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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Déambulation au gré de mots glanés ici et là, tous en rapport avec cette simplissime mais ô combien réjouissante activité physique qu'est la marche. Désert, promenade, chemin, paysage, magnétisme, … autant d'étapes dans un parcours discursif, véritable rayon de soleil dans un été de lectures moroses. le tout se fait en excellente compagnie, car bon nombre de grands auteurs, poètes ou penseurs sont eux aussi de grands marcheurs. Je pense à Basho, Segalen, Thoreau, Rousseau, Bouvier, Muir, bien sûr, mais aussi à Victor Hugo, à Nietzsche, à Montaigne. Et au détour d'un extrait, je retrouve avec joie l'écriture de Virginia Woolf dont je n'avais pas apprécié toute la beauté lors de notre premier rendez-vous.

Marcher, c'est presqu'un acte révolutionnaire, dans ce monde où tout va vite (j'allais écrire vide !), où tout est bruit, où le temps est précisément compté et rentabilisé, où chacun doit remplir la place et le rôle inscrits sur l'étiquette sociale qui lui a été collée au front.

Au fil de cette pérégrination, je n'ai pu m'empêcher de faire le parallèle entre la marche et la lecture et de leur trouver de nombreux points communs. D'abord, évidemment, ces deux activités, aussi inutiles qu'essentielles, aussi dévoreuses de temps l'une que l'autre, sont des façons d'échapper aux contingences du jour. La marche et la lecture sont une expérience intime, souvent silencieuse, une plongée au fond de soi, à la recherche de quelque chose qu'on serait bien en peine de nommer. le lecteur, comme le marcheur, est avide de rencontres, curieux, en attente, dans une position d'ouverture aussi au monde extérieur ou au monde intérieur de l'auteur.

S'arrêter au bord de route, pour contempler un ilot de coquelicots dans la mer des blés mûrs, ou relire une phrase plusieurs fois pour en apprécier la saveur, s'autoriser au demi-tour ou revenir sur ses pages, …

Un conseil: si possible, réservez la lecture de cet essai dans un moment où la marche vous est possible, en vacances ou la veille d'un long week-end. Sinon vous risquez d'éprouver une profonde frustration et de trouver la sédentarité encore plus insupportable …

Un livre que j'emporterai certainement avec moi, lors de mes prochaines randonnées, ainsi que son « éloge de la marche » que je n'ai pas encore eu le bonheur de lire.
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Le dernier livre de David le Breton « Marcher, éloge des chemins et de la lenteur » est un éloge de la marche. Ce qui importe dans la marche n'est pas la destination, le point d'arrivée, mais le voyage, et à travers lui, toute une série de rencontres, de visages, de panoramas, de sensations, de bruits, d'odeurs, de saveurs, de couleurs. le voyage est également l'occasion de rêver, de penser, de réfléchir, de méditer, de sentir les choses, loin des exigences du temps et de l'instant. En cela, la marche permet de découvrir ou redécouvrir la lenteur, de ressentir les heures qui passent. Elle nous soustrait aux contraintes de l'immédiateté, de la réactivité, de la connectivité qui sont les traits de nos sociétés actuelles.

Pour étayer sa réflexion sur la marche et ses bienfaits, l'auteur fait appel à de nombreux témoignages de personnes pour qui la marche est, ou a été, une véritable philosophie d'existence. On retrouvera ainsi les expériences vécues à des époques et lieux divers comme celles de Nicolas Bouvier, Jacques Lacarrière, Jacques Lanzmann, Frédéric Nietzsche, Bernard Ollivier, Robert Stevenson, Henry Thoreau.

Bien écrit et documenté, ce livre de 150 pages se lit avec grand plaisir. Tout marcheur retrouvera dans ce petit essai des expériences et des sensations qu'il a lui-même vécues. C'est mon cas. Un vrai bonheur.

Ce livre m'a aussitôt donné l'envie de me plonger dans la lecture successive de 3 autres livres écrits par des marcheurs ayant emprunté les chemins de France. le premier, « Chemin faisant » de Jacques Lacarrière écrit en 1971, est le récit de sa traversée de la France, des Vosges aux Corbières. le second, « Semelles aux vents » d'Alain Godon écrit en 2010, conte sa longue marche d'Avignon à Calais. Et le troisième, « Pensées en chemin » d'Axel Kahn écrit en 2013 relate son itinéraire des Ardennes au Pays Basque. Trois livres, trois auteurs, trois témoignages, trois philosophies de la marche, trois randonneurs qui ont trouvé dans la marche un bonheur simple et intense.
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