AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,2

sur 5789 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Sur l'air de "Alouette, gentille alouette, alouette, je te plumerai" chantons tous en choeur : "Madeleine, pauvre Madeleine, Madeleine, je te ruinerai".

A la mort de son père, le banquier Marcel Péricourt, Madeleine va entamer un véritable chemin de croix. La riche héritière va devoir subir bien des malheurs et avaler bien des couleuvres, jusqu'à ce que ... elle relève le gant et d'une sacrée façon !
Pierre Lemaître est un conteur hors pair. Il s'y entend pour concocter une intrigue aux péripéties échevelées dans un style réjouissant, dont cette simple et courte phrase vous fournira l'exemple : "cette femme, brève de seins, de fesses et d'esprit considérait Charles comme un être prodigieux".
On ne s'ennuie donc pas une seconde. On s'amuse, on s'étonne et on s'émeut des rocambolesques aventures qui nous transportent dans les années trente, les années sombres de la montée des fascismes .... avec son cortège de malversations, de scandales financiers, de fraudes fiscales ... et qui ont un furieux parfum d'actualité !

On se réjouit des ressources que Madeleine va déployer pour mener sa vengeance à bien, et quelle vengeance! les méchants seront méchamment punis, tant mieux, ... mais c'est là que le bât blesse !
En effet, le lecteur a quand même beaucoup de mal à concevoir que la femme timide, effacée et si peu au fait du monde des affaires, puisse ainsi se transformer en génial stratège, capable de monter des plans aussi machiavéliques ! Certes, elle est intelligente Madeleine, tout de même, c'est le bémol que l'on peut réserver à cette truculente aventure, avec en prime le fait que certains personnages apparaissent un peu trop caricaturaux.
Mais enfin, ne chicanons pas, ne boudons pas notre plaisir et surtout, n'allons pas nous priver des feux de ces délectables couleurs de l'incendie que Pierre Lemaître allume avec un époustouflant talent de narrateur !

Allons plutôt avec Madeleine, chanter en choeur, "Ah, ça ira, ça ira, ça ira, les abominables, on les aura".
Commenter  J’apprécie          192
Deuxième tome tout aussi intéressant mais beaucoup moins prenant.
Une très belle revenge imaginée et mise en pratique avec brio.
J ai été heureuse de retrouver la famille Pericourt et son terrible destin.
Pierre Lemaitre est un écrivain hors pair.
Commenter  J’apprécie          180
Un pavé qui démarre sur une belle évidence : vieillir est une activité épuisante. Se surveiller constamment, veiller à ne pas sentir le vieux, à ne pas oublier ses mots, à ne pas déranger, à ne pas parler tout seul....
Un titre qui pourrait nous faire rêver ou nous terroriser .... les couleurs de l'incendie, les couleurs du feu purificateur, les couleurs de la mort !
Nous sommes à une époque où le feu couvait ...
Dans la nuit du 27 au 28 février 1933, le palais du Reichstag prend feu, les nazis suspendent les libertés individuelles et entament une campagne de répression contre les communistes allemands....
Le 10 mai 1933, une cérémonie est mise en scène devant l'opéra de Berlin : des dizaines de milliers de livres sont publiquement jetés au bûcher par des étudiants, des enseignants et des membres des instances du parti nazi....
Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938, c'est la nuit de cristal, programmée contre les juifs, plus de 200 synagogues et lieux de culte furent détruits, 7 500 commerces et entreprises exploitées par des Juifs, saccagés, des juifs assassinés, déportés en camp de concentration....
Les couleurs de l'incendie commence avec les prémices de la Shoah.

Ma curiosité m'a poussé à découvrir ce qui se cachait derrière certaines phrases, un exemple : "svkoda nie otworzyc tej przesylki... w srodku moga byc prezenty, naprawde nie chcesz otworzyc ?"... Metraduction a déchiffré : "Skoda ne pas ouvrir cette expédition ... au milieu peut être des cadeaux, vous ne voulez vraiment pas ouvrir?", c'est du polonais et cela a du sens !
Pierre Lemaitre s'amuse à nous raconter l'histoire, notre histoire, l'histoire de ce qui fut notre France, ce panier de crabes où chacun cherchait à régler ses comptes, à mettre du beurre dans les épinards.
À la fin du livre, nous trouvons les références qui permettent de renommer les événements et les comparer à ce qui fut la réalité vécue.

