Un polar déjanté comme j'aime, comme un petit air du Big Lebowski des frères Coen.
Le roman policier évoque l'époque de la fin des sixties, le peace and love dans les universités américaines et les Black Panthères, le tout revu et corrigé à la sauce Elmore Leonard, quand les gus se retrouvent vingt après pour s'arnaquer une dernière fois, pas pour les grandes idées (que ces quatre lascars n'ont jamais eu d'ailleurs, mais juste l'envie de s'éclater) mais pour le fric qu'ils veulent soutirer à un de leur compagnon de jeunesse, bien fêlé lui aussi. Que sont-ils devenus ces étudiants qui voulaient tout faire sauter (en se sautant au passage) ? L'expert en explosifs est devenu roi des effets spéciaux en cascade sur des films, la belle qui montraient ses nichons et rêvait de tout craquer en manipulant les mecs, continue à le faire et entre deux écrit des romans à l'eau de rose et la panthère s'est transformée en toutou gentil, majordome du quatrième qui, déjà à l'époque ne savait que faire de l'argent de sa maman, vit aujourd'hui dans l'opulence la plus crasse, imbibé du matin au soir, bref le pigeon à plumer. A ce quatuor, se greffe l'enquêteur, issu de la même époque mais qui a fait un tour par le Vietnam et en est revenu expert en bombes et depuis peu, suspendu depuis qu'il est arrivé à la brigade des crimes sexuels.
Je me suis beaucoup amusée en le lisant, j'apprécie l'humour de cet auteur, capable de mettre en scène des personnages extravagants dans une histoire d'arnaque où les dialogues sont épatants.
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Je n'ai malheureusement pas pu le finir. L'histoire ne tient pas debout une minute et tout est cousu de fil blanc. le seul intérêt est que cela se passe à Détroit, pour les gens intéressés par cette ville.
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Sauf que Cochise était à nouveau au trou, où il tirait une peine de quinze à vingt-cinq ans en lisant des B.D. Certains avaient compris, certains étaient passés dans l'autre camp. Eldridge Cleaver, par exemple, la plus célèbre des Panthères. Après s'être enfui au Canada, s'être planqué au Mexique, à Cuba, en Afrique du Nord, en Asie puis en France, il avait trouvé Jésus et chantait à présent les louanges du système américain. Et être traité de "recordman du monde du retournement de veste" ne le tracassait apparemment pas du tout.
Il vit le médecin sournois hocher la tête, en préparant sans doute autre chose.
- À propos, avez-vous jamais souffert d'impuissance ?
Chris prit son temps et, ne voyant pas de piège, répondit :
- Non, en fait, non. Pas une seule fois.
- Réellement ?
- J'ai des témoins.
- Avant de vous marier, vous voulez pas qu’on règle cette histoire de testament ?
- Je pourrais mettre son nom ?
- Oui, vous pourriez. Mais vous voyez pas quelqu’un qui vous serait plus proche ?
- Non, je vois pas.
- Essayez avec les lettres de l’alphabet. A… B… C… D. Y a personne que vous aimez bien avec un nom qui commence par D, Mr. Woody ?
- Tu sais que je devrais porter des lunettes ?
- On en était à D, Mr. Woody. Allez, on cherche.
Donnell attendit. Plus abruti que ça, tu meurs.
- Des lunettes pour quoi faire ? Je vois très bien. C’est pour ça que je prendrai pas de leçons de chant.
Le mec avait du poulet lo mein à la place du cerveau.
Assise sagement dans le bar-restaurant presque désert, elle entendit des voix étouffées, un rire de femme, et songea que les plaisanciers étaient pour l'essentiel des gens suffisants et chiatiques.
Ils descendaient de leur bateau pour retrouver ici un autre monde nautique avec tout ce bois verni, ce bar qui était un morceau de bateau, et tout le tremblement de la navigation de plaisance, bouées sur les murs et autres conneries.
Qu'est-ce qu'ils ont tous avec leurs bateaux ? pensa-t-elle.
Les bateaux, c'est bien, décida-t-elle, ce sont les plaisanciers qui en font trop avec leur jargon, leur tenu et leur rituel de merde.
Finalement, leurs bateaux n'étaient pas de vrais bateaux.
C'étaient des bateaux bidons pour des gens bidons qui allaient dans un bar bidon après avoir picolé à bord et pissé dans le lac Saint-Clair toute la journée.
- Vous vouliez vous prouver quelque chose ?
- Quoi ?
- Disons, mettre votre virilité à l'épreuve ?
- Ma virilité ? Pourquoi manier des explosifs serait-il un test de virilité ?
En fait, vous risquez plutôt de la perdre, votre virilité, en ayant les couilles arrachées.
Be Cool (2005) | Official Trailer | MGM Studios