AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,84

sur 171 notes
5
12 avis
4
10 avis
3
9 avis
2
2 avis
1
0 avis
Quel drôle de type que cet Albert dit Mailman, facteur d’une petit ville américaine qui ne peut sortir du lit qu’après avoir mâchonné des grains de riz complet cru tout en gardant les yeux fermés. Une vie ritualisée. Une monotonie rassurante établie entre la maison, ses tournées de distribution du courrier et le café de Graham, dressant des remparts invisibles contre les sentiments d’irritation et d’angoisse qui assiègent régulièrement son esprit.
Car Mailman est ce personnage de cinquante-sept ans qui s’impose à nous avec ses démons d’enfants, un homme submergé par ses émotions et son imagination qui vit reclus dans une solitude qui est à la fois son refuge et sa prison, un être abîmé jusque dans ses viscères, "quelque chose pourrit en [lui]" et "risque de bientôt contaminer toute [sa] personne".
Mais il vient forcément un jour où Albert ne parvient plus à se maintenir en équilibre sur la ligne de crête qu’il a érigé, la certitude de la chute se faisant plus forte le jour où il ne distribue pas une lettre à temps. Tel un paumé magnifique, il part, prenant précipitamment une route que lui-seul pouvait décider d’emprunter, celle de la rédemption ou de la déperdition. On espère le voir accéder à une sérénité, ou simplement prendre conscience qu’il a été un fugitif à sa propre existence, un homme absent à ses amours, à sa santé, un homme absent à lui-même…


Dans ce roman éclatant et ténébreux, J. Robert Lennon façonne lentement l’histoire, laissant le temps à ce personnage retranché dans sa vie intérieure de se dessiner un périple. Il tâtonne, se perd, on observe les errances d’un homme intelligent et lucide, mais prisonnier de ses souvenirs sous l’effet d’un double mouvement dans le récit. Celui de la plume habile de l’auteur qui comprime et dilate le temps laissant les fêlures du passé s’entrechoquer et entrer en résonance les unes avec les autres.
Avec un style ferme et serein et une belle sincérité, l’auteur américain nous remet ainsi l’intimité secrète et fragile de cet homme que l’on qualifierait vraisemblablement de maniaco-dépressif. Mis à nu, ce n’est pas beau à voir mais Albert apparaît tel qu’il est : un homme vulnérable.
Roman efficace et profond, mélancolique et moqueur, le dénouement est toutefois quel que peu poussif.
Très belle lecture.
Commenter  J’apprécie          463
« Mailmaaaaaaaaan, Bring me no more bluuuuuuuuues » chantait John Lennon.

Le Mailman de John Robert Lennon ( Le Robert est important sinon on ne s'y retrouve plus) apporte le blues mais il l'a lui aussi, le blues, et pas qu'un peu.
Albert Lippincott, alias Mailman, est un facteur pas bien heureux dans sa vie. Une vie qu'il a monotone et qu'il estime avoir complètement ratée. Alors pour se distraire, il lit le courrier qu'il doit distribuer, en fait des photocopies, les classe et les collectionne, façon de combler sa vie ennuyeuse avec celle des autres.
Sauf qu'un jour, il retient une lettre un peu trop longtemps et apprends que son destinataire s'est suicidé. Mailman est-il responsable ? Où sa curiosité va-t-elle le mener ?

Dans un premier temps, elle le mènera à faire un retour sur sa vie, sur son expérience en tant que bénévole dans une bourgade paumée du fin fonds du Kazakhstan, sur son travail, ses études, sur son mariage, son enfance, sa relation avec ses parents et sa soeur mais aussi avec ses chats. L'occasion pour John Robert Lennon de faire des va-et-vient entre le passé et le présent mais sans jamais perdre le lecteur, le tout sur un ton fluide et avec humour s'il vous plaît.

J'ai beaucoup apprécié les péripéties de notre drôle de facteur. Mailman est très particulier dans son genre et on s'attache facilement à lui. le tour de force de John Robert Lennon est de nous faire entrer dans l'intimité et la tête de Mailman, de voir à travers ses yeux le regard désabusé qu'il porte sur les personnes et la société qui l'entourent. Un regard désabusé mais acéré et fortement critique voire parfois exagéré.

