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Thomas Piketty (Autre)Benjamin Adam (Autre)
EAN : 9782021469578
176 pages
Seuil (18/11/2022)
4.31/5   253 notes
Résumé :
D'où viennent les inégalités et pourquoi perdurent-elles ? Pour répondre à ces questions, le livre propose une version accessible à tous du best-seller de Thomas Piketty, Capital et Idéologie.

Dans cette grande enquête historique, parfois teintée d'humour, Claire Alet et Benjamin Adam ont conçu une saga familiale. Jules, le personnage principal, né à la fin du XIXe siècle, incarne le rentier, figure privilégiée d'une société hyper inégalitaire où la p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
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Qui ne connaît pas Thomas Piketty ? Il est depuis de nombreuses années l'un des plus grands économistes de France. Voilà que son livre est enfin adapté sur le support de la BD grâce à des auteurs dont une journaliste indépendante Claire Alet.

Un mot sur le dessin de Benjamin Adam qui a tout de même été diplômé des arts décoratifs de ma ville Strasbourg. le dessin colle à merveille au propos économique de par sa simplicité et sa sobriété.

J'aime bien Thomas Piketty car bien qu'issu d'un milieu très aisé, il s'est tout de suite intéressé à la redistribution des richesses qui était loin d'être équitable. Il est vrai que beaucoup de gens qui se trouvent dans l'opulence ne se soucie guère des autres car ils estiment que leur réussite les place au-dessus.

La théorie assez singulière de cet économiste est d'affirmer que les inégalités de revenus ont baissé au XXème siècle en France et que c'est lié à la progressivité de l'impôt sur le revenu. Plus on gagne de revenus, plus on va financer la misère sociale et les caisses de l'Etat de manière générale. du coup, l'argent est redistribué.

Il est vrai que cela pose un problème à beaucoup de gens qui se lèvent tôt pour travailler afin que certains puissent vivre un peu décemment sans fournir le moindre effort. On ne peut en vouloir farouchement à cette pensée quand on voit concrètement comment se passent les choses.

Cet économiste est défavorable à juste titre au mouvement de baisse de la fiscalité intervenu depuis les années 90 car cela favorise la reconstitution des grandes fortunes et cela accroît considérablement les inégalités. le gouvernement macroniste actuel ne va d'ailleurs pas dans le sens préconisé par notre économiste puisqu'il préfère ne pas toucher à l'impôt en mettant à contribution les travailleurs pour une durée de travail plus longue jusqu'à la retraite.

Les Bernard Arnaud n'ont aucun souci à se faire avec une telle politique dont les effets négatifs seront du côté des petits travailleurs. Oui, c'est bien le retour en force des inégalités qui nous guette avec un petit pourcentage de milliardaires contrôlant presque toutes les richesses mondiales. On se retrouve à peu de choses près dans une société avant la révolution française où il y avait trois ordres : le tiers-état, le clergé et la noblesse représentant 2% de la population et qui contrôlaient la majorité des biens et des ressources.

Il faut savoir que certains économistes américains ont critiqué assez sévèrement les conclusions de Thomas Piketty en indiquant qu'il dramatisait la situation. Je ne sais pas mais je constate dans la vraie vie que les inégalités n'ont jamais été aussi fortes. Ceux qui sont du bon côté se complaisent dans cette situation et se barricadent face aux critiques en indiquant qu'ils le méritent. Mais bon, ce n'est pas une vulgaire question de jalousie mais plutôt de justice sociale. Bref, cet auteur a énormément de détracteur qui vont essayer de casser ses démonstrations pourtant constructives.

Cette présente oeuvre étudie les idéologies justifiant les forts niveaux d'inégalités à travers le temps. C'est réalisé de manière ludique afin de faire passer le message. Il est vrai que dernièrement, Piketty a co-signé une tribune soutenant le programme économique de la NUPES ce qui ne va pas forcément plaire aux économistes américains. Moi, je suis plutôt sensible aux propositions fiscales et économiques qu'il réalise pour qu'on puisse vivre dans un monde plus juste et plus équitable.

