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Neuf nouvelles dans lesquelles les personnages sont indiens, ou ont des parents indiens, et vivent dans un autre pays, souvent depuis de nombreuses années. Ces nouvelles montrent comment les indiens s'accommodent d'autres cultures, mais aussi le regard qu'ils portent sur le mode de vie occidental. Les écarts et décalages sont mis en évidence, toujours avec justesse et sans exagération. Les tranches de vie données à lire sont comme autant de petits miroirs dans lesquels nous pouvons à la fois nous reconnaître et mesurer notre distance aux autres. Différents personnages, différents continents, différents modes de pensée parcourent ces nouvelles, mais chaque chute prête à sourire, parfois avec cynisme, parfois avec tendresse, et laisse savourer les propos de l'autrice.
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L'interprète des maladies c'est Mr. Kapasi, interprète pour un médecin dont un grand nombre de patients sont Gujaratis et qui ne parle pas cette langue. le week-end Mr. Kapasi, qui parle aussi l'Anglais, est guide pour des touristes étrangers. Il emmène ainsi la famille Das, des Indiens expatriés, et Mrs. Das lui fait des confidences sur son mariage malheureux, pensant qu'il a l'habitude d'entendre les maux des autres.

A l'image de la famille Das, les personnages de ce recueil de nouvelles sont le plus souvent des Indiens (des Bengalis) expatriés en Angleterre ou aux Etats-Unis. Je suis très partagées en ce qui concerne la nouvelle comme genre littéraire. A la fois son format court m'attire mais en même temps je le trouve souvent aussi frustrant. Là, j'ai apprécié la plupart des histoires.

Le troisième et dernier continent est une de celles que j'ai préférées. A la fin le narrateur se souvient de ses premiers pas aux Etats-Unis où il arriva le jour où les hommes ont marché sur la lune et où il prit pension chez une très vieille dame. Il se souvient des premiers temps de son mariage, quand sa femme et lui étaient encore des étrangers l'un pour l'autre et du moment où ils commencèrent à se rapprocher.
"Alors que les astronautes, héros à jamais, n'ont passé que quelques heures sur la Lune, cela fera bientôt trente ans que je vis dans ce Nouveau Monde. Je sais que cela n'a rien d'extraordinaire ; bien d'autres avant moi, et après, sont allés chercher fortune loin de chez eux. Et pourtant il y a des moments où je suis frappé d'étonnement en pensant à tous les miles que j'ai parcourus, tous les repas que j'ai mangés, tous les gens que j'ai connus, toutes les pièces où j'ai dormi. Si ordinaire que tout cela paraisse, il y a des moments où cela dépasse mon imagination".

Il y a une nostalgie de moments que le temps a adoucis en gommant les anxiétés dues à l'incertitude du lendemain et en ne laissant que les souvenirs les plus doux. Et en même temps que j'écris cela je repense avec plaisir à des repas que j'ai mangés, à des gens que j'ai connus, à des pièces où j'ai dormi.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Romancière américaine d'origine indienne plusieurs fois récompensée et dont l'un des romans a été adapté à l'écran, j'étais curieuse de découvrir l'oeuvre de Jhumpa Lahiri, et les nouvelles semblaient une porte d'entrée satisfaisante dans cette quête.

Le point commun de toutes ces nouvelles est que l'auteure met en scène des personnages en transition, face à un dilemme personnel. Souvent, ils sont déchirés entre la vie moderne, leur cadre de repère principal pour leur quotidien et leurs aspirations et les exigences de leur tradition d'origine. La grande histoire s'invite souvent de façon maladroite ou malheureuse dans la vie de ces personnages, comme dans "When M. Pirzada came to dine" qui rappelle la partition de l'Inde.

Toutes les nouvelles ne m'ont pas marquée de manière égale, loin de là, certaines ont été oubliées dès la lecture de la nouvelle suivante, en revanche certaines sortaient vraiment du lot, tant du point de vue stylistique que thématique. J'ai notamment beaucoup aimé la nouvelle qui donne son titre au recueil "The Interpréter of maladies", mais aussi "This Blessed House" et "The treatment of Bibi Haldar". Les deux dernières parlent de mariage et de femmes d'une manière qui m'a beaucoup touchée. Jhumpa Lahiri parlent des incertitudes de chacun, des malentendus, derrière le faste des cérémonies, les formules convenues et les traditions.

Sans doute est-ce la singularité de sa voix qui dévoile des pensées très intimes avec une grande pudeur, la capacité à lier deux cultures ou le ton intime qu'elle déploie dans ces nouvelles qui lui ont valu le prix Pulitzer pour ces nouvelles. On ne peut nier qu'elle manie l'art de la nouvelle avec les exigences du genre, mais je pense quand même lire un de ses romans pour me faire une idée plus juste de son talent.
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Jhumpa Lahiri possède l'art de la nouvelle, c'est indéniable ! Dès les premières phrases, elle sait nous immerger dans l'histoire d'une famille, d'un couple, aux côtés d'une personne isolée qui a besoin de se confier, et le lecteur devient soit observateur, soit celui qui écoute l'autre qui se raconte et dit sa peine.
C'est comme si on retrouvait des amis perdus de vue : en quelques mots, nous voilà dans leur quotidien dont on semble toujours avoir tout connu, en quelques mots, c'est comme si on recevait, de leur part, une lettre, un message dans lequel ils expriment un mal-être, une décision qu'ils ne peuvent prendre, une attente qui se fait trop lourde pour qu'ils puissent encore la porter seuls.

