J'ai terminé ce livre hier et j'ai préféré attendre un peu pour poster ma critique après avoir mûrement réfléchi. J'hésite en effet à me montrer acerbe envers les auteurs mais je souhaite néanmoins partager avec d'autres lecteurs.
J'avais beaucoup aimé le premier opus de la série "
la princesse des glaces" et j'ai voulu connaître la suite des aventures d'Erika Falck. Mal m'en a pris . Je n'ai cessé d'être déçue au fil des romans successifs paraissant annuellement avec une régularité d'horloge suisse. Je me suis d'ailleurs aperçue que j'avais totalement oublié les intrigues (ce qui est rare pour moi)
Pour qu'un roman policier puisse vraiment trouver son lectorat et le fidéliser,il ne faut pas seulement une bonne intrigue qui peut même être considérée comme secondaire, mais surtout des personnages attachants, des enquêteurs pugnaces et une bonne immersion dans le contexte social où l'intrigue trouve sa place.
Chez
Camilla Lackberg, les intrigues sont cousues de fil blanc et les flash back d'evenements antérieurs mis en parallèle, n'apportent vraiment rien. Ici ce sont les tristes vies des occupants de l'île de Graskar qui continuent à hanter les lieux après leur mort (un petit côté irrationnel mis en avant pour satisfaire à la mode ?)
Les enquêteurs sont particulièrement peu performants et plus préoccupés de leur vie privée que de la résolution des enquêtes.
Heureusement qu'
Henning Mankell nous a présenté une autre vision de la police suédoise sinon on hésiterait à mettre un pied dans ce pays où les policiers se comportent comme des bisounours.
Que dire de ce passage particulièrement incongru où l'incompétence du chef de poste Melberg conduit le père de la victime à se suicider. Mais après tout Melberg reste le gentil papy Bertil du petit Leo , comme le souligne sa compagne, alors rien de grave ! On croit rêver !
La présence obsédante des enfants tout au long du roman m'a gênée par les poncifs véhiculés et la toute puissance qui leur est attribuée (traduction suédoise de la doctrine de l'enfant roi?)
Mais oui, Erica, on peut continuer à faire l'amour avec son mari même avec des enfants en bas âge et on peut (on doit ) poursuivre une activité professionnelle gratifiante. de nombreuses femmes le font au quotidien et n'en sont pas pour autant des mères dénaturées :
Mais oui, Anna , il est anormal de se murer dans sa douleur quand on a perdu un enfant à naître et qu'on abandonne ses deux autres enfants et son gentil mari qui ne comprend pas , et il a bien raison, ce comportement qui relève du soin psychiatrique.
J'ai été agacée tout au long de ma lecture par ce déluge de bons sentiments et de poncifs. les méchants sont très méchants, les bons très bons.
Peut être faudrait il en arrêter là et ne pas suivre le chemin de Mary
Higgins Clarck qui a écrit (elle-même ) quelques très bons polars au début de sa carrière pour ensuite sombrer dans une activité industrielle et lucrative qui n'a plus rien à voir avec la littérature.
J'observe que dans sa postface ,
Camilla Lackberg remercie sa "rédactrice Mathilda Lund" ce qui me conforte dans l'idée que le parallèle que j'avais établi est bien justifié.