Nous, parasites, gueules d’ange hirsutes, increvables bagnards et des soleils blessés ;
Nous, dépravés ;
Nous, filles et fils maudits de leur grand rêve fracturé ;
Nous, orphelins des révolutions, orphelins d’un ancrage, d’un ciel, d’un foyer ;
Nous, acrobates, grimaçants et superbes ;
Nous, qui excellons dans l’injure autant que dans la danse ;
Nous habiterons vaillamment ces territoires dépeuplés : que continue de croître la rose au milieu des ruines.
Seul, devant les portes de ton théâtre fermé,
Je te promets de rester raisonnable, j’irai jeter Nerval
Et toute la vieille poésie, je ne recommencerai pas
Le cycle des saisons malades, un vieux luth abîmé et tous les soleils noirs,
Et tous les golfes de Naples et tous les volcans et tous les exotismes
S’écraseront contre l’atmosphère infectée de Bagnoli et de Fuorigrotta
— vieux quartiers ouvriers, au pied du Pausilippe.
Cette grande nuit de l’Histoire n’est pas l’Histoire en suspens — elle est l’Histoire elle-même : ruses, difformités, sainteté dégoulinante, odes à la pureté, respirations profanes, culs-de-sac.