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3,96

sur 1916 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Mon avis est mitigé concernant ce roman de Pierre Lemaître. Tout d'abord je dois dire que le sujet est intéressant, un cadre proche de la soixantaine au chômage qui rentre dans un cycle infernal afin de retrouver un emploi et de son niveau de vie.
Pourtant j'ai trouvé que l'histoire partait dans des directions complétement folles, je n'ai pas adhéré à la folie du personnage principal qui s'embarque et qui embarque sa famille dans l'enfer. Il n'est pourtant pas dans la rue, alors pourquoi faire de telles folies pour un travail, certes je ne suis pas cadre, je ne gagne pas ce qu'il gagne, mais tout de même...
Cependant cela ne retire rien au fait que l'auteur nous embarque dans son histoire, je n'ai juste pas beaucoup aimé ce roman car le personnage m'a agacé, il s'enfonce tous les jours un peu plus alors que les circonstances finissent toujours par lui être favorables, il en veut toujours plus et ne parvient pas à se contenter de ce qu'il a. Ce serait tout à son honneur si sa famille n'en prenait pas plein la figure.

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Mouais... On ne peut pas dire que j'ai été séduit par l'histoire, même si j'affectionne toujours autant la plume de l'auteur. Après un début prometteur, je me suis vite laissé submergé par l'ennui. Difficile de croire en cette histoire pourvue de thèmes sociaux certes intéressant, mais au développement totalement invraisemblable.

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De Pierre Lemaitre, j’ai d’abord découvert le fabuleux « au revoir là-haut » et son regard porté sur les personnages, sur l’Histoire, celle des peuples qui s’écrit avec la multiplicité des individus et avec la vie et le sang des hommes, puis « robe de marié », ma première expérience Lemaitre en polar / thriller. D’où bien sur mon envie d’en découvrir plus de cet auteur dont j’ai apprécié le regard affuté sur la société, sur les travers humains, l’analyse psychologique des personnages, un brin cynique et jamais larmoyante même quand tout est sombre.
Avec Cadre Noirs, non, nous ne faisons pas une incursion dans le monde du Cadre Noir de Saumur, mais bien plutôt dans celui bien noir de la vie des cadres en entreprises, ces entreprises capables de broyer les individus pour arriver aux objectifs fixés par des actionnaires, des gestionnaires, des patrons bien éloignés des réalités et des souffrances du terrain.
Ici, nous allons suivre les pérégrinations d’Alain Delambre, la cinquantaine, âge critique pour trouver du travail car considéré depuis longtemps comme un sénior par l’entreprise. C’est un cadre RH au chômage depuis plus de quatre ans. Lui qui a été capable d’accepter toutes sortes de petits boulots sous-payés et bien en deçà de ses capacités, pour rester un peu actif, et alors qu’il désespère, une lueur d’espoir va lui permettre d’envisager un poste à sa mesure. Pour cela il va devoir se plier à un jeu de rôle méprisable envers les cadres de l’entreprise qui pourrait l’embaucher.
Mais tout va soudain déraper, et si parfois l’emballement d’Alain Delambre m’est apparu impossible, j’ai cependant eu envie de connaitre et de comprendre pourquoi et comment il allait pouvoir s’en sortir. L’analyse du monde du travail, de l’entreprise, le rejet des séniors par le monde des RH et du management, la psychologie du chômeur de longue durée, le machiavélisme, le séminaire de motivation parfaitement débile, mais aussi le désespoir, la manipulation, la vie d’une famille qui dérape quand les rôles sont difficile à tenir, parce que dans la couple l’un des deux ne trouve plus sa place, tout est bien analysé, décortiqué, transposé en une intrigue qui prend le lecteur et ne le lâche plus, même si par moment on n’y croit pas, on a du mal à comprendre la bêtise de ce personnage qui se dévoilera peut être bien plus malin et surprenant que prévu.

Lien : https://domiclire.wordpress...
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A plus de 50 ans, Alain Delambre, cadre DRH, se retrouve au chômage. Après 4 ans à vivoter de petits jobs, une éclaircie semble se présenter sous la forme d'une réponse positive de la part d'un cabinet de recrutement qui recherche un assistant DRH. Mais ce qui se présentait comme un renouveau va être le début d'une dégringolade sur tous les plans.

