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EAN : 9782707209153
192 pages
Charles Massin (23/10/2015)
5/5   2 notes
Résumé :
Pour la première fois vous allez pouvoir suivre l évolution de Paris époque par époque, depuis le petit village de l'île de la Cité jusqu à aujourd'hui. Vous saurez comment la ville s est peuplée, comment les Parisiens se sont calfeutrés derrière ses fortifications successives, comment des ponts ont été inlassablement lancés, malgré les destructions dues au gel, aux crues, aux incendies, aux guerres... Vous vivrez ses périodes fastes, mais aussi ses famines, ses épi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Depuis que je me promène le nez au vent pour m'imprégner des joyaux de l'architecture et m'amuse à distinguer le style et l'époque de différentes constructions, on sait à coup sûr quoi m'offrir.

Ce livre divertissant donne des bonnes adresses de curiosités architecturales mais c'est aussi un pèlerinage pour ceux qui connaissent bien la ville et revisitent leurs endroits de prédilection à travers cette lecture. On y trouve tout : immeubles, hôtels particuliers, places légendaires, des plus charmantes aux plus royales, ponts, passages couverts, toits à la Mansart, portes cochères cloutées, vestiges du rempart, échauguettes sur trompes, bois, parcs, éléments du mobilier urbain, bow-windows (fenêtres en saillie courbe), dômes, églises ; et on s'étonne bêtement que même des édifices religieux absorbent des tendances Art Déco (l'église Saint-Jean-Bosco, 20e arr.) ou Art Nouveau (l'église Saint-Jean-de-Montmartre, 18e arr.) ! Mais un peu de tout car, par exemple, il n'y a que six lignes pour la Place des Vosges qui abrite entre autres le siège de l'Académie d'architecture. C'est comme un feu d'artifice des beautés qui s'élance et s'éteint d'un coup.

L'auteur ne s'attarde sur aucun monument mais nous suivons minutieusement les métamorphoses de Paris, depuis le petit village de l'île de la Cité jusqu'au « vaisseau » géant de la fondation Louis Vuitton. La ville se peuple et se reconstruit malgré les crues, les guerres et les incendies. Elle se crée par ses ascensions, famines et épidémies. Jadis même les loups ont pénétré dans certains quartiers !

Jean-Marc Larbodière a illustré abondamment l'ouvrage par ses propres photos qui côtoient des images de collections privées et d'archives. Son texte est vivant bien qu'il utilise constamment des termes techniques de la maçonnerie. Il réussit la plus délicate de ses missions, celle de nous montrer comment dégager l'original des pastiches. Parfois l'auteur ne se limite pas à la structure, l'esthétique et l'histoire des bâtiments mais exprime également son ressenti des lieux, à l'exemple de ce passage qui me parle particulièrement :
« Grâce à ses grandes verrières, Saint-Gervais est une église lumineuse, à la spiritualité joyeuse comme celle des frères et soeurs de Jérusalem qui l'animent. » Néanmoins quelques-uns de ses opinions et raccourcis m'ont brusquée (notamment quand il évoque Héloïse et Abélard).

Et c'est seulement à la page 161 (jusqu'à 163) que l'on y arrive : L'Art Nouveau, l'ondoyant, le voluptueux, l'alangui, le nerveux, enfin, l'espiègle ! Il ne me reste qu'à me rendre à la rue du Champ-de-Mars pour un immeuble Art Nouveau d'Octave Raquin que l'auteur recommande, ainsi qu'au 29, avenue Rapp, pour apprécier les audaces de J. Lavirotte : « C'est là que se trouve la création la plus folle de Lavirotte. Ayant toute liberté pour agir, Lavirotte parsème le bâtiment d'allusions érotiques : sexes féminins et représentations plus ou moins phalliques, dont la plus évidente se trouve sur la porte d'entrée elle-même, et la mieux dissimulée dans le plan du rez-de-chaussée ! Les grès de Bigot — c'est à ce dernier qu'est destinée l'hôtel — sont mis à forte contribution pour décorer cette foisonnante façade baroque. » Ici, un jeu de mots s'invite : pas de bigoterie !

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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
L’habitation médiévale.
Quelle allure a-t-elle ?
Tout d’abord, se situant sur une parcelle étroite et profonde, elle présente généralement son pignon sur la rue. Alors que ses fondations, son soubassement, ses caves, son rez-de-chaussée et, parfois ses murs latéraux, sont en pierre, les murs avant et arrière sont constitués de pans de bois, armatures de colombages apparents remplies de petits moellons noyés dans le plâtre. De plus, chaque étage est en encorbellement, c’est-à-dire en saillie par rapport au précédent. Quant à la toiture, elle est recouverte de planchettes de bois (des essaunes), ou de tuiles, plus prisées mais aussi plus coûteuses. […]
Les maisons de la rue François-Miron
11 et 13, rue François-Miron, 4e arr.
Ce sont les uniques témoins parisiens de ce que pouvaient être les immeubles au Moyen Âge. « Pouvaient être », car il semble que des rénovations quelque peu énergiques et inventives les aient profondément transformées. Elles datent sans doute de XIVe siècle et, dans leur version initiale, comportaient peut-être des encorbellements. L’arrondi du pignon semble être de création récente, mais plausible.
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L’hôtel de Sens
1, rue du Figuier, 4e arr.

C’est une bâtisse à demi ruinée et défigurée que la ville de Paris acquerra en 1911, et ce n’est que parce qu’elle a été presque entièrement reconstruite qu’elle présente un aspect aussi homogène. Comme l’exactitude de la reconstitution est sujette à caution, l’hôtel est plus intéressant pour son plan d’ensemble que pour ses détails. Deux exceptions, cependant : sa poterne de petit château fort, encadrée par deux tourelles en encorbellement, et la tour intérieure d’angle, aux allures de donjon, qui, l’une et l’aurez, sont assez fidèles à l’original.
Quant à sa disposition, vous avez là la première ébauche de l’hôtel particulier traditionnel : un portail d’accès, une cour encadrée par des communs, un corps de logis situé entre cette cour et un jardin. Ce qui diffère, en revanche, c’est l’absence de symétrie propre au Moyen Âge : la cour est biscornue, la tour donjon est excentrée, une chapelle (aujourd’hui disparue) saillait de la façade et les ouvertures sont de formes et de dispositions irrégulières, placées seulement là où cela était utile, sans souci particulier d’ordonnancement.
Vous remarquez aussi que l’hôtel est gothique flamboyant*, sans aucune trace de la Renaissance.
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Du ventre au fruit

On parlait du « ventre » des maisons médiévales, car le mur du rez-de-chaussée s’inclinait souvent vers la rue. Dans l’immeuble Louis XIII, au contraire, le rez-de-chaussée est vertical, tandis que les étages supérieurs, eux, s’inclinent vers l’arrière. Ce « fruit », attribué autrefois aux désordres du temps, est en réalité destiné à éviter que la façade ne bascule vers la rue. Encore courant dans les maisons du style Louis XIV, il disparaîtra au XVIII siècle — indice pratique pour repérer les immeubles des siècles antérieurs.
Comme vous le constatez, les styles ne suivent pas fidèlement les changements de régime.
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