Cadres noirs

J'ai hésité à commencer la lecture car le résumé en quatrième de couverture m'a rappelé une série télé vue il y a quelques mois (ce à quoi je n'avais pas fait attention en l'achetant :)

Je me décide toutefois et malheureusement je me suis bien rappelée les deux premières parties.
Malheureusement, car je n'ai pas réussi à me détacher de la série pour ces pages là et je n'ai donc pas apprécié l'histoire à sa juste valeur.

Heureusement, il y a une troisième partie. Je ne sais pas pourquoi je l'avais complètement occultée ( et tant mieux !). Peut-être que toute cette descente infernale dans la déprime, ces angoisses quotidiennes quand on ne retrouve pas de boulot, ajouté au cynisme des dirigeants sont telles que je m'étais focalisée sur ces aspects.

Donc tant mieux que la mémoire soit défaillante car cette troisième partie est haletante. On ne lâche pas le bouquin. Qu'elle va en être l'issue ?

La plume de cet auteur me plaît toujours autant. Je le trouve vraiment malin ( enfin, plus que moi :) ! Il me surprend toujours. Et j'aime ce décalage entre le sérieux, le poids des actes et la légèreté des mots qui m'arrache malgré moi des sourires. de plus, insérer des bribes d'information tout au long du roman renforce le contraste de gagner de l'argent en en envoyant d'autres ne plus en gagner.

Et ce personnage principal ? Que décider ? Être empathique ? le détester ? Et donc ma question tout le long du bouquin a été de savoir si notre côté noir est seulement en sommeil et s'exprime lors de certaines situations extrêmes ou si ce sont les épreuves auxquelles nous devons faire face qui nous obligent à avoir un côté noir que nous n'avions pas.

Bref, une lecture qui ne m'a pas laissée indifférente, comme d'ailleurs la série au moment où je l'avais regardée.

Alain Delambre, ancien cadre chômeur depuis 4 ans, accepte tous les boulots pour survivre. Mais quand il subit une ultime humiliation, il passe du désespoir à la violence. Il ne supporte pas de voir sa femme Nicole, tant aimée, restreindre son train de vie - par sa faute. Alors quand il reçoit une nouvelle proposition d'embauche, il accepte toutes les conditions de tests pour obtenir le poste, toutes les compromissions. Quand il apprend que les dés sont pipés, il change de stratégie . La prise d'otages fictive devient réelle, les tirs à blanc de vrais tirs et notre homme se retrouve bientôt aux assises.
Un roman plein de suspens dans les méandres de capitalisme et du banditisme.
Lemaitre peaufine ses personnages . On suit au plus près Delambre, sa psychologie, ses affects mais aussi les membres de sa famille .
Grâce à Babelio et Audiolib, je découvre de nouveaux plaisirs de lecture. La voix de Pierre Lemaitre me plonge dans un univers inconnu

Alain Delambre est un cadre de cinquante-sept ans anéanti par quatre années de chômage sans espoir. Ancien DRH, il accepte sans en parler à sa femme des petits jobs déprimants. À ce sentiment d'échec personnel vient bientôt s'ajouter l'humiliation. Un beau matin, il se faire botter le cul par un chefaillon pour cinq cents euros par mois. Trop, c'est trop. Il se rebiffe !

Aussi quand un employeur, divine surprise, accepte enfin d'étudier sa candidature, Alain Delambre aperçoit le bout du tunnel. Même si celui-ci doit passer par de gros mensonges. Par l'emprunt de l'argent de l'appart de sa fille. Et par le désarroi de sa femme.

Il passe tous les obstacles avec succès. Alors quand il s'agit d'organiser l'ultime épreuve de recrutement exigé par ses futurs employeurs, rien n'y personne ne peut l'arrêter. Il joue sa vie !  

Ce jeu de rôle consiste en une prise d'otages. Situation qui peut vite tourner au massacre.

Alain Delambre arrivera-t-il à convaincre le grand chef que c'est à lui et à lui seul que revient ce poste de DRH ?

