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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est l'histoire d'une très belle femme, de celles qui ont le coeur sur la main et donnent tout ce qu'elles ont. L'histoire d'une femme qui aime les enfants, les oiseaux, la vie. C'est l'histoire de Céline.
Autour de Céline, il y a les autres. Ceux qui ne la voient pas, ceux qui lui crachent au visage, ceux qui ne la comprennent pas, qui ne voient pas ses longs cheveux lumineux volant dans le vent, ni ses yeux couleur opale. Pour les autres, elle n'existe pas. Elle est juste La grosse.

Céline se rend bien compte que son apparence dérange. Pourtant, elle ce qui l'étouffe c'est l'absence. L'absence qui la remplit tout entière. Même qu'il est partout jusque dans le regard des gens. Céline est mélancolique, elle pense à son enfant qui n'est plus, à son homme vagabond qui erre au pays des absents, alors pour ne pas s'éteindre, elle aime, Céline. Elle ne compte pas ses sous, elle donne et regarde tristement ces mères et ces autres qui se terrent dans la mesquinerie ou l'indifférence.

C'est un récit éblouissant comme je les aime, de ces récits où chaque mot a son importance, une histoire que l'on pourrait souligner du début à la fin tant la profondeur du sujet est exposé avec finesse, sensibilité, émotions. J'ai été émue. Très émue. Touchée à vif. La grosse ce n'est pas que Céline, ce sont tous ces êtres différents jugés et mal aimés.
Une auteure que je vais suivre avec grand intérêt, c'est certain.
Merci Françoise Lefèvre.
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Cent kilos. Cent kilos d'amour et de tendresse que Céline déverse sur Anatolis, son vieux voisin en phase terminale de cancer, et sur les deux enfants d'une voisine qu'elle garde le mercredi, en plus de son travail peu gratifiant de garde-barrière.
Mais cent kilos, c'est trop ! On n'étale pas ainsi ses rondeurs face aux autres, tous si contraints par les normes affichées qui servent de cadre. Il faut rentrer dans le moule de la bien-pensance et n'afficher aucune particularité. Et surtout pas celle du poids. Alors Céline se mange les réflexions des autres qui jamais ne cherchent à savoir comment, pourquoi son monde intérieur s'est développé ainsi. C'est qu'elle en cache des manques Céline, manques qu'elle essaie d'étouffer dans ses plis et son sourire et ses cheveux flamboyants...

Ce petit texte est d'une cruauté douce et brutale. C'est délicieusement raconté et pourtant si difficile à digérer. L'écriture est très poétique, légère et pourtant comme la peine est profonde, indicible. Être aveugle au monde, ne voir que les apparences, sans doute est-ce plus simple...
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Céline est grosse : voilà, c'est dit. Mais Céline ne se réduit pas à cette apparence. Derrière cette enveloppe bien encombrante, elle cache les coups durs du passé, mais elle cache aussi d'immenses qualités, à commencer par un générosité presque sans limite. Le problème, c'est que les gens s'arrêtent à cette barrière physique, et ne la voient pas telle qu'elle est réellement. Alors elle écrit elle-même les mots d'amour qu'elle aimerait recevoir, mais dont elle sait qu'elle ne les recevra jamais : "Qui accepterait la passion de cette grosse femme dont l'esprit est si mal assorti à son apparence ?"
Les gens qui voient Céline disent : "Tu as vu la grosse ?", ils ne cherchent pas à regarder plus loin. Ils ne savent pas avec quel amour et quel dévouement elle s'occupe du vieil Anatolis, avec quelle humanité elle l'accompagne dans sa fin de vie. Céline est une belle personne, mais à part Anatolis, nul ne le voit.
Françoise Lefèvre a écrit un texte absolument magnifique, plein de délicatesse et de poésie. Elle nous fait vivre dans notre tête et presque dans notre chair les souffrance de Céline, grosse dans une société où l'apparence est primordiale. Et au-delà de l'exemple de Céline, elle nous rappelle qu'il ne faut pas juger les gens sur leur physique, et nous amène à réfléchir sur la différence. C'est un thème déjà abondamment traité, mais l'auteur l'a abordé ici d'une façon sublime.
Lisez ce court roman, soyez à votre tour touchés par la grâce de Céline.
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Céline a un cœur "gros comme ça", aussi gros que son corps énorme qui porte le deuil d'un fils décédé trop tôt. De ce fait, souvent Céline a le cœur gros. Pour tromper son chagrin, elle croque à pleine dents les petits bonheurs du quotidien et partage le peu qu'elle a avec ceux qui l'aiment. Oh, ils ne sont pas très nombreux car sa différence rebute, mais parmi eux, il y a Anatolis, son voisin, un vieil homme qui lutte contre un cancer et Sylvestre et Noémie, deux enfants qu'elle garde le mercredi. Pourtant il est parfois difficile de conserver son enthousiasme quand le sort s'acharne sur vous.