Neuf nouvelles qui parlent toutes de l'Inde : elles s'y déroulent ou bien les personnages ont connu et quitté cette terre ou leurs parents avant eux, pour venir en Amérique ou en Angleterre. L'Inde et ses traditions, les mariages arrangés qui font se rencontrer des êtres parce que d'autres dans la famille ont décidé que leurs vies devaient être unies, l'Inde et ce qu'on en imagine dès que le nom du pays est prononcé : le tissu des saris qui bruissent, les couleurs qui chatoient, les bracelets d'or qui tintent et la cuisine, ses particularités, ses saveurs, et l'odeur des épices. Tout cela surgit dans les lignes du texte créant un paysage qui vous engloutit , vous êtes sur le canapé de ce couple qui s'aime sans le savoir , de cet autre qui se quitte parce que le chagrin les a rendus muets l'un envers l'autre, avec cette exilée du Pakistan , "cerbère" de l'immeuble qui l'abrite quand les occupants ne lui octroient qu'une paillasse sous les boites aux lettres dans le couloir pour vivre, ou encore cette jeune femme qui se languit tant de sa famille, qui essayent de recréer autour d'elle les habitudes de la vie indienne pour meubler ses longues journées solitaires pendant que son mari enseigne, et votre main se tend vers celle-ci qu'on éloigne parce que souffrant d'une maladie qui évolue par crises et dont l'inattendu du quotidien perturbe et terrifie et qui se retrouve repoussée, évincée, oubliée…

Ballottés entre deux Cultures, nostalgiques d'un pays dont ils n'ont parfois pas foulé le sol, exilés en Inde et »tolérés », différents parce que malades, affichant une autre culture que celle du pays fans lequel ils vivent, une autre nationalité, une autre religion, pauvres de sentiments, de relations, éloignés de ceux qu'ils aiment, tous ces personnages parlent d'un pays, de traditions, d'une vie communautaire qui les habitent, il les respectent pour mieux s'émanciper pour certains, pour mieux en faire une force d'avancer pour d'autres, un espoir en des jours meilleurs, parfois.

Un recueil de nouvelles difficile à poser qui se lit d'une traite, comme un voyage vers un ailleurs qui s'offre et serait entrevu..

