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EAN : 9782749917542
294 pages
Michel Lafon (31/10/2012)
4.13/5   266 notes
Résumé :
Sans doute Alexandra est-elle restée au début par amour. Il y a eu les promesses, également. Puis les coups, les insultes, les humiliations, les viols, les strangulations, la peur.

C'est cette peur qui l'empêche de partir. Peur de se retrouver à la rue avec ses enfants, peur des représailles sur ses proches, peur des menaces de son mari : «Si tu fais ça, je te tuerai.» Le soir du drame, Alexandra lui annonce qu'elle va partir. L'ultime tentative d'ét... >Voir plus
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4,13

sur 266 notes
"Nous sommes les seuls parmi les espèces où les mâles tuent les femelles." Françoise Héritier.
-Mesdames, messieurs, la cour. Accusée, levez vous !


Luc Frémiot, l'avocat général a entamé son réquisitoire.
- Alexandra Lange avait été menacée de mort, à plusieurs reprises. Son mari avait plusieurs fois essayé de l'étrangler.
Un silence...
-"Madame Lange, vous avez rien à faire dans cette salle d'assises et c'est la société qui vous parle!"
Puis, Luc Frémiot se tourne vers les jurés, le poing serré :
"Acquittez la! Acquittez la!"


"Un avocat général qui demande l'acquittement avec cette conviction, c'est du jamais vu!"
Je tremble, car je ne veux pas retourner en prison...
"On a déjà vu, et ce n'est pas rare, un jury désavouer un avocat général."


Après le verdict du jury, il faudra parler du divorce des parents de la petite Lange, à 10 ans, de sa mère froide et distante...
De son mariage à 17 ans, avec Marcelino, un gitan de 14 ans son aîné (violent et alcoolique, et qui ne travaillait pas)...
Le prince charmant se transformait en monstre, les rêves en cauchemar...


"Alors que des hommes cèdent à leurs pulsions irrépressibles et licites, ce sont des femmes qui subissent la honte et la souillure, et le déshonneur.." Françoise Héritier.
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Mariée à un tortionnaire violent et alcoolique, mère de quatre enfants, Alexandra vit l'horreur au quotidien aux prises avec ce mari qu'elle a pourtant choisi contre l'avis des siens. Elle est d'autant plus à sa merci qu'elle ne travaille pas et est complément dépendante de lui émotionnellement. Elle va pourtant tenter une fois de fuir et elle va y parvenir, mais devant ses suppliques elle va revenir, il lui a promis de ne pas recommencer. Et la vie va continuer ainsi jusqu'au jour où se sentant plus en danger que d'habitude, elle a eu la certitude qu'il allait la tuer, alors elle l'a tué en premier. L'incertitude de l'issue de son procès va encore ajouter à son calvaire, on lui a évidemment également retiré la garde de ses enfants et il va falloir, s'il elle se sort de son passage « prison », qu'elle prouve qu'elle est à nouveau capable de les élever, de les protéger et de subvenir à leurs besoins. Inutile de dire qu'elle n'est pas au bout de ses peines, que tout est encore à faire, à prouver. Qu'il va falloir également convaincre le procureur général et les jurés de sa légitime défense, elle n'a porté qu'un seul coup de couteau.

Je suis très partagée à la fin de la lecture de ce roman. Partagée parce que j'attendais des explications portant sur les raisons pour lesquelles elle est restée et pas sur son geste. Son geste en tant qu'être humain je le comprends et je l'excuse parfaitement.

Il n'en va pas de même sur le fait qu'elle soit restée avec lui et qu'elle ait supporté les coups, les injures, les viols et les humiliations ; et encore moins qu'elle ait laissé ce monstre lever la main sur ses propres enfants. Si elle n'avait pas peur pour elle, elle aurait dû l'avoir pour ses petits. Leur faire endurer cette ambiance est déjà dur à supporter mais en plus leur faire endurer la violence c'est trop. A un moment elle a senti que sa vie était en danger ……. Mais la vie et l'équilibre de ses enfants l'étaient depuis longtemps. Elle n'a pas su les protéger contre leur propre père qu'en serait-il si elle rencontrait un nouveau compagnon également violent ? On est à l'abri de rien dans la vie et elle est bien placée pour le savoir.

Je peux paraitre sans coeur mais je trouve que l'on vit dans une société qui nous informe et nous a toujours bien informés sur les dangers de la vie, que ce soit la violence, la drogue, la dépendance financière, ….. on sait qu'un homme violent a peu de chances de changer pour ne pas dire aucune. Alors quand le plus dur est fait c'est-à-dire partir, comment peut-on le croire et revenir quand il promet qu'il ne recommencera pas ? Comment peut-on prendre le risque quand la vie de vos petits est en danger, quand votre propre père fait tout pour vous sortir de cette situation ? Comment ne pas penser à l'évolution de ses enfants, comment vont-ils grandir, se construire, arriver à construire leur propre vie avec un passé aussi lourd ?