Découvert par hasard sur Babelio (Merci Magali), ce tout petit livre est un véritable poème en prose. Les premiers chapitres sont un enchantement, une ode à la nature. Malgré le deuil qu'elle porte au fond d'elle, Céline est une âme généreuse qui aime la vie et qui fait fi du regard des autres sur son obésité. L'écriture de Françoise Lefèvre, auteure que je découvre également est magnifique. Sa plume est délicate lorsqu'elle nous dépeint tout ce qui évoque la beauté, que ce soit celle des sentiments, du personnage de Céline, ou du monde vivant. Elle se fait réaliste quand elle évoque la désertification des campagnes ou l'anonymat des grandes villes, puis incisive pour traduire la méchanceté, la médisance ou décrire la discrimination liée à la "différence".

Je donne un 17/20 à cette lecture. Si je ne mets pas la note maximale, c'est à cause de l'orientation tragique que prend le roman dans sa deuxième partie, je m'étais tellement attachée au personnage de Céline...
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Notre bourguignonne Françoise Lefèvre écrit des romans forts et des récits bouleversants comme en exemple, "Le Petit Prince Cannibale" où l'auteure raconte avec émotions, ce que fut son quotidien, pendant plusieurs années, avec son enfant déclaré autiste.
*

Son petit roman « La grosse », est de toute beauté et d'une grande humanité. Il est écrit avec une grande poésie et de la pudeur.
L'auteure m'a une nouvelle fois ému par son plaidoyer contre les préjugés et la grossophobie.
Françoise Lefèvre dénonce elle aussi, cette dictature de la beauté et des corps féminins sublimes.
Des corps parfaits, qui s'exhibent dans les publicités, dans les magazines pour femmes. Ou qui sont vantés aujourd'hui par cette nuée de dites « influenceuses », toutes maquillées, retouchées, photoshopées, botoxées. Et qui pour certaines, sont déjà passées très jeunes par le bistouri chirurgical.

Et même que parfois nous, hommes, nous arrivons à tomber dans le panneau en nous écriant, comme dans la chanson de Johnny :

-« Hé, regardes un peu, celle qui vient !
Cette fille-là, mon vieux
elle est terrible »
*

L'histoire de Céline, l'héroïne du roman, est comme une tragédie.
Céline, une femme célibataire, est garde-barrière dans un village perdu quelque part en Bourgogne.
Mais ce qui différencie Céline, c'est qu'elle est une grosse femme de cent kilos.
Une énorme dame, dans son poids dérange les habitants du village, qui la raillent, qui la méprisent parfois. Qui se moquent de cette obèse, oubliant même son prénom en l'appelant par ce surnom réducteur « La grosse ».
*

Les gens sont méchants parfois, sont intransigeants, sont blessants, mais surtout sont suspicieux.

Les habitants ont toujours vu d'un mauvais oeil Céline, cette étrangère venue s'installer dans leur village.
Ils l'ont stigmatisée, car Céline vit seule, car elle porte de trop longs cheveux roux, car elle n'a pas le sou mais achète tout de même du lard pour les oiseaux
C'est une femme qui souffre de son corps difforme, des reproches qu'elle lit dans les yeux et les rictus des autres femmes, qui souffre de sa solitude et des rêves qu'elle a perdus.
*

Mais Céline, malgré la tristesse qui l'entoure a gardé une grande beauté et générosité dans son coeur. Comme ces jours lorsqu'elle fait des crêpes et que les enfants du village viennent les manger. Parce qu'ils aiment Céline telle qu'elle est, parce qu'ils ne portent aucun jugement sur les apparences physiques de cette femme.

Et puis il y a Anatolis, qui lui donne du baume au coeur.
C'est son proche voisin, un petit vieux, avec ses petits secrets, qui est en phase finale de son cancer.
Pour lui, Céline c'est « sa lumière », comme lui dit. Elle est celle est qui lui redonne de sa vitalité, qui lui redonne du courage d'affronter son mal et la peur de la mort qui approche.
*

Céline retrouvera-t-elle, grappillera-t-elle enfin quelques instants de bonheur auprès d'Anatolis qu'elle affectionne particulièrement ?
Un homme qui est lui aussi plein d'attentions et de bonnes intentions pour elle.

