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Quatre nouvelles, quatre enfants, quatre solitude, et la mer. Une mer lumineuse, chaude, bleue ou blonde comme les dunes, c'est selon.
Ce sont les deux premières nouvelles qui m'ont particulièrement marquées car une atmosphère particulière s'en dégage, un sentiment de finitude contrastant avec cette impression que le temps s'est presque arrêté dans ces deux villes de bord de mer. Ce qu'il m'en reste, plus que deux récits, ce sont les lignes dorées que le soleil pose sur les contours, le parfum suave de l'été caressant le sable, les arbres, la peau, et cette immense solitude de deux enfants courageux qui s'écartent du monde.
Ces nouvelles sont presque des poèmes, elles se comprennent moins qu'elles ne se ressentent ou se rêvent.
Il faut un peu de patience pour les lire, je trouve, trouver le rythme, se laisser bercer, ne pas se précipiter, difficile dans un monde où tout va vite et se téléscope.
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J'ai toujours un peu de mal à comprendre pourquoi on fait étudier aux enfants des histoires où les personnages principaux sont des enfants alors que le texte appartient à une littérature plus affinée, plus sérieuse et surtout moins rébarbative. J'aime le Clézio, j'ai un peu aimé Mondo mais je me suis juré de ne jamais le faire étudier à des collègiens. Ces nouvelles sont une petite musique, une certaine idée de la liberté, du rêve et de l'espace, mais elles sont remplies d'une poésie difficilement accessible pour nos chers élèves. Mondo est un hymne à la marginalité, celle qui rend libre et beau, mais cette liberté n'est pas toujours compréhensible, même pour les adultes. Les autres hisoires sont du même accabit: le texte de le Clézio se mérite, il faut faire un effort particulier pour le lire.
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Je viens de terminer ces quatre nouvelles, qui sont un appel d'air : elles ont toutes les quatre en commun un personnage d'enfant, ou d'adolescent, seul au monde et livré à lui-même, en rupture avec la société, vivant de trois fois rien dans la nature, avec un amour presque sauvage pour celle-ci, pour le soleil qui règne sur ses sensations.

Mondo est arrivé de nulle part dans la ville, et sans bruit, avare de paroles, il s'est fait une place. Tout le monde l'apprécie, mais il doit se garder des hommes en camion gris, qui ramassent les animaux égarés et les enfants. Mondo vit dans des cachettes et ne sort que lorsque la voie est libre, qu'il sera tranquille. Il rejoint ses amis, des gitans, un pêcheur... Grâce à un vieil homme sur la plage, il apprend à lire. Il est aussi recueilli par Thi Chin, une petite femme vietnamienne, qui lui fait à manger et l'héberge.

Lullaby est aussi en rupture de ban, elle a décidé de quitter le lycée, et écrit des lettres à son père, qui vit loin. Elle passe plusieurs jours en totale liberté, explorant la côte, découvrant des bâtiments abandonnés. Elle rencontre un jeune garçon avec qui elle sympathise, et s'enivre de la mer, du soleil, du vent...

Le Garçon qui n'avait jamais vu la mer est taciturne et secret ; il s'évade de l'internat pour aller voir la mer, son rêve le plus cher. Il s'installe dans une grotte sur la plage, vit de ce qu'il ramasse, se familiarise avec la puissance de la mer, sympathise avec les animaux qui peuplent les creux de rochers, les oiseaux...

Les Bergers raconte l'aventure de Gaspar, qui parvient à un village abandonné où il rencontre une bande d'enfants qui vivent seuls. Ils partent rejoindre la vallée de Genna avec le troupeau de chèvres, emmenant Gaspar avec eux. Gaspar oublie progressivement sa vie d'avant, dont on ne sait rien, et vit une saison ou deux avec les enfants, chassant à la fronde, rencontrant différents milieux naturels, animaux...

Ces quatre nouvelles se lisent à un rythme assez lent, elles instaurent plus une ambiance qu'elles ne relatent des actions, elles nous plongent dans des paysages, des sensations puissantes. C'est une vie totalement sauvage et libre qui s'y déploie, faite de tout petits riens, peu d'événements, mais pourtant une histoire, qui rejoint les éléments dans une permanence, une éternité de l'instant. L'écriture nous fait vivre une expérience méditative, une mystique de la nature. Ces nouvelles sont un appel et donnent envie de goûter à autre chose, de regarder davantage autour de soi, de faire attention au moindre brin d'herbe et chant d'oiseau, de regarder le monde dans le silence et l'immobilité.