Je ne porte pas de jugement sur l'acte, il a été mis dans les mains de la justice et elle a rendu son verdict, je ne voudrais pas non plus porter de jugement sur l'attitude et la vie d'Alexandra, mais c'est difficile, on porte un jugement dès qu'on donne son avis. J'aurais

tellement voulu comprendre, qu'elle me donne les raisons, les bonnes raisons pour lesquelles elle n'a pas mis ses enfants à l'abri, mais je ne les ai pas trouvées dans ce roman.

Si l'écriture peut lui permettre de mettre ses enfants à l'abri financièrement, elle ne pourra pas lui permettre d'effacer tous leurs souvenirs et leurs souffrances, la situation a duré trop longtemps surtout pour les ainés.
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Abandonné dès les premières pages car je n'ai ressenti aucune émotion humaine transpirer de ce témoignage contrairement à tous les autres nombreux livres que j'ai déjà lus et mis dans ma liste à ce jour. Je rejoins amplement l'avis des Babéliotes ayant mis des notes de 1 à 3 étoiles qui m'ont confortée dans mon ressenti : voilà un très grand intérêt de ce site que je fréquente assidûment !
Je plains très sincèrement Madame Langé pour ce qu'elle a vécu, je la félicite également d'avoir su rester en vie en ayant le déclic de "légitime défense" que bien d'autres victimes n'ont pas eu et qui a finit par leur coûter la vie. Attention, je ne suis pas en train de dire qu'il faut absolument tuer son bourreau mais apparemment son entourage n'en vivra que mieux... Bref, ce début d'autobiographie /récit me laissant de marbre, je ne manquerai pourtant pas de lire d'autres témoignages qui sauront toujours me rappeler de rester vigilante dans les rapports au couple car le cercle vicieux peut s'installer bien plus vite que l'on pense et toute insulte réitérée et non justifiée n'est jamais à laisser passer...
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Comme beaucoup, j'ai vu le téléfilm de Tf1 "L'Emprise" avec Odile Vuillemin et Fred Testot inspiré de l'histoire d'Alexandra Lange. Les images sont fortes, le téléfilm est poignant... du coup j'ai eu envie de découvrir le témoignage d'Alexandra. C'est chose faite.

Alors je peux pas dire que j'ai aimé ce livre, parce qu'on ne peut pas aimé le témoignage d'une femme battue pendant 12 ans. Par contre, ce témoignage si poignant, toujours si juste, m'a bouleversé. J'ai dû, à plusieurs reprises, faire une petite pause et refermer le livre tant ce que racontait Alexandra était terrible.

On commence le livre par le procès et l'attente du verdict. Et sans connaître sa vie on sent déjà le profond soulagement de cette femme et de son entourage quand l'avocat général lui dit qu'elle est Acquittée !! Acquittée ! Un mot pour cette femme qui pendant 12 ans a tout subi de la part d'un mari violent et cruel.

Ensuite Alexandra nous racontera son histoire et comment "l'emprise" de son mari c'est opéré. C'est fou !! A la lecture de ce livre on ne peut pas dire "comment elles font ces femmes ?? moi je partirai tout de suite !" On voit bien toute l'emprise psychologique et violente que ce mari a sur sa femme. "La violence conjugale est un rouleau compresseur qui écrase tout sur son passage : la capacité de discernement, la faculté de se révolter, le bon sens."

J'ai été révolté par les gens qui savaient, mais n'ont rien dit ! Par ces gendarmes qui n'ont pas levé le petit doigt ! Par ces services sociaux qui n'ont rien fait non plus alors que la situation était évidente !! La preuve avec cette citation : "Que pouvais-je faire de plus ? Je m'étais décidée à tout déballer et l'on n'entendait pas mes appels au secours."
Bref, Ce livre est un témoignage bouleversant, poignant, mais c'est aussi un merveilleux témoignage pour toutes celles qui subissent çà au quotidien !! C'est aussi le témoignage d'un amour inconditionnel de cette femme pour ces enfants! "C'est quand ils vous manquent énormément que l'on se rend compte à quel point les êtres vous sont chers."

Je vous laisse avec cette dernière citation qui m'a profondément touché :

"Mon coeur parlait et c'était bien la dernière chose qu'on pouvait baillonner."
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C'est un témoignage qui a fait beaucoup parler de lui notamment grâce au téléfilm qui a été adapté d'après le livre, j'attendais de lire ce récit avant de le regarder voilà maintenant chose faite.

