C'est une jolie, intéressante et poignante histoire que nous raconte
Marc Levy. L'histoire de son père Raymond et de son oncle, Claude, et celle de la Résistance dans laquelle, à peine sortis de l'adolescence, ils se sont engagés et donnés corps et âme.
Avec d'autres ils forment la 35ème Brigade. Ils ont tous une vingtaine d'années et ce qui les rassemble, alors que la France est tombée aux mains de l'Allemagne nazie, c'est un désir vibrant de liberté. Un idéal plus fort que la peur, plus fort que les risques immenses qu'ils prennent chaque jour, plus fort que le deuil quasi quotidien quand inévitablement, inlassablement, des copains sont arrêtés, battus, emprisonnés et parfois, trop souvent, tués.
Les mots sont simples, le ton souvent léger. le quotidien rythmé par les filatures, les actions de sabotage, la recherche d'armes, les assassinats d'officiers allemands, n'empêche pas les sentiments naissants, la fraternité, la cohésion et une certaine forme d'insouciance propre à la jeunesse.
« On aime si fort à 17 ans »
Mais l'insouciance ne dure jamais longtemps, parfois à peine le temps de manger une omelette après des jours de restriction alimentaire. Très vite la réalité les rattrape, souvent de façon brutale.
Ici, cette réalité nous est livrée sans fard. On est plongé dans l'horreur des blessures de guerre, dans l'angoisse de l'attente avant une exécution, dans l'atmosphère étouffante et inhumaine des trains à bestiaux en partance pour les camps de la mort.
À travers les yeux et la voix de Raymond, nom de résistant Jeannot, et de son frère Claude, on a un aperçu assez complet de ce qu'on vécu les résistants de 1940 à 1944. Les actions, les procès, la prison, la déportation, et, dans les dernières années, derniers mois, une conviction : les Alliés préparent un débarquement, les Soviétiques ont repoussé la Wehrmacht à Stalingrad, l'Allemagne va perdre. Il faut tenir encore un peu.
L'auteur n'oublie pas toutes ces personnes qui, parfois par une action simple mais non sans risque, ont contribué à faire vivre la Résistance. Une logeuse qui ferme les yeux sur les activités de son locataire, un gendarme qui tourne la tête lors d'un contrôle d'identité, tous ces gestes ont servi une cause juste.
Un bel hommage à ces héros qui ont, par leurs actes, par leur soutien, aidé un pays à ne pas baisser les bras et qui l'ont souvent payé de leur vie.