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EAN : 9782226328632
2227 pages
Albin Michel (28/09/2016)
3.71/5   24 notes
Résumé :
Les gens parlent, le linge aussi.
Mone est repasseuse, elle est née en 1900 et s'éteindra dans les années quatre-vingts. Elle sait
tout sur la société sans avoir jamais quitté Senlis. Elle traversera les deux guerres mondiales,
découvrira l'héroïsme et la collaboration, mai 68 et Rachmaninov.
Décadence de l'aristocratie, émergence de la bourgeoisie d'affaire, l'argent change de main
mais le luxe inscrit son histoire dans la finesse... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Mone est née en 1900 à Senlis. Bien qu'elle fût brillante à l'école, elle s'arrêta au certif', comme beaucoup de jeunes filles issues de milieux modestes au début du XXe siècle. Elle s'associa à l'activité maternelle, devint repasseuse et couturière, s'intéressa à la mode via les magazines et le cinéma, eut toujours à coeur d'être coquette, sut accueillir ses clients avec déférence et fit toujours preuve de la plus grande discrétion.

> « C'est très intéressant, le linge. Vous savez tout sur tout le monde. Les gens parlent, [leur] linge aussi. » (p. 190)
C'est v'lai, ça - foi d'ex-lingère saisonnière - comme disait la mère Denis devant sa Vedette « qui utilisait juste ce qu'il faut d'eau et juste ce qu'il faut d'électricité, tout en respectant la tradition des bons lavages », des lavages avec « des rinçages profonds et méticuleux ».*
En effet, en suivant la vie de Mone la repasseuse, on assiste à près d'un siècle d'histoire de France en accéléré - évolutions du linge, des étoffes, des vêtements qui ont accompagné celles de la société occidentale. On rencontre même brièvement la peintre senlisienne Séraphine, rendue célèbre par l'interprétation de Yolande Moreau dans le film homonyme.

Au tiers du livre, cette phrase : « Le caractère de Mone était un curieux mélange de maturité et de naïveté. » C'est exactement comme cela que je les ai perçues, cette femme et toute cette histoire : intéressantes mais un peu trop gentillettes, toutes les deux...

* https://www.youtube.com/watch?v=pbvMnq0ZeR8
https://www.youtube.com/watch?v=tbRPBMY0VJE
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Simone, dite Mone, naît en 1900 dans un petit appartement de Senlis.
Son père travaille dans une ferme et sa mère repasse le linge des gens fortunés.
En 1904, naît une petite Marie qui souffre d'un léger retard mental et dont il faut beaucoup s'occuper.
Est-ce l'incapacité de faire face à ce handicap qui fait fuir le père ? Toujours est-il qu'il disparaît soudainement après avoir investi toutes ses économies dans le rachat du matériel de repassage, obligeant sa femme et ses filles à se serrer les coudes.
Sous la houlette de sa mère, Mone apprend très vite à manier les lourds fers à repasser, ainsi qu'à faire parler le linge.
Car le linge parle de multiples façons selon son étoffe ou son usure, et dévoile les secrets parfois coquins de ceux qui les portent...
Mone traverse le siècle tranquillement malgré la perte de son jeune fiancé, de sa mère et de sa soeur.

La jeune femme est animée d'un tempérament calme et constant, à la fois résignée et digne, sa mère lui ayant appris à "ne pas être".
Maintes fois blessée par l'attitude hautaine et les propos méprisants de son amie d'enfance, elle continue pourtant à l'admirer et à lui pardonner.

L'intérêt du récit réside principalement en ceci qu'il nous dépeint un siècle de bouleversements économiques, politiques, culturels.
Le métier de Mone évolue avec la mode et l'électricité.
De Christian Dior à Balenciaga, en passant par Coco Chanel, elle se laisse gentiment séduire par tout ce luxe tapageur sans pour autant y succomber.
Elle reste spectatrice amusée.

Une lecture un peu monotone mais néanmoins charmante.
La plume de Bénédicte Lapeyre est simple mais fluide et se contente de relater.