Comme dans la plupart des témoignages de femmes victimes de violences conjugales, au début de la relation tout se passe bien pour Alexandra, elle a 17 ans, est encore à l'école, a quelques soucis avec sa mère avec qui elle ne s'entend pas. Un jour elle rencontre Marcelino bien plus âgé qu'elle et déjà marié mais cela ne l'empêchera pas de s'imposer et de tout quitter du jour au lendemain pour se mettre en couple avec lui. Bien sûr cette situation ne plaira pas à tout le monde et surtout pas aux parents d'Alexandra, pour eux elle gâche son avenir et même s'ils finissent par respecter le choix de leur fille ils n'en resteront pas moins sur leurs gardes n'ayant aucune confiance en cet homme qui promet monts et merveilles quant à l'avenir d'Alexandra mais qui au final cache bien son jeu.
Effectivement il a bien caché son jeu mais très vite sa véritable nature reprend le dessus, la violence s'immisce petit à petit tel un venin les coups et les insultes commencent à pleuvoir, c'est le début de la descente aux enfers pendant des années jusqu'à ce fameux soir où pour se défendre Alexandra a commis l'irréparable.

Que dire à part que l'histoire d'Alexandra Lange retourne les tripes. 280 pages pendant lesquelles nous passons par tout un tas de sentiments, j'ai été excédée par le comportement intolérable de ce monstre n'ayant qu'un but détruire la famille qu'il avait construite pour exister. Forcément comme tout être humain équilibré on ne peut s'empêcher de se poser des questions, surtout une : comment peut-on supporter autant de violences pendant tout ce temps? l'auteure y répond franchement et nous dit que les raisons qui l'ont faire tenir étaient qu'il était le père de ses enfants et que jusqu'au dernier moment elle espérait qu'il change. Ce sont des raisons pour lesquelles on pourrait débattre pendant des heures, mais peut-on être objectif lorsque l'on a pas vécu cet enfer? Pour ma part, je ne pense pas.

Je suis contente d'avoir découvert ce témoignage qui m'a beaucoup refroidie parce que comme tous les témoignages concernant les violences conjugales, il n'aurait pas dû voir le jour, aucun être sur terre ne devrait supporter cet enfer, je salue donc le courage dont elle a fait preuve et lui souhaite tout le bonheur qu'elle mérite pour la suite de sa vie.

Lien : http://promenonsnousdanslesl..
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Pour la plupart, les hommes violents savent « donner d’eux-mêmes à l’extérieur du cercle familial une image tout à fait respectable ». Souvent, « la violence au sein d’un couple n’est pas même soupçonnée par les proches et les amis » ou, lorsqu’elle l’est, « son ampleur est presque toujours minimisée, volontairement ou non ». Et encore : « La violence n’est jamais causée uniquement par la consommation d’alcool, de drogues ou par le stress. L’homme qui a des comportements violents choisit d’en avoir, et il est toujours responsable de ses comportements."
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Un peu partout on croise le même "portrait type" du "bourreau" et de sa victime : l'homme qui a recours à la violence trouve dans l'emploi de celle-ci "un mode d'emprise sur la vie familiale et de contrôle sur sa partenaire".
Cette conduite est utilisée comme "un moyen de régler des conflits", de "mettre fin à toute opposition de la part de sa compagne et d'obtenir une réponse immédiate à ses besoins".
L'usage de la violence est "culturellement renforcée par l'image courante de la virilité, le stéréotype masculin ne favorisant pas d'autre mode d'expression des émotions".
Pour l'ensemble, "ces hommes ont une conception rigides des rôles masculin et féminin, ils minimisent ou nient leur violence, ils ont peur de perdre leur compagne et ont besoin d'elle - ce qui n'excuse évidemment pas leur violence".
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mon mari voulait-il punir les enfants ou agissait-il ainsi ,d'abord,pour me blesser à travers eux ? un peu des deux je crois. il savait que leurs douleurs étaient aussi les miennes.je suis persuadée aujourd'hui que c’était une autre façon de me faire souffrir et de maintenir son emprise sur moi.La peur paralyse et il avait bien compris que plus j’étais effrayée par ses comportements,moins je risquais de me dresser contre lui ...
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Et voilà déjà la voiture de la gendarmerie qui arrive. Je vais à leur rencontre. Les voisins qui se trouvent là, autour de leur caravane, me laissent seule. Aucun ne bouge. Et les gendarmes restent dans leur voiture ! L'un deux observe de loin les traces que je porte sur le visage et me dit : " S'il n'y a que ça, on ne peut pas faire grand-chose, madame. Il n'y a pas de sang." Et ils font demi-tour !
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"La violence conjugale est un rouleau compresseur qui écrase tout sur son passage : la capacité de discernement, la faculté de se révolter, le bon sens. C'est comme une maladie qui gagne chaque jour du terrain parce qu'on ne prend pas le temps de la soigner, occupé que l'on est à gérer le quotidien"
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