Paul SMÄIL, vous l'aurez compris, a soulevé mon enthousiasme. En se racontant il raconte aussi la discrimination de tous les jours, les dead-ends qui régissent certaines vies d'enfants de l'immigration, leur envie d'avoir une place, quelque part, n'importe où, les combats et leurs succès. Sans caricature excessive, même les personnages archétypaux servent là à enrichir le propos. Et surtout, l'écriture est superbe, drôle. le langage en monologue interne est celui d'un jeune homme moderne, bien dans son temps et instruit, loin des clichés d'une langue déstructurée et sans verser dans le pédant qui tuerait le réalisme du personnage.
L'histoire dans l'histoire est également un énorme hommage à
Oscar Wilde. “Le but de l'art est de cacher l'artiste et de réveler l'art”,
Jack-Alain Léger a voulu rappeler au monde la pensée Wildienne, l'essence de la littérature doit rester la littérature. EN 1997, il a voulu mettre le monde médiatico-littéraire en France qu'elle avait perdu de vue la valeur artistique de la littérature, se contentant de mettre au panthéon du moment des oeuvres avant tout voyeuristes, des oeuvres où l'art vient en second et que les critiques littéraire ne lisent plus, se contentant de reprendre, en mouton, le marketing voyeur des éditeurs.
Jack-alain LEGER a sorti ce "Vivre ma vie" sous le pseudonyme
Paul SMAÏL et a "vendu" une belle histoire d'immigré maghrébin rejeté par le système et qui se bat pour s'en sortir. Une histoire d'ascenseur social bien dans l'air du temps Chiraquien. En parallèle, il publiait "Ma vie" sous son vrai nom. le même livre. le premier eut les lauriers des médias, pas le second. Une escroquerie de l'auteur pour montrer l'hypocrisie du monde médiatique de l'édition.
J'ai fait comme l'aurait souhaité l'auteur, lu en me focalisant sur l'oeuvre, oubliant l'auteur, son histoire et je dois dire que ...
C'est le livre le plus puissant que j'ai lu sur un personnage dans la marginalité. Pas un livre sur la banlieue mais sur la discrimination, sur l'injustice, sur l'identité nationale déniée à certains, sur la famille, la fratrie, l'amitié, l'amour de la femme et de la boxe.
Humour, chagrin, désespoir, littérature, émotions....
Style, fond, pertinence, actualité du propos.
« le seul moyen d'exister est de jouer un personnage. On ne te demande pas ta vérité en ce monde, mais de ressembler le mieux possible à l'image toute faite qu'on a de toi... À celui que tu serais dans un téléfilm. »
(Chronique complète sur: http://www.loumeto.com/spip.php?article385)
Lien :
http://www.loumeto.com/spip...