(Août 2021)
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J'ai lu ce recueil de nouvelles à raison d'une histoire par jour, comme on déguste un morceau de chocolat et qu'on anticipe le jour suivant pour en prendre un autre. Dans chacune des nouvelles, espoir et apaisement succèdent à la nostalgie. Les personnages sont attachants et nous font vivre des gammes d'émotions. J'a pris connaissance de cette auteure lorsque j'ai découvert la liste des 40 auteures favorites d'Elena Ferrante que j'apprécie tant. Bien sûr, Jhumpa Lahiri en fait partie avec ce premier livre, couronné du prix Pulitzer. C'est un engagement maintenant de lire ces 40 livres, lorsqu'ils sont traduits en français bien sûr. Je suis bien consciente de l'ampleur mais j'aime bien faire durer le plaisir. le temps est un précieux allié du lecteur!
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Nouvelles agréables á lire sans etre exceptionelles...
La dernière nouvelle est la plus touchante pour moi... Pour moi, cela ne ne mérite pas un Pulitzer mais je ne suis pas un spécialiste...😊
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Recueil de neuf nouvelles très variées entre Inde et Occident.
Des histoires de Bengalis bien souvent universitaires émigrés dans le Massassuchett, à cheval sur deux cultures.
Des pages de vies mettant en scène des hommes et des femmes déracinés, déchirés, en mal de vivre.
Trois nouvelles se passent en Inde, deux traitent de la condition des femmes sans la protection de leur famille. La troisième décrit des touristes américains d'origine indienne en visite en Inde.
J'ai beaucoup de mal habituellement avec ce qui touche la culture indienne. Mais ici, le format des nouvelles, la fluidité de l'écriture et la variété des thèmes font que j'ai vraiment apprécié. Ce livre est à découvrir.
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A force de lire des prix Pulitzer sans jamais etre décue, j'ai fini par en acheter des moins connus comme l'Interprete des maladies.
Il s'agit d'un recueil de quelques nouvelles très poignantes.
Des tranches de vie d'Indiens partis vivre aux Etats Unis ou d'Indiens en Inde.
Des récits réalistes, troublants dans lequels on peut s'identifier facilement.
Je lirai d'autres romans de cet auteur
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Ce recueil de nouvelles, premier ouvrage publié par l'auteure, a été récompensé par le prix Pulitzer de la fiction en 2000. Neuf nouvelles qui se déroulent dans le Massachusets à l'exception de deux d'entre elles, Un vrai durwan et le traitement de Bibi Haldar. La plupart de ces nouvelles mettent en scène des couples bengalis appartenant au milieu universitaire (bibliothécaire, enseignant, étudiant, professeur...) confrontés à la difficulté de s'adapter à un environnement qui leur est étranger, telle Mrs. Sen, ou d'établir une vraie relation de couple dans des mariages qui sont soit le résultat d'arrangements familiaux, soit le renoncement à un célibat jugé égoïste. Les deux histoires qui se déroulent à Calcutta mettent en avant le sort réservé aux femmes privées d'une protection familiale, Boori Ma séparée de sa famille au moment de la Partition et devenue gardienne d'immeuble, et Bibi Haldar, orpheline confiée à des cousins.
le talent de Jhumpa Lahiri est de ne jamais appuyer ses notes, en quelques touches sobres est décrit l'éloignement d'un couple après la mort de leur bébé (Un dérangement provisoire), l'agacement d'un époux qui découvre la personnalité de la femme qu'il a épousée sans vraiment la connaître (Cette maison bénie), la froideur des hommes devant le désarroi de leur épouse confrontée à l'exil (Mrs Sen et le troisième et dernier continent). Pour certains, l'art de la nouvelle repose sur sa chute, ici rien de tel : chaque histoire est comme une fenêtre qui se découpe sur l'existence d'un couple ou d'une famille, s'éclaire quelques instants avant de doucement se fondre dans l'ombre des vies banales.
Si le monde est cruel, si la solitude scelle certains destins (Mrs. Sen), il est aussi traversé par des moments de joie (Mala découvrant dans le regard de la très vieille Mrs. Croft qu'elle est une lady), d'entraide et de compassion (Quand Mr. Pirzada venait dîner, le traitement de Bibi Haldar). Aucun des personnages de Jhumpa Lahiri ne cède trop longtemps à l'apitoiement sur lui-même, l'effondrement intérieur est dissimulé par une acceptation de son sort (Boori Ma retourne à la rue), un abandon progressif de ses illusions (Miranda, la maîtresse du dimanche, remise ses tenues sexy au fond de son armoire) ou une brève confession qui scelle une séparation définitive (Shukumar avouant à Shoba qu'il avait pris dans ses bras leur fils mort).
Jhumpa Lahiri ne fait pas de ses histoires une vitrine du malheur, loin de là. L'humour y affleure plutôt qu'une ironie mordante qui figerait ses personnages dans la dureté de leur existence. Sanjeev, méticuleux, ordonné, conformiste, sait qu'il sera vite débordé par Twinkle et qu'il n'aura jamais le dernier mot (Cette maison bénie). le traitement miraculeux de Bibi Haldar suscite bien des commérages et des interrogations, mais son efficacité semble avoir apporté la paix à Bibi et son entourage. Helen, la fille de la centenaire Mrs. Croft, se voit reprocher son inconvenance pour être restée seule avec un homme non marié et demande à sa mère ce qu'elle ferait devant une fille en mini-jupe : « Je la ferais arrêter. »
J'ai savouré ce recueil après le plaisir d'avoir découvert un écrivain que je continuerai à lire.
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Comment ne pas s'attacher à ce recueil de nouvelles à l'écriture fluide, touchante, réaliste mais délicate où le jeune auteur nous montre des tranches de vie inédites et intelligentes d'immigrés Indiens ou d'Indiens ( deux nouvelles se passent en Inde, sept aux Etats-Unis )?

Ces histoires simples mais attachantes recèlent un caractère universel à l'aide de leurs descriptions détaillées et intimistes, révélant des personnages déracinés, courageux, déchirés entre deux cultures, à la faculté d'adaptation incroyable !

Elle content avec chaleur leur quotidien étudié au plus près : parfois mal dans leur peau , ils ne s'adaptent pas ou se sentent rejetés , se débattent dans des problèmes qu'ils ne peuvent résoudre : la déconstruction d'un couple après la perte d'un nouveau né, l'amitié d'une famille indienne pour un homme venu du Pakistan , au pays déchiré par la guerre civile, séparé de son épouse et ses sept filles, après l'obtention d'une bourse aux Etats-Unis et d'autres nouvelles à ne pas dévoiler témoignant du choc des Cultures !

Les coutumes ancestrales, la cuisine indienne et le chatoiement de la nourriture épicée et colorée sont présentes dans chacune des nouvelles pour notre plus grand plaisir .

On partage les émotions, les sentiments de chacun , leurs contradictions, leur solitude parfois, leurs rituels, leur mal être, le sentiment aigu de leurs différences même dans le vêtement ! Leurs espoirs aussi !
L'auteur nous ouvre les yeux de manière positive, nous happe dés les premières lignes, par touches délicates, chaleureuses , habite ses personnages, écoute leurs émois intimes, sans amertume , avec plus ou moins de mélancolie, décline la douleur intense du "Déracinement "et ses souffrances, mais aussi la paix, l'espoir, l"apaisement enfin!

Une lecture positive qui donne de l'espoir!
Merci à l'amie de Babelio qui m'avait conseillé l'achat de cet ouvrage .
Lu d'une traite ou presque dans la salle d'attente d'un grand hôpital Nancéen !
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