L'encre de l'épilogue de "La race immortelle"n'avait pas encore séché que Maurice Larrouy, déjà, avait promis de s'intéresser aux personnages féminins qui, dans ce premier tome, n'étaient restés que des profils perdus.
"L'esclave triomphante" est une promesse tenue, et un grand livre.
Il contient une quinzaine de portraits de femmes.
Chacun de ces portraits est contenu dans un texte qui peut être lu indépendamment des autres.
"L'esclave triomphante" est une sorte de recueil de nouvelles avec l'Histoire comme fil conducteur.
Plus heurté, moins continu que "La race immortelle", ce second opus n'en est pourtant pas moins réussi.
A sa première page, le soleil descend vers l'Occident, vers les empires inconnus de l'Egypte, de la Perse, de la Grèce et de Rome naissante.
Djouroum est la première femme d'Ettéli, qui n'a d'autre souci que le pillage, la chasse et le meurtre.
Djouroum a pour maître le jeune tartare qui lui a donné pour nom celui de sa jument morte au combat.
Djouroum est méprisée et tremblante.
Mais un jour, à force de se battre, les filles de ses filles triompheront.
Elles auront pour nom : Yarka, Yami, Hernona, Glycis, Hâmâr, Gwendoline, Thierette la ribaude, Gilonne, Patricia, la duchesse de Monhernon, Cécile ou Yvonne-Antoinette.
Le mot est ici si abrupt, douloureux et tragique qu'il se transforme en magnifiques textes profonds et émouvants.
Car c'est bien de la condition féminine à travers l'Histoire dont il s'agit dans "L'esclave triomphante".
Le fond des âges n'était pas compatissant à la faiblesse physique.
Et c'est à la femme qu'est revenue la lourde charge de sortir l'homme de sa condition de brute.
Ce livre est un livre où derrière l'Histoire se cache une profonde réflexion, et l'espoir d'un avenir mutuel meilleur.
Et, l'encre de ce livre magnifique n'avait pas encore séché, que Maurice Larrouy, déjà, l'a promis, un ouvrage ultérieur "contiendra plusieurs épisodes où la femme parviendra au stade actuel de sa libération, où en quelques pays différents et selon diverses conditions sociales, elle approchera et conquerira cette égalité que l'homme n'aurait jamais dû lui disputer ...
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Naïve, elle s'est laissé prendre à l'admiration du magnifique proconsul.
Vierge, elle n'a pas su se défendre contre l'invasion de l'amour ; femme, elle médite de forcer l'attention de ce grand seigneur ; gauloise, elle connaît déjà le pouvoir d'un sourire engageant, d'une offre retenue ; sujette de Rome, elle sait que là-bas, dans la ville miraculeuse, les puissants élèvent jusqu'à leur pourpre celles qui les onts séduits ... Il y a d'autres choses qu'elle n'a pas encore apprises ...
Elle attendit bien des saisons.
Au printemps qui suivit, survint un être nouveau : l'enfant du mensonge.
Thierette apprit trop tard ce dont elle ne s'était pas souvenu pendant quelques minutes.
Les hommes peuvent être lâches impunément.
Le monde les en tient quittes et condamne les femmes ...
Je voudrais que toute femme fût sincère comme une belle strophe ...
Certes Yami n'avait point peur. Elle n'eût pas obéi si la métamorphose de son coeur ne lui avait pas enseigné la compassion.
Supérieure à cet homme, elle courba la tête devant lui, et se joignit aux autres femmes ...
En quelle époque chacun de nous eût-il désiré de vivre, si par la grâce de Dieu il en avait eu la préférence ? ...
Coup de roulis
La Chorale et l'Orchestre Lyrique de la RTF sous la direction de Marcel CARIVEN interprètent "Coup de roulis", livret d'Albert WILLEMETZ d'après le
roman de
Maurice LARROUY,
musique de André MESSAGER.
Distribution :
- Lina DACHARY : Béatrice
- Claudine COLLART : Sola Myrrhis
- Gaston REY : Puy Pradal
- Dominique TIRMONT : Gerville
- Aimé DONIAT : Kermao
- Jacques PRUVOST : Pinson
- Pierre...