Le plus important n'est certainement pas les péripéties, du qui a fait quoi, de qui a fait croire que .... c'est l'atmosphère qui compte, c'est ce spectacle qui nous est offert avec les préoccupations des parvenus, les conflits d'intérêts pour pouvoir profiter plus, encore plus et toujours plus.
Le deuxième tome commence en 1927, nous quittons les personnages en 1933, les notes suivantes nous portent jusqu'en 1936 et même en 1951 pour Charles.
La grande question qui nous reste .... qui retrouverons nous dans la dernière partie de la trilogie ... quelle période de notre histoire nous sera décodée ?
Commenter  J’apprécie          181
J'ai beaucoup aimé ce second tome de la trilogie amorcée avec Au revoir là-haut. J'ai préféré Au revoir là-haut car le sujet et l'intrigue m'ont plus accroché mais Les couleurs de l'incendie est très bien écrit, comme tous les livres de Pierre Lemaitre. L'histoire, les personnages sont finement décrits. Il y a un gros travail de recherche sur les différents sujets abordés. On a de nombreux rebondissements, ce qui évite de s'ennuyer car il y a quelques fois des longueurs, notamment sur la première partie où j'ai eu plus de mal à me mettre dedans mais une fois qu'on rentre véritablement dans l'intrigue, on a du mal à lâcher ce très bon bouquin !
Commenter  J’apprécie          180
Voilà un deuxième opus tout aussi enlevé et magistralement écrit que le premier, Au-revoir là-haut. J'y ai un peu retrouvé ce que j'aime chez l'auteur allemand Philip Kerr : c'est corrosif, implacable, dur, mais aussi drôle, avec des personnages vraiment impayables, tous terriblement humains avec leurs mesquineries et leurs actes d'amour, leurs peurs et leur courage. Ça, c'est de la littérature, de la vraie, sur laquelle on peut compter, qui vous remue et vous bouleverse.
Pourtant j'avoue, j'ai quand même préféré Au revoir là-haut, tout simplement parce que celui-ci, c'est l'histoire d'une vengeance et je n'ai jamais compris la rancune, surtout une aussi tenace ! Ici, on est face à des personnages retors au possible, prêts à tous les coups bas, et ça, ça me dépasse !
Mais ceci n'est qu'un point de détail. Si vous êtes tentés par ce roman, donnez vous en à coeur joie, il y a peu de risques que vous soyez déçus...
Lien : https://le-jardin-litteraire..
Commenter  J’apprécie          180
Il s'agit de la suite d'Au revoir là-haut roman avec lequel Pierre Lemaitre a obtenu le prix Goncourt mais il n'est absolument pas nécessaire de l'avoir lu pour comprendre celui-ci. Madeleine Péricourt est le personnage principal de cette suite qui s'ouvre avec l'enterrement en grande pompe de son père, Marcel Péricourt, très important banquier de l'époque. Toute la haute société est présente ainsi que le président de la République. Mais rien ne se passe comme prévu car le petit-fils du défunt, Paul, chute de la fenêtre du premier étage de la luxueuse demeure des Péricourt et vient s'écraser sur le cercueil de son grand-père…A partir de là les péripéties s'enchaînent et les embûches vont jalonner le chemin de Madeleine qui se retrouve seule héritière de son père à la tête d'une banque de renom, sans aucune connaissance sur le sujet et avec un fils handicapé à vie suite à sa chute. Mais il faut se méfier des personnes qu'on peut croire naïves et totalement dépassées au premier abord. C'est ce que Madeleine va démontrer tout au long de ce roman. Elle va faire preuve d'une farouche détermination au moment de faire payer ceux qui l'ont manipulée. Au-delà de son histoire, ce texte est aussi le miroir d'une époque, celle de l'entre-deux-guerres d'où le titre Couleurs de l'incendie : ce sont celles du feu qui ne va pas tarder à ravager l'Europe. J'ai beaucoup aimé cette histoire très rythmée dans laquelle on est entraîné dès la scène inaugurale. Pierre Lemaitre a un vrai talent pour capter l'attention du lecteur du début à la fin en dépit de la longueur de ses intrigues (ce qui pour moi en général peut être un frein à la lecture car j'ai toujours peur de me lasser quand le nombre de pages est très important) et il ajoute à cela une bonne dose d'humour et d'ironie bien appréciable (la description de la dentition des filles de Charles Péricourt, le frère du défunt, est particulièrement savoureuse !). N'hésitez pas à vous laisser entraîner dans ce tourbillon romanesque !
Lien : http://monpetitcarnetdelectu..
Commenter  J’apprécie          180
Encore une fois, à l'identique du premier volet de cette trilogie, c'est Pierre Lemaître lui-même qui m'a narré son roman à travers un livre audio.
Encore une fois, j'ai été séduite par son verbe agréable et justement ponctué.
Encore une fois, c'est une réussite.

"Au revoir là-haut" était un récit d'hommes. "Couleurs de l'incendie" laisse la place aux femmes : Madeleine, Léonce, la Gallinato et son Pinocchio et Vladi bien sûr.

Le vide que laisse Marcel Péricourt et le drame qui se déroule pendant ses obsèques, terrible, définitif et incompréhensible, sont les deux piliers qui vont supporter toute la suite du roman.
Et Madeleine ! Elle vous étonnera par son ingéniosité, son sang froid, sa cruauté aussi, mais qui est celle d'une mère blessée, bafouée, trompée. C'est la vengeance qui l'anime, et quelle vengeance !