Mais au fait, pour quelle raison, le CV de ce quinquagénaire a-t-il été retenu ?
L'auteur nous dresse un tableau très réaliste de la société libérale. Pierre Lemaitre s'est inspiré d'une vraie-fausse prise d'otage qu'ont subi 12 cadres de la régie publicitaire de France Télévisions à l'automne 2005. Philippe Santini, le directeur général de la régie publicitaire de France Télévisions, a eu l'idée d' éprouver la résistance au stress de ses plus proches collaborateurs.


Cette situation va sans aucun doute parler à tous ces cadres qui sont pressurisés par un management inhumain. Toute l'injustice de ce système éclaboussé par sa dureté et par sa violence sociale.

Ce thriller est haletant de rebondissements. Prix du polar européen en 2010


Je remercie la maison d'édition audiolib qui m'a permis d'écouter ce livre par le biais de masse critique de Babélio. C'est une première expérience pour moi. Ceci permet à des publics illettrés, malvoyants, etc. de découvrir des auteurs formidables comme Pierre Lemaitre.

"Pour écrire son polar "Cadres noirs" puis le scénario de la série "Dérapages" avec Eric Cantona sur Arte, Pierre Lemaitre s'est inspiré d'une histoire vraie, aussi surréaliste que cela en a l'air." article Huffost
Il existe aussi la BD

Claudia
Lien : https://educpop.fr/2023/11/1..

Deuxième Pierre Lemaitre consécutif et résultat, encore un vrai plaisir
Un thriller noir et très actuel. L'histoire d'Alain pourrait être l'histoire de n'importe quel chômeur en fin de droit et prêt à tout pour retrouver du travail.
Un personnage que l'on prends en pitié au début et qui devient de plus en plus antipathique et même parfois pathétique.
Du rythme, de l'action, de la violence et une ambiance extrêmement pesante de la première à la dernière ligne. Petit bémol avec une fin qui manque de saveur à mon goût. Un bon thriller pour un bon moment de lecture.

�rame sociétal

� livre est rangé dans la catégorie thriller ... tant que je l'ai écouté avec cet angle j'ai été déçue car, à mes yeux, ça n'en n'est pas un. Pour moi on est complètement dans la case d'un drame sociétal.

�lors oui il y a un suspens... Alain va t'il réussir ? Va t'il gagner face à cette multinationale ? Mais surtout ... va t'il garder son humanité ? Mais, même si on se pose ces questions, même s'il y a ce suspens .. ce n'est pas un thriller selon moi.

�vec les livres de Pierre Lemaitre, ça passe haut la main, ou ça casse. J'ai rarement ce juste milieu. Mais la, même si la partie "pendant" m'a ennuyée, j'ai vraiment aimé les deux autres. Donc, c'est passé, en fin de compte, haut la main. Concernant l'humour caustique de l'auteur, j'ai trouvé le curseur parfaitement placé. Ni trop haut (comme parfois), ni trop bas (j'avoue pas encore trouvé un de ses livres avec le curseur trop bas 🤭).

👨Mais alors, niveau dénonciations ... ça balance à fond. Que nos positions soient de gauche ou de droite (extrêmes inclus), on ne peut que être d'accord. Et c'est là la force majeure de ce livre je trouve. Il réunit tout le monde, riches ou pauvres, de gauche comme de droite ... tant que nous gardons notre humanité et empathie, car ce livre en a à revendre.

�ôté lecteur ... comment dire c'est l'auteur lui-même donc il incarne parfaitement chacun des personnages. Il leur donne une âme supplémentaire au texte écrit. Mais la aussi, parfois, c'est vrai qu'il surjoue un peu trop ce qui a tendance à lasser au bout d'un certain temps. La, comme le curseur de son humour, il est parfaitement placé. Il joue son humour, il incarne les personnages avec cette juste dose parfaite.

�n conclusion, une écoute qui en définitif et malgré un période où on frôle l'ennui, j'ai adoré. Un thème malheureusement plus que jamais d'actualité

Ce roman ci ne fera pas partie de mes p'tits chouchous de Pierre Lemaitre.
J'ai eu du mal à m'intéresser à cette histoire de cadre au chômage qui va tenter le tout pour le tout pour retrouver un emploi digne de sa qualification ou tout du moins pour se sortir du pétrin dans lequel il s'est mis depuis qu'il a cogné sur son supérieur aux Messageries pharmaceutiques où il travaille pour 45 % du SMIC.