« Mailman resta planté là avec son carnet de contraventions ; le PV qu'il venait de rédiger voletait sur le trottoir. Nom de dieu de bordel de merde ! où étaient passés la gratitude, le bonheur d'être né dans le pays le plus riche du monde, l'émerveillement devant les incroyables ressources du système éducatif américain ? le sale petit ingrat ! Et le terme était parfaitement choisi : pour des gamins comme celui-ci, ni les parents ni la hiérarchie n'importaient, ils n'avaient pas la moindre conscience que des gens avant eux avaient dû lutter, travailler, souffrir, se battre et même mourir pour qu'ils puissent glander dans leur chambre, à picoler des bières et à jouer à Super Mario toute la sainte journée ! Les petits enfoirés ! le genre à aller se plaindre au doyen parce que leur esclavagiste de prof nazi leur a mis à peine la moyenne ! A organiser un piquet de grève devant le bureau du président pour protester contre le règlement concernant la consommation de boissons alcoolisées sur le campus ! »

Il ne se gêne d'ailleurs pas pour exprimer bien haut ses opinions, ce qui lui vaudra quelques déboires et situations cocasses qui ne sont pas pour nous déplaire à nous, lecteurs. Mailman n'est pas toujours fier de ce qu'il est ni de ce qu'il fait et c'est ce qui le rend si attendrissant à mes yeux.

Pourtant il m'aura manqué ce petit quelque chose pour en faire un coup de coeur, le truc surprenant, la petite gifle au détour d'une page, comme pour Karoo, roman avec lequel je ne peux m'empêcher de faire un rapprochement.

Bref, Mailman, c'est tout simplement le récit de la vie d'un pauvre type banal qui n'a pas su saisir ses chances et qui le réalise trop tard. La fin, que j'ai trouvée magnifique, sonne comme un écho à sa vie, Mailman devient :

« Mr Sandman, Bring me a dream … »


Lien : http://0z.fr/7hO54
Commenter  J’apprécie          383
Albert Lippincott, dit Mailman, est facteur à Nestor, petite bourgade de l'état de New York. Mais Mailman n'est pas un facteur comme les autres. C'est un facteur qui aime lire le courrier avant de le distribuer. Il photocopie les missives après les avoir ouvertes à la vapeur. Une sale manie qui va bien sûr entraîner sa perte. Il faut dire que Mailman est un excentrique doublé d'un maniaque. Il a séjourné quelques temps à l'hôpital psychiatrique, où il a rencontré une infirmière qui est devenue sa femme avant de divorcer et de refaire sa vie avec un médecin. Il entretient une relation particulièrement ambiguë avec sa grande soeur, il déteste les chats, qui le lui rendent bien, il s'est lancé un temps dans l'humanitaire au Kazakhstan (le fiasco total) et il sent depuis peu une grosseur sous son bras qui l'inquiète au plus haut point. Bref, Mailman est un drôle de loustic un peu paumé, un homme qui semble ne rien comprendre au monde et aux gens.

« Il se dit qu'il n'a ni passé ni avenir, qu'il n'y a plus de kilomètres parcourus ni de kilomètres à parcourir, qu'il n'attend plus rien, qu'il n'a plus honte de rien. » Et pourtant, il aurait de quoi avoir honte, Mailman, parce que des casseroles, il s'en trimballe un sacré paquet : la fois où sa mère lui a définitivement fait passer le goût de la masturbation, la fois où il s'est fait choper devant un site porno sur un ordi de la bibliothèque municipale, la fois où il s'est retrouvé devant une classe au Kazakhstan, et tant d'autres encore… Ce personnage pourrait être tout droit sorti d'un roman de John Kennedy Toole, même si je l'ai trouvé moins charismatique que le Ignatius Reilly de la conjuration des imbéciles. Il possède néanmoins ce coté misanthrope, ce coté gaffeur maladroit, cette dimension tragi-comique, cette image de looser permanent qui caractérise le héros de Toole. Son combat est perdu d'avance. D'ailleurs, contre qui, contre quoi se bat-il ? Uniquement contre lui-même sans doute, c'est pour cela qu'il n'a aucune chance de gagner.

