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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Etoile errante est un roman très beau et très dur à la fois.

Très dur car il raconte le voyage forcé d'Esther, âgée de 14 ans, et de sa mère Elisabeth, juives et fuyant le sud de la France pour se réfugier en Italie, en début de l'année 1944.
Et le voyage continu après la guerre, souhaité cette fois-ci, mais vécu comme une errance, pour découvrir la ville lumière, Jérusalem, que jamais elles ne verront. Esther s'expatriera pour laisser le malheur derrière elle, et se construira une nouvelle vie au Canada.

Le voyage est semé d'embûches, de doutes, de questions qui resteront sans réponse. En fait, c'est un véritable calvaire que l'on suit jour après jour.

Et il est très beau en même temps, car toutes les épreuves sont vécues à travers les yeux d'une enfant, vision tellement différente de celle d'un adulte. Esther voit les choses, elle les sent comme un petit animal, elle essaie de comprendre, elle refuse de quitter une enfance insouciante, elle se révolte, elle subit, elle grandit.

Le passage de la traversée de Marseille à Jérusalem, dans les cales d'un bateau, est poignant. On sent le vécu, car durant son enfance, Le Clézio a fait, lui aussi, un long voyage en bateau qui l'a mené au Nigéria.

Par contre, je n'ai pas du tout aimé la partie du livre (presque 1/3) "Nejma", qui décrit le quotidien de réfugiés, dans un camp protégé par les Nations Unies, à Akka.
Ce côté passif de la nature humaine, où beaucoup attendent, pendant des heures, chaque jour, le camion qui leur apporte les vivres. Puis, les venues du camion se faisant de plus en plus rares, la malnutrition s'installe, les maladies foisonnent et la mort les prend un par un. Un jour, un camion les a déposés là. Ils ne savent pas pourquoi. Ils attendent qu'un autre les emmène ailleurs. Où ? Ils ne savent pas. Ils attendent, ils essaient de survivre jour après jour et ramassent leurs morts.

La vie d'Esther et de sa mère, leurs luttes, leur défis à chaque fois relevés, ce mouvement en avant, m'auraient amplement suffit.

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1943. Dans une petite ville de l'arrière pays niçois, Esther va apprendre ce que c'est qu'être juif.
C'est le début de l'errance...
A la fin de la guerre elle rejoint Israël, la Terre Promise.
Mais c'est la guerre et non la paix qu'hélas elle trouvera là-bas.
Sur la route de Jérusalem, elle croise le regard de Nejma, la Palestinienne, sa soeur dans l'adversité, venant comme elle de l'exil.
Les jeunes filles ne se reverront plus, elles n'auront échangé pas plus qu'un regard, mais un regard brûlant, complice d'entente et de reconnaissance muette.
Et dans leurs exils respectifs, elles n'auront désormais de cesse de penser l'une à l'autre.

Malgré quelques répétitions et longueurs qui nuisent un peu à l'ensemble du roman, un livre puissant par le thème abordé.
C'est toute l'horreur de la guerre qui est ici décrite à travers les deux portraits sensibles et touchants d'Esther, la Juive et de Nejma, la Palestinienne, deux jeunes filles unies dans la souffrance et l'exil, deux femmes au destin commun dans l'adversité.
De très très beaux passages, d'autres un peu trop lancinants, c'est dommage..toutefois "Etoile errante" reste un texte poignant, un cri déchirant contre la guerre.
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Qu'y a-t-il de plus absurde que la guerre? C'est à mon avis un message aussi simple que celui_là qui m'a bouleversée tout au long de ce livre, qui m'a laissé une profonde tristesse, un grand désespoir. Pourquoi les hommes sont-ils assez bêtes et cruels pour bouleverser à ce point la vie des autres? Je n'y comprendrai jamais rien.
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Récit d'une jeune juive, Esther, cachée dans les montagnes entre la France et l'Italie durant la deuxième guerre mondiale, et son périple dès la fin de la guerre vers Israël, où elle découvrira que son propre bonheur se fait au dépend d'un autre peuple, les Palestiniens.
Un bref moment de rencontre entre Esther et Nejma permet un raccord des deux histoires contenues dans ce roman, la deuxième étant concentrée sur cette dernière, jeune palestinienne vivant dans le camp de Nour Chams.

Le Clézio, par son style poétique, nous livre un roman plein de finesse et de délicatesse, mais ce style parvient quand même à agacer au fil des pages...Tout comme Esther, qui semble toujours être sur une autre planète. Nejma est un personnage bien plus intéressant - à mon sens - car plus consciente de ce qui l'entoure, plus mature. Toutes deux victimes, l'une d'entre elles sera néanmoins une infime partie de l'instrument de la torture de l'autre; ce diptyque montrant que les persécutions subies n'évitent pas forcément les victimes de devenir bourreau à leur tour.
Le livre reflète une grande tristesse qui plombe l'atmosphère, et laisse sur un sentiment d'étrangeté.
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Deux histoires de déracinées qui tentent de survivre et de reconstruire tant bien que mal. Des descriptions dures en particulier dans le camp en Palestine, une sorte de souffrance tue mais qui ronge sans répit... C'est bien pourtant je n'ai pas ressenti autant qu'avec d'autres titres du même hauteur ce souffle de l'écriture puissante, lyrique et pourtant (apparemment) simple. Sans dire que je me demande pourquoi Le Clézio a imaginé ce récit, je reste un peu en deça de mes attentes. Mais après tout qu'est-ce que j'attendais...? Un style plus exaltant peut-être que celui-là, où les références aux textes religieux ne m'ont pas enthousiasmée et ont fini par me lasser, où les images ont trop souvent manqué de force à mon avis.
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Quelques longueurs, mais l'écriture de le Clézio est si belle qu'on se laisse porter.
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De la Provence occupée à celle des années 80, en passant par Israël et le Canada. L'errance juive du 20e siècle.

D'une volonté d'extermination, 39-45, au refus d'une existence, 1948. Cette même année, la fin d'un exode qui, l'espace de quelques secondes, croise le début d'un autre. Deux destins qui se rencontrent, se comprennent et, en esprit, ne se quitteront plus.

Et un dernier combat, celui contre les fantômes des disparus.

C'est le Clézio, donc c'est beau. Très beau.

Dommage, simplement, qu'une forme de manichéisme assez simpliste semble transparaître dans le thème du conflit israélo-arabe. Les "chassés", les "chasseurs". C'est beaucoup plus complexe que cela. D'autant plus en 1948.
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Mitigé. L'intention de dénoncer la guerre est louable (quoique pas très originale). Mais le style Le Clezio ne me parait pas adapté à la tragédie. L'écriture est (trop !) belle et tout ça m'a semblé factice et tourner à vide, plus théâtral qu'émouvant, la frontière avec un sentimentalisme naïf étant très souvent franchie. Ainsi le chapitre consacré à la jeune palestinienne est presque ridicule dans le douloureux contexte de cette guerre et n'apporte rien à la trame du récit, sinon un symbolisme trop artificiel à mon goût. Par contre le dernier tiers du roman, focalisé sur l'errance de l'héroïne, la recherche de ses racines, est admirable et je retrouve là l'écrivain que j'aime.
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