C'est surtout la curiosité qui m'a poussée à lire ce roman jusqu' au bout. Je me suis demandée pendant tout le roman comment Pierre Lemaitre allait se dépatouiller avec cet anti héros, pas tout à fait antipathique, mais franchement pas charismatique et surtout horrible avec son épouse et ses filles.
Finalement, sans en dire trop, on peut dire que la fin est à l'image de tout ce que j'ai ressenti pour Alain Delambre, le héros de Cadres noirs. Une fin mi figue mi raisin pour une histoire du même acabit.

Mon premier Lemaitre.
Moi qui suis habitué aux thrillers très noirs, c'est très différent.
On est ici dans quelque chose de tres psychologique. Une vision tantot realiste, tantot tres lointaine du monde du travail. Mais un vrai zoom sur le calvaire d'un chomeur.

Les petites touches d'humour rendent la lecture agréable, meme si à la fin je suis content d'arriver au bout. Meme si c'est bien pensé, ca manque quand meme souvent cruellement de realisme.

Pour un écrivain la réalité est un sujet inépuisable.

Solidaire des opprimés, assoiffé de rencontres vraies, Pierre Lemaître se rend ainsi toujours sur place avant d'écrire. Il effectue ensuite un long travail de documentation puis de vérification.
Il est obsédé par un souci de précision qui n'empêche pour autant pas la fiction de conserver ses droits, et la langue sa richesse.

Comme dans chacun de ses romans rien n'est jamais acquis et tout se paie.
Dans cadres noirs il se positionne comme croqueur aiguisé des travers de la société.
En s'attaquant au sujet du chômage des seniors il nous embarque dans une grande réflexion sur la crise identitaire qui touche cette frange de la société exposée à cette situation.

Dans nos sociétés le travail demeure au coeur de la construction identitaire. Perdre son travail dans la dernière phase active de la vie entraîne forcément une grande difficulté de réinsertion, une précarité, l'exclusion sociale, une baisse, voire un déficit du bien-être, de la santé psychologique ou encore physique, de l'estime de soi et la confiance dans ses compétences professionnelle est lourdement fragilisée.

Cadres noirs a été écrit en 2010. Je me suis amusée à imaginer si le récit avait eu lieu de nos jours, quel aurait été la place des réseaux sociaux dans le dénouement de l'intrigue.

L'écriture authentique de l'auteur nous fait douter et parfois cautionner de actes d'une complexité morale perturbante.

On passe un bon moment, toutefois j'aurais aimé que certains chapitres soient davantage développés, ainsi que certains personnages et qu'on s'attarde moins sur d'autres, qui s'étirent un peu un longueur.

Encore un fantastique roman de Pierre Lemaître dont on ne salue plus l'écriture... ni la maîtrise narrative et structurelle de ses intrigues ;-)
Cette fois-ci, le "héros" est un chomeur, dépressif, qui se bat comme un damné pour tenter de retrouver un poste et sortir sa famille de la misère où ils s'enfoncent progressivement. Une promesse d'embauche et l'espoir renait... Mais s'il fait tout, vraiment tout, pour avoir le poste, il accepte aussi d'étranges conditions (participer à une fausse prise d'otages dans les locaux de cette entreprise). Tout cela va virer au drame, à la folie, avec une réflexion intéressante sur les affres du pouvoir et de l'argent, et le sentiment d'inutilité de ceux qui sont gentiment condamnés à pointer chez Pôle emploi. Une parfaite réussite !

Un cadre de cinquante-sept ans au chômage depuis 4 ans, prêt à tout pour décrocher un job pour lequel il est présélectionné...

Terrible engrenage dans lequel tombe Alain Delambre, qui ne supporte décidément plus sa situation... laquelle ne fait qu'empirer, il faut bien l'admettre. Violence, mensonge, trahison, y compris par rapport à sa propre famille, la spirale est infernale.

"Cadres noirs" est un récit sur la violence sociale, assez dérangeant parfois face à l'accumulation de malheurs s'abattant sur Alain Delambre, et ses réactions. Petit regret par rapport à une fin que j'ai trouvé un peu longue...