En effet, l'indemnisation d'une victime d'un accident du travail serait quatre ou cinq fois inférieure à celle d'un accidenté de la route. Depuis la loi Badinter de 1985, un automobiliste dont la responsabilité n'est pas engagée, par exemple, est entièrement indemnisé par son assurance. Un passager aussi, quelles que soient les circonstances de l'accident. […] Mais, pour le reste, concernant les accidents du travail, c'est la loi de 1898, malgré son obsolescence, qui reste le texte de référence. Force est de constater que cette loi ne permet pas une prise en charge à la hauteur des préjudices subis par les victimes puisque l'indemnisation qu'elle prévoit reste à ce jour forfaitaire. En d'autres termes, elle est incomplète, même lorsque la faute inexcusable de l'employeur est admise. Voilà qui nous renvoie un siècle en arrière en matière de droits et de protection des travailleurs.
En effet, en passant de 289 938 en 2017 à 698 000 en 2021, le nombre de contrats d'apprentissage dans le privé a été plus que doublé le temps du quinquennat. De son côté, le Medef se félicite d'avoir été entendu. Une main-d'œuvre quasi gratuite, c'était inespéré. Certains candidats à l'élection présidentielle de 2022, comme Valérie Pécresse ou Marine Le Pen, sont allés jusqu'à demander l'abaissement de l'âge légal d'entrée en apprentissage à 14 ans... Cette demande s'accompagne souvent de critiques contre le collège unique ou l'enseignement professionnel public. Derrière ces propositions de réforme se trouve la volonté de mettre nos jeunes, souvent issus des classes populaires, le plus rapidement possible entre les mains d'un patron.
Nombre de voyants sont au rouge. Avec plus de 1200 morts par an liées au travail (accidents, maladies…) et le taux d’incidence le plus élevé d’Europe (deux fois supérieur à la moyenne de l’Union européenne), la France est en bien mauvaise posture. Pourtant, le sujet reste invisibilisé. Réduites à la rubrique des faits divers, les victimes du travail ne semblent pas mériter qu’on s’intéresse à elles. C’est ainsi en silence que meurent chaque jour des ouvrières et des ouvriers. (p. 209)
Véronique et Laurent Millot, parents d'Alban, mort au travail à 25 ans, et Matthieu Lépine, auteur du livre enquête « L'Hécatombe invisible », étaient à Paris samedi, tout comme une vingtaine de familles rassemblées pour une marche blanche, un hommage aux morts au travail. Visibiliser ces morts et faire changer les choses est devenu leur combat.
Pour l'émission en intégralité, rendez-vous sur notre site https://www.mediapart.fr/journal/france/100323/un-ancien-depute-condamne-pour-inegalite-de-traitement-entre-une-collaboratrice-et-son-epouse#at_medium=custom7&at_campaign=1050
Mediapart n'a qu'une seule ressource financière: l'argent issu de ses abonnements. Pas d'actionnaire milliardaire, pas de publicités, pas de subventions de l'État, pas d'argent versé par Google, Amazon, Facebook… L'indépendance, totale, incontestable, est à ce prix. Pour nous aider à enrichir notre production vidéo, soutenez-nous en vous abonnant à partir de 1 euro (https://abo.mediapart.fr/abonnement/decouverte#at_medium=custom7&at_campaign=1050). Si vous êtes déjà abonné·e ou que vous souhaitez nous soutenir autrement, vous avez un autre moyen d'agir: le don https://donorbox.org/mediapart?default_interval=o#at_medium=custom7&at_campaign=1050
+ Lire la suite