Un roman drôle, très drôle même, mais pas que. Un roman tragique et au final terriblement pessimiste, mais pas que. Un roman où l'Amérique semble habitée par une population au mieux névrosée, au pire totalement cintrée. Bref, j'ai adoré. A part la fin qui, je dois l'avouer, ne m'a pas plu du tout. Et puis ce pavé aurait mérité quelques coupes franches (je parie que cela ne vous étonne pas venant de moi), certaines anecdotes n'ayant pas grand intérêt. Mais bon, ça reste la littérature US décomplexée que j'aime tant.

Encore une bonne pioche pour les éditions « Monsieur Toussaint Louverture », dont le catalogue regorge déjà de nombre de pépites. En plus, ce qui ne gâche rien, l'objet livre est vraiment magnifique. Un régal de manipuler un ouvrage façonné avec autant de soin.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
Commenter  J’apprécie          290
Albert Lippincott est habité par son métier de facteur au point de ne vivre que pour le bonheur de distribuer le courrier, pas seulement de le distribuer d'ailleurs !

Bien souvent, sa passion le pousse à dérober quelques lettres par-ci, par-là, à les photocopier pour les lire et les relire avant de soigneusement les classer.

« Ce frisson d'ouvrir une lettre sans la détruire, d'en extraire le contenu sans offenser personne, de voir sans être vu. Il savoure tout autant la conquête que la victoire »

Mais, notre homme est consciencieux et, une lettre DOIT être distribuée, aucun problème, il sait décacheter une enveloppe et la recoller sans dommage et lorsque celle-ci ne résiste pas au traitement, qu'à cela ne tienne, les services postaux ont prévus ces « accidents de manipulation » et les excuses qui vont avec !

Sous des airs faussement comiques, ce roman est l'histoire d'une solitude, Albert est divorcé, sans enfant, sans amis.
Il faut dire qu'il n'a pas grand-chose pour lui ce pauvre garçon, un caractère de cochon, parano, dépressif, incapable d'aimer.
Sa façon à lui de s'échapper à une vie monotone est de se réfugier dans celle des autres.

J. Robert Lennon décortique ses moindres faits, gestes ou pensées au point de nous immerger dans la tête de ce personnage hors-norme.

J'ai apprécié cette étude psychologique minutieuse même si j'ai parfois éprouvé un léger agacement par une foultitude de détails souvent inutiles.

« Mailman » est un roman qui demande une certaine patience, il faut accepter une mise en place d'environ 250 pages avant d'y trouver un réel intérêt.
L'écriture fluide et précise de J.Robert Lennon en rend cependant la lecture de facile et agréable.



Commenter  J’apprécie          280
Bienvenue à Nestor, « petite bourgade » de l'État de New York : ses 25 000 habitants, ses rives du lac Onteo, sa poste et son facteur, Mailman, 57 ans, célibataire à la vie atypique et incompréhensible pour le commun des mortels.

Sa passion : détourner les lettres qu'il distribue, pour entrevoir des bouts de vie de ces gens qu'il ne fait que croiser le plus souvent. Avant de les refermer artistiquement puis de les redistribuer, ni vu, ni connu. Enfin la plupart du temps…

Mais un jour, avant qu'il n'ait eu le temps de remettre une lettre, son destinataire est retrouvé mort, apparemment suicidé. Et la vie de Mailman va basculer : « Une simple lettre ridicule, truffée de faites d'orthographe, peut-elle soulager une vie de dépression et de folie ? »

Mailman va alors prendre la route pour fuir Nestor et une vie qui n'a plus de sens, si tant est qu'elle en ait eu un jour. Une fuite révélatrice, à défaut d'être salvatrice : « le problème, c'est lui, Mailman (…) il se demande pourquoi il n'a jamais tiré de leçons de cette révélation. »

Mailman de J. Robert Lennon, traduit par Marie Chabin est un drôle de livre, complexe, dense, dont je ressors avec l'impression d'être un peu passé à côté faute d'intérêt total pour cet antihéros névrosé, aux rapports ambigus avec les femmes à commencer par sa soeur.

C'est pourtant bien écrit, avec une approche un brin cynique qui n'est normalement pas pour me déplaire et qui vire au conte initiatique à la fin, mais cette distance avec le personnage central m'a parfois fait trouver le temps un peu long.