Ce livre, je l'ai offert à ma maman de 88 ans pour Noël.
Il lui ressemble tant , elle qui a appris la couture et s'est toujours passionnée pour la mode et les grands de ce monde.
Il lui a tellement plu qu'elle me l'a prêté...
C'est donc avec beaucoup d'émotion que je l'ai lu et que j'ai pu partager mes impressions avec elle dans une tendre complicité.
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Ah!si la vie pouvait être aussi simple que cela!! Mais"faut pas rêver!"
Enfin ce roman de lecture facile m'a fait passer un agréable moment.
Le portrait d'une femme :Mone,qui reprend le métier de sa mère :repasseuse.Une vie qui vu de l'exterieur paraît bien terne et triste mais que Mone apprécie. Se contentant de peu,chaque petits faits et gestes étant vécu tout en douceur,une façon et une philosophie de vie difficilement imaginables à l'heure actuelle.(Mone est née en 1900 et travaille jusqu'à 65 ans,1965.).
Un roman"gentillet"un peu "plan-plan",qui détend, sans prise de tête parfois cela fait du bien.⭐⭐⭐
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La Repasseuse est le récit d'une femme courageuse, intelligente discrète et attachante.
Malmenée par la vie, Mone parvient à survivre grâce à ses talents de repasseuse, et l'éducation qu'elle reçoit de sa maman. Mone traverse ainsi deux guerres, se bat pour tenter de subvenir aux besoins de sa mère et de sa soeur, handicapée, allant même jusqu'à s'oublier.
Du fond de sa campagne, Mone assiste aux changements économiques, politiques, culturels et moraux, traversant ainsi le 20è siècle en incarnant le témoin discret d'une France sujette à d'intenses mutations.
Les qualités de cette femme sont servies par une écriture limpide, vive et pleine de sincérité.
Un récit juste et qui nous rappelle l'importance des choses simples ...
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Repasseuse : un métier ....un art autrefois ! Mone apprend de sa mère les bons gestes, la bonne utilisation, les astuces et pratiques pour un repassage impeccable avec les bons "outils". Mais elle n'apprend pas que ça ! Une vie rude de 3 femmes liées par le sang (la mère et ses filles, dont une est handicapée)...une vie sobre, simple, en retrait mais toujours à l'écoute des autres (en l'occurrence, la clientèle plus ou moins aisée) où la discrétion est la règle car "on apprend beaucoup du linge confié"... c'est l'école du plaisir du service, de l'amour du métier, de l'importance d'une famille aimante, de l'art de trouver du positif dans tout ce qui paraît être difficile ou blessant. Et Mone excelle dans tout cela grâce à la transmission que sa mère lui en a fait, grâce à son vécu auprès de sa soeur, grâce à la fidélité des amitiés et du souvenir. Sa coquetterie et son bon goût lui font parfois transgresser certains "interdits" liés au milieu social ; et c'est tant mieux, elle pourra ainsi réaliser quelques uns de ses rêves. Et alors que, vieillissante, son choix de vie lui permettra de connaître une retraite des plus heureuse.
Ce livre est une respiration, une philosophie et un art de vivre le quotidien avec les petits bonheurs qu'il faut savoir saisir...
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
[années 1920]
Les affiches de mode renvoient l'image d'une France mince et élégante. La simplicité du jour devient le luxe extrême, la nuit seule autorise toutes les audaces. [...] Les jambes sont interminables, les bras prolongés par des porte-cigarettes qui accentuent la minceur. Modigliani est mort il y a peu de temps, mais la France qui travaille est rondelette, petite, bien solide sur ses deux pieds. Le décalage entre le monde rêvé des artistes et la réalité se creuse.
(p. 73)
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[septuagénaires, dans les années 70]
- Veux-tu m'épouser ?
- Tu veux dire être mari et femme ?
- Exactement. Pourquoi cette question ? Ah, je vois ! Tu fais allusion au 'devoir conjugal'. Je n'aime pas cette expression, il y en a d'autres beaucoup plus jolies, plus imagées, plus vraies... J'arrête, mais enfin, j'aurais pu mieux faire. C'est ça qui te trouble ou qui te rebute ?
(p. 212)
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- Mone, si tu y vas tous les jours, elle va s'habituer. Tu n'auras plus de vie, plus de liberté. Pour l'instant, [elle] est en pleine santé. Passe de temps en temps, fais-lui quelques courses, mais n'y va pas régulièrement.
- Mais, maman, elle m'attend.
- Tu vois, elle a déjà pris l'habitude. Si c'est une surprise, elle te remerciera chaque fois. Si cela devient une habitude, elle te fera des reproches le jour où tu n'iras pas.
(p. 43-44)
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L'appétit de vivre reprit ses droits.Les femmes désiraient plaire à nouveau, les hommes voulaient être séduits. La guerre avait mis un terme à la créativité et de nombreux couturiers avaient cessé d'exercer.La pénurie de tissus, les difficultés de commercialisation rendaient la haute couture obsolète. Mais à la fin des années quarante, Paris retrouvait son prestige.Christian Dior et Coco Chanel se disputaient la première place,avec des visions de la femme tout à fait opposées. Leurs différences s'expliquaient parfaitement, à l'aune de leur propre point de vue.Chanel incarnait la femme vue par une femme à travers un être indépendant et libre quand Dior montrait la femme vue par un homme belle et objet de désir.
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--Je vais te masser les chevilles.
--Tu sais que je n'aime pas que tu les regardes.
--Mais ce sont les tiennes,je les trouve belles.
Mone voulut sourire mais ses lèvres entrouverte se figèrent
.Serge leva la tête, il comprit aussitôt. Il continua à masser la cheville si fine.Il voulait prolonger la vie dans ce corp inerte.Ses larmes coulaient.Il se leva ,approcha sa chaise et posa sa tête sur son amour perdu.
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