C'est un peu encore comme si nous prenions subitement conscience du fait qu'il nous manque quelque chose, que nous l'avons toujours su, et qu'il faut à présent se mettre en route pour être au monde, pleinement.
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Cher Monsieur le Clézio,

C'est un grand honneur d'avoir la chance de vous écrire par le biais de votre livre « Mondo et autres histoires », j'en suis ravie. Avant de livrer mon ressenti, peut-être, il vous serait agréable de savoir pourquoi j'ai choisi ce livre plus qu'un autre. le hasard est souvent mon meilleur arbitre, je le laisse s'immiscer et guider ma main vers tel ou tel livre. C'est par un beau matin d'hiver, que j'ai pris le chemin d'une bourse aux livres, endroit favori pour tout lecteur compulsif au budget restreint. Arrivée tardivement, les piles de livres avaient déjà bien fondu, un peu déconcertée, mais avec l'espoir de dénicher quelques exemplaires à moindres coûts, mon regard fut attiré par cette couverture tout en lumière contrastée par l'ombre chinoise de Mondo. le titre m'interpelle, je retourne le livre et en lis déjà une invitation au voyage. Marché fini, Mondo rejoint ma pile déjà bien grosse. Mondo, dormira quelques semaines avec ses congénères. A ce stade, je ne savais pas que j'avais misé 0.50 € pour un bonheur qui valait son pesant d'or.

Son tour vint, car cher Monsieur le Clézio, un livre ne s'impose pas, il doit arriver à point, et je dois dire, qu'il me tardait de le découvrir.

Ma découverte fut comblée aux premiers mots savourés, je fus transportée avec bonheur dans un pays d'eau, de lumière et de couleur, là où l'enfant règne au sein de chaque histoire. La grâce de votre plume et la finesse des descriptions embaument agréablement chaque récit que je qualifierais d'onirique. Vous débutez votre livre : Personne n'aurait pu dire d'où venait Mondo… et je vous réponds : Personne n'aurait pu imaginer un monde sans Le Clézio, avec son imaginaire débordant et pourtant si proche de la réalité, mais toujours à la frontière de deux mondes, le lecteur tanguant entre cette double sensation. La poésie nous emporte vers des contrées de légèreté et de douceur, mais pourtant, la réalité toujours nous rattrape comme un grand troupeau de chevaux, un nuage de poussière envahit soudain le récit, nous rappelant que la tranquillité n'est qu'un leurre ; pas de répit dans ce monde. Tous vos personnages sont attachants et atypiques, empreints d'un besoin de liberté, à la recherche peut-être d'un monde meilleur, là où l'Homme est resté humain avant tout. le prénom de ce garçon, rappelle tout à fait cette ronde incessante du monde, ou tout passe et rien ne reste.

La première histoire nous laisse deviner une lecture enchanteresse, les mots sont colorés et fruités, lumineux et chaleureux éveillant nos sens. Nous sommes propulsés au coeur du récit, comme intrus dans ces pages, touchant du bout des doigts, mais ce n'est que le rêve qui éclate comme bulle de savon. Malgré des phrases souvent courtes et simples, la richesse foisonne pourtant par ces savoureuses combinaisons d'un vocabulaire choisi avec goût. Il en ressort comme une impression de lire un auteur unique en son genre, en l'occurrence, vous, Monsieur le Clézio. Vous me laisserez longtemps un souvenir merveilleux et je prendrais plaisir à parcourir souvent vos histoires sans doute trop enfantines pour certains, mais pourtant ces « certains » devraient parfois se délecter à votre source afin d'adoucir leur esprit âpre et glacial.

Les histoires s'enchaînent avec naturel dans un univers quelque peu hostile que l'enfant innocent affronte avec l'espérance dans ses pupilles, sa force et son courage le portant aux limites de l'impossible. Ll'admiration nous targue, nous adultes, de tirer des leçons de ces récits imaginaires, et d'y puiser cette énergie incroyable par cette poésie qui regorge à chaque phrase.

Les éléments du vivant sont comme des fils d'Ariane au sein du conte, l'eau est le plus imposant en tant que paysage,ou sujet principal comme pour Daniel qui n'avait jamais vu la mer, cette eau en profusion, ces images océanes nous apaisent et nous vivifient à la fois, alors que surgit le désert. Tout est contraste, engendrant un rythme cadencé, lecteur funambule sur ce fil du meilleur comme du pire, une douce promesse nous tenant en haleine d'un bout à l'autre.

Vous lire, cher Monsieur le Clézio, c'est déjà le début de l'aventure qui vous taraude de titre en titre, nous offrant mille paysages, mille visages, mille histoires d'ici et d'ailleurs, pluralité des êtres qui fait la richesse de ce monde, cela vous avez su nous le transcrire.