Je trouve le sujet vraiment passionnant. Cette dégringolade sociale, mentale et psychologique du personnage central (Alain Delambre, le cadre au chômage) fait peur. Je pense que personne n'est à l'abri de ce genre de chute. Sans aller jusqu'à a situation extrême dans laquelle Pierre Lemaitre nous plonge, nous pouvons tous nous retrouver un jour dans une situation matérielle et affective qui peut nous transformer profondément.
Dépression, alcoolisme, violence, tout peut nous tomber dessus un jour sans crier gare.
En être conscient peut-il nous aider à nous en protéger ?

La mise sous pression agencée par les recruteurs est effrayante. Tant de cynisme, tant de mépris pour les faiblesses humaines font froid dans le dos. Il faut des machines de guerre pour faire tourner l'économie et ces machines s'obtiennent par « sélection naturelle ». Elimines le faible et il ne restera plus que le fort.

Pierre Lemaitre aurait pu, dans ce contexte, nous construire un personnage central qui soit une parfaite victime, accablé par le sort, détruit par la machinerie capitaliste, un personnage pour lequel nous n'aurions eu que compassion et empathie.
Il n'en est rien. Alain Delambre est plus complexe que cela. Mari égoïste qui ment à sa femme tout au long du roman. Père détestable qui va extirper de l'argent à l'une de ses filles et mettre l'autre sous pression en lui demandant d'être son avocate et de défendre un dossier indéfendable.
Manipulateur, menteur, violent et égoïste, la victime du système est à sa manière le bourreau de ses proches et n'aurait surement eu aucun mal à devenir un bourreau, un bon petit soldat à la solde du système capitaliste.

Sur le fond, j'ai regretté que ne soit pas plus abordé l'environnement socio-économique.
On ne le perçoit qu'à travers des flashs entendus à la radio, de courts extraits de journaux et dans le "décor" d'un passage de la fin du livre.
Le roman aurait gagné en profondeur ce qu'il aurait (peut être ?) perdu en rythme si l'auteur avait un peu plus mis en avant les liens entre l'enrichissement de quelques personnes, l'appauvrissement de la masse et la situation, surement peu confortable, des petits bras de la liquidation d'emplois.

J'ai aussi regretté que la prise d'otage soit intégralement narrée par un des otages. Ce changement de narrateur trouve sa justification dans la suite de l'histoire, néanmoins j'aurais bien aimé que Pierre Lemaitre nous plonge un peu plus dans le joli bordel que devait être le cerveau d'Alain Delambre dans cette situation. L'exercice n'aurait surement pas été simple pour l'auteur mais aurait été terriblement délicieux pour le lecteur.

Le roman se termine sur un rythme très soutenu mais sans vraiment de surprise.

Au final, Cadres noirs est un bon de moment de lecture mais ne fera pas partie de ces livres que l'on termine à regret et qui laissent une trace durable chez le lecteur.






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246 notes publiées sur ce thriller !
J'ai simplement une précision à ajouter que je n'ai pas trouvé ni dans les critiques les plus récentes ni sur la 4ème de couverture:
L'histoire est inspirée d'un fait réel (source wikipedia)
Je l'ignorais avant ma lecture.
Racontée par un journaliste sans talent, cette histoire pourrait sombrer dans le ridicule, le grotesque, le sensationnel à 2 sous, le pathos racoleur et finalement tomberait dans l'oubli.
Mise en scène par un véritable écrivain, on y trouvera jubilation, émotion, cruauté, de l'humain en somme ! Et parfois matière à réflexion, pour ma part je retiendrai la dernière phrase du livre "En fait, c'est plus fort que moi, je ne peux pas m'empêcher de travailler".
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Après avoir beaucoup aimé le prix Goncourt "Au-revoir là-haut", j'avais envie de lire les polars de Pierre Lemaître.
J'ai bien aimé ce roman. le style est parfait, le suspense bien mené, le personnage principal crédible et attachant malgré ses actes amoraux et extrêmes.
Alain Delhambre est un cadre au chômage depuis 4 ans et désespère de retrouver quelque chose. Un jour, il reçoit une proposition d'une grande société pétrolière, il passe plusieurs sélections malgré son âge (57 ans) et en guise d'épreuve pour départager les derniers candidats, il doit participer à une épreuve très particulière : une simulation de prise d'otage afin de juger des cadres sur leurs réactions.
Il s'implique énormément, ce poste étant sa dernière chance de retrouver une vie normale et va aller jusqu'à risquer sa vie et commettre des actes illégaux pour remporter le poste. Les choses ne tourneront pas forcément en sa faveur.
L'intérêt de ce très bon roman policier est aussi la critique de la réalité sociale d'aujourd'hui en France. Les personnages sont très développés et pas caricaturaux et cela se lit très bien. le thème peut aussi faire penser au "couperet" de Donald Westlake.
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La précarité, le chômage des seniors, le lent cheminement vers la désocialisation etc... des thèmes actuels que j'ai aimé retrouver dans ce polar très réaliste sur certains points. Il reflète un phénomène de société qui dans la tendance actuelle ne fait que s'accentuer, et ce de façon très juste : des personnes trop qualifiées qui tombent dans la spirale du chômage, trop jeunes pour la retraite, trop vieilles face aux exigences des recruteurs.

