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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce livre est celui du narrateur, celui d'un éditeur qui n'en peut plus de lire des débuts de romans que des milliers d'apprentis écrivains lui envoient, qui n'en peut plus de les mettre au rebut, avec un courrier officiel leur opposant fermement mais poliment son refus, lorsqu'il voudrait leur hurler leur médiocrité. Un événement va changer pourtant sa vie : un écrivain qui a une admiration sans borne pour Cyril n'admet pas ce refus et se donne la mort. Désir de vengeance de la veuve. Culpabilité immense de l'éditeur, qui se précipite pour retrouver la dernière personne qu'il a refusée : une certaine Justine qui vient juste d'avaler toutes ses encres. Horreur, angoisse, responsabilité. Cyril décide de prendre le taureau par les cornes, aidé par son assistante, elle-même rescapée de l'écriture : ils fondent un club des écrivains anonymes, qui doit apprendre et aider les écrivaillons à décrocher de l'écriture, forcément mauvaise.

Ce roman est tout ensemble une critique de notre société dans laquelle tout le monde veut écrire, veut être reconnu, veut avoir un talent, et qui n'accouche que de souris littéraires peu nombreuses (et parfois mal choisies). C'est aussi une vision acerbe du monde éditorial, imbu de lui-même, de sa puissance et dont la violence est tout juste esquissée ici. Au désespoir d'un homme qui craint d'aimer gratter le papier, Anita ne peut que répondre, avec sagesse "ce n'est pas si grave".
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Jean-Marie Laclavetine, né en 1954 à Bordeaux, est un éditeur, romancier et nouvelliste français. Traducteur, on lui doit des traductions d'Alberto Savinio, Giuseppe Antonio Borgese, Leonardo Sciascia, Alberto MoraviaPremière Ligne lui a valu le Prix Goncourt des lycéens en 1999.
Cyril Cordouan est éditeur, une petite maison d'édition qui promeut la belle littérature. Tous les jours Blanche, son assistante, empile sur son bureau des manuscrits de jeunes auteurs certains d'avoir écrit le livre du siècle au grand désespoir de Cyril qui après quelques lignes à peine les jette à la poubelle tant ils sont mauvais. Un jour, Martin Réal écrivain dont le manuscrit a été refusé, se suicide devant ses yeux et tache de sang les murs de son bureau. Prenant conscience de sa responsabilité d'éditeur, Cyril se fixe une mission, créer un club d'entraide (le club des Auteurs Anonymes) pour désintoxiquer les jeunes auteurs qui s'imaginent écrivains, la première ligne étant la ligne d'écriture qu'il ne faut pas écrire pour ne pas tomber dans cette forme de toxicomanie…
Tout se qui tourne autour du petit monde littéraire est très amusant, la critique est sévère, éditeurs, écrivains, journalistes, tout le monde en prend pour son grade, les premiers ne s'intéressent plus vraiment aux livres mais à leur business, les seconds sont trop nombreux et beaucoup très mauvais, les derniers ne lisent pas les ouvrages et leurs commentaires sont intéressés plus que sincères. Laclavetine, écrivain et éditeur, connait le système d'un bout à l'autre de la chaine.
Il sait aussi que limiter son roman à la critique/moquerie de ce petit monde risquait de donner un livre un peu court aussi y adjoint-il une partie plus romanesque où il est question de la liaison difficile entre Cyril et sa compagne Anita et un petit suspense avec la veuve de Martin Réal qui va tenter de se venger de Cyril.
Un bouquin pas trop mal foutu où l'écriture est au centre d'un drame insoupçonné, le bonheur d'écrire et les joies qu'on en tire étant en conflit tout aussi fort avec les souffrances endurées par l'écrivain durant la rédaction de son roman et pire encore quand ce qu'il espère d'un éditeur ne répond pas à son rêve.
Ecrivains en herbe, ce bouquin est pour vous.
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Première ligne, c'est : la vie malheureuse d'un petit éditeur, Cyril Cordouan, qui croule sous les manuscrits de pseudo auteurs sans talent. Sa vie conjugale compliquée avec sa volage compagne, Anita. Les séances de thérapie de groupe qu'il met en place avec sa collaboratrice, Blanche, pour sauver ces "écriveurs" de leur vice. Et son fils Fred, qu'il voit une fois par quinzaine, et qui lui renvoie une image désopilante de vieux con ( les meilleures pages du roman ).
Le tout se trouve jeté et mêlé, semble-t-il, au petit bonheur dans ce roman : "Première ligne", un peu foutraque, où le protagoniste se suicide lors de la délibération du jury littéraire dont il fait partie en ouverture du récit. Ce chapitre 1, reste en suspension puis est repris une trentaine de pages plus tard, à nouveau interrompu, puis repris encore 45 pages plus loin, etc... Bref, pas facile à suivre. Jean-Marie Laclavetine oblige son lecteur à un effort d'attention et de reconstitution du récit assez soutenu. On doit se préparer à une lecture plutôt vigilante sous peine de se perdre.
J'ai mis un peu de temps à entrer dans le jeu de ce drôle de roman. Je n'ai toutefois pas regretté d'avoir persisté et surpassé ma peine. Il faut admettre que la fin, paroxystique, vaut d'être lue. L'écriture de Jean-Marie Laclavetine, bien qu'inégale, récompense aussi le mal qu'on aura pu se donner à la lire.
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