Vous achevez ce recueil par : « Je m'appelle Gaspard… Je me suis perdu » en écho à cette phrase en point final, je vous souffle : qu'on aime à se perdre dans vos ouvrages, repoussant le moment fatidique de refermer le livre pour reprendre le train de notre vie… Merci pour cette belle échappée aux multiples saveurs et couleurs.

Ce n'est que du bonheur qu'on tient dans nos mains mais qui nous envahit des heures durant, parlant en mon nom et tous ceux des lecteurs qui n'auront pas eu la chance de vous écrire, mais celle de vous lire.

Recevez, Cher Monsieur le Clézio, toute mon admiration sincère.

Une lectrice passionnément vôtre.

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Avant de découvrir "Histoire du pied" tout juste sorti, j'ai eu envie de me replonger dans ces courts récits lus quand j'étais ado. Je me souviens combien Lullaby avait alors accompagné mes rêves de liberté. Je me souviens que certaines pages avaient un goût de sel, la tiédeur de l'enfance, la poésie de la quête. Quel bonheur de retrouver intactes ces impressions à la fois fugitives et profondes! Je n'ai maintenant qu'une hâte : entrer dans l'enchantement de la découverte, dans l'ivresse d'une première lecture grâce à son nouveau recueil de nouvelles!
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J'avais complètement oublié l'existence de ce livre qui m'a été rappelé par le challenge Nobel. Et pour cause, il faudrait que je me renseigne plus avant, je devais être au collège, genre 11-13 ans. Bref, la période qu'on aime oublier.
J'avais complètement oublié parce qu'en me penchant sur la question, je n'ai de souvenir que de mettre profondément, intensément, ennuyée… d'ailleurs, après avoir fait un rapide tour de mon chez moi, je n'ai plus ce livre. Mauvais souvenir que fut Mondo et autres histoires (comme beaucoup de lectures imposées à une certaines époques de ma petite vie).
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Lire "Mondo et autres histoires" pour le bonheur de la communion avec la terre et ses entrailles, avec la pierre, avec l'air, le ciel, le soleil, l'eau, les animaux, les abeilles, .... entendre les bruits que les adultes trop affairés ou effarés n'entendent plus, sentir les ondes... être en communion ... retrouver une relation avec l'autre, intime et profonde... et surtout se rappeler que la vérité n'est pas forcément là où le monde nous pousse...
Enfantin? certes non! mais peut-être les enfants ont ils encore cette perception essentielle qui disparait trop souvent en grandissant, effet pervers de la société ...
Le problème des oeuvres étudiées à l'école est que le lecteur manque de distance ou simplement que le bonheur de lire pour la musique des mots, leur sens caché, ne peut être là si la lecture est imposée, ce n'est jamais le bon moment ... choisir une lecture est un choix personnel, un élan ...
si vous souhaitez lire gratuitement l'ebook :
http://upandunder.free.fr/Info_ebook_liens/ebook/Le%20Cl%E9zio,%20Jean-Marie%20Gustave%20-%20Mondo%20%26%20Autres%20Histoires.pdf
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Nouvelles poétiques, féeriques ayant pour points communs d'avoir pour centre un enfant ou adolescent et un voyage tant physique, géographique que métaphorique.
Mondo, l'enfant venu de nulle part erre dans une ville exotique, Lullaby erre près de la mer comme Daniel, Gaspar quitte la ville pour un désert qui n'est pas situé précisément mais qui lui aussi ressemble à la mer par son immensité, ses bruits.
Ces enfants partent, cheminent pour grandir. Certains reviennent, d'autres pas mais demeurent dans le souvenir de leurs proches. Nouvelles d'apprentissage. Thèmes liés à l'accès à l'âge adulte, à la liberté, la poésie, l'imagination et bien sûr aux voyages géographiques, imaginaires et métaphoriques dans une langue très travaillée qui s'apparente à des poèmes en prose.
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Comme ces enfants mon esprit vagabondait, divaguait...
J'ai eu du mal à lire plus que des mots.
Une belle maîtrise de la langue mais trop de descriptions et trop peu d'actions pour moi.
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Excellent recueil de Nouvelles de J.M.G. le Clézio, prix Nobel de littérature 2008.

Les huit nouvelles de ce recueil abordent le thème de l'enfant errant. Elles sont extrêmement bien écrites. le style est doux, très descriptif, un peu envoûtant. On est saisi par la beauté des paysages et par la personnalité de ces jeunes héros, un peu farouches, un peu perdus, et très attachants.

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