Bonne idée également le fait que cela soit présenté sous forme de saga familiale qui part de la Révolution française à nos jours sous 8 générations de la même famille. On se rend compte que la richesse se transmet grâce à la succession. Par ailleurs, dans le passé, beaucoup ont profité des bénéfices de la colonisation.

On apprendra au passage ce que l'état français a fait à la République d'Haïti qui a obtenu son indépendance en 1804. Près de 20 ans après cette indépendance, la France sous la menace des armes a exigé une compensation financière astronomique pour la perte de son exploitation de l'île. C'est le monde à l'envers avec une indemnisation demandée aux descendants d'esclaves. Ce pays a mis près d'une centaine d'année à procéder au remboursement intégral avec les intérêts. Il est aujourd'hui l'un des pays les plus pauvres de la planète car cette spirale d'endettement a paralysé Haïti pendant plus d'un siècle. C'est véritablement scandaleux car Haïti est le seul pays au monde où des générations de descendants d'esclaves ont versé des réparations aux héritiers de leurs anciens maîtres !

Bref, c'est une enquête assez intéressante qui nous apprendra beaucoup de choses sur un mode parfois teinté d'humour. Il est clair que cette oeuvre a bousculé la pensée économique depuis 20 ans avec un autre regard sur le passé.
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Club N°51 : BD sélectionnée
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Très bonne adaptation mettant à la portée de tous le travail de Piketty.

Ne pas avoir peur du thème (l'économie), l'ouvrage se lit avec plaisir.

Samuel
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Le principe de distribution des richesses (et ses inégalités) que l'on suit avec l'histoire d'une famille depuis la révolution jusqu'à aujourd'hui.

Passionnant !

David
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Bel effort de vulgarisation, très dense, avec une préférence pour le récit situé à notre époque.

Morgane R.
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Un grand travail d'adaptation et de vulgarisation du pavé de Piketty.

Se lit avec un grand plaisir.

