La déraison sanitaire

Une alerte essentielle contre la folie actuelle, qui nie la mort. Or, il ne peut y avoir de vie sans mort. C'est bien écrit, bien documenté. Je reprocherai une charge un peu trop importante contre le politique. En effet, science et médecine sont incapables de s'autocritiquer et il apparait, quand on explore le domaine des virus, qu'elles ne sont pas innocentes et victimes qu'elles veulent le laisser croire.
Lecture indispensable en 2021.

Sauver des vies à tout prix. En résumé grossier, le prix est trop élevé pour préserver d'un virus moins mortel que les grippes de 1957, 1968, le cancer ou la pollution atmosphérique (700.000 morts par an en Europe). Ce qui est à préserver, c'est le sens donné à la vie. C'est-à-dire, pour quels principes, idéaux, quel bien supérieur nous sommes prêts à risquer notre santé. Et d'évoquer les soignants qui ont exposé leur vie pour sauver celle d'autrui. Ou les résistants en 1940-45.
Tenir la mort à distance, mais jusqu'à quand ? Refuser le risque mais jusqu'où ? L'assignation collective à résidence ne doit pas devenir servitude perpétuelle. La suspension de liberté doit être strictement proportionnelle au but recherché. Comme Barbara Stiegler, Alexandra Laignel-Lavastine lance un pavé dans la mare de notre obsession à survivre coûte que coûte, à donner à la vie une dimension exclusivement biologique. Son livre est un brulot lancé vers un horizon que nous avons perdu de vue. La peur de la mort ne peut altérer l'essence de la vie.
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