Un livre rempli de noirceur et de cynisme puisque le personnage principal travaille lui-même dans les ressources humaines, connait très bien l'envers du décor, et est pourtant contraint de passer au crible du recrutement.

A un âge où on se retourne sur son passé avec la satisfaction d'avoir "réussi sa vie" en voyant les enfants construire leur propre nid, Alain Delambre voit la sienne se déliter et assiste impuissant à sa déchéance. Ayant connu l'aisance à force de travail et de persévérance, lui et sa femme traversent une lourde période de vaches maigres.

Quoi de plus normal que de se précipiter corps et âme, lorsqu'enfin une société accepte de lui donner une chance?



Le livre divisé en trois parties, est de valeur très inégale, il met un certain temps à "démarrer"... La première partie qui correspond à la période "d'avant", m'a paru trop longue pour ne pas dire ennuyeuse. Elle retrace la détresse du personnage vivant de petits boulots, déprimé, et résigné, cachant à ses proches la profondeur de ses difficultés, leur mentant et les manipulant à souhait. Pourtant la deuxième partie, le "pendant" tient véritablement le lecteur en haleine. Spectateurs d'un jeu de rôle ahurissant, on comprend que la machine déraille et que tout peut arriver! Les rebondissements sont nombreux et palpitants et on se dit que la fin est toute tracée. C'est sans compter la dernière partie le "après" qui renverse totalement le tableau, mais qui apparaît trop surréaliste pour être crédible,avec une fin qui laisse un goût très amer : on se dit finalement tout ça pour ça? Alors Delambre, simple victime du système ou sinistre manipulateur qui dans la difficulté a enfin révélé sa véritable nature? A vous d'en décider...