Je me régale d'avance à l'idée de lire la suite dont quelques idées sont données dans l'entretien avec l'auteur à la fin du livre audio.
Commenter  J’apprécie          170
Que Pierre Lemaitre a dû prendre du plaisir à écrire cette suite de "Au-revoir là-haut" ! Cela transparaît dans les tournures de phrases, les sollicitations du lecteur que l'auteur prend à parti. C'est assez jubilatoire comme roman et plutôt inattendu. Quelle galerie de personnages tous campés avec maestria et force détails !

Peut-être est-ce la raison pour laquelle je n'ai pas été totalement convaincue. J'apprécie toujours autant cette plume et je me suis laissé totalement emporter par l'histoire. Cependant, j'ai eu l'impression que c'est avant tout pour se faire plaisir que Pierre Lemaitre écrivait. Un bon moment de lecture mais une oeuvre qui ne restera pas dans mon esprit.



Commenter  J’apprécie          170
J'ai beaucoup aimé « Au revoir là-haut » qui se termine par le suicide d'Edouard Péricourt.
Marcel Péricourt, à la tête de la banque Péricourt est décédé. Madeleine, devenue l'unique héritière de la banque depuis le suicide de son frère. Doit conduire le cortège. Au moment où le cortège va s'ébranler, Paul, lez fils de Madeline, se défenestre et tombe sur le cercueil. Détour obligatoire par l'hôpital d'où Paul sort handicapé à vie.
Sa vie change et elle se donne entièrement à son petit Paul et fait confiance à Gustave Joubert, bras droit de son père. le futur mari éconduit deux fois va se venger d'une très belle façon. C'est la ruine pour Madeleine qui doit déménager dans un petit appartement et devenir une déclassée, une petite-bourgeoise aux habits défraîchis. C'est mal connaître la fille de Péricourt ! Bon sang ne saurait mentir. La vengeance est un plat qui se mange froid, mais qui, avant se mijote, se trame. Gare à ceux qui l'ont trompée, la chute sera dure.
Un livre de 500 pages qui se lit comme un feuilleton genre Alexandre Dumas et se déroule pendant la période troublée de l'entre-deux guerres, crise financière, montée du nazisme, de l'antisémitisme, corruption, charge contre les journalistes… Bref, ce que nous connaissons encore.
Pierre Lemaître semble s'être bien amusé à écrire ce livre très documenté. Les dialogues sont succulents, ironiques (comme le beau-frère de Madeline, politicien véreux devenu président de la commission de l'évasion fiscale), profonds, vrais, bon français ou français des faubourgs selon l'intervenant.
Je me suis plu dans les pages, même si, j'ai vite compris ce qui allait advenir. D'ailleurs, cela m'a permis de mieux apprécier les phrases, les mots écrits par Pierre Lemaître, les descriptions des personnages sont très visuelles et quelques fois amusantes (voir les nièces de Madeleine, ou la cantatrice)
Couleurs de l'incendie n'est pas comme certains gros bouquins, plein de remplissages, de vides, non, l'écriture est dense, aucun temps mort
J'attends le troisième opus avec impatience. Logiquement, il devrait se dérouler pendant la seconde guerre mondiale.

Commenter  J’apprécie          170
J'ai vu Au revoir, là-haut au cinéma.
Je n'ai pas vu Couleurs de l'incendie qui sort le 9 novembre.
Mais j'ai déjà en mains la nouvelle édition en Livre de poche, agrémentée d'un cahier photos de quinze pages, chaque cliché étant légendé d'un extrait du roman. Cette version, à peine sortie de l'imprimerie (132 pages de moins que la première édition en format réduit), a emporté mon adhésion, ainsi que les premières pages, animées d'emblée par un souffle épique, qui je le sais, faiblit rarement chez Pierre Lemaître.
Nous verrons si je verrai le film avant d'avoir terminé la lecture ou si j'attendrai l'épilogue avant de m'immerger dans le récit imagé. Quoiqu'il en soit, je n'ai jamais combiné lecture et cinéma simultanément.
Je vous renvoie aux critiques élogieuses d'une autre époque. Ayant pris l'oeuvre sur le tard, je me dispenserai d'en rajouter.

Un ajout du 15 novembre a sauté.
Je persiste et signe aujourd'hui. Verve, gouaille, ironie, humour, détails historiques signent un bon roman populaire, récit de vengeance étiré, déprimant à la longue, justifiant l'adage : la vengeance est un plat qui se mange chaud lapin.
Commenter  J’apprécie          1614




Lecteurs (12095) Voir plus



Quiz Voir plus

Alex de Pierre Lemaitre : l'avez-vous lu ?

Le personnage principal est :

une femme
un homme

8 questions
672 lecteurs ont répondu
Thème : Alex de Pierre LemaitreCréer un quiz sur ce livre

{* *}