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EAN : 9782290049518
186 pages
J'ai lu (04/01/1999)
3.64/5   43 notes
Résumé :

27 ans aujourd'hui. Français. Un grand-père mort pour la France. Un oncle assassiné par la police française en octobre 1961. Boxe, rage, bouquine, aimé. Fou d'amour pour Myriam, " princesse juive " : Fou de tendresse pour Daniel, " le petit frère ", qui vit si mal sa condition de beur, de sidi, de nardène... Fou de littérature : Melville, Conrad, Stevenson... Partir à l'aventure ! " Les verts rivages de la Terre promise... " Habite Barbès - en attendant.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
excellent - un roman passionnant ! La galère d'un beur qui a beau faire l'intégré, se faire prénommer par son père Paul au lieu de Mohammed, coller aux valeurs républicaines etc., aux yeux des autres, notamment des patrons qui l'auditionnent pour un job, il n'est qu'un «melon», un «raton», un «arbi».
Sur le marché du travail, son DEA en littérature comparée ne vaut pas un clou; désespéré, il se rabat sur des boulots alimentaires et précaires: livreur de pizza, réceptionniste chez une bibliothécaire raciste, veilleur de nuit dans un hôtel mal famé, point de chute d'une faune nocturne un peu destroy.
Tous les soirs, pendant sa permanence à l'hôtel, il recompose son histoire, indissociable de celle de sa famille, l'exemple type d'une famille dévouée et déracinée, en mal de reconnaissance: le grand-père mort pour la France, l'oncle victime d'une ratonnade le 17 octobre 1961 à Paris. le père employé modèle à la SNCF, est mort à la suite d'un cancer. le frère cadet s'extirpe provisoirement de la galère en se produisant dans un peep-show mais, à force d'anabolisants, il meurt dans une clinique de Hambourg où il est allé vivre auprès de son amant, un Kurde friqué. Après la mort de son frère, le narrateur décide de rentrer au Maroc. «Il se peut que je revienne dans quelques semaines, ou quelques mois, ayant perdu mes illusions. Je sais que ce sera tout aussi difficile là-bas, mais autrement.»
Lien : http://mazel-pandore.blogspo..
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Paul SMÄIL, vous l'aurez compris, a soulevé mon enthousiasme. En se racontant il raconte aussi la discrimination de tous les jours, les dead-ends qui régissent certaines vies d'enfants de l'immigration, leur envie d'avoir une place, quelque part, n'importe où, les combats et leurs succès. Sans caricature excessive, même les personnages archétypaux servent là à enrichir le propos. Et surtout, l'écriture est superbe, drôle. le langage en monologue interne est celui d'un jeune homme moderne, bien dans son temps et instruit, loin des clichés d'une langue déstructurée et sans verser dans le pédant qui tuerait le réalisme du personnage.

L'histoire dans l'histoire est également un énorme hommage à Oscar Wilde. “Le but de l'art est de cacher l'artiste et de réveler l'art”, Jack-Alain Léger a voulu rappeler au monde la pensée Wildienne, l'essence de la littérature doit rester la littérature. EN 1997, il a voulu mettre le monde médiatico-littéraire en France qu'elle avait perdu de vue la valeur artistique de la littérature, se contentant de mettre au panthéon du moment des oeuvres avant tout voyeuristes, des oeuvres où l'art vient en second et que les critiques littéraire ne lisent plus, se contentant de reprendre, en mouton, le marketing voyeur des éditeurs.
Jack-alain LEGER a sorti ce "Vivre ma vie" sous le pseudonyme Paul SMAÏL et a "vendu" une belle histoire d'immigré maghrébin rejeté par le système et qui se bat pour s'en sortir. Une histoire d'ascenseur social bien dans l'air du temps Chiraquien. En parallèle, il publiait "Ma vie" sous son vrai nom. le même livre. le premier eut les lauriers des médias, pas le second. Une escroquerie de l'auteur pour montrer l'hypocrisie du monde médiatique de l'édition.
J'ai fait comme l'aurait souhaité l'auteur, lu en me focalisant sur l'oeuvre, oubliant l'auteur, son histoire et je dois dire que ...
C'est le livre le plus puissant que j'ai lu sur un personnage dans la marginalité. Pas un livre sur la banlieue mais sur la discrimination, sur l'injustice, sur l'identité nationale déniée à certains, sur la famille, la fratrie, l'amitié, l'amour de la femme et de la boxe.
Humour, chagrin, désespoir, littérature, émotions....
Style, fond, pertinence, actualité du propos.


« le seul moyen d'exister est de jouer un personnage. On ne te demande pas ta vérité en ce monde, mais de ressembler le mieux possible à l'image toute faite qu'on a de toi... À celui que tu serais dans un téléfilm. »


(Chronique complète sur: http://www.loumeto.com/spip.php?article385)
Lien : http://www.loumeto.com/spip...
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Ce livre m'a permis de connaitre une date : le 17/10/1961!. Je n'en avais jamais entendu parler et j'en ai honte pour notre pays. Merci à Paul Smaïl de nous faire vivre ce que peuvent ressentir les immigrés dans notre société bien pensante et où bien sûr le racisme n'existe ni dans la police ni ailleurs.
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Belle rage de vivre. Quelle colère.
Combien il est dur d'avoir une gueule d'arabe en France
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
La Malédiction de Rachid Mimouni comme livre de chevet : " Parce que c'est un raton, lui aussi ? Parce que c'est un melon ? J'en ai ma claque de votre connerie, putain ! Vous me faites chier ! Parce qu'alors, quoi ? Les ratons ne devraient lire que des bouquins de ratons, selon vous ? Proust, c'est seulement pour les pédés, alors ? Et Melville, aussi ? Et Virginia Woolf, pour les gousses ?... Un raton peut pas lire Dickens ! C'est ça que vous voulez, hein ? Chacun chez soi !Le Serbes avec les Serbes, les Croates avec les Croates, et les autres derrière les barbelés ! Qu'est-ce que j'en ai à foutre de la littérature arabe ? Pour moi, il y a les bons livres et les mauvais ! Point. "
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" Les Maghrébins qui essaient de se blanchir sont comme ces juifs allemands qui crurent s'en sortir, avant guerre, en demeurant dans le flou. Ils ne flouaient qu'eux. Un faux nez de voit encore mieux que le nez au milieu de la figure. Et nous sommes en guerre. Et nous serons, d'une manière ou d'une autre, éliminés. sinon exterminés"
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La complicité entre nous fut toujours la plus forte, le sens de l'honneur. Tu couvrais mes conneries, je prenais ta défense quand notre père te traitait de crétin et de cossard, qu'il te criait dessus que tu finirais clochard... Ou qu'il aurait encore préféré une fille à un pareil fils.
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Il disait volontiers, par provocation, que rien de ce qui était arabe ne l'intéressait. Mais quand il a compris qu'il était très malade, il a cessé de renier ses origines. Comme si de s'arabiser pouvait le guérir, peut être. Lire le Coran écouter du raï, décider qu'il observerait scrupuleusement le prochain ramadan... Peu de choses, en somme, et de pure forme. Et il est mort une lune avant le ramadan.
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« Je suis arabe. Un arabe n’a-t-il pas des yeux ? Un arabe n’a-t-il pas des mains, des organes, des proportions, des sens, des émotions, des passions ? … » Shakespeare revu et corrigé par Paul Smaïl.
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