Reste, une fois de plus, un très joli travail éditorial réalisé par Monsieur Toussaint Louverture.
Commenter  J’apprécie          270
Tout d'abord, je tiens à tirer mon chapeau aux éditions Monsieur Toussaint Louverture, qui ne cessent de m'étonner. Après l'excellent Et quelquefois j'ai comme une grande idée de Ken Kesey, mon grand coup de coeur de l'année 2013, ils en remettent une couche avec le très bon Mailman de John Robert Lennon. Ce livre est un magnifique objet et la couverture est sublime !

Albert Lippincott alias Mailman est facteur à Nestor, petite ville au nord de l'état de New York. Notre héros de 57 ans, en proie aux doutes, mène une existence monotone, sans la moindre surprise. Il ne reçoit jamais de visite, sa femme l'a quitté quelques années plus tôt et il n'est pas particulièrement proche de sa famille. Enfin, notre homme a quand même une occupation pour combler le vide dans sa vie, et pas des plus banales, il lit le courrier avant de le distribuer. Il va même plus loin, en effet, il ouvre le courrier à la vapeur, le photocopie, le lit puis l'archive avec le plus grand soin, avant de restituer les lettres comme si de rien n'était. Mais un jour, il garde une lettre plus longtemps qu'à l'accoutumée et apprend que son destinataire, Jared Sprain, s'est suicidé. Mailman est-il responsable ? Si Sprain avait eu la lettre, se serait-il suicidé ? C'est ainsi que débute pour Mailman la plus longue semaine de sa vie...

John Robert Lennon amène son lecteur au plus profond du personnage de Mailman, dans sa mémoire, dans son inconscient, au plus profond de son être. de nombreux souvenirs, et autant d'échecs refont surface : sa relation très particulière avec sa soeur, qui'il définit, comme une "tension sexuelle et masochiste latente"; ses séances chez le psy suite à la dénonciation de Kelly Viréo (qui, déjà, le soupçonne de lire son courrier), son séjour en hôpital psychiatrique où il rencontra son ex-femme, son mariage raté avec cette dernière ou encore son escapade complètement foiré au Kazakhstan.

Le personnage de Mailman est attachant, au fil du récit on se prend d'affection pour cet homme qui estime avoir raté sa vie. Ce livre est comique et tragique à la fois, il est bourré d'humour (les passages avec les chats et à la bibliothèque figurent parmi mes préférés), et Mailman ne se gène pas pour clamer bien haut ce qu'il pense. Ce "Monsieur tout le monde" est un homme malmené par la vie et qui tente de trouver le paix. Quant à la dernière partie du livre, en Floride dans ce paradis pour retraités où vivent ses parents, elle est assez surprenante. J'ai passé de bonnes heures (un bon pavé de 670 pages quand même) en compagnie de ce gentil looser qu'est Albert Lippincott.
Commenter  J’apprécie          220
Expérience étonnante que ce livre ! Nous voilà plongés dans la vie d'Albert Lippincott, facteur américain surnommé Mailman. Un homme de condition moyenne, peu chanceux, à tendance dépressive, ce qui entraîne en de rares occasions des comportements violents. Sa vie de facteur se résume à se rendre au centre de tri, préparer le courrier de sa tournée, monter dans sa camionnette de la Poste et entamer la distribution des lettres et colis dont il est chargé. Mais Albert a aussi un passe-temps. Il subtilise des lettres qu'il ramène chez lui, ouvre à la vapeur, lit et photocopie avant de les remettre en état et enfin de les distribuer. Il ne pense pas à mal, il s'agit pour lui de se distraire, d'entrer un peu dans la vie de ses clients afin de mieux les connaître, de se faire une meilleure idée d'eux. Or Mailman va se faire démasquer ou presque, et sous la pression du risque de se faire enfermer, va tout quitter. Il monte dans sa voiture et prend la direction de la Floride, où demeurent son père et sa mère. En passant, il s'arrête chez sa soeur à New -York, mais le dialogue n'est pas facile et il repart bien vite. Son périple s'arrêtera finalement chez ses parents.
C'est au cours de ce « road movie » que nous sera dévoilée la vie d'Albert Lippincott, de son enfance et de sa relation ambigüe avec sa soeur, de son acte violent contre un professeur qui le conduira pour la première fois en psychiatrie, jusqu'aux femmes de sa vie, avec lesquelles rien ne se passera comme il l'aurait souhaité.
J'ai eu un peu de mal au début avec l'histoire et son héros, en somme la vie d'un looser sans grand intérêt. Mais peu à peu j'ai mieux compris Albert et ses blessures, ses tentatives maladroites de trouver un peu de bonheur, ses peurs et ses traumatismes. Je me suis attachée au personnage, et l'ai accompagné partout dans son voyage. C'est tragique, mais beau, et j'ai, en refermant le livre, un pincement au coeur.
Commenter  J’apprécie          190
Une grande découverte !
Il est habituel chez certains français de critiquer les USA , surtout sur le plan culturel .
On à envie de répondre à ces esprits chagris , qu'entre Karoo , Price et cet opus on à trois bijoux de la littérature contemporaine , venant des USA , et qu'on en redemande .
Cette histoire c'est l'exemple même de la tragi comédie de très haut niveau !
L'intrigue est trés bien tissée , alternant avec brio les moments d'une drôlerie irrésistible et les passages beaucoup plus tristes , avec une qualité d'écriture constante .
Les personnages sont singuliers , avec une profondeur psychologique rare .
Il n'y a aucun temps mort , et l'on se retrouve désireux de continuer la lecture une fois la dernière page tournée .
Un tel plaisir de lecture ne peut se refuser !
Commenter  J’apprécie          170
Nom : Albert Lippincott alias Mailman
Profession : Facteur
Caractéristique : Célibataire acrimonieux.

