« J'ai eu la chance de n'être déporté à Auschwitz qu'en 1944, alors que le gouvernement allemand en raison de la pénurie croissante de main d'oeuvre, avait déjà décidé d'allonger la moyenne de vie des prisonniers à éliminer, améliorant sensiblement leurs conditions de vie et suspendant provisoirement les exécutions arbitraires individuelles ».
Ainsi commence la biographie de
Primo Levi. Biographie dans laquelle il raconte sans juger, sans sombrer dans la peur ou l'apitoiement, et, malgré l'horreur, il nous propose juste pour témoigner et éviter que de telles atrocités - qui l'auront marqué jusqu'à son suicide en 1987 - ne se reproduisent.
En tant que travailleur dans le secteur social et médico-social, j'accompagne des personnes en situation de handicap mental ; je côtoie leurs difficultés au quotidien en espérant que plus de tolérance face à leurs « différences » voit le jour, un jour pas très lointain.
Ma motivation pour lutter contre les « discriminations » est d'autant plus exacerbée en lisant
Primo Levi. La lutte contre la barbarie, mais aussi contre l'intolérance, le rejet de la différence (par peur ou méconnaissance) sous toutes ses formes est une nécessité de tous les instants ; nous sommes tous concernés.
Au final, un témoignage qui est l'un des premiers sur les camps d'extermination nazis.
Des souvenirs qui sont aussi une réflexion morale sur la douleur, sublimée en une vision de la vie.