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Citations sur Artemisia : Un duel pour l'immortalité (40)

page 74 [...] - A mon âge, toutes les femmes ont un époux. Il est temps, grand temps : bientôt je serai vieille !
- Et avec quelle dot pourrais-je bien te marier ,
- Les confréries auxquelles vous appartenez y pourvoiront. Ou bien mon parrain. Ou alors un de vos commanditaires, monsieur Olgiati par exemple ...
- En quel honneur l'un de mes mécènes, monsieur Olgiati ou un autre, te doterait-il, toi qui nous déshonores tous ?
- Mais c'est vous qui écartez tous ceux qui pourraient prétendre à ma main !
- Comment ces drôles pourraient-ils y prétendre, si tu ne t'exhibais pas derrière mon dos ? Tu te montres à la fenêtre, j'en suis sûr, tu reçois des hommes ...
- Vous me garderez fille, si je vous laisse faire ! A moins que vous ne me vendiez à l'un de vos compères, à l'un de vos espions ... A ce vieux cochon de Cosimo, par exemple ?
- Encore un mot, et demain tu te tairas à jamais ! Je te mure dans un couvent !
- Essaie un peu, mon père, essaie donc si tu l'oses ! Qui te découpera tes toiles quand tu m'auras faite religieuse, qui les tendra sur tes châssis, qui te cuira tes huiles ? Crois-tu que Francesco saura jamais préparer les enduits comme je les fais, moi ? Et Giulio te poser l'imprimitura avec ce dosage si juste de colle et de plâtre ? Ces deux imbéciles, là, qui te broient tes couleurs, penses-tu qu'ils pourront achever les tableaux que tu ne termines pas ? Et les copies des œuvres dont tu gardes la réplique pour les vendre plus tard, si ce n'est pas moi qui les peins, qui le fera ?
Le visage enflammé par la chaleur des tisons sur lesquels elle s'était penchée en surveillant l'huile que Francesco n'avait pas réussi à purifier, elle le défiait. [...]
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Sa fille [Artemisia] qu'il avait déguisée, travestie, se dépouillait à ses pieds des symboles dont il l'avait affublée pour s'incarner à nouveau en un être de chair et de sang, une femme vivante et libre.
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Toute honte bue, ne lui restait que l’orgueil de son travail. A cet orgueil-là, elle n’avait pas renoncé.
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Cette enfant, cette femme, il avait voulu la façonner - une image, une idée, le prolongement de lui-même et de son ambition, l'allégorie de la peinture-, elle revenait à la vie devant ses yeux éblouis par les larmes.(...) Sa fille qu'il avait déguisée, travestie, se dépouillait à ses pieds des symboles dont il l'avait affublée pour s'incarner à nouveau en un être de chair et de sang, une femme vivante et libre.
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L'amour veut des liens qui ne soient forts que parce qu'on ne désire pas les rompre.
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Orazio Gentileschi reconnaîtrait-il que sa fille osait immortaliser la peinture telle qu'elle était vraiment ? Une guerre. Un combat contre la matière. Une lutte physique, charnelle avec la forme et avec l'idée.
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Le nu masculin se pratiquait couramment chez tous les artistes du quartier, mais gare à celui qui s'inspirait de femmes réelles pour représenter les bacchantes, les Suzanne et les Cléopâtre, toutes les héroïnes très dévêtues de l'histoire de la peinture. On rendait les subtilités de la chair et des formes féminines en s'inspirant de l'anatomie des jeunes garçons, dont on arrondissait les courbes en copiant les statues de déesses antiques. Certes, bon nombre de prostituées se montraient prêtes à vendre grassement leur temps de pose. Mais leurs tarifs, proportionnels au risque, étaient faramineux, et leurs charmes rarement à la hauteur des espérances.
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Elle avait rougi. Tendue, elle attendait. De fines gouttelettes de sueur perlaient sur son front, sur les ailes de son nez, au-dessus de ses lèvres. C'était la torture de l'attente. C'étaient la peur et l'espérance. C'étaient le désir et le besoin qui la projetaient ainsi de tout son corps, de toute son âme, vers lui, juge et partie de son art. Elle brûlait, elle se consumait depuis l'enfance dans ce rêve qui la portait à croire que, par la peinture, elle pourrait le rejoindre. Ce soir, par son habileté, son talent, par la beauté même de ce tableau, elle allait le toucher. L'émouvoir. Le séduire. Il allait enfin la reconnaître pour sienne. Artemisia, fille d'Orazio. Artemisia, double d'Orazio...Il l'aimerait peut-être.
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Toute honte bue, ne lui restait que l’orgueil de son travail. A cet orgueil-là, elle n’avait pas renoncé.
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Si, contre toutes ses traditions, l’Accademia del Disegno admettait un jour Artemisia Lomi à la tribune de la salle des débats du couvent cistercien, elle requerrait la présence d'Orazio Gentileschi en Toscane. Elle exigerait sa venue, son accord, et sa garantie.
De son père, Artemisia allait devoir tenir ce qu’il ne lui accorderait jamais : l’honneur d’appartenir à cette société d’élus - la première académicienne dans l'histoire de Florence. À vingt-trois ans.
Elle devrait lui arracher sa gloire. Et sa liberté.
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