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Fervent admirateur de Pierre Lemaître dont j'ai lu la plupart des oeuvres, je me trouve ici un peu déçu par l'ouvrage. Nous sommes très loin des brillants titres de la série Camille Verhoeven. Bien sûr j'ai retrouvé son style précis et agréable à lire, son sens du rythme remarquable, son art du rebondissement déroutant et de l'introspection crédible. Mais j'ai trouvé également des étirements de l'histoire dont il n'a pas coutume, je dirai même du délayage, et aussi des invraisemblances, des incohérences excessives. En d'autres termes, même entraîné par le rythme soutenu de ce parcours dramatique sinueux, je suis plusieurs fois « tombé du train » quand l'histoire devenait trop improbable, quand certains personnages, les « méchants », l'ami Charles, ses filles, perdaient toute véracité. En conclusion, un livre qu'on lit avec intérêt pour sa toile de fond – crise sociale, immoralité des puissants et de leurs laquais –, avec empathie pour cette bataille d'un cadre dans le désespoir mais sans sympathie pour le personnage lui-même, égocentrique, opportuniste et manipulateur. Enfin, sans ne rien dévoiler, une fin très puérile ! Clairement le moins bon des quatre ou cinq ouvrages que j'ai lus de cet auteur.
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Après ce cinquième opus, j'aurai lu l'intégralité des romans publiés de Pierre Lemaitre.
Je crois bien que c'est le plus dérangeant de tous et pour tout dire, je l'ai laissé de côté quelques semaines avant de le reprendre. Il faut avouer qu'Alain Delambre, cadre en ressources humaines « tombé » au chômage à 57 ans m'a rappelé des souvenirs. Il vit de petits boulots, humiliants, et un jour, il pète un plomb … il perd ce dernier job minable par un réflexe violent spontané, et son employeur l'assigne. La déchéance … C'est pourtant un père aimant et un époux terriblement amoureux de sa femme. Avec Pierre Lemaitre, l'amour conjugal est profond, toujours douloureux pour la femme … Et puis un jour, il reçoit une convocation totalement inattendue à un test d'embauche. Pour obtenir ce job, il est prêt à tout, c'est sa dernière chance … Vraiment à tout jusqu'à l'impensable, face à cette multinationale qui a l'idée saugrenue de tester ses cadres en organisant une prise d'otages fictive.
Je ne raconte pas la suite. C'est un roman à tiroirs, construit en trois actes : avant, pendant et après. Une série de situations cauchemardesques, une dissertation acide sur la manipulation, le cynisme des grands patrons et de leurs sbires, une satire sociale qui ne fait pas dans la dentelle. L'improvisation sans logique apparente cache en fait la réaction instinctive d'un type qui perd pied mais a tout de même encore une sacrée ressource, qui sait piocher ses dossiers, applique une stratégie, qui croit gagner seul contre tous et finalement va perdre ce à quoi il tient plus que tout au monde.
Pierre Lemaitre excelle dans sa description de la douleur infligée, de la souffrance subie. On le ressent, on est au bord du malaise. Au début, je pensais que ce scénario d'une évaluation du niveau de stress à travers la simulation d'une prise d'otages par des comédiens était totalement absurde et irréaliste … Jusqu'à ce que je constate que ce genre de gesticulation intellectuelle correspond à un fait divers réel, intervenu en octobre 2005, dans une régie publicitaire bien connue. le PDG en cause a réellement été condamné pour complicité de violence aggravée. La réalité dépasse toujours la fiction !

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Pierre Lemaitre a excellé dans deux de ses livres Alex et Robe de marié. On reconnait dans Cadres noirs le fabuleux talent de l'écrivain même s'il est loin de surpasser les deux autres livres.

Comme d'habitude, l'auteur nous divise le livre en trois parties. Ici, l'histoire se découpe entre Avant, Pendant et Après. On comprend très vite que ces parties sont liées à la fameuse prise d'otage fictive. Nous découvrons la première partie selon le point de vue d'Alain, le personnage principal. le fait d'avoir un récit à la première personne renforce l'attachement que peut avoir le lecteur envers le personnage. Il en va de même pour la troisième partie. le changement se passe pendant la seconde partie, nous changeons de narrateur et nous suivons alors la prise d'otage selon le point de vue d'un autre personnage de l'histoire. Pourquoi cette technique ? Pierre Lemaitre ne fait rien par hasard et en découvrant l'histoire, il va de soi que cette seconde partie n'aurait pu être lu avec le personnage principal. Bien sur, ce n'est pas la première fois que l'auteur utilise cette alternance de point de vue dans ses livres, nous avons pu le voir dans Robe de marié mais aussi dans Alex. Que Pierre Lemaitre en fasse une habitude ou non, ce n'est rien puisque ça semble bien réussir.

Pour en venir l'histoire, l'auteur a choisi un fait intéressant puisqu'il aborde le chomâge et les difficultés de trouver un emploi après un certain âge. Les trois parties sont bien écrites et très intéressantes. Toutefois, en ce qui me concerne, j'ai trouvé qu'elles étaient toutes intriguantes mais également toutes un peu longues. Nous assistons à la chute du personnage principal qui entraine dans les ténèbres avec lui, sa famille. On peut dire que nous avons plus affaire à un thriller psychologique que thriller tout court. Mais l'ensemble reste réalisme et vraisemblable. Pourquoi n'arrive t'il pas à la hauteur des autres romans? Peut être car la chute/le dénouement du livre est beaucoup moins surprenant. Pas de coup de théâtre qui vous laissez bouche bée en refermant le livre.

Néanmoins, Cadres noirs est un roman intéressant, et très réussi pyschologiquement parlant. On assiste au premier rang à la chute du personnage principal. Ça vaut le détour.
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