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Comment cataloguer ce court "roman"? Récit? Biographie? Poésie?
C'est un écrit atypique et ça parle de Céline, cette drôle de femme garde barrière respectueuse des horaires, dans sa petite maison où elle vit seule, avec ses souvenirs et ses rêves.
Elle est "grosse" et elle le sait. le regard qu'on porte sur elle n'est pas vraiment bienveillant.
Pourtant Céline a en elle cette bonté qui manque aux autres, ceux du village.
Elle accompagnera son voisin Anatolis dans son dernier voyage, avec amour et douceur.
Elle s'occupera de Sylvestre et de Noémie, deux enfants qui lui sont confiés, avec tendresse et désintéressement.
" La grosse", c'est un très beau poème, un hymne à la nature, un formidable chant à la vie. Françoise Lefèvre a su convaincre son lecteur de porter son regard au-delà des apparences.
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Un livre à ne pas lire si vous êtes déprimé….. La vie de Céline est une véritable tragédie. On a l'impression d'être figé dans le temps, le travail de garde barrière de Céline en donne la sensation, mais on s'aperçoit au fur et à mesure que c'est une histoire actuelle, moderne. Les gens n'acceptent pas Céline comme ils n'accepteraient pas une personne différente d'eux, n'est-ce pas, il faut quelqu'un à détester pour certains sinon ils ne peuvent mettre en évidence leurs exploits ou qualités….Ils ne peuvent tout simplement pas vivre autrement. Céline quand à elle, trouve toujours des joies minuscules dans une journée, elle positive, garde le sourire, joue avec les enfants, accompagne un malade en fin de vie et oui pourtant elle est grosse et elle s'habille mal et elle a les cheveux très long….Quand elle perdra son travail et son ami, elle essaiera encore et encore en positivant. La fin de l'histoire, et bien je vous laisse la découvrir si vous en avez le courage !
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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La vie a enlevé à Céline Rabouillot ce qu'elle avait de plus précieux au monde. Alors, elle s'est mise à grossir, au point de se voir rejeter par la société. Quand on lui propose un emploi de garde-barrière, elle se réjouit de pouvoir vivre à la campagne, à l'abri des regards, en parfaite harmonie avec la nature qu'elle célèbre chaque jour. Céline a le coeur sur la main et de l'amour à donner, qu'elle offre sans compter. Mais cet amour, pour son grand malheur, est incompris...

Extrait :
"Est-ce possible de vivre avec un coeur aussi gonflé d'absence? Et de convertir ce vide en amour? Un amour que l'on poursuit à chaque instant du jour et qui donne envie de prendre d'autres enfants dans ses bras, de peindre ses volets en bleu, d'écrire un poème, d'aimer sans rien attendre en retour, puisqu'au fond, c'est toujours ainsi qu'il faudrait aimer. Sans rien attendre."


Ce texte est un concentré de poésie et de sensualité. Françoise nous offre le portrait d'une femme généreuse, marquée par la vie puis injustement rejetée par les autres. L'histoire est triste et cruelle, mais sublimement racontée. On aime Céline dès les premières pages et son malheur nous bouleverse jusqu'aux dernières pages, déchirantes. Ce conte des temps modernes fait penser à "La petite fille aux allumettes" d'Andersen.
de Françoise Lefèvre, j'avais eu un gros coup de coeur, l'an passé, pour "le petit prince Cannibale. J'ai retrouvé avec ravissement cette très belle plume. Il me reste de nombreux ouvrages à découvrir, je m'en réjouis.


Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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Une lecture magnifique toute en puissance.
Puissance et poésie des mots, ode à la volupté et à l'amour noble. Sensualité de cette chair qui protège et qui comble le vide. Céline Rabouillot est grosse. Reine à la chevelure flamboyante, femme à la peau blanche et laiteuse à l'odeur de miel. Beauté d'un temps passé quand la poitrine généreuse nourrissait l'enfant ou le réconfortait. Son obésité lui attire la méchanceté. Mais, Céline est belle, pleine de cet amour à donner, à partager. Son amour, source de rêves et d'espoirs, lui donne la force de vivre, elle qui a perdu son enfant.

Submergée d'émotions de la première à la dernière page, j'en ai encore les larmes aux yeux. Une très, très belle lecture et si bouleversante, que je ne peux pas en dire plus…

Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
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Une pépite !! J'ai pris ce livre un peu au pifomètre lors d'une vente de désherbage de bibliothèque, le titre un poil provoc m'a bien plu. Quelle découverte !! La plume poétique de Françoise Lefèvre nous brosse un portrait triste et joyeux de cette grosse femme, délicate et aérienne comme une plume, toute de subtilités, de contrastes qui n'en sont pas, de majesté, d'amour. Je l'ai lu dans la journée, captivée par l'écriture autant que par le fond de l'histoire, cette femme fascinante. J'ai adoré !
Lien : http://ploufsurterre.canalbl..
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