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Citations sur Désert (286)

Ils marchaient depuis la première aube, sans s’arrêter, la fatigue et la soif les enveloppaient comme une gangue. La sécheresse avait durci leurs lèvres et leur langue. La faim les rongeait. Ils n’auraient pas pu parler. Ils étaient devenus, depuis si longtemps, muets comme le désert, pleins de lumière quand le soleil brûle au centre du ciel vide, et glacés de la nuit aux étoiles figées. ….

C’est comme s’ils cheminaient sur des traces invisibles qui les conduisaient vers l’autre bout de la solitude, vers la nuit ….

Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit. Ils étaient apparus, comme dans un rêve, en haut d’une dune, comme s’ils étaient nés du ciel sans nuages, et qu’ils avaient dans leurs membres la dureté de l’espace.

Ils portaient avec eux la faim, la soif qui fait saigner les lèvres, le silence dur où luit le soleil, les nuits froides, la lueur de la Voie lactée, la lune ; Ils avaient avec eux leur ombre géante au coucher du soleil, les vagues de sable vierge que leurs orteils écartés, touchaient, l’horizon inaccessible.

(p7/8)

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Le soleil brûlait fort dans la journée, réverbérant sa lumière violente sur les angles des cailloux et sur le lit des torrents asséchés.
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C’est autour d’elle, à l’infini, le désert qui ondule et ondoie, les gerbes d’étincelles, les lentes vagues des dunes qui avancent vers l’inconnu.
Il y a des cités, de grandes villes blanches aux tours fines comme les troncs des palmiers, des palais rouges ornés de feuillage, de lianes, de fleurs géantes.
Il y a de grands lacs d’eau bleue comme le ciel, une eau si belle et si pure qu’il n’y en a nulle part ailleurs sur terre ….

C’est le vent du désert qui souffle,
tantôt brûlant les lèvres et les paupières, aveuglant et cruel,
tantôt froid et lent,
le vent qui efface les hommes et fait crouler les roches au pied des falaises.
C’est le vent qui va vers l’infini, au-delà de l’horizon, au-delà du ciel jusqu’aux constellations figées, à la Voie Lactée, au soleil...

Le désert déroule ses champs vides, couleur de sable,
semés de crevasses,
ridés,
pareils à des peaux mortes.
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Il y a des jours qui sont plus longs que les autres, parce qu’on a faim.

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Alors apparaissent des choses belles et mystérieuses. Des choses qu’elle n’a jamais vues ailleurs, qui la troublent et l’inquiètent.
Elle voit l’étendue du sable couleur d’or et de soufre, immense, pareil à la mer, aux grandes vagues immobiles. Sur cette étendue de sable, il n’y a personne, pas un arbre, pas une herbe, rien que les ombres des dunes qui s’allongent, qui se touchent, qui font des lacs au crépuscule.

Ici, tout est semblable …

Les dunes bougent sous son regard, lentement, écartant leurs doigts de sable.
Il y a des ruisseaux d’or qui coulent sur place, au fond des vallées torrides. Il y a des vaguelettes dures, cuites par la chaleur terrible du soleil, et de grandes plages blanches à la courbe parfaite, immobiles devant la mer de sable rouge.
La lumière rutile et ruisselle de toutes parts, la lumière qui naît de tous les côtés à la fois, la lumière de la terre, du ciel et du soleil.

Dans le ciel il n’y a pas de fin.

Rien que la brume sèche qui ondoie près de l’horizon, en brisant des reflets, en dansant comme des herbes de lumière – et de la poussière ocre et rose qui vibre dans le vent froid.
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Il ne parle pas. C'est-à-dire, qu’il ne parle pas le même langage que les hommes….
Peut-être qu’il parle avec le bruit léger du vent qui vient du fond de l’espace, ou bien avec le silence entre chaque souffle du vent. Peut-être qu’il parle avec les mots de la lumière, avec les mots qui explosent en gerbes d’étincelles sur les lames des pierres, les mots du sable, les mots des cailloux qui s’effritent en poudre dure, et aussi les mots des scorpions et des serpents qui laissent leurs traces légères dans la poussière….
Il porte avec lui, dans son regard et dans son langage, la chaleur des pays de dunes et de sable, du Sud, des terres âpres, sans arbres et sans eau.
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Dans le ciel il n’y a pas de fin. Rien que la brume sèche qui ondoie près de l’horizon, en brisant des reflets, en dansant comme des herbes de lumière -- et de la poussière ocre et rose qui vibre dans le vent froid, qui monte vers le centre du ciel.
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Mais ce qui était le plus extraordinaire, c’était la musique qu’il entendait … une voix de jeune femme qui chantait …une chanson douce qui bougeait dans l’air et qui répétait tout le temps la même parole, ainsi :

« Un jour, oh, un jour,
le corbeau deviendra blanc,
la mer s’assèchera,
on trouvera le miel dans la fleur de cactus,
on fera une couche avec les branches de l’acacia,
oh, un jour,
il n’y aura plus de venin dans la bouche du serpent,
et les balles de fusil ne porteront plus la mort,
car ce sera le jour où je quitterai mon amour .. »

« Un jour, oh, un jour,
le vent ne soufflera pas sur la terre,
les grains de sable seront doux comme le sucre,
sous chaque pierre du chemin il y aura une source qui m’attendra,
un jour, oh, un jour,
les abeilles chanteront pour moi,
car ce sera le jour où je quitterai mon amour .. »

« Un jour, oh, un jour,
il y aura le soleil de la nuit,
l’eau de la lune laissera ses flaques sur la terre,
le ciel donnera l’or des étoiles,
un jour, oh, un jour,
je verrai mon ombre danser pour moi,
car ce sera le jour où je quitterai mon amour .. »

« Un jour, oh un jour,
le soleil sera noir,
la terre s’ouvrira jusqu’au centre,
la mer recouvrira le sable,
un jour, oh, un jour,
mes yeux ne verront plus la lumière,
ma bouche en pourra plus que dire ton nom,
mon cœur cessera de battre,
car ce sera le jour où je quitterai mon amour .. »

(p239 – 240)
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Lalla a l'impression de voir la couleur de la mer, de traverser l'océan, d'être de l'autre côté de l'horizon, dans ces grandes villes où il y a des maisons blanches, des jardins, des fontaines.
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Quand ils sont arrivés sur le lit du fleuve, les sous-officiers commandant les mitrailleuses ont regardé le colonel Mangin qui avait levé le bras. Il a laissé passer les premiers cavaliers, puis, tout à coup, il a baissé son bras, et les canons d'acier ont commencé à tirer leur flot de balles, six cent à la minute, avec un bruit sinistre qui hachait l'air et résonnait dans toute la vallée, jusqu'aux montagnes. Est-ce que le temps existe, quand quelques minutes suffisent pour tuer mille hommes, mille chevaux ?
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