Enfin ça, c'est juste pour planter le décor parce que vu comme ça, à part deux ou trois mésaventures sans importance, on peut se demander quel est l'intérêt d'un livre de plus de 650 pages avec pour personnage central un acariâtre facteur cinquantenaire vivant - à sa décharge - dans une petite ville tranquille où il ne passe jamais grand chose.
Eh bien, J. Robert Lennon coupe l'herbe sous le pied de cette interrogation tendancieuse et nous offre une oeuvre dense, riche en introspections de fonctionnaire lessivé et en aventures aussi humaines (souvent) que farfelues (souvent aussi).

Parce qu'il en a marre Albert ! Marre d'être seul, marre de son boulot, marre de son patron, marre de ses chats... Son seul plaisir, il le puise dans les millions de lettres volées au fil des ans qu'il a méticuleusement photocopié, trié, classé et rangé. Plus aucun particulier de sa tournée n'a de secret pour lui.
Mais tout ça, ça ne suffit pas, ça ne suffit plus à lui rendre la vie plus douce alors il va chercher à la changer. Changer de boulot, changer de condition, changer de ville, changer de pays même... Autant d'échecs cuisants à l'horizon, mais c'est paradoxalement ce qui va nous le faire aimer et de sale type aigri, il passe doucement au statut de loser magnifique (ça, c'est de la promotion sociale !) et on s'attache, on s'attache, on s'attache d'ailleurs tellement qu'arrivé à la fin du livre, on aurait voulu que ça se termine autrement, ou plutôt non, on aurait bien voulu que ça ne se termine pas.

Vais regarder mon facteur d'un autre oeil maintenant...
Commenter  J’apprécie          140
Je n'ai aimé ni la couverture de l'ouvrage, ni sa matière, ni son poids. J'ai été admiratif devant les détails donnés à chaque chose par l'auteur, même quand ils ne font guère avancer le récit. Il est un peu déroutant qu'au bout de 200 pages, il ne se soit pas passé grand chose, même si on a beaucoup appris du personnage principal. J'ai longtemps cru que les choses allaient s'assembler, comme dans La conjuration des imbéciles, ou s'emballer comme dans le seigneur des porcheries, mais il n'en est rien, ce qui m'a déçu. Reste des passages très savoureux comme la découverte du Kazakhstan et le retour en Amérique au rayon des céréales.
Je me demande s'il faut faire un lien entre l'incontinence récurrente de Mailman et l'espèce de diarrhée verbale de l'auteur/narrateur/héros...
Commenter  J’apprécie          140



Lecteurs (391) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1822 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *}