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EAN : 9782234084636
373 pages
Stock (27/03/2019)
4.33/5   6 notes
Résumé :
Sa courte vie, l’écrivain anglais Bruce Chatwin (1940-1989) l’a vécue dans une fuite perpétuelle. Bourlingueur, esthète, séducteur, secret et extraverti à la fois, il a publié quelques uns des livres culte de la littérature de voyage : En Patagonie et Le Chant des Pistes. Inadapté aux contraintes sociales, conteur flamboyant, expert-né en antiquités, lecteur de classiques oubliés, collectionneur compulsif paradoxalement attiré par le dépouillement, Chatwin a fait de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
*** billet actualisé le 8 avril 2023

***Sur le point d'offrir mon exemplaire à deux amies " grandes voyageuses" et " grandes marcheuses", j'ai la " mauvaise idée " de me replonger dans ce livre adoré...et PATATRAS...envie de le garder encore un moment et de le relire ! Et je m'étonne de la lenteur des " rangements " et classements ... réguliers de mes rayonnages surchargés !!!
Je me permets une once de " narcissisme contraint" ! Je m'explique : en dehors de " liker" ma propre chronique, je n'ai pas trouvé d'autre astuce de remettre en avant ce livre dont la lecture m'avait enchantée !


*** billet d'origine :

Cela fait une éternité que je souhaite lire les textes et récits de voyages de Bruce Chatwin; la publication toute récente de cette biographie écrite par Jennifer Lesieur, fascinée et habitée par la personnalité complexe de cet écrivain-voyageur, ayant la bougeotte comme elle... a relancéma curiosité...

"L'oeuvre complète de Chatwin se lit relativement vite (...) Comme on y trouve de l'art, de la géographie, de la compassion, de l'aventure pure,
de l'humour noir et quelques siècles d'histoire, un première lecture en a appelé une deuxième, me donnant la certitude que je m'y réfugierais souvent pour les années à venir. "(p. 12)

Un texte passionnant, des plus vivants qui retrace la vie tumultueuse de Bruce Chatwin, sa passion et compétences pour les Antiquités, ses années d'expert chez Sotheby's, ses voyages, ses diverses missions aux quatre coins du monde, ses amours, la rencontre exceptionnelle de son épouse, Elizabeth, l'écriture de ses livres, ses souffrances pour un ouvrage colossal sur "L'Alternative nomade", sa fascination pour l'archéologie qu'il tenta un moment.; un temps, il fut journaliste pour le "Sunday Times", ses interviews de personnalités dont un rencontre avec Malraux... Madeleine Vionnet, Maria Reiche, l'architecte et designer, Eileen Gray [qui provoqua le déclic pour la Patagonie !!], etc.

Jennifer Lesieur nous fait participer à ses recherches sur "son auteur de prédilection", entre Athènes et L'Angleterre, dans les bibliothèques patrimoniales d'Oxford, La British Library à Londres, etc....

Bruce Chatwin avait la bougeotte , une curiosité insatiable ,une boulimiede l'ailleurs, et peut-être aussi une difficulté à vivre !
Un être complexe,ambivalent, brillant, séducteur...et toujours en partance pour de nouvelles destinations à prospecter !!! Comme il se qualifie justement, il était
tel un "Oiseau migrateur"...

"Or, contrairement aux nomades, Bruce ressentait le besoin d'une base où rentrer régulièrement, pour mieux la quitter ensuite : "L'errance peut apaiser une part de ma curiosité naturelle et satisfaire mon goût de l'exploration, mais je suis ensuite tiraillé par le désir de retourner chez moi. Il y a une force qui me pousse à partir et une autre à revenir- un instinct de retour à mon habitat d'origine comme chez un oiseau migrateur. " (p. 98)

Jennifer Lesieur nous offre une biographie vivante, contrastée pleine de mouvement comme la vie de son "anti-héros".Chatwin rencontra les personnalités mondiales les plus célèbres dont sa rencontre avec "Mother India", Indira Gandhi, sur laquelle il dût écrire "un papier" pour le Sunday Times,mais qu'il supporta difficilement !

L'auteure rendra visite à la veuve de Bruce Chatwin, Elizabeth...S'imprégna surtout de sa bibliothèque...en sentant très justement que des portes devaient rester fermées, et des questions sans réponses !....

Même si l'écrivain -voyageur est brillant, talentueux dans l'écriture, comme dans la photographie, Jennifer Lesieur nous fait bien percevoir le fond de détresse et de solitude de cet homme. Elle exprime au plus près de son ressenti son admiration et ses propres ambivalences à son encontre...Une excellente approche tout en subtilités de cet écrivain-nomade, dont je vais m'empresser de lire les écrits...sur la lancée de ce passionnant moment de lecture...

"- Il est intéressant, votre bonhomme, vous devez regretter de ne pas l'avoir connu. ça, non ! Egocentrique, fuyant, parfois superficiel, Chatwin ,'était pas forcément sympathique. Il m'aurait probablement fatigué par son bavardage compulsif, cette manière grossière de na pas écouter les autres et de les garder à distance (...) Sa façon légère de traiter ses amis, d'abuser de leur hospitalité, de prendre leur affection pour acquise- ce qui était le cas- ne joue pas non plus en sa faveur. Pourtant, je lui pardonne ses petitesses, parce que la détresse qui l'habite est le moteur de ses voyages géographiques et intérieurs, et que son excès de confiance masque mal les abîmes de doutes qui le rattrapaient. Je trouve des excuses à un homme trop pressé qui pressentait peut-être sa mort prématurée, et dont la hâte a pu égarer, blesser autrui, pour aboutir à un constat simple : je l'aime aussi pour ce quon n'aime pas en lui. (p. 177)

Bruce Chatwin, cet écrivain -nomade , Homme de toutes les contradictions,va écrire un roman incroyable, aux antipodes de ce qu'il a toujours été: il va s'intéresser à deux jumeaux fusionnels, fermiers dans les collines galloises, qui n'ont jamais bougé de leur ferme...en faire un roman "Les Jumeaux de Black-Hill" , qui connut un immense succès !

