Le Premier jour est le premier roman que je lis de
Marc Lévy. Ce sera probablement aussi le dernier.
L'histoire, une sorte d'intrigue ésotérique à la Da Vinci Code, promet de révéler à nos deux héros, forcément amoureux, les secrets de l'origine du monde, de l'univers ou de l'humanité, on ne sait pas bien. En leur qualité d'archéologue (pour elle) et d'astrophysicien (pour lui), on comprend que la question les intéresse. Pour nous, la quête est d'autant moins passionnante qu'elle ne commence vraiment qu'après la moitié du livre, le reste étant consacré à une mise en place poussive des personnages, de leur caractère et de leurs motivations, ainsi que de leur antagonistes, un société secrète si mystérieuse qu'on ne connaît toujours pas son nom ni sa raison d'être à la dernière page.
La lenteur du récit est sans doute expliquée par le fait qu'il ne s'agit que du premier tome d'une histoire qui se prolonge avec
La Première nuit. Mais il aurait quand même fallu laisser un peu de matière dans ce premier tome, car on en manque cruellement.
Les personnages ne sont caractérisés que par un unique trait : elle est Déterminée, lui est Coincé (comme tout bon scientifique passionné qui se respecte, n'est-ce pas?). Ils n'ont chacun qu'une relation significative - sa soeur, son ami - et un seul centre d'intérêt - leur travail. Ce manque de profondeur empêche de croire une seule seconde à leur histoire d'amour.
L'écriture est à l'avenant, la simplicité volontaire des phrases empêchant toute émotion ou toute action de jamais prendre une ampleur quelconque.
L'intrigue elle-même, qui devrait être au coeur du roman, en est souvent écartée par des banalités élevées au rang de perles de sagesse ("c'est en regardant les objets du quotidien, tel un couteau à beurre, qu'on se rend compte que quelqu'un est vraiment parti et qu'il ne reviendra plus ; un stupide couteau à beurre qui taille des tranches de solitude dans le vide") ou des tirades moralisatrices de personnages religieux - un prêtre, un moine bouddhiste.
Bref, j'ai trouvé ce roman souvent plat, toujours sec, et je lui reproche d'autant plus de se finir en queue de poisson que ces défauts m'ont largement passé l'envie d'aller voir dans le deuxième tome la fin de l'histoire. Et pourtant quand un roman, même celui-ci, pose une question, quel supplice que de ne pas avoir la réponse !