à pieds, des Vosges jusqu'au Languedoc en 1971. le but n'est pas de faire un exploit sportif mais d'aller à la rencontre des gens. On verra qu'il n'est pas toujours facile d'y trouver un endroit pour dormir et que les désagréments ne sont pas le mal aux pieds, la nourriture, etc. Non ce sont les chiens qui mordent les mollets. Des réflexions en sont faites. A savoir qu'avant ils s'en prenaient aux véhicules à moteur qui étaient rares, alors qu'aujourd'hui la rareté se fait avec les piétons que le chien n'a plus l'habitude de voir. J'ai adoré le début avec la poésie qui s'en dégage, puis j'ai trouvé que le récit s'essoufflait.
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Dans ce livre, l'auteur va nous raconter son expérience de marcheur après avoir parcouru en 1971 seul et à pied quelques 600 km du Bas Rhin au Roussillon en marchant exclusivement sur des chemins. 

Au cours de son périple, il va croiser plusieurs personnes, certaines seront de belles rencontres et d'autres iront dans la case "mauvais souvenirs". Il va aussi tenter de nous transmettre la beauté des paysages que parfois (souvent ?), sous couvert de modernité, l'homme a saccagé, détruit, abimé.

Outre la résonnance que ce livre a eu en moi, grande adepte de la randonnée, c'est la finesse de l'écriture, la poésie qui en ressort qui m'ont le plus touchée. Les écrivains marcheurs contemporains n'ont pas réussi à me faire ressentir cette symbiose avec la nature, et cette sorte d'exaltation à la marche. 

C'est un beau récit de voyage à découvrir.
Lien : https://quandsylit.over-blog..
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Pour vivre heureux, vivons errants. Constatant que le temps passant, son pays lui échappait, Jacques Lacarrière fut l'un des premiers à vouloir redécouvrir la France par la marche. de Saverne à Leucate, son itinéraire se voulait sans prétention, préférant bavarder avec son pays plutôt que de le découper en tranches sociologiques. Il qualifiait humblement son enquête d'impressionniste, ignorant que quarante ans plus tard son flou artistique aurait toujours la cote ! L'époque était alors propice à ce genre de pèlerinage puisque des légions entières étaient prêtes à mourir (d'insolation) pour connaître charnellement le Larzac. Des temps bénis où les ondes wifi n'abreuvaient pas encore nos antiques sillons. le monde était alors bipolaire, les intellectuels aussi. Un contexte qu'il faut rappeler pour relativiser certaines remarques de l'auteur pas toujours gonflées à l'hélium. Pourtant, en enfilant ses gros godillots frère Jacques ignorait qu'il allait éclairer à la chandelle une longue file indienne d'hexagons-libres comme Sylvain Tesson, Jean-Christophe Rufin, Axel Kahn, Jean-Paul Kauffmann, sans oublier l'incontournable Jean Lassalle !
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Excellent souvenir de lecture, à relire peut-être un jour ?
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Un grand souvenir de lecture.
Ne plus lacher l'auteur.
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Il y a certains livres que l'on referme à regret. C'est le cas de "Chemin faisant", de Jacques Lacarrière. En tombant sur le point final, j'ai achevé moi aussi le voyage de l'auteur, 1000kms du nord-est au sud-ouest de la France. Là où les chemins noirs de Tesson ne m'avaient pas convaincue, là où les sentiers balisés de Ruffin ne m'avaient pas plus transportée que cela, les divagations philosophiques, poétiques et sensuelles de Lacarrière m'ont particulièrement séduite. "Chemin faisant", c'est aussi une galeries de portraits éphémères, dépeints sans angélisme. C'est l'observation d'une France qui entame sa fracture entre ville et campagne. Ce sont des considérations diverses, toutes ces idées qui jaillissent quand le cerveau est disponible, oublié par un corps occupé à mettre un pied devant l'autre. On retrouve dans "chemin faisant" l'écho d'un autre livre qui m'avait enthousiasmée : "Les pieds dans l'eau" de René Fallet. Un livre sur la pêche, cette dernière n'étant qu'un prétexte pour vanter les charmes de la solitude et de l'amitié, du bucolique et du temps retrouvé, mais qui n'apprend rien... sur la pêche. A lire donc. Je vous y invite généreusement.
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