"Chatwin ne voulait pas être nulle part, il voulait simplement être ailleurs. Et ce ailleurs, il le trouva dans la littérature." (p. 161)


***ajout ce 8 avril 2023

En plus de son mal de vivre, de l'abondance de ses doutes, Bruce Chatwin s'interrogeait sur les quêtes des hommes, en mouvement permanent, pour un certain nombre ( dont il faisait partie): le goût des voyages , des autres ou de l'ailleurs pour " L'AILLEURS" ou simple fuite en avant ??

"" J'eus le pressentiment que la phase "voyageuse " de ma vie pouvait tirer à sa fin.J'eus l'intuition qu'avant d'être envahi par le mal rampant de la sédentarité, il me fallait rouvrir ces carnets.Je devais coucher sur le papier un condensé des idées, citations et rencontres qui m'avaient amusé ou obsédé ; et qui, je l'espérais, jetteraient une lumière sur ce qui est, pour moi, la question des questions: pourquoi l'homme ne peut-il tenir en place ? "





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Mais quelle biographie, ou plutôt récit de vie que celle écrite par Jennifer Lesieur et consacrée à Bruce Chatwin… étonnant personnage… beau (ça oui), solaire, cultivé, doué d'un oeil acerbe, conteur, inventeur d'histoire (menteur aussi, un peu), Bruce Chatwin a la bougeotte, le goût pour l'aventure, pour l'ailleurs qui lui vient, sûrement, de ces premières années, pendant la guerre en Angleterre où il changeait sans cesse de lieu pour éviter les bombardements… ou aussi de ses ancêtres, de leur cabinet de curiosité, de cette envie de vivre, de découvrir, de marcher là-bas, plus loin.

Jennifer Lesieur nous explique son attraction, ses coïncidences et sa « rencontre » avec Bruce…
Et là, elle déroule, sans que cela soit lourd, ampoulé ou une accumulation de faits…
Elle dresse un portrait d'un homme mystérieux, fascinant, fuyant mais proche, humain et terriblement complexe… comme nous tous.
Je dois avouer avoir été touchée par cette biographie et les sentiments qu'elle y développe pour les avoir éprouvés moi-même avec Louis Geandreau.
Reste que Bruce Chatwin, son oeil de photographe, sa plume, ses récits, sa beauté solaire et sa retenue malicieuse ne peuvent que combler l'amatrice des aventuriers que je suis… explorateurs ou écrivains…
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
- Il est intéressant, votre bonhomme, vous devez regretter de ne pas l'avoir connu.
ça, non ! Egocentrique, fuyant, parfois superficiel, Chatwin ,'était pas forcément sympathique. Il m'aurait probablement fatigué par son bavardage compulsif, cette manière grossière de na pas écouter les autres et de les garder à distance (...) Sa façon légère de traiter ses amis, d'abuser de leur hospitalité, de prendre leur affection pour acquise- ce qui était le cas- ne joue pas non plus en sa faveur. Pourtant, je lui pardonne ses petitesses, parce que la détresse qui l'habite est le moteur de ses voyages géographiques et intérieurs, et que son excès de confiance masque mal les abîmes de doutes qui le rattrapaient. Je trouve des excuses à un homme trop pressé qui pressentait peut-être sa mort prématurée, et dont la hâte a pu égarer, blesser autrui, pour aboutir à un constat simple : je l'aime aussi pour ce que n'aime pas en lui. (p. 177)
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Bruce Chatwin ? Un nom familier, supplanté par un visage qui retenait le regard. Beau, oui, mais plus que cela : un visage qui reflétait ce qu’il avait vu, vécu, écrit, vous fixait bien droit, vous mettait au défi, et laissait deviner une profonde mélancolie en dépit de l’énergie qu’il irradiait. Il n’en fallait pas plus pour m’attirer dans sa sphère.
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A vingt-cinq ans, il se sentait déjà vieux et usé. Etait-ce là l'existence qui lui était promise, écrasé par un trop-plein de gens précieux, d'oeuvres, d'argent, jusqu'à ce que l'air ne passe plus dans ses poumons, alors que dans un lointain désert vivaient des hommes en harmonie avec le monde, en ne possédant que quelques bêtes, des étoffes claires et une gourde de peau tannée ? Des peuples plus riches que les collectionneurs de Mayfair, riches de leur pauvreté ? (p. 76)
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" J'eus le pressentiment que la phase "voyageuse " de ma vie pouvait tirer à sa fin.J'eus l'intuition qu'avant d'être envahi par le mal rampant de la sédentarité, il me fallait rouvrir ces carnets.Je devais coucher sur le papier un condensé des idées, citations et rencontres qui m'avaient amusé ou obsédé ; et qui, je l'espérais, jetteraient une lumière sur ce qui est, pour moi, la question des questions: pourquoi l'homme ne peut-il tenir en place ? "

( p.249)
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Entre les coquillages , fossiles et morceaux de terre cuite anecdotiques, Elizabeth extrait une mince fiole de verre d'une gangue de coton.
-C'est un lacrymatoire, dit-elle. On les utilisait dans l'Antiquité, mais aussi à l'époque victorienne, pour recueillir les larmes des personnes endeuillées et les placer dans les tombes des défunts. (p. 217)
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