Wild57
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Lien : https://mediatheque.lannion...
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La mode semble aux adaptations graphiques d'ouvrages spécialisés et je commence à y prendre goût. Je n'aurais jamais affronté la lecture de Piketty dans le texte (et pourtant, je sais qu'il est dans la bibliothèque familiale), alors que cette version en images est tout à fait abordable. On y suit sur plus d'un siècle (de 1789 à 2020) les descendants de Pierre, membre de la noblesse bordelaise d'Ancien Régime) et le constat n'est guère surprenant, plus on est riche, et plus on a de possibilités pour le devenir encore plus, quelle que soit l'époque, et ce, même si la fortune de Pierre finit par s'effriter au fil des générations. Chaque membre de cette famille représente un type social ancré dans son époque et c'est ce qui rend l'ensemble assez simple à comprendre. Ils naissent, vieillissent, meurent, se croisent et s'opposent souvent. Chaque période importante est ainsi caractérisée par un couple de personnages (et ils sont nombreux !) et une couleur spécifique pour bien la délimiter.
Les connaissances historiques sont ainsi mises en perspective pour montrer comment l'idéologie permet au capital de rester entre les mains des plus riches quand les plus pauvres ont toutes les chances de le rester, et ce, sur plusieurs générations. Les explications sur les différents impôts qui permettent la persistance de ces inégalités sous couvert de juste répartition sont assez claires, ou du moins, il me semble avoir compris. La dernière partie, courte, consacrée aux propositions, montre aussi très bien que des possibilités existent, tout en laissant voir aussi très bien pourquoi elles ne sont pas mises en place.
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On suit avec beaucoup d'intérêt les destins des générations successives d'une famille bourgeoise, enrichie par le commerce maritime et du "bois d'ébène". Beaucoup de rappels historiques, de concepts d"économie politique sont expliqués simplement, par l'exemple. le XXe siècle sera fatal aux rentiers : la valeur des biens diminue, l'impôt de vient progressif, l'épargne stagne tandis que l'inflation flambe, ce qui est tout profit pour les Etats endettés après 45. On ne se limite pas à la France : il y est question de l'évolution économique et politique de l'Inde, des Etats-Unis et de l'Europe. Nostalgie pour les Trente Glorieuses et du keynésianisme, critique de la théorie du ruissellement et de l'ultralibéralisme, enjeux du dérèglement climatique...Cela donne envie d'approfondir tous ces concepts et de s'attaquer à la brique qui a rendu célèbre Thomas Piketty.
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Difficile pour moi de juger ce livre : d'abord bien sûr parce que je ne suis pas économiste ensuite parce que je ne sais pas à qui attribuer les propos qu'il contient entre T.Piketty et les 2 auteurs (sans lire le livre original comment juger de la fidélité de la transcription). Ceci dit, à défaut de jugement, j'ai quand même un avis personnel et sans valeur universelle particulière (comme le démontrent tous les autres avis).
Pourtant le thème avait tout pour me plaire moi qui ait du mal à accepter que certains disposent d'une assurance de vie confortable dès leur naissance seulement parce que leurs parents étaient brillants. Mais deux choses m'ont particulièrement gêné : d'abord des incohérences entre ce qui est dit dans différentes parties du livre avec une tendance à parer certains aspects de vertus ou de défauts en fonction de ce qui arrange la démonstration … mon mauvais côté scientifique qui a du mal à s'adapter au flou politico-économique.
Ensuite, parce que ce livre (au moins dans sa 2° partie) ressemble trop à un trac politique, un genre de profession de foi du candidat Piketty que l'on retrouve comme véritable gourou (des médias ? ), inventeur d'un impôt progressif sur le patrimoine (ah bon c'est quoi la nouveauté par rapport à un impôt sur la fortune), défenseur des universités en s'appuyant sur le coût de scolarité des élèves pour comparer universités et écoles (comment retomber dans ce débat d'un autre temps .. surtout quand on a réussi après avoir fait prépa à Louis le Grand puis Normale Sup) et en oubliant que la nature de l'enseignement influe sur les coûts : pour devenir chaudronnier, il faut des outils et des matériaux plus que pour un enseignement d'économie … même si la rémunération de certains intervenants en économie sont très élevées … mais je m'égare, T.Piketty ne va pas s'abaisser à parler de la formation de ceux qui produisent et travaillent de leurs mains alors que ce qui le passionne c'est l'Ecole d'Economie de Paris …. Beaucoup trop de choses donc qui n'ont de sens et d'intérêt que dans la valorisation de T.Piketty et je ne parle même pas du petit coup de pub pour sa compagne dont on reprend une idée en la citant.
Bref, ce livre a eu le don de m'agacer (à ce point, c'est une première) du début à la dernière page ce qui m'a fait rater quelques idées intéressantes (il y en a). Tout semble un peu survolé et le côté BD n'amène pas grand-chose.
Et puis deux points me gênent encore. le premier dans la structure du livre où j'ai toujours du mal à dissocier le capital et le travail comme cela est fait ici (Marx a du me laisser une mauvaise habitude). le deuxième est l'oubli régulier de l'impôt successoral (çà va même jusqu'à l'oublier dans l'idée n° 3 dans la liste des 4 impôts avec compétence de l'assemblée européenne) qui me semble pourtant essentiel dans la lutte contre des inégalités (à quoi sert de doter chaque étudiant d'un capital éducatif de 200000 euros si certains peuvent hériter de sommes 10, 100, 1000 fois plus importantes) … mais il est vrai qu'il ne faut pas effrayer son électorat dans un tract politique …
J'aurais au moins compris le titre du livre « Capital et idéologie » : capital, c'est ce détiennent ceux dont on parle et idéologie c'est ce que détiennent ceux qui en parlent.
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critiques presse (2)
SudOuestPresse
20 mars 2023
La journaliste Claire Alet, ex-rédactrice en chef adjointe d’« Alternatives économiques », et le dessinateur Benjamin Adam, coauteur du visionnaire « Soon », se sont attaqués à un Everest.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Bibliobs
21 novembre 2022
Dans « Capital et idéologie », l'économiste retraçait l'histoire de l'idéologie propriétariste. Sa transposition en « essai graphique » fait le récit d'une famille et de son destin économique sur deux siècles. Un pari audacieux et réussi.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Pour une journaliste, Reagan est un candidat parfait : c'est un acteur...

