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Christophe Henning (Collaborateur)
EAN : 9782227481961
149 pages
Bayard (02/09/2010)
3.39/5   14 notes
Résumé :

" Je ne crois pas avoir été tout à fait conscient, au départ, du lourd héritage qui m'était octroyé. J'ignorais tout des frères. Et aujourd'hui encore, je creuse le message des frères assassinés. J'essaie de garder leur mémoire au contact des villageois. Dans le travail quotidien, avec Youssef et Samir, il n'y a pas un jour où l'on ne parle des moines ". Depuis dix ans, Jean-Marie Lassausse assur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
La Vie



Mots-clés

ALGERIE CATHOLICISME LASSAUSSE JEAN-MARIE MOINE RELIGION TIBEHIRINE
Portrait
Le jardinier de Tibhirine

Anne Guion - publié le 02/09/2010

Vide après l'assassinat des moines, le monastère vit toujours grâce à la fidélité d'un prêtre.

Jean-Marie Lassausse, 51 ans, est notre guide lors d'une visite à Tibhirine avec des lecteurs de la Vie. Comme beaucoup, il n'a appris l'existence du monastère qu'en 1996 après le drame. Pourtant, on jurerait qu'il y a passé sa vie. Il y a quelque chose entre lui et ces murs épais. Entre ce prêtre de la Mission de France et ce paysage, ces collines qui lui font penser à ses Vosges natales. Son truc à lui, c'est la terre. Lorsque le père abbé de l'abbaye d'Aiguebelle, alors responsable du monastère, lui propose, en 2001, de gérer le domaine, il hésite. Ce qui le décide, ce sont les pommiers… 5 hectares d'arbres fruitiers avaient été plantés. « Fallait bien que quelqu'un s'en occupe… » Et, surtout, les témoignages des villageois qui évoquent les moines avec tendresse. « L'héritage était si positif, dit-il, il ne fallait pas que cela cesse. » Il monte quatre jours par semaine au monastère pour s'occuper des 14 hectares : des pommiers, donc, des cultures maraîchères et des moutons. Jean-Marie accueille volontiers les visiteurs, dont la plupart sont étonnés de voir le monastère vivre encore : « Combien de fois on m'a dit : “Mais, je pensais que le monastère était fermé.” Non, Tibhirine n'est pas mort. »

Prêtre-ouvrier, ce fils d'agriculteur croit beaucoup à ce qu'il appelle le « ministère articulé sur deux pieds », qui allie une présence par le travail et l'animation d'une communauté. Aupa­ravant, il a sillonné le plateau de Mille­vaches, dans la Creuse, au service de 200 familles, pour scier le bois destiné au chauffage, a introduit la culture attelée dans une vallée de Tanzanie, et gagné des terres sur le désert en Égypte. de ces expériences, il garde des idiomes : le swahili et l'arabe, qu'il parle avec l'accent du Proche-Orient, ce qui ne manque pas d'étonner ses amis algériens. Et une conviction profonde : « le rapport à la terre permet à des hommes différents de s'entendre, de se comprendre, de travailler ensemble pour produire de belles récoltes. »

Les gens du village lui donnent un coup de main pour les cueillettes. En échange, il a récemment aidé à couler le béton de la dalle de la mosquée bâtie… juste devant le monastère. « Il y a le dialogue islamo-chrétien des colloques et celui qui se fait sur le terrain, dit-il. Cela a été l'occasion de créer des liens avec les responsables. » Demain, flanqué de deux voitures de la police, imposées par l'État algérien, il grimpera la route qui mène au monastère. La veille, Youcef et Samir, les deux ouvriers agricoles qui travaillent avec lui, ont récolté les mûres. Il y aura d'abord le café de 9 h 30, partagé avec des jeunes du village venus dire bonjour. Puis, les trois hommes se mettront aux confitures. On imagine l'odeur envahissant le monastère. Non, Tibhirine n'est pas fermé.
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Qui n'a pas entendu parler des moines de Tibhirine et de leur mort violente en 1996 ? Dans cet ouvrage le lecteur découvre que le monastère n'a pas fermé ses portes, mais a été investi d'une mission "agricole" pour que le souvenir des moines ne s'efface pas de la mémoire collective. Jean-Marie Lassause fait vivre ce lieu en le cultivant. Il a créé, comme les moines avant lui, une collaboration avec les gens du village. Sa mission est de pérenniser une présence "chrétienne" en Algérie et de s'occuper du monastère et des terres agricoles qui l'entourent tout en continuant une mission d'accueil pour les quelques visiteurs qui viennent se recueillir dans ce lieu de prière ou sur les tombes des frères martyrs.
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Un joli texte un peu "fourre-tout" sur la religion, l'Amour de son prochain et l'entente entre les peuples de différentes religions, de différents pays, croyances, moeurs..
Un bel hommage aux moines de Tibhirine assassinés en 1996

ci-dessous le testament d'un des moines assassinés, le texte a été écrit en 1994. Prophétique pour lui et qui trouve écho dans l'actualité d'aujourd'hui avec les 12 meurtres du 7 janvier...
http://www.monastere-tibhirine.org/Le-testament-de-Tibhirine/
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Bon petit livre de témoignage sur les moines de Tibhirine. C'est une approche calme, posée et profonde sur ces hommes d'exception et sur toutes les problématiques que pose leur existence remarquable : la fidélité à une terre et à une population, la rencontre avec l'autre, le sacrifice. Et ce témoignage se fait dans cette ambiance spirituelle et paisible du jardin, où, tels des moines, on peut méditer sur les choses de la vie et de la mort.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Par nos mains, la nature devient plus belle encore, transformée. La vocation de l'homme, c'est de compléter la Création. "Prêtons à Dieu nos bras ; nous ne dirons plus jamais qu'il est manchot", écrit un poète. Dieu use de la main de l'homme pour se révéler de manière plus grande encore dans sa Création. A Tibhirine, je touche du doigt ce mystère.
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Vivre au quotidien avec des hommes qui croient différemment, m'interroge, me bouscule, m'invite à aller plus loin dans ma propre foi. Je me nourris de la foi de l'autre. (...) je ne conçois pas ma présence autrement qu'en me laissant questionner, interroger, blesser, animer, ranimer par la foi de l'autre. Ce qui suppose une conviction initiale : la voie musulmanne est aussi une voie qui plaît aux yeux de DIeu.
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Que nous soyons chrétien ou musulman nous avons toujours à devenir meilleur croyant. Si c'est un des fruits de la rencontre, alors ma présence ici, pour eux comme pour moi, garde tout son sens.
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Je crois beaucoup au ministère articulé sur deux pieds, qui allie une présence par le travail professionnel, et l'animation d'une communauté.
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N'oublions pas Tibhirine, de Jean-Marie Lassausse
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