Ce livre présente un éclairage peu courant sur notre police et prend le contre pied de nombre d'idées distillées de façon automatique. Il montre la police en tant qu'élément né du système économique capitaliste et béquille indispensable à sa continuation.
Il est clairement indiqué que la police n'est pas au service de tout les citoyens mais un outil de leur asservissement à la machine.
Loin d'assurer la sûreté de tous, la police n'est là que pour maintenir l'ordre établi. Afin d'assurer cette tâche, elle est un corps très fermé, isolé de la société. Elle est pour cela bien dotée par un État qui sait ne plus avoir le consentement des masses sur ses politiques.
Notre police finissant par créer les tensions qu'elle devrait apaiser a perdu toute légitimité auprès de bien des citoyens. Ainsi, les derniers chapitres abordent un ordre public possible sans police qui irait de paire avec une transformation sociale prononcée.
Un livre où la réflexion est dense qui nécessite (et mérite) une lecture attentive.
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Née avec le capitalisme, la police n’a rien d’un phénomène transhistorique accompagnant les sociétés humaines depuis la nuit des temps, pas plus qu’elle n’a été créée pour assurer la sûreté de toute la population. Sa tâche est bien plus circonscrite : maintenir l’ordre établi. À ce titre, elle cible avant tout la vaste classe sociale des perdants systématiques de cet ordre.
La police n'empêche pas le crime. C’est un des secrets les mieux gardés de la vie moderne. Les experts le savent, la police le sait, mais le public ne le sait pas.
Pour bien comprendre la portée du racisme institutionnel, les mots de Stuart Hall s'avèrent instructifs:" Premièrement, le racisme institutionnel n'a pas besoin d'individus ouvertement racistes: le racisme s'y conçoit comme le résultat d'un processus social.[...] Deuxièmement, [les normes de comportement raciste] sont portées au sein de la culture professionnelle d'une organisation et transmises de manière informelle et implicite par sa routine, ses pratiques quotidiennes en tant que partie indestructible de l'habitus institutionnel.
Si l'institution policière a ses complexités, son rapport à l'Etat brille par sa simplicité. L'autonomie policière ne va pas contre lui, mais contre la classe populaire.
Les policiers votent désormais à 74 % pour le Rassemblement national dont l’hostilité à l’égard des mobilisations sociales et des populations minoritaires fait partie de la colonne vertébrale.
Avec Karl Laske, Alice Becker et Camille Vannier, avocates, Paul Rocher, auteur de Que fait la police ? et Lucas Lévy-Lajeunesse, membre de l'observatoire parisien des libertés publiques.
La 5e édition du festival de Mediapart a eu lieu le samedi 25 mars 2023 à Paris. Ce festival a lancé la tournée des 15 ans dans toute la France : https://www.mediapart.fr/lefestival
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