Mais son programme...

Au secours !

On dirait Nixon puissance 10 !
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La période qui s'ouvre et va durer jusqu'en 1973 va tout changer : les recettes fiscales vont monter en flèche et permettre d'augmenter les dépenses sociales de façon spectaculaire, ce qui fera reculer largement les inégalités, mais ce n'est pas tout : le cocktail inédit tenté par les nouvelles sociales démocraties impôts progressifs ) grande échelle + état social amènera trente ans d'une réussite économique éclatante. Prenant à revers le discours qui domine encore aujourd'hui, les Trente Glorieuses sont la preuve qu'imposer les plus riches est payant, socialement et économiquement.
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La Banque centrale européenne est la seule institution fédérale puissante en Europe.

Le bon côté, c’est que sa politique a limité la casse : la grande récession aurait pu devenir une grande dépression.

Le mauvais, c’est qu’elle n’est rien d’autre qu’une fuite en avant… Consommez ! Faute de pouvoir faire autre chose.
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Nixon adhère à l’idéologie conservatrice de Barry Goldwater. Ronald Reagan et Thatcher encore plus avec la théorie du ruissellement. L’idee c’est que les investissements « encouragés » par les baisses d’impôts, finiront par profiter à tout le monde… y compris aux pauvres. En réalité, les coupes dans les recettes fiscales risquent surtout de creuser les déficits publics ce qui conduira à réduire les dépenses sociales. Et le plus beau: baisser les aides ne serait pas un problème puisque, selon Reagan, elles favorisent l’oisiveté, « surtout chez les noirs ». Voilà ce qu’est la révolution conservatrice de Reagan et Thatcher. Mais alors est-ce que ça marche?
Non. Au cours des trois décennies qui ont suivi l’arrivee de Reagan au pouvoir, la situation sociale et économique s’est fortement dégradée aux États Unis. La croissance du revenu national brut par personne a été divisé par deux et les inégalités ont explosé. Bien sûr, les 50% des revenus les plus bas ont pris le plus cher: ils n’ont connu même aucune croissance depuis 1980! Cette stagnation est tout simplement inédite dans l’histoire des États Unis. A moins qu’elle n’ait voulu:
- concentrer la propriété
- augmenter les inégalités
-augmenter la dette publique
-appauvrir la population

La bien mal nommée « révolution conservatrice » fut un échec cuisant.
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Accroissement de l’enrichissement des plus riches et rattrapage par les plus pauvres graces aux mécanismes en place sont vrais. Les 1% des plus riches captent 27% de la croissance totale quand la moitié la plus pauvre,de la population mondiale n’atteint que 12%. Bref plus du double de croissance que la moitié du monde. Ce qui se traduit,par un accroissent extrêmement rapide des plus hauts patrimoines, leurs fortunes grandissant à un rythme beaucoup plus soutenu que ne le fait la croissance mondiale. De 3 à 4 fois plus rapidement pour les oligarques russes, les magnats mexicains, les milliardaires chinois, les financiers indonésiens, les propriétaires saoudiens, les fortunes californiennes, les industriels indiens et les portefeuilles européens. Comment est-ce possible? Parce que les plus riches ont toutes les ressources pour devenir encore plus riches (conseils fiscaux, conseils en placements financiers) et parce que la hausse du rendement du capital est supérieure à la hausse des revenus. Pour être riche, il vaut donc mieux avoir du capital, par exemple via un héritage, ou la vente juteuse d’une Stuart up, plutôt qu’un bon salaire. On va vers une situation analogue à celle qui a.précède la Première guerre mondiale à savoir,une société de rentiers.
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Videos de Claire Alet (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Claire Alet
La bande-dessinée de Claire Alet et Benjamin Adam, adaptée du best-seller "Capital et idéologie" de Thomas Piketty a dépassé les 100 000 exemplaires vendus !
Pour en savoir plus : https://www.seuil.com/ouvrage/manuel-gourmand-de-la-menopause-jennifer-hart-smith/9782021525854
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